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cer également M. de Quelen à l'abbaye de La Rivour, que Louis XVI lui donna en commende.

M. de Duranti ne vint jamais visiter son église Notre-Dame de Bethleem-lez-Clamecy, dont il prit possession par procu

reur.

Le 7 juin 1781, par-devant Boulard (1), notaire à Paris, ce prélat donna décharge aux héritiers de Quelen de certains titres de l'évêché: terriers, baux à rente, contrats d'acquisition, etc., qui s'étaient trouvés entre les mains de son prédécesseur, lequel, à la mort de dom La Taste, les avait reçus des Bénédictins de Saint-Maur.

A la date du 8 mars 1786, devant Millelot des Limes, notaire à Clamecy, fut dressé, au nom de M. de Duranti (2), le dernier bail des biens de l'évêché de Bethleem. Ce bail, qui devait commencer le 1er octobre 1786 et finir en 1795, fut consenti à Charles-Basile Thomas, marchand de bois à Clamecy, pour la somme de sept cent vingt livres par chaque année : moyennant quoi le fermier jouirait de tout le revenu temporel de l'évêché. Dans ce revenu on comprenait les 601. de rente que devaient les ducs de Nevers, aux termes des actes du 23 avril 1245 et du 27 avril 1291. Toutefois l'évêque se réservait les trente-huit arpents du bois sis à Armes, appelé bois de Bethleem; il se réservait également une chambre pour son usage quand il viendrait à Clamecy, le logement de ses gens et celui du sacristain. De plus, les preneurs devaient, chaque année, le lundi avant la foire de Bethleem, fournir aux officiers de la châtellenie de Clamecy une chambre pour l'expédition de la justice (3).

(1) Une expédition de cet acte appelle à tort notre évêque: Duranti de Lenoncourt.

(2) M. de Duranti avait à cet effet donné procuration à M. Née de Charmois, le 9 janvier 1786, par acte privé, donné à Paris, et signé : FR. CAM., evesque de Betheléem.

(3) Le 15 janvier 1787, le fermier entrant, Charles-Basile Thomas, fit dresser un état de lieux. Le fermier sortant était « René Coquille, » étant aux droits de Pierre Jamet. »

Si on observe que malgré la modicité de leur revenu, nos prélats, qui payaient 33 florins 1/3 pour la taxe de leurs bulles, devaient en outre chaque année 60 1. de décimes, on voit que leur position eût véritablement été malheureuse si le roi ne leur avait en même temps donné une abbaye. La Rivour rapportait à M. de Duranti 10,000 1. de rente.

A la date du 20 février 1788 (1), on trouve encore un acte dressé au sujet de l'hommage rendu au nom de M. de Duranti, pour ce qui restait encore à notre église des biens acquis par Philibert de Beaujeu dans la seigneurie de Saint-Pierre du Mont (2).

La période révolutionnaire avançait à grands pas. Le 5 mai 1789, les États-Généraux étaient convoqués à Versailles.

Bientôt l'Assemblée constituante, qui, au mois d'août, avait aboli les dimes ecclésiastiques, mettait, par le décret des 2-4 novembre, tous les biens du clergé à la disposition de la nation. « Cette formule laconique contenait des conséquences de » confiscation que tirèrent rapidement de nombreux décrets. » Le 19 décembre, une portion des biens du clergé et de ceux du domaine de la couronne était d'abord mise en vente jusqu'à concurrence de 400 millions; peu de temps après, les mesures de confiscation devenaient de jour en jour plus complètes.

Au nombre des biens composant le domaine temporel de l'évêché, à l'époque où M. de Duranti fut appelé au siége de Bethleem, se trouvait d'abord l'hôtel épiscopal, situé au sud de la cathédrale; il en était séparé par les ruines d'un ancien cloître dont il ne restait plus que quelques piliers. Cet hôtel, qui avait son entrée principale à l'ouest, sur la place du faubourg, se composait d'un rez-de-chaussée comprenant trois grandes pièces et un cabinet situé sous le grand escalier, et

(1) Cet acte fut dressé devant Michel Bonhomme, notaire, résidant à Clamecy.

(2) La terre de Saint-Pierre-du-Mont appartenait alors au marquis d'Argence.

d'un premier étage qui avait un vestibule, cinq chambres, un corridor et deux cabinets: le tout dans un état frappant de délabrement et de vétusté, bien que la succession de Louis Le Bel eût fait faire des réparations qui, tant pour les bâtiments que pour l'église, avaient coûté 3,000 livres (1). Au bâtiment principal était joint un pavillon carré, situé au midi, sur le chemin de Clamecy à la maladrerie d'Armes. Dans un corps de logis se trouvant en avant du cloître qui reliait la chapelle à la maison épiscopale, habitait le sacristain. Les dépendances comprenaient une vinée, une grange, une écurie, un colombier, des caves creusées dans les roches. A côté s'étendaient des cours, des jardins et une vigne. Un jardin qui était près du cloître portait le nom de jardin des Oliviers. Derrière les bâtiments de l'hôtel, on avait taillé des escaliers dans le roc; et dans une des anfractuosités de la montagne s'élevait, à un endroit qu'on appelait la chapelle du Mont-Calvaire, un grand crucifix au pied duquel était érigé un autel: chaque année, le vendredi saint, on s'y rendait en procession (2).

L'évêque de Bethleem possédait en outre: le bois de Bethléem, d'une superficie de 38 arpents environ, sis au territoire

(1) Le 29 octobre 1714 (voir note 1, page 271), à l'expiration du bail du fermier Jacques Collas, marchand de bois à Clamecy, les experts appelés pour constater les dégradations avaient déclaré que, faute de faire aux bâtiments de l'évêché et à la chapelle des réparations qu'ils estimaient à près de 3,200 1., « ces bâtiments seraient impraticables ». Après qu'un arrêt eut été rendu par le Parlement de Paris, le 7 août 1741, et à la suite d'une transaction intervenue entre les parties, « du consentement du duc de Nevers, présentateur audit eves» che,» il fut convenu entre les héritiers de Louis Le Bel et dom La Taste, que la succession de Louis Le Bel serait tenue de faire des réparations jusqu'à concurrence de 3,000 1. On décida néanmoins que le cloître serait laissé dans l'état où il se trouvait.

Un acte du 17 avril 1744, dressé devant François Parent, lieutenant ordinaire civil, criminel et de police de la ville et de la châtellenie de Clamecy, à la requête de dom La Taste, comparant par Me Joseph Massé, son procureur, constate que ces réparations ont été faites. (2) J. Fr., NÉE DE LA ROCHELLE, Mémoires, t. II, p. 19.

d'Armes; le pré de Bethléem, comprenant trois ou quatre arpents, dont partie se trouve aujourd'hui enclavée dans le jardin de M. Félix Bonneau; environ quinze journaux de terre labourable, en différentes pièces, et deux journaux de pré, sur le finage de Clamecy.

En outre, le fermier du revenu temporel touchait chaque année, au nom de l'évêque: 1o les 60 livres de rente que payaient les ducs de Nevers, en exécution des titres de 1245 et de 1291; 2o les 20 livres de rente foncière dues sur la maison que Jeanne Simpol avait, en 1693, convertie en hôpital; 3° une portion de la dime des grains de Davion (1); 4o quatre bichets de froment (à 6 1. le bichet) et sept livres en argent, dus sur la chapelle Sainte-Catherine de Metz-le-Comte, le jour de Saint-Etienne; 5° enfin différentes autres rentes et redevances pouvant s'élever à 150 1. environ.

L'évêché de Bethleem fut atteint des premiers par les lois révolutionnaires. En exécution du décret rendu au mois de décembre précédent, le mandataire de M. de Duranti de Lironcourt présenta à la municipalité de Clamecy, le 23 janvier 1790, la déclaration des biens et les droits qui dépendaient du siége de ce prélat; et après qu'une estimation en eut été faite par le sieur Hollier-Labretonnière, expert nommé par le directoire du district, et assermenté le 10 novembre 1790 devant les juges ordinaires de Clamecy, une première séance d'enchères fut tenue le 26 mars 1791. Le 10 avril suivant, le directoire du district assemblé, il fut, en présence de MM. Sanglé, maire, et Duplès. officier municipal, commissaires de la municipalité de Clamecy, procédé à l'adjudication définitive de l'hôtel épiscopal, et de ses aisances et dépendances comprenant vinée, grange, écurie, cour, jardin, colombier, vigne et cave, dont le sieur Augustin Massé, entrepreneur de bâtiments, se rendit acquéreur pour la somme de dix mille six cents livres, tant en son nom personnel que pour le sieur François De

(1) Cette portion de la dime de Davion était tout ce qui restait à l'évêché des acquisitions faites par Philibert de Beaujeu sur la seigneurie de Saint-Pierre-du-Mont.

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