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charmants petits livres de Léon Gautier (1), et sur quelques autres collections de même genre qui ne sont guère que des anthologies de prières, pour voir combien le nôtre en diffère.

Si nous le constatons, ce n'est pas pour nous en faire un mérite d'originalité, mais bien plutôt afin de réclamer l'indulgence des lecteurs à l'égard d'un livre où sont touchées tant de questions encore bien peu étudiées.

Il ne nous reste plus qu'à formuler le souhait de voir ce modeste volume aller à l'adresse de ceux pour qui il a été composé; puissent les âmes religieuses y trouver quelque lumière et quelque profit! Nous demandons dans ce but l'assistance de Celui qui est « le distributeur de tous les biens célestes », et nous dirons cette prière d'un martyr des premiers siècles:

« O Christ, Sauveur du monde, lumière qui ne s'éteint pas, trésor des biens célestes, qui de concert avec le Père et le Saint

preces, Lugd., 1556; Precationes, Lipsia, 1575; Piarum precationum thesaurus, Paris, Rocollet, 1652; Thesaurus precum, chez l'Angelier, Paris, 1601; Preces christianæ, per Joh Avenarium, Strasb., 1578; Paradisus precum, per Michael ab Isselt, Coloniæ, 1596, etc. etc. Plus récemment, Liber precum in quo variæ et multæ egregiæ preces, etc., 2 vol., Vivès, 1858. Nous ne parlons pas des Preces veterum de F. France, qui ont peu de valeur; ni des Prayers from the collection of the late baron Bunsen, de l'Euchology de Shann, qui sont de simples collections de prières, quelques-unes tirées des modernes.

(1) Choix de prières d'après les manuscrits du IXe au XVII• siècle, Paris, Palmé, 1874; Prières à la Vierge, d'après les manuscrits (ib., 1873); le Livre de ceux qui souffrent, d'après les manuscrits du moyen âge (ib., 1870).

Esprit dissipes les ténèbres, et constitues toutes choses, regardenous d'un œil favorable, rejette les superstitions criminelles de ceux qui s'opposent à la vérité; arrête leurs mauvais desseins afin qu'ils n'empêchent pas mon âme de rester attachée à Toi qui es le Dieu vivant dans les siècles.

Car à Toi est toute gloire, toute vénération, toute action de grâces; honneur et adoration au Père et au Fils et au SaintEsprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles éternellement. Amen (1). »

(1) Prière de saint Basile d'Ancyre (Ruinart, Acta Martyrum sincera, p. 651); la doxologie finale est empruntée aux Constitutions apostoliques (VIII, 12).

LE

LIVRE DE LA PRIÈRE ANTIQUE

CHAPITRE I

DE L'USAGE DE LA BIBLE DANS LA LITURGIE

Il suffit de parcourir un bréviaire ou un missel pour se rendre compte de la place qu'y occupe l'Écriture sainte; elle en est la trame. Tous les livres de la Bible, depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse, sont distribués à travers l'année ecclésiastique et lus par fragments considérables. La récitation des psaumes est la partie principale des heures du jour et de la nuit, et le plus grand nombre des pièces plus courtes qui se succèdent dans les offices liturgiques, antiennes, répons, introïts, traits, graduels, offertoires, communions, versets, sont encore tirées des Livres saints. Primitivement ce caractère était même plus accusé; répons et antiennes sous toutes leurs formes n'étaient, comme nous le verrons plus tard, que des psaun.es arrangés et combinés pour une récitation spé

PRIÈRE ANTIQUE.

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ciale. A l'office de nuit, on lit de longs extraits de l'Ancien et du Nouveau Testament; les épîtres et les actes des apôtres, les évangiles et certains livres de l'Ancien Testament, sont aussi lus par portions à la messe. Plusieurs livres liturgiques, psautier, épistolier, évangéliaire, lectionnaire, sont comme des groupes détachés de la Bible; ils se composent exclusivement d'extraits du livre divin.

Dans les autres livres liturgiques, le pontifical, le rituel, par exemple, si la sainte Écriture est moins constamment employée, elle ne laisse pas cependant de se retrouver en des psaumes, des antiennes et des répons et dans un bon nombre de prières qui relèvent de l'inspiration biblique.

Ce n'est pas à dire que tout dans la liturgie doive être emprunté exclusivement à l'Ecriture sainte. Ceux qui l'ont cru, à la suite des protestants et des jansénistes, ont méconnu à la fois les lois liturgiques et le témoignage de l'histoire. Dès les temps les plus reculés, les épîtres de saint Paul en font foi, il y a eu à côté des lectures et de la psalmodie, des hymnes, des chants, des prières qui jaillissaient du cœur des fidèles, inspirés par l'Esprit de Dieu, et improvisés au milieu de l'assemblée. Même pour les lectures et les autres prières liturgiques, antiennes ou répons, I'Église n'a pas hésité de bonne heure à emprunter des textes en dehors de la Bible, dans le trésor des actes des martyrs ou des saints, et dans les œuvres de ses docteurs.

Le reproche fait parfois aux catholiques de ne pas lire la Bible est donc singulièrement exagéré, du moins quand il s'adresse à ceux qui récitent l'office divin chaque jour, puisque cet office suppose et

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