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Souverain-Pontife transféra Bertrand du siége de Daria à celui de Bethleem. Il était déjà évêque de Bethléem lorsque, le 3 octobre 1484, il consacra l'église des Franciscains de Vicle-Comte, au diocèse de Clermont (1).

On a des traces assez nombreuses du séjour de ce prélat à son hôtel-Dieu du faubourg de Clamecy, où, comme le prouve le cahier que nous avons cité plus haut des minutes. de Berthier Montenat, « le samedi des Quatre-Temps, après » la fête de l'Exaltation de la Sainte-Croix, de l'année » 1485 », dans sa petite cathédrale (in sua pontificali ecclesia collegiata beate Marie Bethleemitane prope pontem Clameciaci), il conféra la prêtrise audit Berthier Montenat, qui, à cet effet, s'était muni d'un dimissoire de son diocésain.

Dans la mention d'ordination, l'évêque de Bethleem est qualifié de « maitre et administrateur perpétuel de tout l'ordre. » des chanoines réguliers de Notre-Dame-de-l'Etoile, sous » la règle de Saint-Augustin; sujet sans milieu de l'Eglise romaine». (Bertrandus dei et sancte sedis apostolice gratia episcopus Bethlemitanus magister et administrator perpetuus totius ordinis canonicorum regularium beate Marie de Stella, sub regula beati Augustini, ad Romanam ecclesiam nullo medio pertinens.)

Le roi Charles VIII, par la lettre de cachet que nous avons mentionnée plus haut, priait « le comte de Nevers, comme >> ayant droit de nomination et de présentation à l'évêché de » Bethleem, de nommer et présenter à Sa Sainteté pour ledit évêché, vacation advenant, son amé et féal conseiller et » confesseur l'évêque de Daria, de l'ordre de Saint-François, » coadjuteur de l'évêque de Clermont ».

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Ce document a pour nous un grand intérêt, puisqu'il nous enseigne, d'après la déclaration même du roi de France, que le droit de nomination et de présentation à l'évêché de Bethléem appartenait au comte de Nevers.

Pendant leur séjour en Palestine, les évêques de Bethleem

(1) Gall. christ (1720), t. II, eccl. Claromontensis, p 294.

étaient, comme tous les prélats du royaume de Jérusalem, nommés à l'élection; ensuite nous avons vu, en traitant de l'épiscopat de Godefroy au treizième siècle), que, après avoir été chassés de Terre-Sainte, ils furent pendant quelque temps choisis par le chapitre de leur église, qui faisait agréer son choix par la cour de Rome. Enfin, ce fut le Souverain-Pontife qui nomma directement à cet évêché.

La position spéciale du siége de Bethleem, qui n'avait point de métropolitain depuis 1291, et qui était, quant au titre (mais quant au titre seulement) (1), considéré comme un évêché in partibus, fit que les rois de France, même après les lettres patentes de 1413, n'exercèrent jamais, au sujet de notre Eglise, le droit de régale. C'est qu'en effet la donation de Guillaume IV, confirmée par ses successeurs, faisait regarder les comtes (plus tard ducs) de Nevers comme patrons et fondateurs de notre évêché. Aussi quand nos prélats, une fois nommés par le Pape, voulaient jouir des revenus provenant de cette libéralité, ils devaient rendre hommage aux comtes de Nevers, qui avaient la garde gardienne de la maison-Dieu et de la chapelle de Pantenor, unies et incorporées à l'évêché in partibus de Bethléem, et formant un véritable diocèse. De cet état de choses il résulta que, lorsque le siége de Bethléem était vacant, le comte de Nevers, pour honorer le mérite de quelque personnage ou le récompenser de ses services, proposait souvent au Pape un prélat de son choix. Ce fut ainsi que, peu à peu, on considéra le comte de Nevers comme ayant seul droit de nomination et présentation à notre évêché, tout en reconnaissant que l'institution canonique en appartenait au Saint-Siége. Le concordat de 1516 ne changea rien à cet état de choses la nomination à l'évêché de Bethléem continua d'appartenir, non pas au roi d'après la loi commune, mais au

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(1) Les Lois ecclésiastiques de France, par feu M Louis de Héricourt, Paris, 1771, p. 193 : « Les évêques qui ne sont que titulaires, n'ayant point de fidèles qu'ils puissent gouverner, n'exercent ni la juridiction » volontaire ni la contentieuse. Il faut en excepter l'évêque titulaire de » Bethleem, dont la résidence est à Clamecy, dans le duché de Ne» vers, qui exerce sa juridiction sur un très-petit canton. »>

comte de Nevers; et on réserva le droit de libre confirmation aut Souverain-Pontife, qui délivrait les provisions et les bulles (1). Il en fut ainsi jusqu'au différend qui prit fin en 1605 : à partir de cette époque, on inséra dans les provisions de nos prélats la clause de consensu Regis Christianissimi. Enfin, en l'année 1673, le Parlement ordonna que « celui qui serait » pourvu de l'évêché de Bethleem ne pourrait, à l'avenir, > jouir des revenus de la chapelle et de la maison-Dieu Notre» Dame de Bethleem-lez-Clamecy qu'à la condition qu'il eût, > en outre de la nomination du duc de Nevers, obtenu l'agré» ment du roi (2). »

Un acte du 17 novembre 1489, passé devant Morin, notaire, et contenant bail à rente d'une pièce de terre, au profit de notre évêché, ne nous enseigne pas si, à cette date, Bertrand gouvernait encore l'église de Bethleem.

XXXVII.

PIERRE IV DE SAINT-MAXIMIN.

L'acte du 17 novembre 1489, que nous venons de citer, ne nous donnant pas le nom du prélat qui, cette année, était évêque de Bethleem, nous hésitons à donner place, entre Bertrand Albergey et Hubert Liénard, à un personnage dont les

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(1) Aubert LE MIRE, Geograph. eccles., p. 70. — René CHOPIN, De sacra politica, liv. II, ch. iv, no 20. - Guy COQUILLE, Histoire du pays de Nivern., p. 92. LONGUERUE, Description historique et géographique de la France, Ire partie, p. 121. LA MARTINIÈRE, Dict. géog. el critique, Bethlehem Diet. univ. de Trévoux, Bethleem. MORÉRI,

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Grand dict. historique, Bethleem. (2) PIGANIOL DE LA FORCE, Nouv. description de la France, t. X, p. 371. Arrêt du Parlement de Paris, du 13 juin 1673, Journal du Palais, t. 1er (Paris, 1701), p. 398 et suiv. - Louis DE HÉRICOURT, les Lois eccl. de France, p. 193.

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auteurs dominicains font mention expresse, mais dont on ne retrouve aucune trace dans les documents relatifs à notre église. Cavalieri (1), Bremond (2), Fontana (3), Feuillet (4), et un grand nombre d'autres écrivains de l'ordre des Frères-Prêcheurs (5) citent un évêque qui, vivant en 1491, aurait, d'après le Livre des provisions d'Innocent VIII, été par ce Pape nommé à Bethléem, le 7 janvier 1488 ou 1489. Ce personnage, qui est appelé le plus souvent PIERRE DE SAINTMAXIMIN, est désigné quelquefois aussi sous le nom de Pierre de Saint-Maxime; on le nomme encore Pierre de SaintMaxence ou de Saint-Martin. Dans tous les cas, ajoutent Cavalieri (6) et Bremond (7), il n'y a pas à le confondre avec Pierre de Saint-Maixant qui succéda à Hugues de Curcis sur la fin du treizième siècle.

Pierre de Saint-Maximin avait, disent les Frères-Prêcheurs, fait profession dans un de leurs couvents de Provence (8).

XXXVIII.

HUBERT LIÉNARD.

HUBERT LIÉNARD, docteur en théologie, était évêque de Bethleem en 1492; c'est ce que prouve un acte du 29 juin de cette année, passé devant Montenat, notaire à Clamecy, et con

(1) Cavalieri, Gall., t. I, p 301.

(2) BREMOND, Bull., t. IV, p. 82.

(3) FONTANA, Th. dom., tit. LXXXVIII, p. 141.

(4) FEUILLET, Année dom., xxvi février.

(5) Piò (Delle vile, 2° p., p. 74) cite ce personnage à l'année 1486. (6) CAVALIERI, Gall., t. Ier,

p. 80.

(7) BREMOND, Bull., t. IV, p. 82.

(8) On ne peut le ranger au nombre des évêques in partibus de Bethleem de Judée, puisque le titulaire de cette église était alors Chistophe Incisa.

tenant bail, au profit dudit évêque, à un nommé « Jean » Barré, de cinq journaux de terre, sis au Buisson-Brûlé, » à la charge de deux deniers de cens et cinq sols de rente ». Quelques mois après il fut, par le pape Alexandre VI, transféré à l'évêché de Daria.

Il est peu probable que Hubert ait, comme on a dit, été religieux récollet; car la réforme des Frères-Mineurs de Saint-François, commencée en Espagne en 1484, ne s'introduisit pas en France avant la fin du seizième siècle.

XXXIX.

JACQUES HEMERÉ.

Le 3 décembre 1492, le Souverain-Pontife, qui avait transféré Hubert Liénard au siége de Daria, appela, pour remplacer ce personnage à Bethleem, JACQUES HEMERE. De ce prélat, nous n'avons aussi que peu de mots à dire : il était, lors de son élection, chanoine de Notre-Dame de Sales, au diocèse de Bourges, et licencié en décret.

Jacques Hemeré avait pris pour devise ces mots de l'Ecriture Post tenebras spero lucem. (Job, cap. xvII, y. 12.)

XL.

JEAN VIII DE L'APOSTOLE.

A la mort de Jacques Hemeré, le pape Alexandre VI appela à l'évêché de Bethleem JEAN DE L'APOSTOLE, religieux de l'ordre des Augustins, maître en théologie, qui était confesseur du

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