Obrazy na stronie
PDF
ePub
[ocr errors]

:

entendra autour de lui une effroyable tempête. Il appellera devant lui le ciel et la terre pour faire la séparation de son peuple. Assemblez-lui tous ses saints, tous ceux qui gardent son alliance et ses sacrifices et les cieux publieront sa justice, et que c'est lui qui est le véritable juge. Et le prophète Isaïe : « Le Seigneur viendra comme un feu, et son char sera comme un tourbillon de vent, afin d'exercer ses vengeances. Car ils seront jugés par le feu, et frappés de l'épée. » Et encore : « Le Seigneur et le Dieu des batailles s'avancera et terminera la guerre. Il commencera le choc et criera d'une voix puissante à ses ennemis : « Je me suis tu jusqu'ici, mais me tairai-je toujours? » Qui est celui qui dit qu'il s'est tu, et qu'il ne se taira pas toujours! C'est celui qui a été mené comme une brebis à la boucherie, et qui n'a point ouvert la bouche non plus qu'un agneau qui demeure muet devant celui qui le tond; c'est celui qui n'a point crié, et dont la voix n'a point été entendue dans les places publiques; qui n'a point résisté lorsqu'on le flagellait et le souffletait, ni tourné la tête lorsqu'on lui crachait au visage. Enfin c'est celui qui ne répondit rien aux accusations des prêtres et des anciens, jusqu'à étonner Pilate par son silence. C'est lui qui, s'étant tu au temps de sa Passion, ne se taira pas au temps de la vengeance. C'est lui qui est notre Dieu, c'est-à-dire le Dieu de ceux qui croient et non le Dieu de tous, qui lorsqu'il paraîtra publiquement ne gardera plus le silence, mais se fera autant connaître par sa puissance qu'il était auparavant demeuré inconnu par son humilité. Attendons-le, lui qui doit être notre juge, et qui vengera avec lui son peuple et tous les justes depuis le commencement du monde. Que celui qui court à la vengeance considère que celui qui vengerą les autres n'est pas encore vengé luimême. Dieu le Père a commandé qu'on adorât son Fils; et l'Apôtre, en vue de ce commandement : « Dieu, dit-il, l'a élevé et lui a donné un nom qui est au-dessus de tous

les noms, afin qu'au nom de Jésus tous fléchissent le genou au ciel, sur la terre et dans les enfers. » Et dans l'Apocalypse l'ange empêche saint Jean qui le voulait adorer, et lui dit : « Gardez-vous-en bien, car je suis serviteur aussi bien que vous, et l'un de vos frères; adorez le Seigneur Jésus. » Quelle est donc la patience du Seigneur Jésus, que lui qu'on adore dans le ciel ne soit pas encore vengé sur la terre! Pensons à sa patience, mes frères, lorsque nous sommes dans les persécutions et dans les souffrances. Rendons un hommage entier à son avénement; et que des serviteurs ne soient pas si hardis que de se vouloir venger avant leur maître. Travaillons plutôt à conserver une patience invincible, afin que lorsque le jour de la colère et de la vengeance viendra, nous ne soyons pas punis avec les pécheurs, mais glorifiés avec ceux qui craignent Dieu.

(Saint Cyprien. Traité IX®.)

XXI. DE LA PRIÈRE.

Les préceptes de l'Evangile ne sont autre chose que des enseignements divins, les fondements de notre espérance, les appuis de la foi, la nourriture du cœur, des guides pour nous conduire, des secours pour nous sauver. Car tandis qu'ils instruisent sur la terre les esprits dociles des fidèles, ils les mènent au royaume des cieux. Dieu a voulu que les prophètes ses serviteurs dissent plusieurs choses de sa part, et qu'on les écoutât mais combien plus grandes sont celles que son fils même dit, et que la parole de Dieu qui a parlé dans les prophètes nous fait entendre de sa propre bouche, ne commandant plus qu'on prépare la voie pour le recevoir quand il viendra, mais venant lui-même et nous la montrant, afin qu'après avoir langui si longtemps dans les ténèbres de la mort, éclairés de la lumière de la grâce, nous marchions sous sa conduite dans le chemin de la vie? Or, entre les divins enseignements qu'il a donnés à son peuple pour son salut, il lui a aussi donné une forme de prière, et lui-même nous a instruits de ce que nous lui devons demander. Celui qui nous a donné la vie nous a aussi appris à prier, par cette même bonté avec laquelle il nous a comblés de tant d'autres biens; afin que nous servant de la prière du Fils pour parler au Père, le Père nous accorde plus aisément ce que nous lui demanderons. Il avait prédit que le temps approchait, où les vrais adorateurs adoreraient le Père en esprit et en vérité, et il a accompli sa promesse. Car après avoir reçu l'esprit et la vérité par la sanctification de sa grâce, nous l'adorons aussi, vraiment et spirituellement, par la prière qu'il nous a laissée. En effet, peut-il y avoir une prière plus spirituelle que celle qui nous vient de celui-là même

qui nous a donné le Saint-Esprit ? Et peut-on adresser au Père une prière plus véritable que celle qui est sortie de la propre bouche du Fils qui est la vérité même ? Ce n'est donc pas seulement une ignorance, mais une faute de prier autrement qu'il ne nous l'a enseigné, puisqu'il reproche aux Juifs dans l'Évangile de rejeter le commandement de Dieu pour établir leur tradition. Prions donc, comme notre maître et notre Dieu nous l'a appris. C'est une belle et agréable prière que celle que nous adressons à Dieu comme venant de lui, que celle qui frappe ses oreilles par des paroles que Jésus-Christ lui-même a formées. Que le Père reconnaisse les paroles de son Fils quand nous le prions; que celui qui habite dans notre cœur soit lui-même sur nos lèvres ; et puisque c'est lui qui intercède auprès du Père pour nos péchés, lorsque nous prions pour en obtenir le pardon, servons-nous des paroles de notre intercesseur. Car puisqu'il nous assure que le Père nous accordera tout ce que nous lui demanderons en son nom, combien nous l'accordera-t-il encore plutôt si nous ne le lui demandons pas seulement en son nom, mais par ses paroles mêmes? Au reste quand nous prions, que ce soit avec beaucoup de respect et de retenue. Songeons que nous sommes en la présence de Dieu, et que nous lui devons plaire aussi bien par notre contenance que par le ton de notre voix. Ce serait une espèce d'impudence de crier extrêmement haut en priant, mais il le faut faire modestement. Aussi NotreSeigneur nous commande de prier en secret et en des lieux retirés comme dans une chambre, parce que cela convient mieux à la foi, et que nous devons savoir que Dieu est présent partout, qu'il nous entend et nous voit tous, et qu'il remplit de sa majesté les lieux les plus cachés, suivant ce qui est écrit : « Je suis un Dieu proche et non un Dieu éloigné. Quelque caché qu'un homme puisse être, pensez-vous que je ne le voie pas? Ne remplis-je pas le ciel et la terre?» Et ailleurs : «Les yeux de Dieu contem

plent partout les bons et les méchants. Ainsi lorsque nous nous assemblons pour célébrer les divins sacrifices avec l'évêque, souvenons-nous d'être retenus et de ne pas faire un bruit confus de voix tumultueuses, au lieu d'adresser modestement nos prières à Dieu. Car il n'écoute pas la voix, mais le cœur ; et il n'est point besoin de réveiller par des clameurs celui qui voit les pensées des hommes, comme l'Écriture nous le témoigne : « Pourquoi, dit Jésus-Christ, pensez-vous du mal dans vos cœurs ?» Et en un autre endroit : « Toutes les Églises sauront que c'est moi qui sonde les reins et les cœurs. » Aussi nous voyons au premier livre des Rois qu'Anne, qui était la figure de l'Église, en usa ainsi, et qu'elle ne priait pas Dieu d'une voix haute et éclatante, mais tout bas et modestement dans le secret de son cœur. Sa prière était cachée, mais sa foi était visible. Elle priait non de la bouche, mais du cœur, parce qu'elle savait bien que Dieu entend ceux qui le prient de la sorte. Aussi obtintelle ce qu'elle demandait, parce qu'elle le demandait avec foi. L'Écriture sainte en rend témoignage: « Elle parlait, dit-elle, dans son cœur, et elle remuait les lèvres, mais on n'entendait point ce qu'elle disait, et Dieu l'exauça. ▪ Nous lisons aussi dans les Psaumes: « Parlez en vousmêmes et sur votre lit, et soyez touchés de regret. » Le Saint-Esprit nous enseigne la même chose par le prophète Jérémie lorsqu'il dit : «Il vous faut adorer Dieu en esprit.» Or, quand nous adorons Dieu, il faut nous souvenir de quelle manière le publicaín priait dans le temple. Il ne levait pas impudemment les yeux et les mains au ciel, mais frappant sa poitrine et se reconnaissant coupable il implorait la miséricorde de Dieu. Il n'imita pas le pharisien qui avait de la complaisance en lui-même ; mais sans s'assurer de son salut en son innocence, parce qu'il n'y a personne d'innocent devant Dieu, il confessa humblement ses péchés; et Dieu qui pardonne toujours aux humbles, l'exauça. C'est ce que Notre-Sei

« PoprzedniaDalej »