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à peu de chose près, la traduction de M. Sélis qui a parfaitement saisi, dans ce passage, le style à la Brébeuf, qui excite l'admiration du défenseur des mauvais poëtes.

(22)

Litera.

Sonat hic de nare canina

Les chiens irrités semblent prononcer plusieurs fois la lettre R. Irritata canis, quod RR quam plurima dicat.

LUCILIUS.

« Je pense toujours quc Perse donne au portier une narine de >> chien, parce qu'un portier, qui a l'ordre de son maître de vous >> exclure, se met à grommeler dans sa loge, lorsqu'il vous voit. Sans > cette métaphore l'endroit n'a pas de sens. »

DIDEROT.

(23) Hoe juvat? hic, inquis, veto quisquam faxit oletum. Perse fait ici, comme on dit, la demande et la réponse : ainsi un nouvel interlocuteur serait inutile. Il est certain qu'il faut une interrogation après juvat. Notre poëte qui s'est écrié : je vais louer tout, apostrophe un amateur quelconque d'éloges, étes-vous content? et répond comme si c'était l'autre qui prît la parole. Je défends à qui que ce soit de critiquer mes ouvrages. Tant d'amour-propre et de pédanterie semble déconcerter Perse, et le déterminer à se taire tout-à-fait. Cela paraît également clair et suivi.

Il s'agit dans ce vers d'un usage des Romains. On peignait des serpens sur les murailles des temples, pour avertir que le lieu était sacré, et empêcher que les enfants n'y vinssent faire leurs ordures. La formule prohibitive était :

Ile procul, sacer est locus, ite profani. (24) Callidus excusso populum suspendere naso. L'expression suspendere naso. est prise d'Horace lui-même, qui avait dit : Naso suspendis adunco

Ignotos.

Et dans un autre endroit :

. Suspendens omnia naso.

La langue française ne saurait conserver cette image si propre à rendre le geste moqueur d'un plaisant qui tourne quelqu'un en ridicule. L'italien, moins éloigné de l'original, la conserve tout entière.

Nel sospender la gente al naso acuto.

. Esperto

MONTI.

(25)

Hoc ridere meum, tam nil, nulla tibi vendo

Iliade. . . Il n'est pas besoin d'avertir qu'il ne s'agit ici que de l'Iliade de Labeon, auquel Perse revient pour la troisième fois dans cette satire.

(26)

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Audaci quicumque afflate Cratino. Cratinus, Aristophane, Eupolis appartiennent à l'époque de la vieille comédie dont la licence était extrême.

(27) Non hic qui in crepidas Graiorum ludere gestit. C'est des philosophes grecs que Perse veut parler. Les mauvais plaisants ne leur passaient point apparemment leur extérieur négligé.

(28) Sese aliquem credens Italo quod honore supinus.

Supinus arrogant, qui se tient tellement droit qu'il découvre la voûte céleste, aussi bien que s'il était renversé sur le dos. On dirait suivant Epictète, à voir marcher ces gens-là, qu'ils ont avalé une broche.

(29) Si Cynico barbam petulans Nonaria vellat.

Il paraît que les philosophes grecs étaient fréquemment exposés dans Rome à être insultés ainsi par la populace.

Nonaria, signifie courtisanne. On donnait ce nom aux femmes publiques, parce qu'il ne leur était permis d'ouvrir leurs portes qu'à la neuvième heure qui répond à nos trois heures après-midi.

(30) His mane edictum, post prandia Callirhoen do. Permis à de telles gens d'aller le matin aux audiences du Préteur, et l'aprèsdiné, chez Callirhoë: c'est-à-dire de donner le matin aux affaires, à l'intérêt, à l'avarice, ; et l'après-dîné, à la débauche.

SATIRE II.

(1) Funde merum genio.

L'antiquité païenne croyait que les hommes avaient tous un démon ou génie particulier qui présidait à leur naissance, veillait à leur conservation, et les exhortait sans cesse à se divertir. Delà ces expressions : Indulgere • genio, defraudare genium, belligerare cum genio etc.

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Ebullit patrui præclarum funus ! .. Ebullit, pour ebullierit, comme on dit edim, comedim, dedim, pour ederim, comederim, dederim. Ce mot qui vient de bulla, bulle d'eau, signifie proprement bouillonner, se former en bulles d'eau : métaphoriquement, il signifie éclater tout à coup. Ainsi, littéralement, il faudrait traduire : Oh, si le convoi de mon oncle éclatait tout à coup ! (3) Sub rastro crepet argenti mihi seria, dextro.

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Cette prière se trouve aussi dans Horace :

Hercule présidait aux trésors cachés, d'où lui vint le surnom d'incube, parce qu'il se couchait dessus pour les mieux garder. (4) Pupillumve utinam quem proximus heres

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Impello, expungam!

Je ne vois pas pourquoi MM. Sélis et Lemonnier mettent tant d'importance à la traduction du mot expungere qui, selon eux, signifie congédier. Expungere signifie rayer, effacer. Or on efface un nom d'un testament comme d'un contrôle de soldats; et il n'est question dans ce passage que de testament.

(5) . . . Cuinam? vis Staïo. An scilicet hæres? Le plus grand nombre des commentateurs s'accordent à dire qu'il s'agit ici de Staïus Oppianicus qui empoisonna sa femme, son frère, sa belle-sœur, alors enceinte. Il attira à Rome par ses caresses un jeune homme très-riche, nommé Asinius, et il le fit périr pour avoir ses biens. Il vivait du temps de Cicéron.

(6) An quia non fibris ovium, Ergennaque jubente. On purifiait un lieu où le tonnerre était tombé, en immolant une brebis de deux ans, bidens; d'où ce lieu s'appelait bidental. Dès lors c'était

un sacrilége de marcher dans cet endroit : il était en aussi grande vénération que les bois consacrés aux dieux. Voilà pourquoi Perse, voulant désigner un bidental, employe le mot lucis. Cette superstition s'étendait à tout ce qui avait été frappé de la foudre. Si c'était un homme, son corps restait étendu sur la terre, jusqu'à ce que les prêtres eussent fait un sacrifice expiatoire: alors, au lieu de le brûler, on l'enterrait. Ce furent les Toscans qui introduisirent ces cérémonies à Rome. Ils en avaient même fait une science particulière qui embrassait encore l'art de deviner l'avenir par la considération des éclairs et l'inspection des choses foudroyées.

(7) Ecce avia, aut metuens divum matertera, cunis. Voici quelques détails sur ce qui se pratiquait chez les Romains, à la naissance d'un enfant. Le cinquième jour des couches on faisait un sacrifice. Quelque temps après (c'était le neuvième jour pour les garçons, et le huitième pour les filles) on procédait à la purification du nouveau né; toute la famille s'assemblait ; mais les vieilles parentes avaient seules le privilége de faire les cérémonies expiatoires. La principale consistait à frotter les lèvres de l'enfant de salive qu'on mêlait quelquefois avec de la poussière. Les anciens attribuaient à la salive la vertu de repousser les enchantements. Enfin on imposait un nom à l'enfant. Ce n'était que le dixième jour que l'on décidait solennellement qu'il était en vie. Il y avait des dieux que l'on consultait là-dessus pendant neuf jours, et auxquels même on avait l'attention de dresser un lit dans la chambre de l'accouchée. Tertullien (dans son traité de l'âme) parle encore d'une table servie en l'honneur de Junon.

(8) . Urentes oculos inhibere perila. Les anciens croyaient que les regards des méchants suffisaient pour ensorceler et faire maigrir les enfants.

Nescio quis teneros oculus mihi fascinat agnos.
VIRGILE.

(9) Auro dona feram, sudes; et pectore lavo. Parce que Virgile a dit: si mens non læva pour si mens non excæcata fuisset, la plupart des commentateurs, et Casaubon lui-même, supposent que pectore lævo ne veut dire ici que pectore excæcato præ avaritia et cupiditate. Je ne me prononcerai pas contre des autorités si respectables; mais je citerai deux poëtes qui l'ont entendu autrement : Dal contento

Tu proprio sudi, il cor nel lato manco
Spremesi in gocce, e trepida di gioja.

MONTI.

O how thy rising Heart wou'd throb and beat,

And they left Side, with trembling Pleasure, sweat!

DRYDEN.

Exculias gultas ne signifie plus alors des larmes, mais des gouttes de sueur. Je demande d'ailleurs dans quel auteur ancien on a trouvé que excutere gullas signifiait verser des larmes.

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(10) Nam fratres inter ahenos. Fratres ahenos ne désigne, selon moi, ni Castor et Pollux, ni les cinquante fils d'Egyptus, représentés, dit-on, en bronze dans le portique du temple d'Apollon Palatin. S'il s'agissait de Castor et Pollux, le poëte ne dirait pas fratres inter ahenos præcipui sunto. Quant aux cinquante fils d'Egyptus, divinités bâtardes, si même c'étaient des divinités, ils ne jouissaient pas à Rome d'un assez grand crédit, pour donner beaucoup d'espérance à leurs adorateurs, et mériter la barbe d'or, attribut distinctif des dieux du premier ordre. Je croirais plus volontiers que cette expression se rapporte en général à tous les dieux, qui en effet sont frères à peu près, si on remonte à leur origine.

(11) Somnia pituita qui purgatissima mittunt. On ne regardait pas comme vrais, c'est-à-dire, comme annonçant certainement l'avenir, les songes que l'on avait eus dans un temps de mauvaise santé, ou même seulement de mauvaise digestion.

(12) Hæe Calabrum coxil vitiato murice vellus. Le murex est un poisson à coquille, gros comme deux huîtres jointes ensemble. Sa couleur est jaunâtre en dehors, blanche, polie, luisante en dedans. On le trouve près des rochers dans la mer. Ce poisson a une liqueur qu'il jette fort vite, lorsqu'on veut le retirer de dessus les rochers sur lesquels il se traîne comme nos limaçons sur la terre. Ce suc est d'abord blanc comme du lait : quelque temps après, il devient d'un beau vert, et ensuite d'un très-beau rouge mêlé d'un peu de violet, dont la couleur se conserve toujours sur le linge qui en a été teint, quelque soin que l'on prenne de le laver. Cette liqueur est contenue dans un repli que ce poisson a sur le dos en forme de gibecière. Il faut être bien adroit pour recueillir ce suc; car il n'y en a pas en tout de quoi remplir la moitié d'une coquille de noix. Si le suc ou la liqueur que jette cet animal, a été la pourpre des anciens, on ne doit pas s'étonner qu'elle fût si précieuse; car il faudrait un grand nombre de ces poissons pour teindre seulement un manteau.

(13) Nempe hoc quod Veneri donata a Virgine puppæ. Les jeunes filles parvenues à l'âge de puberté, consacraient des poupées à Vénus, pour montrer qu'elles renonçaient à tous les jeux de l'enance, d'autres disent pour obtenir un mariage heureux.

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