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» vénérable prélat furent exhumés en présence de Mgr de Ca» tellan, évêque de Valence, et déposés dans la sacristie, où ils » restèrent jusqu'en 1742. Cette année-là, Mgr Milon, succes> seur de Mgr de Catellan, en ordonna la translation solen» nelle devant le maître-autel, et les fit inhumer dans un petit >> caveau entièrement isolé de tous les autres. Un procès» verbal, revêtu de tous les témoignages les plus authenti>ques, renferme les détails de la cérémonie et l'indication des » signes destinés à constater l'identité de ces précieux restes. » En 1845, l'église de Saint-Jean ayant été démolie et réédi>> fiée sur un plan beaucoup plus vaste et plus riche, le caveau » qui renfermait le cercueil de l'illustre et saint fondateur des >> missionnaires du Saint-Sacrement, et sur lequel depuis de » longues années on ne voyait plus d'inscription, fut heureu>> sement découvert. Quelques sceaux encore intacts y furent >> recueillis avec soin, ainsi que quelques fragments de toile » cirée que l'humidité avait épargnés. Les ossements furent » déposés dans une boîte scellée avec soin, et plusieurs per>> sonnes en signèrent le procès-verbal. Il est bien à regretter » qu'après la construction de l'église, on eût replacé ces véné>> rables dépouilles, dans le caveau qui leur était destiné, sans » aucun appareil. Une translation nouvelle aurait honoré le » souvenir du saint prélat, et contribué à tirer de l'oubli un » nom si digne de vivre dans le cœur de tous les prêtres de » l'église de France (1). »

La Vie de Christophle d'Authier de Sisgau, évêque de Bethlehem, instituteur de la congrégation du Saint-Sacrement (2), a été écrite par Nicolas Borely, docteur en théologie, prêtre de la même congrégation. Paris, 1667, in-8°; Lyon, 1703, in-12.

(1) M. Fisquet, France pontif., Bethlehem, p. 166.

(2) Nous n'avons pu retrouver quelles étaient les armoiries de Christophe d'Authier de Sisgau. Selon Lachesnaye-Desbois, ALTIER, en Provence, porte d'argent, à la bordure de gueules, au chef d'azur brochant sur le tout. Quant à la famille ALTIERI, de laquelle descend D'AUTHIER DE SISGAU, elle porte d'azur, à six étoiles à six rais d'argent, posées par 3, 2 et 1, à la bordure denchée d'azur sur argent.

Tandis que Christophe occupait le siége de notre église, un gentilhomme d'origine normande, Pierre de Béthencourt, dit de Saint-Joseph, né en 1619, au bourg de Villaflore dans l'île de Ténériffe, institua vers 1660, à Guatemala (d'où elle se répandit dans le Pérou et dans le Mexique), une communauté de religieux qui s'engageaient à servir les malades, et qui plus tard eurent non-seulement des hôpitaux, mais encore des écoles publiques.

Ces religieux, qui prirent le nom de Bethléémites, du nom de l'hôpital que Pierre de Béthencourt fonda à Guatemala et dédia à Notre-Dame de Bethleem, ne formèrent d'abord qu'une congrégation séculière du tiers - ordre de SaintFrançois. Innocent XI, par sa bulle du 26 mars 1687, leur permit de faire des vœux solennels sous la règle de Saint-Augustin; et, le 27 juillet 1707, Clément XI confirma cet ordre.

Pierre de Béthencourt mourut le 25 avril 1667. Antoine de La Croix, qui lui succéda comme directeur de la congrégation, établit, en 1688, des filles et des femmes du même institut, pour qu'elles prissent soin des personnes de leur

sexe.

Les frères hospitaliers bethléémites dont nous parlons ici, qui n'ont du reste rien de commun avec l'ordre de NotreDame-de-Bethleem ou de l'Étoile, sont, dit le P. Hélyot, « habillés comme les capucins, avec cette différence qu'ils » portent des chapeaux, qu'ils ont une ceinture de cuir au > lieu de corde, et sur le manteau, du côté droit, un écusson » qui représente la Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. » Les religieuses ont le même habillement et gardent la » clôture; elles font aussi vœu de pauvreté, de chasteté, » d'obéissance et d'hospitalité; leur supérieure a le titre de » sœur majeure (1). »

(1) Le P. HELYOT, Hist. des ord. mon., t. III, ch. XLVII. — RICHARD et GIRAUD, Bibl. sac., Bethléémites. - MORÉRI, Dict., Bethléémites, Béthencourt.

XLIX.

FRANÇOIS DE BATAILLER.

Le pape Alexandre VII, ayant considéré que la résignation que Christophe d'Authier de Sisgau avait faite entre ses mains constituait pour le siége de Bethleem une vacance in curia, fit application du privilége que le Saint-Siége s'était réservé, dans ce cas, pour toutes les églises de France, par le premier article du concordat de 1516. C'est pourquoi, sans attendre de présentation de la part du duc de Nevers, le SouverainPontife nomma directement, en 1664, à l'évêché de Bethléem, un religieux capucin, FRANÇOIS DE BATAILLER, qui fut sacré à Rome par le cardinal Pio, le 15 juin de la même année (1).

A son retour en France, François de Batailler prêta serment de fidélité au roi, le 6 mai 1665 (2), afin de jouir des priviléges accordés aux évêques de Bethleem par les lettres patentes de Charles VI. Enfin, le 1er juin (3) suivant, par procuration donnée à un prêtre qu'il désigna à cet effet, il prit possession de la chapelle et de l'hôpital du faubourg de Clamecy, unis et incorporés à son siége épiscopal.

Mais bientôt après surgit entre ce prélat et le duc de Nevers un grand procès qui ne fut terminé qu'en 1673, par un arrêt du Parlement.

« Les choses en cet état, » lisons-nous dans le Journal du Palais (4), a on prétend que quelques officiers de Monsieur

«

(1) Le 25 juin, selon le Gall. christ. (2) Le 8 mai, selon le Gall. christ.

(3) Le & juin, selon le Gall. christ.

(1) BLONDEAU et GUERET, Journal du Palais, t. I, Paris, 1701 p. 398.

» le duc de Nevers, qui vouloient se rendre maistres de cet >> evesché, intimiderent le sieur Batailler, et par une tran»saction du 2 septembre de la mesme année (1665), l'obli» gerent de s'en demettre, et d'y renoncer en faveur du sieur » d'Authier, son résignant, qui ne paroist point présent » à la transaction, mais seulement un nommé Lalloüé, » soy disant avoir charge de luy pour accepter cette renon>> ciation.

» Deux jours après cette transaction (rebus integris), le >> sieur Batailler revoque la démission qu'il avoit faite, et » envoye en cour de Rome sa revocation, où elle a esté in» sinuée.

>> Depuis cette revocation, le sieur d'Authier estant decédé sans avoir fait admettre la renonciation, ni obtenu de nou» velles bulles, Monsieur le duc de Nevers nomma à cet eves» ché maistre FRANÇOIS SERVIER; il sollicita des bulles en > cour de Rome; mais l'affaire, portée dans la congrégation > consistoriale, où ces sortes de choses majeures ont coûtume » de se traiter, intervint en 1669 (le 13 août) un décret en fa» veur du sieur Batailler.

» Sous l'assurance de ce décret, le sieur Batailler passe » un bail de la chapelle de Bethleem, il y commet un prestre » pour la desservir; mais le nommé Servier en ayant commis » pareillement un de sa part, le sieur Batailler fait en » mesme temps donner assignation aux requestes du palais, » tant à Servier, pour voir dire que défenses luy seroient » faites de prendre la qualité d'evesque de Bethleem, qu'au » prêtre par luy commis, à ce que pareillement défenses luy » fussent faites de s'immiscer dans la desserte de cette > chapelle.

» Le différend porté aux requestes du Palais, Monsieur le » duc de Nevers présente sa requeste, afin d'être receu partie » intervenante; et par cette requeste il conclut contre le sieur » Batailler, à ce que défenses luy fussent faites de prendre la » qualité d'evesque de Bethleem. Pour ses moyens il alléguoit » la transaction du 2 septembre 1665. Mais le sieur Batailler » opposoit à cette transaction le décret rendu à Rome à son

» profit ce qui obligea Monsieur le duc de Nevers à inter> jeter appel comme d'abus de ce décret.

» Cependant, au lieu de poursuivre le jugement de cet » appel, Monsiour le duc de Nevers traduit tout de nouveau » le sieur Batailler à Rome; et enfin, après une très-longue >> et très-exacte discussion, intervint un second décret le » 13 septembre 1670 en faveur du sieur Batailler; et ce dé> cret fut suivi d'un bref du 22 du mesme mois, qui le confir» me dans le titre d'evesque de Bethleem.

>> Monsieur de Nevers interjette appel comme d'abus de » ce second décret; sur lequel, ensemble sur le précédent >> appel du premier décret; et sur le principal évoqué, qui >> consistoit : 1. dans les lettres obtenues par le sieur Batailler > contre la transaction cy-dessus mentionnée; 2. en la re» queste de Monsieur le duc de Nevers, à ce que défenses >> fussent faites au sieur Batailler de prendre la qualité d'eves» que de Bethleem; 3. en la requeste présentée par le sieur » Batailler contre Servier, à ce que pareilles défenses luy fus» sent faites, la cause ayant esté portée à l'audience de la > grand'chambre. »

Après les plaidoiries d'Abraham, pour M. le duc de Nevers; de Guilloire, pour messire de Batailler, et de Gondault, pour maître Servier, « est intervenu arrest, par lequel:

« LA COUR a receu la partie de Gondault intervenante; et » sans s'arrêter à son intervention, faisant droit sur les appel»lations comme d'abus, dit qu'il a esté mal, nullement et abu»sivement procédé et ordonné; a évoqué le principal pendant » aux requestes du Palais et y faisant droit, ayant égard aux » lettres, a remis et remet les parties en l'estat qu'elles estoient » avant la transaction du 2 septembre 1665. Ce faisant, et sans » tirer à conséquence, a maintenu et gardé la partie de Guilloire » (M. de Batailler) en la possession et jouïssance de la chapelle » et maison de Nostre-Dame de Bethleem près Clamecy, unie à » l'Evesché de Bethleem. ORDONNE QU'A L'AVENIR AUCUN POUR» VEU DE L'EVESCHÉ DE BETHLEEM NE POURRA JOUÏR DES

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