Obrazy na stronie
PDF
ePub

de l'u de la terminaison de habui, qui subit les transformations suivantes: haubi, haui ou aui, hoi ou oi.

Oi, monosyllabe, était surtout en usage dans le nord de la Champagne, l'est de la Picardie, et l'Ile-de-France; o, qui en dérive par la syncope de l'i, dans la Bourgogne.. Au lieu de oi, on a souvent écrit oc, au sud de la Picardie, ou, au centre de la Champagne, dans la seconde moitié du XIIIe siècle. (Cfr. euc.)

Le dialecte picard eut, dès les plus anciens temps, une forme correspondante à l'aui bourguignon: eui; il l'a toujours conservée et elle a passé dans la langue fixée. Eui est, d'après les explications que j'ai déjà données plusieurs fois, la seule forme pleine possible dans ce dialecte. La prononciation que l'on donne aujourd'hui à eus s'explique par la forme normande u. (Voy. l'Introduction.)

Au XIIIe siècle, on trouve ordinairement, en Picardie, euc, euch, au lieu de eui. Je m'explique le c, ch, de la manière suivante. L'i final de eui prit peu à peu le son chuintant, que le dialecte picard écrivit à sa façon: c, ch, lorsqu'il employa la forme éui comme monosyllabe, ce qui eut lieu très-souvent dès les premières années du XIIIe siècle1.

Je dois encore faire observer que l'accent dont j'ai surmonté l'e de eui n'est nullement indicatif du son; il est destiné à montrer que l'e ne forme pas diphthongue avec u. Dans la Picardie, du moins, la prononciation de cet e doit avoir tenu le milieu entre notre e muet et notre e fermé. Eût-il été long, comme on l'a dit, on n'aurait d'abord pas manqué de le diphthonguer dans les provinces où les sons mouillés étaient prédominants, et on l'aurait même écrit par ai dans le Hainaut, au XIIIe siècle. On ne peut fixer la prononciation des divers dialectes de la langue d'oïl en se basant sur les formes dialectales de telle ou telle province; la rime était trop libre pour fournir un moyen sûr de la déterminer, et l'analogie avec les autres langues romanes donne encore moins de certitude. Du reste, ceux qui ont vu un e long dans la forme eui, en avaient besoin pour servir de preuve à leurs théories. Quant à moi, sans rejeter les principes généraux qu'on a donnés sur la mode de composition des voyelles longues, je ne puis les appliquer sans distinction à la langue d'oïl. L'oreille de nos ancêtres bourguignons

(1) En général, le changement de éu en eu monosyllabe est propre à la Picardie et à la Touraine; mais au XIIIe siècle, la prononciation de ces dialectes avait, à cet égard aussi, influé beaucoup sur la prononciation des autres provinces. Quant à eus, on le trouve souvent encore dissyllabe jusqu'à la fin du XIVe siècle.

et picards ne s'offensait pas d'une accumulation organique de voyelles, et les écrivains se donnaient toutes les peines du monde pour modeler l'orthographe sur la prononciation. Aussi, dès que l'orthographe ne le représente pas, je n'admets aucun renforcement.

Eui s'est formé comme aui, après l'aplatissement de a en e: habui, hebui, heubi, heui ou eui. La syncope du b me paraît de beaucoup plus conforme au génie de la langue d'oïl, et surtout du dialecte picard, qu'une permutation du 6 en, lequel serait devenu u; permutation qu'on admet ordinairement d'après l'analogie de l'italien ebbi.

La forme normande du parfait défini était proprement ui, u, qui devint régulièrement oui, ou, dans le Maine, l'Anjou, la Touraine et le Poitou. Au XIIIe siècle, ou (oui a toujours été très - rare) avait pénétré en Normandie et s'y employait plus fréquemment peut-être que u; voilà pourquoi je l'ai indiqué parmi les formes normandes.

La forme primitive du futur a été, dans tous les dialectes: averai, averas, etc., avec les variantes de terminaisons que l'on connaît. Averai resta en usage pendant tout le XIIIe siècle, en Normandie surtout; mais plus on s'approche du XIVe, plus il devient rare. Quant aux formes contractes aurai (u=v), arai, il est assez difficile de les classer; on les retrouve partout. Tout ce qu'on peut dire, c'est que arai était de beaucoup plus frécent en Bourgogne que dans les autres provinces.

Dans l'Ile-de-France, on ajouta souvent, au XIIIe siècle, un i à la forme arai: airai. Le futur se terminait naturellement aussi en ei, e, (Voy. présent.)

Nulle part, pour l'imparfait du subjonctif, je n'ai rencontré une forme correspondante au parfait défini oi, o. Les textes bourguignons donnent toujours ausse, haüsse, eusse et ehusse, forme qui nous indique la prononciation de éussé dans cette province. (Cfr. devoir, imp. du subj., pour la classification des variantes.)

Ex.: Mais mestiers est ke nos l'auvrement de si halt sacrement wardiens enjosk'à lo matin, car ceste matiere doit bien avoir son propre (S. d. S. B. p. 529.)

sermon.

Que est avoir cotte juske al talun, se avoir n'est esperance juske à la fin? (M. s. J. p. 448.)

Jeo di les forz, les combatanz

Qui poeient aver quinze anz

U trente u plus. (Ben. I, 555-7.)

Le mesaise esdrezce del puldrier; le povre sache del femier, od les princes le fait sedeir; chaere de glorie li fait aveir. (Q. L. d. R. I, p. 7.)

Deus, dist li dus, biau rois de paradis,

Se n'ai secors, com je suix mal bailis! (G. d. V. v. 7. 8.)
Vausaus, fait il, je ai non Olivier. (Ib. v. 90.)

A vois escrie: Chevaliers, où vais tu?

S'ensi t'en vais, tu ais le san perdu. (Ib. v. 310. 311.) Asseiz malement se contienent assi li altre encontre Crist; et molt i at à nostre tens des antecriz. (S. d. S. B.

p. 556.)

Et al evesque de l'englixe de Philadelphe escriveis, ce dist li sains li vrais qui ait lai cleif Deu. (Apocal. f. 5. v. c. 2.) Et qui ait oreilles por oïr

(Ib. f. 6. v. c. 2.)

si oie, ceu que li esperis dit aus eglixes.

Et il se combait et sui oil sont come flame de feu, et ait an son chief maintes corones, et ait non escripture que nuns ne conoist se il non. (Ib. fol. 35. r. c. 2. v. c. 1.)

Quant li rois ait veu que Garins ne vanra,

Il ait pris .i. mesaige, à lui si l'envoia. (Romv. p. 345. v. 9. 10.) Je Gauchiers. . . . fax à savoir à tous caus qui sunt et qui seront que j'ei esleue ma sepouture en l'eglise dou Pont - Nostre - Dame. (1248. H. d. M. p. 151.)

Ou tesmoing de la quel chose j'ei feit sceller ces lettres presentes de mon scel. (Ib. ead.)

Je la prendroie volentiers, se ele estoit quise et vos vos en voliez entremestre; que ausi n'e ge' que .i. hoir. (R. d. S. S. d. R. p. 5.)

Mais dis homme furent troveit entre ceaz ki dissent à Ismael: Ne nos ocire mie, car nos avons el champ tresors de frument, d'orge, de vin, et de oile, et de miel. (M. s. J. p. 446.)

N'y venimes nous mie ensamble comme compaignon, et y avommes aussi bien endure les paines et les travaus pour Nostre Signour com vous avez. (H. d. V. 501 c.)

En tesmoignage de laquele chouse nos havons fait mettre es presentes lettres les seax. (H. d. B. 1273. I, cxj.)

Seignor bairon, aveiz vos esgarde. (G. d. V. v. 556.)

Et cant il ont les menbres covenables mostreiz à la batailhe, dont primes recontent les cols de lur grant force. (M. s. J. p. 442.)

Une puciele molt courtoise

L'a pris en cure pour garir.

Purquei plures? purquei ne manjues?

(R. d. 1. V. p. 105.)

e purquei est tis quers en tris

tur? Dun n'as tu m'amur? dun n'as tu mun quer, ki plus te valt que

si ousses dis enfanz. (Q. L. d. R. I, p. 3.)

Va, bone femme, as veies Deu; Deus, ki de tut bien faire ad poeste, furnisse en grace ta volente. (Ib. ead. p. 4)

N'en ad vertut, trop ad perdut del sanc.

N'aves vile, ne tenement,

Ne rente nule, ne tenanche,

(Ch. d. R. p. 86.)

Que jou ne sache de m'effanche. (R. d. M. p. 22. 23.)

(1) L'éditeur écrit ege.

Tresque sur les degrez del nort l'unt fait aler. (Th. Cant. 147, 1.

He, glous, dist il, por coi ne l'ais tue?

Par ma foi, sire, dit Rollan li menbreiz,
Je n'i avoie nul garnemans porteiz,

Se jel ferise et il moi autre tel. (G. d. V. v. 177-180.)

Avoies tu paour que il ne feust envers toi un traitre? (H. d. V. 500 c.) Kar me seit or dit et retrait

Quel tort jeo vos aveie fait. (Ben. II, v. 2883. 4.)

Li dus e enquiert e demande

Pur quei tu li as retoleit...

Ce dunt senz nul requerement

L'aveies saisi bonement. (Ib. v. 15259. 60. 62. 3.)
Dont à poi li cuers ne me part

Quant je n'oi de li mon voloir.

(R. d. 1. V. p. 75.)

Et amena de tel gent com il oit. (Villeh. 474b.)

Puis n'en oimes ne oie ne veue,

Ne ne savons kel voie il ait tenue. (G. d. V. v. 3720. 21.)

Li miens parages est de grant seignorie;

Ainz n'o seignor en trestote ma vie,

Ne n'aurai jai à nul jor ke je vive,

Se dans Gerars ne le veut et otrie ... (G. d. V. v. 1795-8.)
Où j'ou destampre ma colire.

Par Dieu qui le mont establi

(Dol. p. 243.)

Onques nul jor n'oc part de li. (Poit. p. 36. cfr. p. 45.)

Adont i ot .m. chiens hues

Ki les leus orent tost troves. (L. d. M. v. 311. 12.)

Dites li qu'ore li suvenge

Des emveisures jurs e nuis

Qu'omes ensemble à granz deduiz. (Trist. II, 57.)
Car à ma femme euc enconvant

Que ja mais jor de mon vivant
Femme espousee n'iert de moi.
J'euch à vostre mere enconvant.

(R. d. 1. M. v. 227 - 9.)
(Ib. v. 525.)

Et specialement de toutes les perdes que je rechevoir en la bataille ke fu àdevant Wrunch.

Cum tu eus comencement

euch et pouch avoir et (1289. J. v. H. p. 495.)

Eù tu auras definement. (Ben. II, 6279. 80.)
D'autre tel lignage et grignor

Eut puis la contesse signour. (Ph. M. v. 29428. 9.)
Et là tout droit à li Judeu

Crucifiierent le fil Deu

Fu Adans, li premiers om, mis

Et entieres et soupoulis,

Et Eve, sa feme, avoec lui,

Par qui nos euimes l'anui

De la pume qu'Adans manga. (Ib. v. 10790-6.)

Car ço que nus eumes ainceis al rei grante

E par obedience l'eustes comande

Or l'avez defendu. (Th. Cant. p. 25. v. 2. 3. 4.) Si eustes voz joies ensemble. (R. d. S. S. d. R. p. 47.)

E s'eurent deniers li auquant. (Ph. M. v. 29218.)

Tul veis e grant joie en ous. (Q. L. d. R. I, 74.)

Phenenna out enfanz plusurs, mais Anna n'en out nul. (Ib. I, p. 1.) Noz cumpaignuns, que oumes tanz chers,

Or sunt il morz. (Ch. d. R. p. 84. CLIX.)

N'en ourent pas tel hait en l'ost, ne hier, ne avanthier. (Q. L. d. R. I, p. 15.)

A tuz cels que urent mester

Envers le rei poeit aider;

Si fesait il. (V. d. St. Th. d. Ben. t. 3. p. 462.)

Car cil, ce dist nostre Sires, ki averat honte de mi davant les hommes, de celui averai ju honte davant les engeles de Deu. (S. d. S. B. p. 544.) S'il voelt ostages, il en averat par veir.

Dist Blancandrins: Mult bon plait en avereiz. (Ch. d. R. p. 4. VI.) Quant verrunt altre aveir la seignurie qu'il n'averunt mie. (Q. L. d.

R. I, p. 10.)

Et tu, quant tout ce feit aras,

Dou siecle te departiras. (R. d. S. G. p. 143.)

Li kelz ke soit, i arait perde grant. (G. d. V. v. 471.) Et cil qui vaincrait aurait pooir sor mescreans et li donrai l'estoille jornal. (Apocal. f. 5. r. c. 1.)

Grant raianson, s'il vos plait, en areiz.
Randeiz le Karle: grant prou en avereiz.
Ke à toz iors m'en averois plus chier.
Car en la boe et en l'ordure
Et en la borbe de luxure
L'avomes nos tot prove pris.
Nos en aromes plus grant pris
De noz prevoz e de nos mestres
Que de cent bobelins champestres.
v. 115-120.

Si jeo vos ai ovre mustree

Ne chose dite ne loee

Que jeo n'os envaïr ne faire,

(G. d. V. v. 779.)

(Ib. v. 944.) (Ib. v. 249.)

[ocr errors]

(De mon. in flum. per. ds. Ben. t. 3. p. 514.)

Vergoigne i aurai e contraire. (Ben. II, v. 5837 -40.)

Les piez as seinz guvernerad, e en tenebres li fel tainrad, e nul par

sei force n'aurad. (Q. L. d. R. I, p. 7.)

Voire, fait Jakes entressait,

Mais meuture n'aura huimais

Elle ne ses peres ne sa gent. (R. d. M. d'A. p. 3. 4.)

Ce ne nos chaut, car ceo aurum cher

Qu'al fer trenchant e al acer

Porron conquerre e retenir. (Ben II, v. 3355-7.)

« PoprzedniaDalej »