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solides, réelles, durables, éternelles, que celles dont Jésus-Christ est le principe et la vie. Ces belles et grandes idées, qui sont plus que des idées, puisque ce sont des réalités, ces sublimes et chrétiennes idées de famille de Jésus-Christ, de communion des saints, de société des élus, ne parlent pas à votre cœur, le laissent froid, et même ne lui inspirent que dégoût. Vos amis sont dans le monde, parce que vous-mêmes vous êtes du monde; et quand vous voulez vous lier, ce que vous demandez avant tout, n'est pas : Cet homme aime-t-il Jésus-Christ? Est-il aimé de Jésus-Christ? Croit-il en mon Sauveur? Fait-il la volonté de mon Maître? Est-il un disciple du Crucifié? Mais plutôt : A-t-il mes goûts, mes habitudes? Pourra-t-il m'être utile? Retirerai-je de sa société quelque avantage temporel? Me servira-t-il à passer le temps, à tuer la vie? Et même il suffirait souvent qu'un homme se présentât à vous avec le caractère chrétien, pour que vous le repoussiez, car ceux qui sont de la chair sont affectionnés aux choses de la chair (1), dit l'Ecriture,

et

pour aimer la paix des chrétiens, la vie des chrétiens, le caractère des chrétiens, la conversation des chrétiens, le sérieux des chrétiens, il faut être chrétien soi-même, ou du moins être disposé, par fa grâce, à le devenir.

{1) Rom. VIII, 5.

Mais considérez, je vous prie, combien sont vaines toutes les liaisons qui ne sont pas cimentées par la foi, toutes les amitiés qui n'ont pas Christ pour leur source et leur centre. Elles se rompent aussi facilement qu'elles ont été formées, et ne voit-on pas tous les jours la mort entrer dans les familles les plus unies, dans les cercles d'amis les plus étroitement conjoints, et y apporter des deuils inconsolables; or nous savons par l'Evangile, que l'on ne rejoindra au ciel que ceux que l'on aura aimés pour le ciel, et que l'on ne retrouvera en Dieu que ceux que l'on aura aimés en Dieu. Entrez donc dans la famille du Sauveur ; faites-vous des amis parmi les enfans de Dieu; choisissez vos relations parmi les héritiers éternels du royaume de Christ, c'est-à-dire, en un mot, aimez les chrétiens; car l'amour pour les chrétiens, l'attrait de la communion des saints est un des fruits de la foi, et l'une des marques évidentes du vrai christianisme. Mais pour pouvoir aimer les chrétiens, il faut auparavant connaître et aimer le Dieu des chrétiens. Or le Dieu des chrétiens est un Sauveur dont on ne s'approche qu'en s'humiliant, dont on ne reçoit la grâce qu'en renonçant à ses justices, dont on ne goûte la paix qu'en l'acceptant comme le fruit de son sacrifice et la conséquence de son pardon, dont on ne devient le sujet qu'en se chargeant de son joug, dont on ne peut être le disciple qu'en le laissant régner, en maître

absolu, sur son âme. Croyez donc en lui, recevez son Esprit, demandez lui de changer votre cœur, suppliez-le de vous donner des goûts spirituels et des inclinations saintes; alors vous aimerez comme lui, et en aimant comme lui, vous aimerez à salut, vous aimerez pour l'éternité!!

IMPUISSANCE DE LA LOI MORALE

COMME MOYEN DE SALUT.

Le commandement qui m'était donné pour avoir la vie, m'a donne la mort. Rom. VII. 10.

C'EST une opinion généralement répandue dans le monde, que la plupart des faules que les hommes commettent proviennent de l'ignorance où ils sont de leurs devoirs, que s'ils connaissaient mieux leurs obligations, soit envers Dieu, soit envers le prochain, soit envers eux-mêmes, ils seraient nécessairement plus vertueux, et qu'il suffit de les éclairer sur les principes de la morale et de leur expliquer les commandemens de la loi divine, pour les mettre en état de s'y conformer qui revient à dire que la loi morale, en temps que loi, a par elle-même la puissance de sanctifier l'homme et de le sauver. C'est cette erreur capitale, qui empêche une foule de personnes de comprendre la vraie nature de l'Evangile et d'embrasser le salut qui est en Jésus Christ, que je viens combattre aujourd'hui, en cherchant à mettre dans tout son jour, la vérité de cette

ce

parole si profonde de l'apôtre saint Paul, que la loi morale, bien loin de nous procurer la vie, nous donne la mort. Le commandement, dit-il, qui m'était donné pour avoir la vie, m'a donné la mort.

Mais avant que d'entrer en matière, et de développer la pensée de saint Paul, en l'appuyant par des argumens scripturaires et rationnels, il ne sera pas inutile de commencer par donner quelques éclaircissemens sur le sens du mot commandement ou loi, qui est employé dans mon texte. La loi, dans sa signification la plus générale et la plus étendue, n'est autre chose que l'expression ou la manifestation des rapports nécessaires, qui existent entre l'homme et Dieu et entre l'homme et ses semblables. Cette loi, primitivement gravée dans la conscience par le doigt de Dieu même, y a été considérablement altérée par le péché ; c'est pourquoi Dieu s'est vu forcé de la promulguer une seconde fois, ce qu'il a fait au moyen de sa Parole, qui, dans sa partie morale, peut être envisagée comme la seconde édition de la loi naturelle, eommc l'expression claire, parfaite, inaltérable de la volonté divine, qui se résume tout entière dans ces deux commandemens: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée, et ton prochain, comme toi-même (1). Tous les caractères qui conviennent à Dieu comme à l'être souve

(1) Matth. XXII, 37-39.

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