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prieur de La Charité, en personne, dans ladicte chapelle de Bethleem.

De tels faits prouvent combien Léon X avait eu raison de recommander l'évêché de Bethleem à la sollicitude des rois de France et à celle des archevêques de Sens.

Louis de Clèves (1) mourut le 22 mars 1609, dans sou prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Bonny (au diocèse d'Auxerre), qu'il tenait depuis 1605 d'Albert de Lenoncourt, à qui il avait cédé son abbaye de Bouras. Il fut inhumé dans le chœur de l'église de La Charité.

Ce prélat portait: De gueules, au rais d'escarboucle pommeté et fleurdelisé d'or, de huit pièces, enté en cœur d'argent à l'escarboucle de sinople; brisé d'un baton de sable brochant sur le

tout.

ÉRARD DE ROCHEFORT.

ÉRARD, fils de Joachim DE ROCHEFORT, baron de Pluvaut et gouverneur de Vézelay, et de Françoise de Livron (2), appartenait à une des familles les plus illustres de Bourgogne; il comptait parmi ses ancêtres Guillaume et Gui de Rochefort, qui furent tous deux chanceliers de France.

Érard de Rochefort était très-jeune encore lorsque Nicolas Jeannin, abbé de Vézelay, fit résignation en sa faveur. En attendant qu'il atteignit l'âge d'homme, la riche abbaye de la Madeleine fut administrée par un abbé fiduciaire, Jean Jurain, qui laissa place à Érard dès que celui-ci put remplacer officiellement Nicolas Jeannin.

Le titre d'abbé de Vézelay « ne pouvait, dit M. Chérest dans » sa savante Étude historique sur Vézelay, échoir à des mains » plus dignes de le porter et même de lui rendre son ancien

(1) D'après dom Viole, Louis de Clèves portait aussi le titre de prieur de Cessy-les-Bois.

(2) Gall. christ., t. IV, eccl. Augustodunensis, inter abb. Vezel., p. 475.

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» lustre. Érard de Rochefort apparaît comme une heureuse et >> consolante exception dans la triste série des abbés commen» dataires. Son premier soin fut de se faire ordonner prêtre, » afin de remplir d'une manière complète et régulière la mis»sion à laquelle il s'était voué. Il revendiqua aussitôt le pri» vilége que les anciennes bulles, confirmées par celles de 1538, avaient conféré à ses prédécesseurs : il se fit consacrer » et bénir, comme un évêque. Il prouva ainsi qu'à ses yeux » les fonctions abbatiales n'étaient pas seulement une source >> de richesse ou de puissance mondaine. Il y voyait quelque » chose de plus élevé, une dignité ecclésiastique, une préla»ture et de même qu'il en réclamait l'honneur, il n'en » répudiait pas les charges. Érard de Rochefort montra toutes » les qualités d'un administrateur habile, vigilant, soucieux » de l'avenir, tel enfin qu'on voudrait en rencontrer toujours » à la tête des abbayes ». Aussi, de tous côtés, l'attention futelle attirée sur lui. Le roi l'appela dans ses conseils; en 1610, il fut nommé doyen du chapitre d'Auxerre (1), et le clergé de ce diocèse le choisit en 1614 (2) pour le représenter aux ÉtatsGénéraux de Paris; en 1621 (3), il fut député par la province de Sens à l'assemblée générale du clergé de France; le 21 mai 1625 (4), les chanoines d'Autun l'appelèrent au décanat, en remplacement de Nicolas Jeannin qui venait de mourir. Il fut aussi prieur de Mefve (5), abbé de Cervon-en-Morvand (6), abbé commendataire de Saint-Léonard de Corbigny (7).

(1) Gall. christ., t. XII, eccl. Autiss., p. 355. L'abbé LEBEUF, Mémoires, t. Ier, p. 745.

(2) Gall. christ., t. IV, p. 475.

(3) Gall. christ., t. XII, p. 355.

(4) Gall. christ., t. IV, p. 437, inter decanos Eduenses.

(5) M. CHÉREST, Étude historique sur Vézelay; Bulletin de la société des sciences historiques de l'Yonne, année 1868, p. 405 et 406, notes. Dans un bail du 23 novembre 1621, Érard s'intitule conseiller du roy en ses conseils d'Etat et privé, et prend la qualité de prieur de Mefve.

(6) M. CHÉREST, Étude hist. sur Vézelay, p. 406.

(7) Gall. christ., t. IV, p. 478, inter dec. seu abb. S. Leonardi de Corbiniaco.

A la mort de Louis de Clèves, le duc de Nevers avait, en 1609, nommé Érard de Rochefort à l'évêché de Bethleem; mais ce prélat ne voulut point faire les dépenses que nécessitait l'obtention des bulles et la cérémonie du sacre.

On ne sait pas exactement à quelle époque mourut Érard; mais ce fut environ quinze ans après qu'il eut cédé son abbaye de Vézelay à son neveu François de Rochefort, qui prit possession le 13 février 1631, en conséquence des » bulles du pape Urbain VIII, du 1 avril 1628, et de la rési>> gnation de son oucle (1) ».

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Érard de Rochefort portait pour armoiries: D'azur semé de billettes d'or, au chef d'argent chargé d'un lion leopardé de gueules (2).

XLV.

JEAN IX DE CLÈVES.

JEAN DE CLÈVES, chanoine régulier de Saint-Augustin, était fils du frère naturel de Louis de Clèves. Par suite de la résignation que son oncle fit en sa faveur, il tenait en commende l'abbaye de Toussaints, que le pape Clément VIII lui avait conférée, alors qu'il n'était que « clerc du diocèse de Paris », par des bulles portant la date du 23 janvier 1601 (3). Vers 1606, il fut abbé commendataire de Bouras (4); et, en

(1) M. CHEREST, Elude hist. sur Vézelay, p. 407, notes.

(2 Comparez: François DU CHESNE, Histoire des chanceliers et gardes des sceaux de France, Paris, 1680, p. 538 ; PALLIOT, La vraye et prof. science des arm., p. 92; DUNOD DE CHARNAGE, Mémoires pour servir à l'histoire du comté de Bourgogne, Besançon, 1740, p. 156

et 157.

-

(3) L'abbé DE MAROLLES, Invent., t. Ier, n° 2312. D'après le Gall. christ, t. IX, p. 951, ses bulles seraient seulement de 1606.

(4) Goll. christ. t. XII, eccl. Autiss., inter abb. Boniradii, p. 458.

1609 (1), Paul V lui conféra en commende le prieuré conventuel de La Charité, que Louis de Clèves lui avait cédé vers 1605.

Érard de Rochefort n'ayant point accepté le siége de notre église, le duc de Nevers nomma Jean de Clèves à l'évêché de Bethleem. On ne sait pas exactement à quelle date le Souverain-Pontife fit expédier les bulles; on croit cependant qu'il fut agréé par le Saint-Siége dès 1611. Dans tous les cas, bien qu'il prenne la qualité d'évêque de Bethleem dans un acte du 26 mars 1613 (2), il ne fut sacré que le 20 mars 1615. Jean de Clèves reçut la consécration des mains de François, cardinal de La Rochefoucauld, assisté de Paul Hurault de l'Hospital, archevêque d'Aix, et de René de Breslay, évêque de Troyes. La cérémonie eut lieu à Paris, dans l'église des religieuses capucines.

Ce fut notre prélat qui, le 20 mars 1616, consacra « la cha» pelle connue à Vézelay sous le nom de chapelle basse, et que » l'abbé Érard de Rochefort avait remise en état et appropriée >> aux besoins du culte (3) ».

Jean de Clèves mourut dans son prieuré de La Charité, le 9 octobre 1619, et fut inhumé dans le chœur de l'église NotreDame, à côté de son oncle.

(1) L'abbé de MAROLLES. Invent., t. Ior, n ̈3 2316 et 2318. Mais d'après le Gall. christ., t. XII, p. 4ll (inter priores Caritatis), il faudrait supposer que Paul V (el non Pie V, lui octroya ses bulles en 1606.

(2) «Lettre de visa de Jehan de Cleves, evesque de Bethleem, abbé » de Toussaints-en-l'Isle et prieur de La Charité, pour une pension de » 500 1. faicte et créée en faveur du recteur et autres personnes du » collége de Charleville, au diocèse de Rheims, sur les fruicts et esmo» lumens du prioré conventuel de S.-Pierre-et-S.-Paul de Bony-sur» Loire, dépendant immédiatement de Cluny, de l'authorité du Pape >> et du consentement de Hanri de Freteville, prieur dudict prioré de Bony, créé en cour de Bome. Faict à Nevers, l'an 1613, le 26° mars. »> (Inv. ms de l'abbé de Marolles, t. Ier, no 2325.) Le prieuré S.-Pierre-etS.-Paul de Bonny, dont le prieur était seigneur spirituel et temporel de la ville, dépendait du prieuré de La Charité.

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(3) M. CHÉREST, Étud. hist. sur Vézelay, p. 404.

Ce personnage avait les mêmes armoiries que Louis de Clèves.

XLVI.

ANDRÉ DE SAUZÉA.

ANDRÉ DE SAUZEA (1) naquit dans le Forez, près de Montbrison. Théologien et prédicateur distingué, il devint recteur du collège d'Autun (2), à Paris.

A la mort de Jean de Clèves, dont il était, croit-on, neveu par sa mère, André de Sauzéa fut appelé à l'évêché de Bethleem par le duc de Nevers, Charles de Gonzague. La cour de Rome agréa cette nomination; mais ce fut seulement sous le pontificat d'Urbain VIII, que le nouveau prélat put obtenir ses bulles données à Rome, à Sainte-Marie-Majeure (de consensu regis xpristianissimi), elles portent la date du 23 octobre 1623.

Le 18 février de l'année suivante, l'évêque de Bethleem fut consacré par Alphonse de La Croix, évêque de Grenoble, assisté de Raphaël de Bologne, évêque de Mégare et coadjuteur de Digne, et de Sébastien de Rosmadec, évêque de

(1) Et non pas André de Sauzay, du Sauzay, de Sazéa, de Sosée, de Sozéa ou de Sosea. Comp.: Gall. christ., eccl. Beth.; M. DE SOUL

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TRAIT, Arm. du Nivernais; M. FISQUET, France pontif., p. 161; Mgr CROSNIER, N.-D.-de-Beth., p. 21; HURTAUT et MAGNY, Dict. hist. de Paris, t. II, p. 446; — J.-Fr. NÉE DE LA ROCHELLE, Mémoires, t. II, p. 23; l'abbé LEBEUF, Mémoires, t. Ier, p. 686; - Dom VIOLE, Des églises d'Auxerre, t. III, p. 2636.

(2) Le collège d'Autun ou du cardinal Bertrand fut fondé en 1341 par Pierre Bertrand, natif d'Annonay, en Vivarais, évêque d'Autun, et depuis cardinal, sous le titre de Saint-Clément. Ce prélat donna la maison qu'il avait à Paris dans la rue Saint-André-des- Arts, pour servir de collège, et elle fut appelée de son nom le collège du cardinal Bertrand ou d'Autun. (HURTAUT et MAGNY, Dict. hist. de Paris, t. II p. 445.)

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