Obrazy na stronie
PDF
ePub

Mais combien de fois par année, par mois, recevrons-nous la sainte-Eucharistie, pour répondre au desir de Jésus-Christ et de l'Eglise?

Il est constant que l'usage de la primitive Eglise étoit de donner la sainte Communion aux Fidèles au moins tous les dimanches, et même tous les jours. Saint-Justin nous le fait entendre dans son apologie pour les Chrétiens.

Saint-Cyprien le dit expressément : « Le Pain de » vie, c'est Jésus-Christ. En disant à Dieu: Don» nez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, » nous demandons que ce pain céleste nous soit » donné tous les jours, de peur que nous, qui » sommes incorporés à Jésus-Christ et qui recevons » tous les jours l'Eucharistie comme un aliment » salutaire, nous soyons privés de ce bonheur par » quelque grand péché.

[ocr errors]

Cet exemple de l'Eglise fervente des premiers siècles ne peut servir aujourd'hui de règle, selon la remarque de Saint-Bonaventure, quoique celui qui seroit dans l'état où étoient les Chrétiens de la primitive Église feroit bien de les imiter, en communiant comme eux tous les jours.

Voici deux grandes vérités auxquelles nous ne devons point penser séparément : la première, c'est que l'Eucharistie étant sur la terre notre gloire, notre force, notre bonheur, rien n'est plus glorieux, plus utile, plus doux, que de communier très-souvent avec des dispositions saintes ; la se

coude, que ce Sacrement étant si auguste, il faut, pour en approcher dignement, y apporter d'excellentes dispositions.

On peut conclure de-là, avec Saint-Augustin, qu'on ne peut blâmer ni les personnes qui communient très-souvent, et même tous les jours par desir et par amour, si elles y apportent de grandes dispositions, ni celles qui n'osent communier que bien plus rarement par respect, par crainte de n'être pas assez bien disposées.

Quant à notre conduite, 1°. suivons notre attrait, si nous reconnoissons qu'il vient de Dieu, mais apportant toujours en communiant souvent, toutes les dispositions dont on est capable, et n'agissant que par de saintes vues, lorsqu'on communie plus rarement; 2o. ne censurons jamais, sur ce point, la conduite contraire à la nôtre; 3o. faisons avec simplicité ce que nous conseillera un Confesseur éclairé, pieux et soumis aux décisions de l'Eglise, lorsque nous lui aurons bien ouvert notre cœur et dévoilé ses inclinations, ses desirs et ses craintes.

?

[ocr errors]

Il y en a qui ne doivent jamais être admis à la Communion, et par conséquent qui ne doivent point être étonnés de ce qu'on ne les fasse pas communier, même à Pâques ; ce sont les mauvais Chrétiens, c'est-à-dire ceux qui se font comme un jeu de pécher mortellement, ou qui sont dans l'habitude de quelque péché mortel. Il faut qu'ils

i

y renoncent sincèrement, et qu'ils en fuyent les occasions prochaines.

Il y a des Chrétiens chancelans qui pèchent quelquefois mortellement, mais rarement et avec peine. On les invite à se confesser tous les mois, et à s'approcher de la Table sainte pour se fortifier, lorsque leur confesseur le leur conseillera, après les avoir disposés à la Communion, dont ils ne doivent s'approcher qu'en tremblant, dans la crainte de n'avoir pas une assez grande horreur de leurs péchés.

Enfin, il y a de bons Chrétiens qui ne tombent ordinairement que dans des péchés véniels; ils feront bien de communier tous les mois et même tous les quinze jours.

Pour être admis à la Communion fréquente, il faut être habituellement dans la ferme disposition de ne jamais pécher véniellement, avec réflexion et de propos délibéré, et de tendre à la perfection; c'est à proportion que le desir de sa perfection est plus ardent, qu'on peut communier plus souvent dans la semaine; c'est par la pratique des vertus d'humilité, de mortification et de charité, et par l'assiduité à ses exercices de piété, qu'on peut connoître que le desir de sa perfection est sincère.

Il faut que ceux qui communient fréquemment puissent allier cette Communion fréquente avec les devoirs de leur état ; qu'ils aient une grande pureté; qu'on puisse admirer leur douceur envers le pro

chain, et qu'ils évitent avec soin tout ce qui pourroit donner aux autres un mauvais exemple. Beaucoup de Chrétiens sont scandalisés, lorsqu'ils voient que des personnes qui communient souvent n'édifient pas par toute leur conduite.

TRAITS HISTORIQUES.

SAINTE-CATHERINE de Sienne, s'écrioit, dans un transport d'admiration : « O très-aimable Jésus ! que vous nous manifestez bien >> dans votre Sacrement votre amour excessif, votre infinie mi» séricorde, votre divine libéralité ! » Elle le supplioit d'arroser son ame de son précieux Sang, afin qu'elle cessat d'être une terre aride et stérile, et qu'elle retirât en abondance des fruits de Salut.

Sainte-Madeleine de Pazzi disoit qu'il ne falloit qu'une seule Communion, faite avec un cœur bien pur et embrasé d'amour, pour sanctifier et élever à la perfection une personne qui communioit ainsi.

La bienheureuse Victoire disoit à des ames peinées que le scrupule éloignoit de la Table du Seigneur ; et à des ames tièdes qui ne communioient pas souvent, parce qu'elles ne vouloient pas faire les sacrifices nécessaires pour se préparer, comme on le doit, à la Communion: «Oh! si vous saviez tout le bien que » Jésus-Christ veut vous faire en se donnant à vous, vous vien» driez, avec joie, à lui, pénétrées d'une vive reconnoissance >> et d'un ardent amour. »

Sainte-Catherine de Gênes étoit affamée de ce Pain du Ciel. Elle ne pouvoit voir la sainte Hostie entre les mains des Prêtres, pendant l'auguste Sacrifice, sans leur porter envie. Brûlant du desir de communier, elle disoit intérieurement : « Vite, vite, » mon Dieu! donnez-la moi; faites-la passer au fond de mon >> cœur ; c'est la nourriture de mon amne; c'est sa vie. »

[ocr errors]

LEÇON XII.

Des Dispositions nécessaires pour bien communier, et de ce qu'il faut faire avant la Communion.

[merged small][ocr errors][ocr errors]

Il y a deux sortes de dispositions nécessaires pour bien communier. Les unes regardent l'ame, et les autres regardent le corps.

Les dispositions de l'ame consistent à être en paix avec Dieu, et à vivre dans la Charité avec le prochain.

Etre en paix avec Dieu, c'est être en état de grâce; c'est-à-dire être exempt au moins de tout péché mortel.

Il faut être en état de gràce pour communier, parce que Jésus-Christ, que nous recevons par la Communion, est la nourriture de l'ame, et que la nourriture suppose la vie.

On doit conclure de-là qu'il faut que l'ame vive de la vie de la grâce, pour recevoir sa nourriture dans la Communion.

C'est un grand mal de communier en état de péché mortel; c'est le péché de Judas, et un horrible sacrilége.

Vivre dans la Charité avec le prochain, c'est vivre avec le prochain dans un esprit d'union, ou se réconcilier sincèrement avec lui, s'il y avoit auparavant entre lui et nous de l'inimitié.

La veille du jour où l'on doit communier, il faut se tenir, autant qu'on peut, dans le silence et le recueillement.

Il faut encore se priver des plaisirs même permis. C'est pour apporter à Jésus-Christ un esprit et un corps plus purs, et pour être tout occupé du bonheur de le recevoir.

Les dispositions qui regardent le corps, c'est d'être à jeûn, 'est-à-dire de n'avoir ni bu ni mangé depuis minuit.

« PoprzedniaDalej »