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DAME DE BETHELEEM IMMÉDIATEMENT DEPENDANTE DU SAINCTSIÉGE.

La même année, à la date du 19 juin, notre prélat obtint de la châtellenie de Clamecy, de « faire enlever les restes de » murs d'un petit jardin en ruine assis au-devant de la mai

» Et à l'instant nous lieutenant susdit, en exécution de nostre ordon»nance cy-dessus, nous somes transportez avec le procureur fiscal et » nostre greffier ordinaire audit faulbourg de Betheleem, et y estant ar» rivé à la porte de l'eglize dudit evesché de Betheleem, nous avons veu » et remarqué au-dessus du portail de la grande porte par ou on entre » dans lad. eglize, au-dessous d'une figure en pierre representant la >> très-sainte Vierge tenant l'Enfant-Jésus sur son bras, une planche de >> bois de la longueur d'environ trois pieds, de largeur d'environ un » pied, peinte en blanc et attachée avec trois pattes de fer au mur; et » ayant fait venir une echelle pour estre plus a portée de lire ce qui » est escrit sur lad. planche, nous y somes montez et avons leu en » presence de quantité d'habitans assemblez au devant de ladite porte >> les mots qui suivent escrits en lettres mouslées avec de lancre >> rouge, fond blanc: Esglise de l'evesché Nostre-Dame de Betheleem » immédiatement dependante du Sainct-Siége, et au-dessus est escrit » en chifre et mesme caractaire grosseur et ancre 1650; au costez des» quels chifres sont des fleurs de mesme couleur rouge en guise de » vase brisé en colonne ; et nous a esté dit par lesd. habitants qu'ils » avoient toujours veus lad. inscription au mesme estat qu'elle est ac»tuellement, sinon que lesd. lettres estoient autres fois en lettres d'or, » mais que les fabriciens de lad. eglize en ayant fait blanchir les vous»tes et murailles il y a environ dix ans firent mettre sur lad. planche la >> couleur rouge et le fond blanc qu'elle porte actuellement, parce que les » lettres comensoient à s'en effacer. Dont de tout ce que dessus nous avons » dressé le present procès-verbal, les jour et an susdits, pour servir et »valloir ce qu'il appartiendra; et a le procureur fiscal signé avec » nous et nostre greffier ordinaire, ensemble partyes des habitants qui » ont assisté à l'examen que nous avons fait de ladite inscription, les » autres en plus grand nombre ayant déclaré ne scavoir escrire ny si»gner, de ce requis et interpellez suivant l'ordinaire.

» Signé

NÉE DELAROCHELLE, PARENT, MILLELOT, greffier;
SANGLE, DEBAIZE, COMTE, MILLOT, COQUille,

»

» PORTRAICT, LAMARTINIÈRE, GIVRAY, MORACHE,

» C NAULIN, FOUCHARD, François MARCELLOT, SURU» GUE, P. MORIZOT, L. NAULIN, Rosalie ....

.......

» BERNARD, VEZINIER. »

» son épiscopale de l'évêché de Bethléem, pour que doréna» vant la place demeurât commune au public et servît à déco» rer ladite maison, sans que personne y pût rien planter, » sinon du consentement du seigneur évêque ».

D'après M. de Soultrait, Jean-François de Bontemps aurait eu pour armoiries d'or au chêne de sinople, au chef de gueules chargé d'un léopard d'or.

XLVIII.

CHRISTOPHE D'AUTHIER DE SISGAU.

CHRISTOPHE D'AUTHIER DE SISGAU, évêque de Bethleem et fondateur de la congrégation du Saint-Sacrement en France, naquit à Marseille le 6 avril 1609. Il était fils d'Antoine, seigueur de Saint-André, de l'ancienne maison des Altieri, qui donna à l'Église le pape Clément X (1670-1676) et plusieurs cardinaux. Sa mère était Claire de Séguier, originaire d'Aix, en Provence; quand elle mourut, Christophe n'avait encore que six ans. Dès la plus tendre enfance, notre prélat se fit remarquer par une grande piété. On lui donna d'abord pour précepteur un prêtre lorrain, sous la conduite duquel il fit de grands progrès en science et en vertu. Christophe avait tant d'amour pour la solitude, qu'ayant dû suivre son père à son château de la Peinne, dans la Haute-Provence, il s'en réjouit, dans l'espérance de pouvoir y servir Dieu avec moins de distraction qu'il ne faisait dans la ville. Après être resté deux ans dans ce château, il fut envoyé à Avignon pour y étudier au collége des jésuites. Il n'était encore qu'en troisième, que ses compagnons, charmés de la douceur de sa conversation, recherchaient son amitié, le consultaient comme leur maître et le regardaient comme leur modèle. Dans sa chambre, Christophe avait dressé une sorte d'oratoire, où il assemblait ses condisciples, les entretenait de la manière dont il faut prati

quer la religion catholique, et ne parlait jamais du sacrement de l'Eucharistie sans verser des larmes.

Comme il se sentait porté à embrasser la vie religieuse, le jeune d'Authier demanda l'avis de son directeur, qui l'exhorta ne pas recevoir en vain la grâce du Seigneur. Une réponse si conforme à ses inclinations le remplit de bonheur, et il crutqu'il ne devait pas différer plus longtemps l'exécution de son pieux dessein. Aussi, bien que ses humanités ne fussent pas encore terminées, se présenta-t-il aux Pères Jésuites pour les prier de le recevoir dans leur compagnie: ce qu'ils lui accordèrent, à la condition qu'il finirait auparavant sa rhétorique. Mais la résignation qui lui fut faite de l'office de capiscol dans l'abbaye Saint-Victor de Marseille, bénéfice qu'il dut accepter contre sa volonté, changea ses projets : il se rendit à Aubagne, où se trouvait l'évêque de Marseille, qui lui donna la tonsure le 15 août 1626; d'Aubagne il alla à Marseille, pour prendre possession de son bénéfice et commencer son noviciat.

Pendant le temps que l'Église prescrit aux religieux pour se préparer à leur profession, d'Authier garda une continuelle retraite. Dès son entrée dans l'abbaye, il avait réglé l'usage qu'il devait faire du revenu de son bénéfice, dont ce qui excédait les frais de sa dépense, qui était fort modique, était distribué aux pauvres ou employé à d'autres bonnes œuvres. Un de ses oncles, camérier du même couvent, lui ayant en mourant laissé ses meubles, Christophe, qui trouvait qu'ils étaient trop riches pour la cellule d'un moine, les vendit et en distripua le prix aux malheureux. Enfin, après l'année de son noviciat, il fit profession entre les mains du prieur claustral, le 11 octobre 1627.

Christophe retourna alors à Avignon pour y faire ses études de philosophie et de théologie. Le 25 mars 1632, comme il priait dans la chapelle des religieuses de Sainte-Claire, Dieu lui manifesta qu'il voulait se servir de lui pour établir une communauté de prêtres qui travailleraient à réparer, autant par la sainteté de leur vie que par leurs discours, les désordres qui s'étaient introduits dans l'Église par le trop grand attachement que le clergé avait pour les biens de la terre et les vanités

du siècle. D'Authier n'hésita point: après avoir choisi neuf de ses condisciples, il leur fit part de son projet d'établir « une >> congrégation dans laquelle leur piété lui avoit fait juger » qu'ils s'engageroient d'autant plus volontiers, qu'elle étoit » destinée par le ciel même à la réforme des désordres causés » par l'avarice du clergé; les priant de s'unir à lui dans une > entreprise si sainte et si utile à l'Église (1) ». Ils acceptèrent tous la proposition qu'il leur fit de se joindre à lui, et, le 15 avril 1632, s'étant assemblés dans une chapelle du couvent des Carmes-Déchaussés, ils firent, après la messe, leur vou entre les mains de Christophe, qui n'avait encore que vingttrois ans. Tel fut le commencement de la congrégation du Saint-Sacrement. Peu de temps après, tandis que ces jeunes gens ne songeaient qu'à s'appliquer plus que jamais à étudier et à se rendre capables du ministère auquel ils s'étaient destinés, poursuivis par la calomnie, ils durent se séparer afin de se mettre à couvert de la persécution.

D'Authier était resté à Avignon avec deux ou trois de ses compagnons : il y acheva sa quatrième année de théologie, pendant laquelle il célébra sa première messe, le 10 juin 1633; et il reçut le bonnet de docteur le 8 juillet suivant. Il se rendit ensuite à Rome pour soumettre au Pape le dessein de sa congrégation. Urbain VIII témoigna qu'il en était satisfait, et lui ordonna de s'employer particulièrement aux missions et à la direction des séminaires, en attendant que le Saint-Siège jugeât à propos de lui donner une approbation solennelle. Christophe revint en France. A son arrivée en Provence, Louis de Bretel, archevêque d'Aix, lui donna, en 1634, à Aix même, la chapelle Notre-Dame de Beauvesez, avec une maison adjacente, pour qu'il pût y vivre selon son institut. D'Authier s'y établit avec ses compagnons, qui vinrent le retrouver; puis aussitôt il partit avec quelques-uns d'entre eux pour aller au village de Cadenet, ouvrir le cours de ses missions. C'est là que lui et les siens furent, pour la première

(1) Le P. HÉLYOT, list. des ord. mon., t. VIII, ch. xш, p. 87 et

fois, honorés par la voix du peuple du nom de Missionnaires du Clergé, qu'ils conservèrent jusqu'à ce que le Pape eût approuvé leurs réglements. Quatre mois après, au commencement de janvier 1635, une seconde maison s'élevait à Brignoles, dans le même diocèse, et l'archevêque d'Aix reconnaissait cette communauté sous le titre de Congrégation des Clercs de la Mission. En 1638, à la demande de François de Loménie, évêque de Marseille, Christophe fit dans cette ville un troisième établissement, auquel l'archevêque d'Aix donna le titre de Congrégation des Missionnaires du Clergé, après en avoir approuvé les statuts, qui avaient été dressés par le fondateur. Ce nouvel institut produisit à sa naissance de tels résultats, que le cardinal de Richelieu, sur le récit qu'on lui en fit, résolut de l'installer à Paris, au collège de Bourgogne, avec des revenus suffisants pour vingt-quatre prêtres. Mais tandis qu'à la fin de décembre 1638, d'Authier se rendait dans la capitale du royaume avec vingt de ses missionnaires, il apprit, en passant par Valence, la mort du père Joseph (François Leclerc du Tremblay), de qui dépendait tout le succès de cet établissement.

Christophe ne songea plus qu'à retourner en Provence ; mais il voulut auparavant saluer l'évêque Jacques de Gelas de Leberon. Ce prélat, croyant que la Providence n'avait permis le passage de ces pieux personnages par son diocèse que pour qu'il les y retînt, les pria de rester pour travailler à la réforme de son clergé, et leur donna la conduite d'un séminaire pour ses ordinands. Cette maison fut érigée à Valence, le 16 janvier 1639.

D'Authier, que sa qualité de capiscol ou préchantre de l'abbaye Saint-Victor astreignait à la résidence, ne voulut point, bien qu'il eût obtenu des dispenses du prieur claustral et du chapitre, manquer aux devoirs de sa charge; aussi prit-il la résolution d'aller se démettre de son office, qu'il permuta contre un bénéfice à simple tonsure.

De retour à Valence sur la fin de décembre 1639, il fit, avec six de ses prêtres, la visite des deux diocèses de Die et de Valence. En 1640, il créa une nouvelle maison à Senlis.

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