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G.

G reste au commencement des mots: géant, gigans gustus.

G latin devant a devient j: jaune, galbinus Devant e et i le g se syncope: froid, frigidus reine, regina.

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H.

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joie, gaudium.

lire, legere

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Cette lettre, chez les Romains, était un signe de forte aspiration; cependant dans nombre de mots ils étaient déjà euxmêmes indécis s'il était plus juste de la prononcer ou de la retrancher (voy. Quintil. I, 5, 21); p. ex. hedera, edera halucinor, alucinor ahenum, aënum, etc. Les plus anciennes chartes gauloises mettant ou retranchant cette lettre arbitrairement, il est permis de supposer que de suite après la chûte de Rome, le h était un signe mort. Nous l'avons conservé partout à l'exception des mots avoir, habere hordeum; mais nous ne le prononçons qu'en quelques cas et encore très-faiblement.

on,

homo

orge,

Ce

son,

J.

qui n'était ni voyelle ni consonne, est devenu toutà-fait consonne en français: juge, judex joindre, jungere — jeune, juvenis.

Cependant j a conservé sa prononciation latine dans quelques mots: mai, majus mens

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Il se syncope dans aider, adjutare, en vfr. aidier.

T.

T initial reste partout; médial il se change quelquefois en d, mais le plus souvent il se syncope: chaire, cathedra

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Estrade, salade, etc., sont des mots étrangers.

Final, le t reste dans les monosyllabes, mais il est souvent muet; il disparaît dans les polysyllabes (noms, participes): fat,

fatuus tout, totus été, aestas (aestat)

-

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lit, lectus fut, fuit gré, gratus vertu, virtus (virtut), etc. Salut et quelques autres mots ont conservé le t. C'est une exception qui provient d'un usage de l'ancienne langue, usage dont j'ai déjà dit quelques mots et que j'aurai l'occasion d'expliquer plus tard.

Let de la combinaison tr se syncope toujours: frère, frater

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D initial est constant; médial,

Dieu, Deus

il se syncope ordinairement: ouïr, audire hui, hodie sueur, sudor. Les mots odeur, nudité et quelques autres font seuls exception à cette règle.

D final se syncope ou reste, mais alors il est muet: noeud, froid, cru, foi, etc.

Le d de la combinaison dr se syncope comme le t de tr: rire, ridere croire, credere.

-

Le d est remplacé par 7 dans le mot cigale, cicada.

S.

Cette lettre éprouve peu de changements, si l'on en excepte sa prononciation quand elle est médiale et entre deux voyelles. S devient quelquefois r: orfraie, ossifragus en vfr. varlet pour vaslet, valet, vassallus dervé et desvé, enragé, etc.

S final reste: ris, risus placent souvent, p. ex.: nez,

cas, casus, etc. X et z le remchez, deux, etc.; ces exceptions sont des orthographes fautives qui nous sont restées du vieux français. J'en parlerai plus bas.

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Nous adoucissons les combinaisons sp, sc, st en leur préposant un e euphonique: escalier, scala écrire, scribere. Ici et presque partout nous syncopons le s, qui était constant dans la vieille langue; le hasard seul fait qu'il s'est conservé en quelques mots: espoir, esprit, estomac, etc. Les mots de nouvelle formation rejettent l'e: stupeur, statue, etc., que le peuple prononce presque toujours estupeur, estatue, etc. Je dois cependant faire remarquer que l'on trouve en quelques textes de la vieille langue des exemples où l'adoucissement n'a pas lieu; mais ils sont en petit nombre. Le nouveau français rejette aussi en général le s de ces combinaisons, ainsi que de sm, sl, sn, quand elles sont médiales, et il indique l'existence de cette lettre en mettant un circonflexe sur la voyelle précédente: évêque, episcopus Le vieux français

avait le s partout.

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âne, asinus, etc.

Lorsque sr viennent à se rencontrer par suite de la syncope d'une voyelle ou d'un c latin, on intercale un t entre sr: connaître, vfr. conostre, conoistre, cognoscere paître, vfr. paistre, et les vieilles formes de la 3e p. pl. du déf. fistrent,

pascere

p.

distrent, sistrent, etc., pour firent, dirent, etc. les anciens futur et conditionnel du verbe issir: istrai, istras, istroit, etc. Le verbe coudre a d au lieu de t.

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N.

Cette lettre se change en ou en r: licorne, unicornus Bologne, Bononia orphelin, orphanus, en vfr. orphenin (Romvart p. 641) diacre, diaconus -coffre, cophinus. Final, n se retranche après r: jour, diurnum hiver, hibernum cepté Béarn.

; ex

N devient nasal à la fin des mots et devant une consonne. De toutes les langues romanes, le français seul connaît les . sons nasals; car les Portugais les ont reçus de nous. Cette particularité paraîtra d'autant plus extraordinaire que les Romains les avaient, au moins avec c et g. Priscien, s'en référant à Varron, dit: Sequente G vel C pro ea, i. e. litera N, G scribunt Graeci, et quidam tamen vetustissimi auctores Romanorum euphoniae causa bene hoc facientes, ut Agchises, agceps, aggulus, aggens, quod ostendit Varro in primo de origine linguae latinae his verbis: Ut Jon scribit, quinta vicesima et litera quam agma vocant, cujus forma nulla et vox communis est Graecis et Latinis, ut his verbis aggulus, aggens, agguilla, iggerunt. In hujus modi Graeci et Accius noster bina gg scribunt, alii n et g, quod hoc veritatem videre facile non est. Aulu-Gelle (XIX, 14, 7) rapporte les paroles suivantes de Nigidius, qui sont encore plus claires: Inter literam n et g est alia vis, ut in nomine anguis, et angaria, et ancorae, et increpat, et incurrit, et ingenuus. In omnibus enim his non verum, sed adulterimum ponitur. Nam n non esse lingua indicio est. Nam si ea litera esset, lingua palatum tangeret.

Si nr viennent à se réunir, on intercale d entre ces deux lettres: tendre, tener gendre, gener vendredi, Veneris dies et après la syncope du g: peindre,

engendrer, generare, etc.

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joindre, jungere, etc.

avons cependant tinrent, vinrent, etc.

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qqf. en vfr. tindrent,

vindrent, etc. La vieille langue assimilait souvent n à r: merra, dorra, etc. (Voy. les verbes.)

N de la combinaison ns se syncope: mois, ile (isle), etc. Cette syncope était déjà commune en latin.

L.

Cette consonne est syncopée dans once, lync (lynx).

L se change en r dans rossignol, lusciniolus, en vieux pi

card louseignolz (C. d. C. d. C. p. 49)

apôtre, apostolus

lum ou amulum.

chapitre, capitulum esclandre, scandalum en d: amidon, amy

J'ai déjà eu occasion de faire remarquer l'aplatissement de I en u, qui est très-commun en français. A l'article des substantifs, j'expliquerai en détail la formation de nos finales au, eau, eu, ou; je dirai seulement ici que s'aplatit en u devant toutes les consonnes: aube, albus dauphin, delphinus alter, autre, etc. mais qu'on le conserve dans les mots d'origine étrangère ou de nouvelle formation: balcon, colporter, palme, etc. Cependant, même devant une consonne, se change quelquefois en r: orme, ulmes en vfr. corpe pour colpe, werpil, verpil, etc.

--

Entre lr et rr on intercale un d: moudre, molere vaudra, valere .et avec syncope du g, du v et du q(u): foudre, poudre, soudre, sourdre, tordre, etc.

R.

R se change en 1: Auvergne, Alvergne, Arvernia autel, altar.

Le français transpose souvent la lettre r; tantôt il la rapproche de la consonne initiale, tantôt il l'en éloigne: fromage de forma tremper, troubler, en vfr. tourbler, turbulare

bis, vervex kernel et crenel en vfr. = crénau.

R du mot dorsus se syncope: dos.

bre

Dans le vieux français, le r de la combinaison rl s'assimilait souvent: paller, Challon, etc.

OBSERVATIONS SUR LES CONSONNES.

I. Lorsque les voyelles s'assimilent, il arrive quelquefois que la consonne suivante éprouve aussi un changement 1:

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a. On redouble et n après un a ou un e assimilé: talis, teil, teille premerain, premerainne humain, humainne, etc. b. On redouble entre une voyelle assimilée et un i suivant: saillir, salire ailleurs, aliorsum, etc.

c. Lorsque n ou nn est suivi d'un i ou d'un g (=j), on reporte l'i dans la syllabe précédente et il se forme une diphthongue, puis on écrit gn: Champaigne, campania

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compains,

(1) Je suis obligé de remonter ici aux vieux français pour la raison que j'ai donnée à l'article Voyelles.

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II. On ajoute souvent des consonnes au radical du mot, sans qu'il soit toujours possible d'en découvrir la raison. Les cas principaux où cette addition a lieu sont les suivants:

G donne plus de valeur à la racine dans le mot grenouille, rana (ranicula).

L est ajouté à lierre, dont la vieille forme était ierre (Romv. p. 583).

Le vieux français intercale souvent s devant n, m, let t. Plus on s'approche du XIVe siècle, plus cette particularité devient fréquente; aujourd'hui nous remplaçons ordinairement le s par un circonflexe sur la voyelle précédente. Il serait inutile de citer des exemples.

N est ajouté dans nombril, umbilicus, et souvent devant les linguales et les gutturales: rendre, reddere -- jongleur, joculahante, vfr. hanste, hasta.

tor

T est ajouté devant le mot tante, amita, en vfr. ante.

Les lettres b, c, d, t et f s'adjoignent souvent un r qui ne fait pas partie de la racine: nombril, umbilicus

enche
dix, etc.

trésor, thesaurus

fronde, funda

encre, vfr. perdrix, per

Avant de passer à la grammaire proprement dite, quelques mots encore de l'orthographe que j'ai suivie dans mes citations. On sait que la vieille langue ne connaît ni les accents, ni les apostrophes, que les copistes joignaient l'article, les pronoms, les prépositions monosyllabes, etc., au substantif ou au verbe suivant, etc.; mais qu'en compensation ils séparaient les prépositions du verbe avec lequel elles formaient un composé, et beaucoup de mots qu'on regarde aujourd'hui comme n'en formant qu'un seul: men voia, en tor, en vers, etc., pour m'envoie, entor, envers, etc. Il m'était d'autant moins possible d'observer ces usages orthographiques, que les exemples détachés sont déjà par eux-mêmes assez difficiles à comprendre. Aux accents près, j'ai donné en général une copie fidèle du texte que je cite. Je n'ai pas même relevé les erreurs qui peuvent s'y trouver, et cela pour deux raisons: 1°. En faisant des corrections, j'aurais dû les justifier, et la perte d'espace qui en serait résultée n'au

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