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qui en découle, et que de cette manière l'entrée au royaume éternel leur sera pleinement accordée (1). Les chrétiens, quoique convertis, traînent encore après eux de tristes restes de leur vieil homme: ce sont là des échardes laissées dans leur chair pour les humilier. L'un a beaucoup à lutter contre des caprices, une humeur bizarre, l'esprit de contradiction, la susceptibilité, la disposition à l'emportement; l'autre contre l'orgueil, la recherche de lui-même, le besoin de s'élever, de paraître, d'être loué. Celui-ci a un penchant à la tristesse et à une tristesse sombre, qui l'enlace dans des inquiétudes, des soucis, des craintes continuelles ; celui-là au contraire a à se tenir en garde contre une joie peu fondée peut-être, un zèle mal éclairé, la présomption, une assurance orgueilleuse. Tel autre n'a point encore compris ce que c'était que de crucifier la chair et flatte encore sa passion pour les plaisirs de la table, les commodités de la vie, le luxe et la mollesse; chacun d'eux, en un mot, a son ennemi particulier qu'il doit poursuivre, harceler, réduire aux abois, et tenir dans la sujétion, et cela sans lâches complaisances, sans coupables ménagemens, mais franchement, courageusement, persévéramment, sans déserter un seul instant le champ de bataille et sans poser les armes. Car, que les chrétiens ne l'oublient pas la paix suit la fidélité, comme l'ombre suit le

(1) 2 Pierre I, 10, 11.

corps; tout au contraire, le vide, les sécheresses, le trouble, l'agitation, sont aussi inséparables de l'infidélité, que l'effet est inséparable de sa cause. Il serait étonnant en effet et vraiment inexplicable que le Seigneur voulût faire abonder sa joie et les délices de sa communion dans un cœur partagé, infidèle, qui n'a pour lui que des demi-désirs, pour son service qu'un zèle qui approche de la langueur, et pour la sainteté qu'une volonté molle et sans énergie, comme aussi qu'il refusât les communications secrètes de sa grâce et les sceaux de sa paix à une âme qui veut le servir sans restriction et sans partage, pour qui il est la première et la dernière des joies, et qui hait et combat le péché, comme son plus mortel ennemi, comme l'ennemi de son Dieu.

Mais le plus grand obstacle à la paix, et peut-être aurai-je dû commencer par l'indiquer d'abord, car il est la cause première de toute nos misères spirituelles, c'est notre manque de foi. Nous n'envisageons pas les promesses de notre Dieu, comme certaines; nous ne regardons pas son amour éternel envers nous, comme un bien qui nous est acquis et pour toujours; nous ne considérons pas cet héritage des saints dans la lumière (1), comme une possession qui nous appartient; le don de la vie qui est en Jésus-Christ n'est pas pour nous une réalité. Or, est-ce une chose extraordinaire,

(1) Col. I, 12.

que croyant si peu, nous priions si faiblement, que priant si faiblement, nous vivions si chétivement, que vivant si chétivement, quand pourtant tous les trésors de la grâce et de l'amour de Christ nous sont ouverts et sont mis à notre disposition, nous ayons une paix si vacillante et une joie si mélangée? Insensés que nous sommes, ingrats que nous sommes, et avant tout, gens de petite foi, que nous sommes! Quoi! Dieu nous aime et cette certitude, qu'il nous aime en Jésus, d'un amour invariable, ne fait pas battre notre cœur? Il nous a donné la vie éternelle et ce don ne nous fait pas tressaillir? Il nous a institués ses héritiers, les héritiers de sa gloire, et ces titres ne nous remplissent pas d'une joie ineffable et glorieuse (1)? Pour nous rendre heureux, pour fonder et assurer notre paix, notre éternelle paix, Dieu pouvait-il faire plus qu'il n'a fait? Devait-il même faire autant?

Puis donc qu'il nous a donné, mes bien-aimés en Christ, tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété (2), réjouissons-nous toujours en notre Seigneur, je vous le dis encore : réjouissons-nous. Montrons au monde, par le fait même de notre vie, que non seulement il n'y a rien de moins sombre et de moins morose que la piété chrétienne, mais que le vrai calme, la parfaite sécurité, les joies pures, le bonheur accompli ne se trouvent que dans la foi au Sauveur. Et en

(1) 1 Pierre I, 8.

(2) 2 Pierre I, 3.

glorifiant ainsi notre Dieu aux yeux des hommes par notre joie, soyons persuadés que ce sera là aussi le moyen d'avancer dans la sanctification et de faire des progrès dans l'obéissance; car celui qui est joyeux dans le Seigneur, ne peut pas ne pas aimer l'auteur de sa joie; et celui qui aime obéit, comme le Seigneur veut qu'on lui obéisse, avec promptitude et sans contrainte, et celui qui lui obéit ainsi, lui est agréable. Or, le Dieu d'espérance nous remplisse de toute sorte de joie et de paix dans la foi, afin que nous abondions en espérance, par la puissance du SaintEsprit !!! (1)

(1) Rom. XV, 13.

LE TÉMOIGNAGE DE L'ESPRIT.

C'est ce méme Esprit, qui rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfans de Dieu. Rom. VIII. 16.

1

LA doctrine scripturaire de l'influence du SaintEsprit et de ses opérations dans les âmes des fidèles a, comme toutes les autres doctrines de l'Evangile, soulevé les attaques de l'incrédulité, et les objections d'une raison froide, qui voudrait soumettre les phénomènes du monde moral à la précision de ses calculs et à la rigueur de ses démonstrations. On a demandé, s'il était si facile de distinguer l'œuvre de l'Esprit divin, des opérations de l'esprit de l'homme, s'il n'était pas possible de prendre les illusions de l'orgueil ou les insinuations secrètes des passions pour les inspirations de la grâce, s'il n'y avait pas danger pour l'homme, qui se croit sous l'influence immédiate de l'Esprit du Père des lumières, de suivre des voies détournées et qui aboutissent à l'enfer, avec la conviction imperturbable qu'il marche dans le bon chemin, si ce n'était pas, en un mot, sur le compte de cette doctrine de la grâce, qu'il fallait mettre les aberrations et toutes les extrava

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