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nous le besoin de la sainteté? Sommes-nous intimement convaincus que la fin de l'Evangile est notre sanctification, que tout doit concourir à ce but, nos joies et nos peines, nos lectures et nos méditations les expériences que nous faisons, les prédications que nous entendons, les lumières que nous pouvons acquérir, les sociétés chrétiennes que nous fréquentons, les travaux que nous entreprenons pour le nom de Christ, les œuvres que nous faisons pour sa gloire, et jusqu'à la confession de son nom devant les hommes, et qu'en vain aurions-nous le don de prophétie, serions-nous honorés d'extases angéliques, tout cela ne nous servira de rien, si nous n'avons pas l'amour, l'amour de Dieu, l'amour de Christ, l'amour des âmes, l'amour des frères, l'amour du prochain, et la sanctification qui en découle ?

Si ce sont là nos sentimens, à quelque degré que ce soit, bénissons-en Dieu, demeurons humbles, prions, veillons et prenons courage, car la force du Seigneur s'accomplira dans notre infirmité (1), il achèvera en nous l'œuvre qu'il y a commencée (2); il l'a promis, il est fidèle, il ne peut se renier luiméme (3).

Mais si nous avons eu le malheur de nous abuser sur la nature et le but du vrai christianisme, ou

(1) 2 Cor. XII, 9. (2) Phil. I, 6.

(3) 2 Tim. II, 13.

vrons les yeux, soyons détrompés, le Sauveur luimême nous le crie: Une seule chose est nécessaire, et cette seule chose nécessaire pour tous ceux qui n'ont point encore cru, c'est la conversion à Dieu par la foi en Jésus-Crist et la sanctification par la grâce du Saint-Esprit. Oh! puissions-nous tous, mes chers auditeurs, choisir, comme Marie, cette bonne part, qui ne sera point ôtée à quiconque la cherche, la reçoit et la garde par la puissance de Dieu !

LES SYMPATHIES CHRÉTIENNES.

Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. Jean XI, 5.

On parle beaucoup, dans le monde, d'amitiés et de sympathies. Mais sur quels modèles se forment ces amitiés, quel est le principe et l'esprit de ces sympathies? Etres immortels, chrétiens surtout, apprenons à aimer, comme Jésus-Chrit aimait, comme Dieu aime, car nous ne sommes dans la vérité, nous ne pouvons être véritablement heureux, qu'autant que notre puissance d'aimer a été purifiée à la source de l'éternel amour, et que nos affections sont calquées, moulées sur celles du Dieu qui est charité.

Il n'est dit que de quelques personnes dans l'Evangile, qu'elles étaient les objets d'un sentiment particulier, de la part de Jésus, à savoir de l'apôtre saint Jean (Jean XIII, 23), où nous lisons ces paroles remarquables: Or, il y avait un des disciples de Jésus, celui que Jésus aimait, qui était couché vers son sein; et de la famille de Béthanie, dont mon

texte affirme, que Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. Or, comme dans d'autres endroits de l'Ecriture, Jésus nous est représenté comme embrassant tous ses disciples dans un seul et même amour, notamment dans le chapitre XIII de l'Evangile selon saint Jean, v. 1, où il nous est dit que comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin, nous devons en conclure que si dans d'autres passages, l'écrivain sacré ne nous parlant plus de tous les disciples en général, nous nomme telet tel d'entre eux, comme ayant été distingué parmi ceux qui étaient les objets de sa charité, c'est la preuve que Jésus les honorait d'une amitié particulière. Voilà du moins ce que l'on ne saurait nier, quant à l'apôtre saint Jean, attendu que cette expression, le disciple que Jésus aimait, ne peut signifier dans aucun cas, l'homme seul que Jésus aimait parmi ses disciples, puisque nous venons de voir qu'il les aimait tous, mais seulement celui de ses disciples pour qui Jésus éprouvait une sympathie plus étroite, une affection plus vive, un attachement plus profond que pour les autres. Or, ce qui est vrai à l'égard de l'apôtre Jean, paraît l'avoir été à l'égard de la famille de Béthanie, a pu l'être encore à l'égard d'autres contemporains du Sauveur, dont les noms ne nous ont pas été conservés : Jésus avait pour eux les plus cordiales affections. Est-ce à dire que le Fils de Dieu éprouvât quelque chose qui ressemble aux préférences humaines? qu'il fût sus

ceptible de prédilections injustes, et de coupables partialités? A Dieu ne plaise que nous fassions une telle injure à son caractère, à sa divinité! Il aimait ces âmes de cette manière, parce qu'il devait les aimer ainsi, parce qu'il ne pouvait pas les aimer autrement. Recherchons les causes de ces justes, saintes et divines préférences, et en apprenant comment et pourquoi Dieu aime, cherchons à aimer comme lui.

Distinguons, à cet effet, en Dieu, diverses manifestations de sa charité, suivant les différens êtres qui en sont les objets. (Remarquez que je dis diverses manifestations et non diverses sortes d'amour, car la charité étant l'essence de Dieu et cette perfection comme tous ses autres attributs étant une et non multiple, on ne saurait dire que l'amour divin change et se diversifie suivant les individus, quoiqu'il doive y avoir pourtant une différence dans la manière dont cette perfection se déploie envers ceux-ci ou envers ceux-là. ) Et d'abord arrêtons-nous à cet amour, que nous appellerons de création ou de providence, par lequel Dieu embrasse tous les êtres qu'il a appelés à l'existence, sans aucune distinction, et pourvoit à leurs besoins, abstraction faite de leur état moral, du degré de leurs lumières ou de leur ignorance, de leur culpabilité ou de leur justice. L'enfant et l'homme fait, le sauvage et l'homme civilisé, l'idolâtre et l'adorateur du vrai Dieu, le criminel et l'homme juste, l'impie et le fidèle, sont tous les objets de cet amour, au même titre, c'est

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