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jours après il ressuscita. Ensuite il apparut à ses disciples tel qu'il était auparavant, et se fit connaître à tous ceux qui le virent, ayant la même chair visible et palpable, et demeura quarante jours sur la terre pour leur apprendre les préceptes de vie qu'ils devaient enseigner aux autres. Après il monta au ciel, environné d'une nuée, afin de présenter victorieux à son père l'homme qu'il a aimé, dont il s'est revêtu, et qu'il a délivré de la mort. Et maintenant il doit venir du ciel pour punir le démon, et pour juger les hommes. Il commanda aussi à ses disciples d'aller par toute la terre prêcher sa parole, ramener à la lumière ceux qui sont dans les ténèbres, et leur donner la connaissance de la vérité. Et, afin de manifester avec plus d'éclat leur foi et la confession qu'ils font du nom de Jésus-Christ, il permet qu'ils soient éprouvés par les tortures, par les croix, et par diverses sortes de supplices. Car leurs souffrances sont comme autant de témoins qui déposent pour la divinité de Jésus-Christ, lequel ayant été donné aux hommes pour leur communiquer la vie, a voulu que le sacrifice de leur propre vie fût une prédication encore plus forte et plus puissante que celle de leur voix. Par conséquent, c'est lui que nous suivons, c'est lui qui est notre guide et l'auteur de la lumière et du salut, qui promet le ciel et la possession de son père à ceux qui croiront en lui. Imitons-le donc, afin d'être un jour ce qu'il est.

(Saint Cyprien. Traité VI.)

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II. FOLIE DE LA DIVINATION.

Il faut être insensé pour comparer, ou même préférer à Jésus-Christ, Apollonius, Apulée, et tous les autres habiles magiciens, quoique d'ailleurs il soit en quelque façon plus pardonnable de lui comparer de tels hommes, que les dieux du paganisme. Car ne faut-il pas avouer qu'Apollonius vaut encore mieux que cet infâme que les païens appellent Jupiter, et dont ils racontent eux-mêmes tant d'abominations? Ce sont des fables, disent-ils : mais qu'ils cessent donc de louer le bonheur, ou plutôt la licence, les excès, et les sacriléges d'une république qui a forgé ces honteuses fictions pour les attribuer à ses dieux, et qui non-seulement les a laissé débiter au peuple, mais exposées sur ses théâtres, où s'étalaient encore plus de crimes qu'il n'y paraissait de divinités. Spectacles abominables, que ces prétendus dieux auraient dû repousser comme un outrage et punir comme un crime de leurs adorateurs !

Mais, ajoutent les païens, on sait bien que ce ne sont pas des dieux, que ceux dont on représente ainsi les fabuleuses aventures. Qu'ils nous apprennent donc quels sont les dieux qu'on apaise et qu'on se rend propices par la représentation de ces infamies! Quoi? parce que la doctrine chrétienne a découvert à tout le monde les tromperies et la malice de ces démons qui séduisent les hommes par la magie; parce qu'elle enseigne à distinguer les saints anges d'avec ces esprits malfaisants, qu'elle avertit qu'il faut s'en garder, et qu'elle en donne les moyens, on accusera cette sainte doctrine d'être contraire au bien de la république, comme s'il ne valait pas mieux s'exposer ici-bas à toutes sortes de misères, que d'y être heureux par le secours des démons, quand il se

rait vrai qu'on ne pourrait l'être autrement? Mais c'est afin que nous n'eussions aucun doute à cet endroit qu'à l'époque de l'ancien Testament, dont les figures mystérieuses représentaient le nouveau, le peuple juif, qui n'adorait que le seul Dieu véritable, et qui n'avait que mépris pour les faux dieux, a été comblé de tant de félicités temporelles, qu'il n'y a personne qui ne comprenne que ce n'est pas des démons que dépendent les biens même temporels, mais uniquement de celui que les anges servent, et devant qui tremblent les démons.

En effet Apulée, pour nous arrêter particulièrement à celui qui nous est plus connu, parce qu'il était Africain comme nous; Apulée, avec toute sa magie n'avait jamais pu, je ne dis pas arriver à la royauté, mais à quelque magistrature, ou à quelque charge dans la république, quoiqu'il fût d'une condition honorable, distingué par l'éducation et doué d'une grande éloquence. Et il ne faut pas prétendre qu'il a eu pour ces honneurs un mépris de philosophe, puisque étant pontife de la province il a compté pour beaucoup de pouvoir donner un spectacle au peuple, et d'équiper ceux qui devaient combattre contre les bêtes, et que, pour parvenir à se faire dresser une statue dans la ville d'OEa où il s'était marié, il en vint jusqu'à plaider contre quelques citoyens de cette ville qui s'y opposaient, ce que lui-même a pris soin d'apprendre à la postérité, en publiant le plaidoyer qu'il prononça sur ce sujet.

Ce prétendu magicien a donc fait ce qu'il a pu pour s'élever dans le monde; et s'il n'est pas monté plus haut, c'est que le pouvoir lui a manqué, et non pas la volonté. Mais d'ailleurs, comme il s'est défendu lui-même, et avec beaucoup de force et d'éloquence, contre ceux qui l'accusaient de magie, je m'étonne que pour célébrer certaines merveilles qu'on attribue à son habileté dans cet art infâme, on le veuille faire magicien malgré lui. Que les admirateurs d'Apollonius voient donc qui doit être

cru, ou d'eux quand ils soutiennent qu'il était magicien, ou de lui quand il s'en défend.

Mais enfin que ceux qui scrutent les secrets de la magie, soit par une curiosité damnable, soit par l'espérance d'arriver ainsi à la félicité de cette vie; que ceux même qui, , pour être moins coupables, ne laissent pas d'exalter ces pernicieuses pratiques, que tous ceux-là, dis-je, se demandent, s'ils ont conservé quelque sens, à quoi il faut rapporter l'élévation prodigieuse de David, qui de berger est devenu roi. Certes ce n'est pas à la magie; car on n'en trouve aucune mention dans l'Écriture, qui pourtant nous parle fidèlement des péchés autant que des mérites du saint prophète, afin que nous sachions comment on peut ne pas offenser Dieu, et comment l'apaiser lorsqu'on l'offense.

Quant aux prodiges qui frappent les yeux des hommes, et qui les jettent dans l'étonnement, c'est se tromper beaucoup, que de comparer en cela les magiciens aux prophètes célèbres par la grandeur de leurs miracles; et c'est se tromper encore davantage que de les comparer à Jésus-Christ, dont ces mêmes prophètes, à qui nul magicien n'est comparable, ont prédit la venue; et qu'ils nous ont annoncé comme devant être et véritablement homme, par l'humanité qu'il prendrait dans le sein d'une vierge, et véritablement Dieu, par la divinité qui lui est commune avec son père, et qui l'en rend inséparable.

(Saint Augustin. Lettre CXXXVIII®.)

III. DÉSORDRES DU PAGANISME.

NECTARIUS A SAINT AUGUSTIN.

Je ne m'arrête point à vous dire quelle est la force de l'amour qu'on ressent naturellement pour sa patrie, ni comment il l'emporte même sur celui que l'on doit à sa famille. Si un homme de bien pouvait jamais assez faire pour sa patrie, et que le temps de la servir eût un terme, je serais dispensé dans l'âge où je suis de m'occuper des intérêts de ma cité. Mais comme cet amour pour le lieu où l'on est né va toujours croissant; plus on est proche de sa fin, plus on souhaite laisser sa patrie heureuse et florissante. C'est ce que vous savez trop bien pour que j'insiste davantage, et je m'estime d'ailleurs heureux d'avoir eu à écrire sur un tel sujet à un homme aussi versé que vous l'êtes dans toutes sortes de connaissances.

Beaucoup de liens m'attachent à la ville de Calame; et je ne l'aime pas seulement parce que j'y suis né, mais parce que j'ai été assez heureux pour lui être utile. Cependant je la vois tombée dans un grand malheur, par la faute que son peuple vient de commettre; et à suivre la rigueur des lois, elle ne saurait éviter une très-sévère punition. Mais il est du devoir d'un évêque de ne faire que du bien aux hommes; de n'entrer dans leurs affaires que pour les rendre meilleurs, et d'intercéder auprès de Dieu pour obtenir le pardon de leurs fautes. Je vous conjure donc, avec toute la soumission possible, si la faute des habitants de Calame ne se peut excuser, qu'au moins ellè ne soit pas punie avec la dernière rigueur, et que l'innocent ne se trouve pas confondu avec le coupable. Faites pour nous ce qu'un aussi bon cœur que le vôtre comprend aisément être sollicité par nous. Aussi bien le

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