Obrazy na stronie
PDF
ePub

comme évêque de Bethléem et abbé de Notre-Dame-de-l'Etoile au diocèse de Poitiers.

Quelque temps avant sa mort, Antoine quitta le siége de Bethleem. Il abdiqua en 1512, entre les mains du pape Jules II, et se retira dans son abbaye. Il vivait encore en 1513, comme le prouve un acte signé de lui, « par lequel, en qualité d'abbé » de l'Étoile, il reconnut avoir reçu cette même année du >> receveur du domaine royal, la somme de soixante sols » tournois, à cause de l'anniversaire fondé en cette abbaye par » Alphonse, comte de Poitou (1) ».

XLII.

MARTIN BAILLEUX, DIT DULCIS.

MARTIN BAILLEUX, dit DULCIS, religieux cordelier et professeur de théologie, était curé de la paroisse de Chambon, au diocèse de Bourges, lorsqu'il fut nommé par le pape Jules II évêque in partibus d'Arcadie.

Trois bulles lui furent délivrées en cour de Rome, à la date du 5 juillet 1507: par la première, le Souverain-Pontife donne à « Martin, prêtre, professeur de théologie et curé de la paroisse » de Chambon », l'évêché d'Arcadie, avec les fruits et la juridiction spirituelle et temporelle dudit évêché, tout en l'autorisant à conserver sa cure; — par la seconde, le nouveau prélat est dispensé de se rendre en son évêché; il reçoit la permission de demeurer dans la ville et le diocèse de Bourges, et même d'y officier pontificalement avec le consentement de l'archevêque; la troisième bulle contient dispense spéciale accordée à Martin de continuer à jouir de la cure de Chambon.

(1) Voir au Mercure de France, Paris, 1725, la lettre de l'abbé Lebeuf, du 28 nov. 1724, touchant l'évêché de Bethleem.

Ce fut du siège d'Arcadie que Martin Dulcis fut appelé à celui de Bethleem. En effet, Antoine Crenel ayant, en 1512, fait résignation de son évêché, Françoise d'Albret, comtesse douairière de Nevers, écrivit au Pape pour lui demander de vouloir bien pourvoir du siège épiscopal de Bethleem, « joi» gnant sa ville de Clamecy », devenu vacant, frère Martin Bailleux, dit Dulcis, de l'ordre des Frères-Mineurs qui, en attendant le consentement de Sa Sainteté, s'était retiré auprès d'elle, en son château de Donzy. La lettre est du 8 septembre 1512; elle est datée de « La Chapelle d'Angillon ».

Lorsque Jules II mourut, le 21 février 1513, Martin n'avait point encore reçu ses bulles; c'est pourquoi le 23 mars suivant, du château de Donzy, la comtesse de Nevers adressa à Léon X, qui venait d'être appelé au trône pontifical, une nouvelle lettre de présentation en faveur du même personnage. Les provisions furent enfin expédiées de Rome trois mois après.

La bulle par laquelle Léon X transféra Martin (episcopum tune Archadiensem ordinis Fratrum Minorum et theologie professorem) de l'église d'Arcadie à l'évêché de Bethléem, dont le dernier titulaire s'était démis volontairement (ex eo quod venerabilis frater noster Antonius episcopus nuper Bethleemitanensis regimini et administrationi ejusdem ecclesie cui tunc preerat, in manibus nostris sponte et libere cessit) est du 22 juin 1513. Cinq autres bulles, datées du même jour, accompagnaient celle-ci. Le Pape les adressa: la première, au roi de France, pour lui annoncer la translation de Martin à Bethleem, et prier Sa Majesté d'être favorable à ce prélat, en le continuant et augmentant dans tous les droits de sa nouvelle église; - la seconde, à l'archevêque de Sens, pour lui recommander l'évê que, et lui demander de faire respecter les priviléges accordés à la cathédrale de Bethleem. L'archevêque de Sens n'était pas métropolitain de Bethleem, mais la maison-Dieu du faubourg de Clamecy se trouvant enclavée dans le diocèse d'Auxerre, il n'était pas inutile, ainsi que plus d'une fois nous avons eu occasion de le faire remarquer, que nos évêques eussent de puissants protecteurs pour les soutenir contre les

agressions d'Auxerre.

[ocr errors]

Par les trois autres bulles, Léon X mande au clergé (Le› episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis clero civitatis et diœcesis Bethleemitanensis) et au chapitre dilectis filiis capitulo ecclesie Bethleemitanensis), et prie le peuple (dilectis filiis populo civitatis et dircesis Bethleemitanensis) de Bethleem de reconnaître pour leur évêque le nouveau pasteur qu'il leur donne.

Ainsi que le prouvent les lettres apostoliques du pape Léon X, l'évêque de Bethleem n'est donc pas, comme ont toujours prétendu les évêques d'Auxerre, un simple prélat in partibus. Nous ne saurions trop insister sur ce point que, de l'autorité des Souverains-Pontifes, à l'église de Bethleem, située chez les infidèles, sont unis et incorporés la chapelle et l'hôpital de Pantenor: c'est là que notre évêque peut avoir un clergé, un chapitre et un peuple qui ne doivent se composer, il est vrai, que des chanoines, des religieux, des frères convers et de sa maison; mais en somme, si peu étendue soit-elle, il a juridiction ecclésiastique.

Tandis que, malgré tout, les évêques d'Auxerre continuaient. à poursuivre de leurs vexations les évêques de Bethleem, le département des décimes, dressé en 1516, devait leur fournir plus tard un nouveau prétexte pour persécuter nos prélats, qui ne voulaient point courber la tête devant les injustes prétentions de leurs puissants voisins. L'archevêque de Sens fut, dans la répartition des décimes, porté pour 300 livres, l'évêque d'Auxerre pour 110, l'évêque de Nevers pour 120, l'évêque d'Autun pour 700. On inscrivit l'évêque de Bethleem pour 35 livres ; puis, comme il n'avait point de métropolitain en France, on décida que ce serait par l'entremise du bureau d'Auxerre qu'il ferait parvenir cette somme au trésor royal. Mais tandis que c'était en qualité d'évêque de Bethleem, et à cause de la chapelle et de la maison-Dieu du faubourg de Glamery, unies et incorporées à leur évêché, que nos prélats devaient ces 35 livres (et le Pied-Courtin de 1516 (1) en fait

(1) Département des décimes du clergé de France, de l'an 1516, nommé Pied Courtin, 1er vol., fo 44, v°, Bibl. Richelieu, ms. Fr. 15742.

foi, puisqu'on y lit simplement ces mots : Dominus episcopus Bethelenothanus, 35 l., sans qu'il soit en aucune façon parlé de l'hôpital comme n'étant qu'un bénéfice du diocèse d'Auxerre), les évêques d'Auxerre soutinrent plus que jamais que l'hôpital du faubourg de Pantenor était soumis à leur juridiction, que les évêques in partibus de Bethleem n'en étaient qu'administrateurs, et que c'était à ce titre que les 35 livres de décimes étaient versées entre leurs mains.

On se souvient du procès que Pierre de Piles avait voulu, en 1501, intenter contre Antoine Crenel. En 1518, le même chantre-curé de Clamecy fit surgir de nouvelles difficultés entre Notre-Dame-de-Bethleem et la collégiale Saint-Martin. Le 25 octobre 1518, une nommée Jeanne Gauthier qui, avec son mari. Pierre Gauthier, se trouvait à la maladrerie de Clamecy, où ils étaient tous deux atteints de la lèpre, demanda par testament que sa dépouille mortelle fût inhumée dans la chapelle de Pantenor. Elle recommanda de plus que, tandis qu'on transporterait son corps à l'église, on récitât à haute voix les vigiles, et que le jour de son obit on célébrât pour le repos de son âme, outre dix messes basses, trois messes hautes une du Saint-Esprit, une autre de Notre-Dame, et la troisième des Trépassés. Son mari, qu'elle avait institué son legataire universel et son exécuteur testamentaire, s'obligea, de son côté, à accomplir fidèlement les dernières volontés de sa femme.

Jeanne Gauthier mourut peu de temps après. Tandis que le clergé de Bethleem se disposait à aller faire la levée du corps, Pierre de Piles, curé de Clamecy, accompagné de Pierre Millerot et de Claude Gillon, prêtres, d'un nommé Jean Gentin et de divers serviteurs de la collégiale, vint s'emparer du cercueil, qu'il fit transporter à Saint-Martin, en prétendant que l'évêque de Bethleem n'avait pas le droit de procéder à des inhumations dans la chapelle Notre-Dame. Martin Dulcis adressa aussitôt requête au roi ; il exposa: «que lui, ses chapelains, prêtres, vicaires et généralement tous ceux qu'il commettait » en son église Notre-Dame-de-Bethleem, pouvaient faire » inhumer dans ladite église, ou dans le cimetière attenant,

[ocr errors]

» le corps de ceux qui, pendant leur vie, par testament et acte » de dernière volonté, y avaient élu leur sépulture; qu'il était » en possession et saisine d'aller en procession solennelle » querir lesdits corps dans les maisons où les personnes » étaient trépassées, et de les conduire en son église ou au » cimetière; qu il était en possession et saisine de dire et » célébrer, ou faire dire et célébrer par ses chapelains et com» mis la cérémonie funèbre, avec torches, cierges et autre >> luminaire; de prendre et percevoir les offrandes, tant en pain, » vin, argent, qu'en autres profits, revenus et émoluments; >> et de contraindre par toutes voies dues et raisonnables les >> exécuteurs testamentaires à accomplir, quant au service et » à la sépulture, les dernières volontés des défunts; qu'il » était en possession et saisine de faire, après le service et les » cérémonies, mettre les corps en terre, soit dans l'église, soit » dans le cimetière, et de faire ensuite poser des tombes, croix » et autres signes en commémoration des morts; — qu'il était > en possession et saisine, si aucuns s'efforçaient de » mettre obstacle à son droit, de les contredire en justice, » attendu qu'il était au su et au vu de tout le monde que les évêques de Bethleem exerçaient paisiblement ces usages » depuis dix, vingt, trente ans, et de temps immémorial. » Le 25 février 1519, le roi octroya à son amé et féal conseiller frère Martin Dulcis, docteur en théologie et évesque de Bethleem, des lettres de Committimus qui, maintenant ce prélat dans ses « possession et saisine », lui donnaient autorisation d'assigner le curé de Clamecy devant le bailliage de SaintPierre-le-Moûtier, pour avoir à expliquer devant ce tribunal pourquoi il avait troublé l'évêque de Bethleem dans son droit de faire des inhumations.

[ocr errors]

Un extrait des registres du bailliage de Saint-Pierre-leMoûtier, du 25 mai 1527, signé Brocheton, porte déclaration, par le greffier de la cour, que du temps de Martin Dulcis il a été inutilement fait recherche dans le greffe, à la demande de cet évêque de Bethleem et de son avocat, des écritures que Pierre de Piles pouvait avoir fournies en cette affaire devant les magistrats.

« PoprzedniaDalej »