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année du pontificat de Paul II (1468) (1), eut pour successeur Christophe Incisa.

CHRISTOPHE INCISA, d'une ancienne famille de Piémont, était issu des marquis Incisa, qui sont originaires des Langues. Ce fut le 1er février 1472, comme nous l'apprennent les registres du Vatican, que le pape Sixte IV lui concéda la dignité d'évêque in partibus de Bethléem qu'il portait encore en 1499. On trouve en effet le nom de ce prélat au nombre de ceux des personnages qui assistèrent à la consécration de Jean-Étienne Ier Ferrero (2), évêque de Verceil, qui prit possession solennelle de sadite église de Verceil le 17 juillet 1499 (3). Le Gallia christiana et, d'après cet ouvrage, plusieurs auteurs croient devoir donner à Christophe Incisa le nom de CHRISTOPHE LAMI, et le rangent à tort au nombre des évêques de Bethleem de Clamecy. M. de Soultrait (4) va jusqu'à donner à ce Christophe Lami les armoiries d'une famille de la Touraine (d'azur, à une aigle d'or ayant une tête de femme de carnation), bien que le Dictionnaire de la noblesse, de Lachesnaye-Desbois, auquel renvoie l'Armorial du Nivernais, ne nous enseigne nullement que Christophe appartienne à cette famille Lami, de Touraine.

Incisa porte d'azur, à neuf étoiles d'or, posées par 3,

(1) Gall. christ, t. XII, Eccl. Bethl. (ex Regestis Vaticani). (2) S. R. E., cardinalium, archiepiscoporum, episcoporum et abba tum pedemontanæ regionis chronologica historia, auctore D. Francisco Augustino ab ECCLESIA. (Augustæ Taurinorum, 1635, ch. L, p. 377.)

(3) Selon della Chiesa, Jean-Étienne Ier Ferrero n'aurait été consacré qu'en 1500. Mais Ughelli (Italia sacra, éd. de Venise, 1719, t. IV, p. 810), rapporte que ce fut le 17 juillet 1499 que cet évêque de Verceil prit possession solennelle de son église. C'est aussi cette dernière date (episcopalum Vercellensem inivil die 17 julii, an 1499) que donne le manuscrit de l'Historia de Urbe et ecclesia Vercellarum, canonici theologi Franc. Innocentii Fileppi. Nous devons ce détail historique à la bienveillance de M. le chanoine Barberis, archiviste du chapitre métropolitain de Verceil.

(4) M. DE SOULTRAIT, Armorial de l'ancien duché de Nivernais. Paris, 1847. Évêché de Bethleem.

3, 2 et 1; et on ajoute quelquefois à ces armes le chef de l'empire (1).

BERNARDIN VACCA, fils de Jean, appartenait à une maison noble et ancienne de la ville de Saluces, en Italie. Il était doyen de l'église collégiale de Saluces et évêque d'Ascalon: ce sont les titres qu'il porte dans l'acte qui fut dressé lorsque ce prélat bénit la première pierre de la nouvelle collégiale dont il était le doyen. Ce document, qui porte la date de 1491, est conservé dans les archives du chapitre de cette même église (2) que le pape Jules II éleva, quelques années après, au rang de cathédrale.

Il consacra l'église des Observantins de Busca, dans la province de Coni, et posa, en 1500, la première pierre du couvent des religieux de Saint-Augustin de Saluces (3).

L'année précédente, il avait assisté, avec Christophe Incisa, à la consécration de Jean-Étienne Ier Ferrero, évêque de Verceil.

Bernardin Vacca mourut dans sa ville natale. Son corps et celui de son frère Antoine, évêque de Nicomédie, reposent dans la chapelle Notre-Dame-des-Douleurs (autrefois sous l'invocation de saint Antoine), de la cathédrale de Saluces. Sur leur tombeau fut gravée l'épitaphe suivante qu'on peut y lire maintenant encore (4) :

0 ineffabilem previdentiam Antonius Vacha Nicomediensis episcopus humane fragilitatis memor templo hujusmodi a primo lapide ad summum usque patrie impensa per ipsum constructo Bernardino Ascalonensi episcopo germano prius

(1) Francesco Agostino della CHIESA, Fiori di Blasoneria, Torino, 1655, p. 58.

(2) S. G. Mgr l'évêque de Saluces, que nous prions de daigner agréer nos respectueux remerciments, a bien voulu nous faire transmettre ce renseignement.

(3) F.-A. della CHIESA, Chronolog. historia, p. 377.

(4) Nous donnons cette épitaphe d'après une lettre que, le 29 mars 1871, M. Thomas Chiuso, secrétaire de S. G. Mgr l'evêque de Saluces, a eu l'obligeance de nous adresser. Della Chiesa (Chron. hist., p. 378) reproduit la même inscription.

defuncto ac sibi vivens domicilium præparat sacellumque istud congrua dote illustrat ne se posteris credat, anno salutis MDXXII.

Les armes de la famille Vacca sont d'argent, à la vache passante de gueules (1).

GASPARD GRUNWALD, de l'ordre des Frères-Prêcheurs, portait le titre d'évêque d'Ascalon et de Bethléem. Ce prélat fut, en 1502, coadjuteur de l'évêque de Wurtzbourg (2). (USSERMANN, Episcop. Wirceburgensis, p. 188), et mourut en 1512.

MELCHIOR, évêque d'Ascalon, en 1520, et coadjuteur de l'évêque de Constance (Geschichtsfreund Bd. XIII, p. 250, Einsiedeln, 1857, BENZIGER), vivait encore en 1543 (Neugart, Codex diplomat. Alemanniæ, éd. 1795, t. II, no 1189).

THOMAS ALBIZZı (3), de l'illustre maison florentine de ce nom, naquit à Cesena. Il était fort jeune encore lorsqu'il fit profession chez les Dominicains de cette ville. Son mérite, sa réputation de science et de vertu le firent remarquer de Léon X qui, en 1513, l'appela au siége de Cagli, suffragant de l'archevêché d'Urbino. En qualité d'évêque de Cagli, il assista au cinquième concile de Latran, et s'y fit le défenseur des libertés ecclésiastiques. Mais se sentant attiré vers la solitude, il quitta son église pour prendre, en 1525, le titre

(1) F.-A. della Chiesa, Fiori di blasoneria, p. 92.

(2) D'après Ussermann, Gaspard Grünwald aurait aussi été coadjuteur de l'évêque de Wurtzbourg en 1498 et 1499. Il faut alors supposer que ce prélat ne portait point alors déjà le titre d'évêque de Bethleem et Ascalon, puisqu'il paraît certain que les deux siéges, en 1499, avaient chacun un titulaire : Christophe Incisa et Bernardin Vacca.

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(3) BREMOND, Bull. Ord. Pr., t. IV, p. 528. UGHELLI, Italia sacra, éd. de Rome, t. II, col. 907. Scriptores ordinis prædicatorum, inchoavit Jacobus QUETIF, absolvit Jacobus ECHARD, 2 vol. in-f3, Paris, 1719-1721, t. II, p. 59. - Vincentius- Maria FONTANA. Sacrum theatrum Dominicanum, Romæ, 1666, in-f", tit. LXXXVIII, p. 141, et tit. CXXI, p. 150. Fr. Gio. Michele CAVALIERI, Galleria de' sommi pontefici, patriarchi, arcivescovi e vescovi dell' ordine de' predicatori. Benevento, 1696, t. Ier, p. 341, et t. II, p. 17. Charles DE SAINT-VINCENT, L'Année dominicaine, septembre, 1 partie. Amiens, 1702, p. 276, 11 septembre.

d'évêque in partibus de Bethleem, et se retira dans le monastère des Frères-Prêcheurs de Cesena. Il mourut dans ce couvent, et y fut enterré. Il avait, le 23 décembre 1526, consacré l'église des Dominicains de Bertinoro.

Les armes de Thomas Albizzi étaient d'argent, à trois anneaux l'un en l'autre de sable (1).

Une requête adressée au pape Clément XI, le 6 juillet 1708, par le duc de Nevers, semble indiquer que, entre Thomas Albizzi et Vincent Correrio de Camerota, on doit placer successivement deux évêques in partibus de Bethléem de Judée, dont le premier aurait été nommé sous le pontificat de Paul III, et le second sous le pontificat de Jules III.

BALTHAZAR, évêque d'Ascalon en 1589, fut coadjuteur de l'évêque de Constance. (Geschichtsfreund Bd. IX, p. 72, Einsiedeln, 1853).

VINCENT CORRERIO DE CAMEROTA (2), de la famille des Malatesti, entra chez les Dominicains de Naples et y devint professeur de théologie. Le pape Clément VIII, à la demande du cardinal Colonna, qui était l'ami de Thomas, évêque de Vestri, frère de Vincent Correrio, nomma ce dernier au siége de Bethleem, le 20 novembre 1595. Ce prélat devint coadjuteur de Vincent Petrolino, évêque de Muro (3) (dans la Basilicate), et fut un prédicateur distingué.

A la fin de sa vie, il se retira dans la maison où il avait pris l'habit, et y mourut le 24 janvier 1630. Pour obéir à ses dernières volontés, les religieux l'ont enterré dans le cimetière de leur couvent. Fontana nous apprend que le nécrologe de la maison des Frères-Prêcheurs de Naples faisait, en ces termes,

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Selon Palliot

(1) Ughelli, Ital. sac., éd. de Rome, t. II, col. 907. (La vrage et parfaite science des armoiries. Paris, 1660, p. 27), Albissy porte de sable, à deux anneaux l'un dans l'autre d'argent.

:

Une branche de la famille Albizzi porte aujourd'hui de sable, à deux vires d'or, au chef d'argent à la croix de sable.

(2) BREMOND, Bull. Ord. Pr., t. V, p. 625.-J.-B. FEUILLET, l'Année dominicaine, Janvier. Amiens, 1678, p. 722, 31 janvier. FONTANA, Th. Dom., tit. LXXXVIII, p. 141. CAVALIERI, Galleria, t. Ier, p. 573.

(3) Le siége de Muro était suffragrant de l'archevêché de Conza.

mention de Vincent Correrio: Die 24. mensis januarii 1630, horá 2. noctis obiit illustriss. et reverendiss. episcopus Bethleem Fr. Vincentius de Camerota de Correriis, alias Malatesta, Ord. Præd. sac. theol. professor filius hujus regii conventus S. Dominici de Neapoli. Fuit concinnator egregius, et gratiosissi

mus.

Vincent Correrio de Camerota fut le dernier évêque in partibus de Bethléem de Judée.

Mais les souverains pontifes continuèrent de nommer des évêques d'Ascalon: c'est ainsi que Mgr LÉON MEURIN (1), vicaire apostolique de Bombay, évêque in partibus d'Ascalon, se rendit à Rome en 1869 et assista au concile du Vati

can.

Après avoir interrompu un instant notre récit pour donner quelques explications qui nous paraissaient nécessaires, nous allons maintenant reprendre au douzième siècle, où nous l'avons laissée, l'histoire de l'église de Bethléem.

IV.

RAOUL.

Le patriarche de Jérusalem, Guillaume, était mort le 27 septembre 1145 (2), et on avait nommé à sa place Foucher, archevêque de Tyr. Lorsqu'il s'agit de donner à Foucher un successeur pour le siége qu'il venait de quitter, les avis des électeurs se partagèrent. Les uns voulaient avoir pour arche

(1) Nous ne saurions omettre d'offrir à Mgr Meurin nos respectueux remerciments pour la bonté que Sa Grandeur a bien voulu avoir de nous faire transmettre par le savant P. Rattinger, ancien élève du Collége germanique à Rome et auteur de travaux remarquables sur les évêchés du monde catholique, de précieuses notes relatives aux siéges de Bethleem et d'Ascalon. Nous prions le R. P. Rattinger de daigner agréer également l'hommage de notre profonde gratitude.

(2) Ou peut-être 1144. PAGI, 1146, XXV.

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