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peines avec courage, supportons-les avec patience, offrons-les à Dieu avec soumission.-Tout ce que nous avons à souffrir lorsque Dieu nous envoie des maladies, des infirmités ; unissons nos souffrances à celles que Jésus-Christ a bien voulu endurer pour notre Salut. Tout ce que nous avons à

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souffrir dans les événemens funestes dans les pertes de bien, de personnes qui nous étoient chères; bénissons alors le Seigneur. Tout ce que nous avons à souffrir de la part de ceux qui nous environnent, et de ceux avec qui nous avons des rapports; supportons avec une patience inaltérable leurs humeurs, leurs travers, leurs mépris, leurs colères, leurs injures, leurs médisances. Supportons ces amertumes chrétiennement. En un mot acceptons, pour l'expiation de nos péchés, toutes les Croix qu'il plaira à Dieu de nous envoyer.

A ces satisfactions inévitables, joignons - en d'autres volontaires : parmi ces œuvres satisfactoires volontaires et libres, il en est qui regardent Dieu, comme la prière et les exercices de piété; d'autres qui regardent le prochain, comme l'aumône et les actions de charité et de zèle; d'autres enfin, le jeûne et les autres mortifications. La prière, disoit l'Archange Gabriel à Tobie, accompagnée du jeûne et de l'aumône, est plus précieuse que tous les trésors de l'Univers. Tels sont les moyens de satisfaire à la justice de Dieu sur la terre, pour les peines temporelles que nous avons méritées, et de nous préserver du Purgatoire. Si nous consultons nos véritables

intérêts, nous ne cesserons point de prier, d'exercer la charité et de nous mortifier de quelque manière.

TRAITS HISTORIQUES.

Ox vit autrefois un' Saint-Paul, le premier des hermites, un Saint-Antoine, une Sainte-Marie l'Égyptienne, et tant d'autres qui marchèrent sur leurs traces, renoncer à tout ce qu'ils possédoient sur la terre, s'enfoncer dans de sombres déserts, se convrir de cilices et ne vivre que de racines sauvages. C'étoit pour satisfaire à la justice de Dieu qu'ils agissoient ainsi.

J'ai vu des pécheurs convertis, dit Saint-Jean Climaque, qui, pour satisfaire à la justice de Dieu,s'étoient retirés dans une prison. Parmi ces heureux criminels, les uns debout et découverts, passoient des nuits entières combattant le sommeil ; d'autres qui, les mains liées derrière le dos et les yeux attachés au Ciel, s'offroient à Dieu comme des victimes vivantes; d'autres qui,prosternés contre terre, la frappoient de leurs fronts; d'autres qui se déchiroient de coups, suppliant le Seigneur de leur faire miséricorde; d'autres qui ne mangeoient qu'aussi peu de pain qu'il en falloit pour ne pas mou rir de faim, et qui ne buvoient qu'aussi peu d'eau qu'il étoit nécessaire pour ne pas mourir de soif. On les eût pris pour des squelettes vivans. Les prières qu'ils adressoient à Dieu, les soupirs et les cris la contrition de leurs péchés leur faisoit pousser vers perçans que le Seigneur, étoient capables de toucher des cœurs de pierre ; leur lit de mort étoit la terre, sur laquelle étoit de la cendre, et ils étoient couverts d'un cilice. —Voilà ce qu'a vu Saint-Jean Climaque dans un monastère enfoncé dans les bois, appelé de la Prison, qu'il voulut visiter en personne. Il rapporte ce qu'il a vu dans son livre des Degrés de la pénitence.

Les Conciles et les écrits des Saints Pères indiquent quelle étoit Ja pénitence publique que l'Église imposoit pour des péchés

connus et énormes.

Cette pénitence consistoit en quatre degrés qui étoient ceux des pleurans, des écoutans, des prosternés et des consistans. — Le pleurans étoient, aux heures des offices, dans un vestibule sans toît, placé au-devant de l'Église, où il leur étoit défendu d'entrer.'

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Ils se tenoient a genoux gémissant sur leurs péchés, et ils conjuroient les Fidèles qui y entroient de prier pour eux. - Les écoutans étoient appelés ainsi, parce qu'ils étoient admis aux instructions, sans pouvoir assister au Saint Sacrifice. Les prosternés étoient prosternés contre terre pendant qu'on faisoit sur eux des prières. Ils étoient admis à celles qui précédoient la célébration des divins mystères, mais ils étoient obligés de sortir de l'Eglise aussitôt après la lecture de l'Evangile. Les consistans pouvoient assister au Sacrifice de la Messe dans son entier ; mais il ne leur étoit pas permis de communier. - Les pécheurs scandaleux passoient successivement par ces divers degrés de pénitence, et ils y demeuroient plus ou moins selon la grandeur de leurs péchés.

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Lorsque l'usage des pénitences publiques eut cessé, l'Eglise forma, dans des Conciles, des canons pénitentiaux auxquels les confesseurs devoient se conformer dans l'exercice du Sacrement de Pénitence; ils ont été en vigueur jusqu'au dixième siècle. On voit, par ces canons, combien étoit rigoureuse la pénitence qu'on imposoit aux pécheurs. Ceux qui avoient consulté les devins étoient condamnés à sept ans de pénitence. Ceux qui avoient commis un parjure devoient jeûner quarante jours au pain et à l'eau, et faire sept années de pénitence. Ceux qui avoient blasphémé publiquement devoient faire amende-honorable à genoux devant la porte de l'Eglise pendant la Messe solemnelle, et jeûner au pain et à l'eau sept vendredis. Ceux qui avoient causé du scandale en parlant dans l'Eglise pendant le Service divin étoient obligés de faire dix jours de jeûne au pain et à l'eau. qui avoient commis un crime contraire à la pureté étoient en pénitence pendant trois ans, sept ans, dix ans, et même quelque

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fois toute la vie, suivant que les crimes qu'on avoit commis étoient plus ou moins énormes.

Une dame romaine appelée Fabiole, jugeant son mariage nul, ayant été trompée par de mauvais conseils qu'elle n'auroit pas dû écouter, en contracta un autre. Ce nouveau mariage causa du scandale. Elle se repentit amèrement de ce péché pour lequel elle se soumit à la pénitence publique. Elle se prosterna contre terre au milieu de l'Eglise, revêtue d'un sac et ayant la tête couverte de cendre. L'entrée du Temple et la participation aux saints Mys

tères lui furent interdites pendant un long espace de temps. Après qu'elle eut consommé sa pénitence, elle vendit tous ses biens, en distribua une partie aux pauvres, et fonda à Rome un hôpital pour les malades.

L'Empereur Théodose se soumit à la pénitence publique, parce qu'il avoit donné contre les habitans deThessalonique qui s'étoient révoltés contre lui, des ordres cruels qui furent exécutés. Pendant huit mois entiers, il ne porta point la pourpre impériale, ni les autres marques de son autorité souveraine, il fut privé da pouvoir entrer dans le Temple, et se livra à des œuvres satisfactoires très-humiliantes, priant sans cesse le Seigneur de lui pardonner son crime.

LEÇON XXII.

Des Indulgences.

(CATÉCHISME. )

La foi nous enseigne sur les indulgences, que l'Église a reçu de Jésus-Christ le pouvoir de les accorder, et que l'usage en est très-salutaire au peuple Chrétien.

Les indulgences sont si salutaires, parce qu'elles sont établies pour relâcher la rigueur des peines temporelles dues au péché.

Il n'est pas nécessaire de savoir précisément comment cette rigueur est relâchée, il suffit de croire qu'une bonne mère, comme l'Église, ne donne rien à ses enfans qui ne serve véritablement à les soulager en cette vie et en l'autre.

L'intention de l'Église n'est pas de nous décharger, par les indulgences, de l'obligation de satisfaire à Dieu : l'esprit de l'Église est, au contraire, de n'accorder les indulgences qu'à ceux qui se mettent en devoir de satisfaire de leur côté à la justice divine.

Les indulgences nous servent beaucoup en toutes manières,

puisque nous avons toujours sujet de croire que nous sommes bien éloignés d'avoir satisfait selon nos obligations.

Il s'ensuit de-là que nous serions ennemis de nous-mêmes, si nous n'avions recours aux grâces et aux indulgences de l'Église. L'esprit de l'Église, dans la dispensation des indulgences, c'est d'aider les Chrétiens de bonne volonté à s'acquitter envers Dieu, et de suppléer à leur infirmité.

Elle prétend par-là exciter de plus en plus dans les cœurs la piété et l'amour de Dieu, conformément à cette parole de notre Seigneur celui à qui on donne davantage doit aussi aimer davantage.

:

La meilleure disposition pour bien gagner les Indulgences, c'est de faire le mieux que l'on peut ce qui est prescrit pour les gagner, et d'en attendre l'effet de la miséricorde de Dieu, qui seul connoît le secret des cœurs.

Les Indulgences sont fondées sur les satisfactions de JésusChrist et des Saints.

On ajoute les satisfactions des Saints à celles de Jésus-Christ, à cause de la bonté de Dieu qui veut', en faveur de ses plus pieux serviteurs, se laisser fléchir envers les autres.

C'est encore parce que les satisfactions des Saints sont unies à celles de Jésus-Christ, d'où elles tirent toute leur valeur.

Le Pape dans toute l'Église, et les Évêques dans leurs diocèses avec les limitations que l'Église y a apportées, ont le pouvoir de donner des Indulgences.

L

EXPLICATION.

Il y a un moyen de diminuer les peines temporelles que nous devons par nos péchés à la justice divine. Ce moyen, c'est de faire avec exactitude et religion les œuvres auxquelles sont attachées des indulgences. Dieu veut bien se relâcher de l'étendue des peines que méritent nos offenses à cette condition; et il a voulu que l'Église fût la dispensatrice de ces indulgences; que ce fût elle qui en as

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