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médire, le Saint Evêque l'interrompoit, en lui disant: Lisez ces vers; voulez-vous me mettre dans la nécessité de les faire effacer?

Après la mort de Saint-Ambroise, un Prêtre nommé Donat osa, dans un festin, noircir la réputation de ce grand Saint par d'horribles calomnies plusieurs le supplièrent de ne point parler ainsi; et néanmoins il continuoit. Mais Dieu vengea son serviteur. Le calomniateur fut frappé subitement d'un mortel; il tomba par terre, et à peine l'eut on porté sur un lit, qu'il mourut. (Paulin.)

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Paulin, Diacre de l'Église de Milan, qui a écrit la Vie de SaintAmbroise, étant allé en Afrique, et se trouvant dans la maison du Diacre Fortunat., plusieurs Évêques s'y rendirent. L'un d'entr'eux, nommé Mauranus, entendant avec peine qu'on faisoit un grand éloge du Saint Archevêque de Milan, ne rougit pas d'en parler très-mal. Paulin, pour le faire rentrer en luimême, rapporta ce qui étoit arrivé récemment au malheureux Donat. Mauranus ne fut point touché d'un exemple si capable de l'arrêter, et il éprouva bientôt le même sort. Tombant par terre, il jeta un cri effroyable, et mourut en présence de tous ceux qui l'avoient entendu calomnier le Saint.

Saint-François de Sales avoit pris les précautions nécessaires pour arrêter les désordres scandaleux d'une femme de mauvaises mœurs; celui qui l'entretenoit résolut de se venger, et, à ce dessein, il supposa que le Saint Évêque avoit écrit une lettre à cette femme. Il avoit su contrefaire dans cette lettre, où il prêtoit au Saint le langage du libertin le plus corrompu, son style et son écriture. Au bout de deux ans, le calomniateur tomba dangereusement malade: déchiré par les remords, il confessa son crime en présence de plusieurs témoins, et conjura tous les assistans de publier de toutes parts sa rétractation. Plusieurs des amis de Saint-François de Sales l'avoient invité à ne rien négliger pour recouvrer sa réputation qu'on lui avoit fait perdre dans l'esprit de beaucoup de personnes qui croyent aisément le mal. Il ne voulut rien dire, rien faire pour sa justification. Dieu, disoit-il, sait bien la dose de réputation dont j'ai besoin pour remplir les devoirs de ma charge; il saura bien faire connoître mon innocence, s'il le juge nécessaire. Ce Saint ne parut nullement affecté de cette horrible calomnie. Il ne cessa point de bénir Dieu de ce qu'il avoit permis qu'on agît ainsi à son égard.

LEÇON

X.

Du dixième Commandement.

(CATÉCHISME. )

DIEU défend par le dixième Commandement, non seulement l'action, mais encore la volonté de s'approprier le bien d'autrui. Ce Commandement défend encore de souhaiter d'acquérir les biens de la terre par des voies injustes.

Nous sommes obligés par ce précepte, à nous contenter de l'état où il plaît à Dieu de nous mettre, et à souffrir la pauvreté avec patience, quand il lui plaît de nous l'envoyer.

Il faut accomplir ce précepte, en souhaitant que la volonté de Dieu soit faite, et non pas la nôtre.

Ceux qui contreviennent à ce Commandement, ce sont ceux qui portent envie à l'élévation et au profit du prochain, comme les ouvriers qui ne veulent pas que d'autres soient employés dans leur art.

On pèche contre ce précepte, toutes les fois que l'on souhaite le mal d'autrui pour en tirer son propre avantage.

EXPLICATION.

DEVANT Dieu, les desirs sont des œuvres ; ses regards pénètrent le fond des cœurs, et il condamne ceux qui desirent de faire le mal, comme ceux qui le commettent.

Notre cœur est fait

pour Dieu notre Créateur et non pour ce qui est créé : ce n'est pas à des biens

périssables que notre cœur doit s'attacher, mais aux biens du Ciel, à Dieu qui est notre souverain bien.

Que trouve-t-on dans les richesses? vanité, afflictions, piéges. Sinous savions les apprécier, nous les mépriserions souverainement. La passion des richesses est la source de tous les maux ; on ne peut pas en être esclave et servir Dieu.

Mais si nous devons étouffer en nous le desir des biens de la terre aussitôt qu'il s'y élève, ne devonsnous pas beaucoup plus encore fermer l'entrée dans notre cœur à la volonté de nous approprier le bien d'autrui? Cette volonté n'est-elle pas opposée à ce grand principe écrit du doigt de Dieu dans tous les hommes: Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas que les autres vous fassent? Ne desirons rien de ce qui est contre la justice, de ce que nous ne pouvons nous procurer que par des voies injustes. Il ne nous est pas défendu de desirer d'avoir les biens nécessaires pour vivre dans l'état où il a plu à la Providence de nous placer; et Jésus-Christ veut même que nous demandions souvent à Dieu notre Père, notre pain de chaque jour; mais Dieu, qui est le maître, et qui fait bien tout ce qu'il fait, voulût-il nous éprouver par les rigueurs de la pauvreté, il nous est défendu de desirer ce qui appartient aux autres.

Le motif pour lequel tant de personnes desirent de devenir riches, est souvent vicieux; il est trèsmauvais, si c'est pour avoir les moyens d'alimenter

une passion qu'on veut satisfaire, comme l'avarice. Que de genres d'injustices le vice détestable de l'avarice ne produit-il pas directement et par luimême ! De combien de voiles l'attachement déréglé aux faux biens de la terre ne couvre pas les yeux de celui qui se laisse dominer par cette passion! Pour ne pas desirer le bien d'autrui, ayons horreur de ce vice, qui cause tant de sollicitudes, tant d'inquiétudes, tant de chagrins à celui qui en est esclave.

L'avare préfère l'argent à Dieu, il en fait son idole : il ne pense qu'à amasser; et pourvu qu'il réussisse, rien ne lui coûte. Jésus-Christ a condamné le desir des richesses par ses exemples et par ses leçons. Il a voulu naître, vivre et mourir pauvre; il a dit : « Ne songez pas à thésauriser pour la terre, » à amasser des trésors où la rouille s'attache, » que les vers dévorent, et dont les voleurs s'em» parent; travaillez à vous faire dans le Ciel des » trésors qui ne sont pas périssables. »

Les avares n'entreront point dans le Royaume des Cieux, dit le grand Apôtre. Oh! qu'il est rare que les avares se convertissent véritablement ! Saint-Augustin remarque qu'il y a certaines passions qui s'affoiblissent à proportion que l'homme devient plus foible, mais qu'il n'en est pas ainsi de l'avarice; plus l'avare s'affoiblit, plus sa passion se fortifie. Ceux qui desirent de s'enrichir, tombent dans les piéges du Démon, conçoivent des desirs inutiles très-pernicieux, qui donnent la mort à leur ame, et les précipitent dans le gouffre de la damnation.

TRAITS HISTORIQUES.

MATTHIEU étoit Publicain, c'est-à-dire receveur d'impôts. Publicain et Pécheur étoient chez les Juifs une même chose, parce que ceux qui exerçoient cet emploi étoient presque toujours possédés de l'amour de l'argent, amour déréglé qui porte à commettre beaucoup d'injustices. Jésus-Christ en passant devant le bureau des impôts, l'apperçut, il l'appela, et lui dit, suivezmoi. A l'instant même, Matthieu docile à la grâce, se leva renonça à son emploi et le suivit. Le Sauveur le choisit pour un de ses Apôtres, et il fut Évangéliste. (Matth., 9. Luc. 5.)

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Balac, Roi des Moabites, corrompit le Prophète Balaam par les présens qu'il lui fit. Son avarice le porta à lui donner le conseil détestable de mettre des pierres d'achoppement audevant des enfans d'Israël, pour leur faire manger des viandes offertes aux Idoles, les faire tomber dans la fornication, et irriter contre eux le Seigneur. ( Nombr. 22. )

Ce fut l'avarice, le desir de l'argent, qui conduisit Judas, un des Apôtres de Jésus-Christ, vers les Princes des Prêtres, à qui il dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le mettrai entre les mains? et qui le porta ensuite à trahir son adorable Maître par un baiser perfide. (Matth. 26, et Luc. 22. )

Saint-Grégoire de Tours rapporte à quelle occasion un pauvre qui étoit avare se convertit. Il n'avoit que vingt sols lorsqu'il se mit à vendre du vin aux passans, dans les endroits où le peuple s'assembloit les jours de fêtes. Pour y gagner beaucoup, il y avoit autant d'eau que de vin dans ce qu'il vendoit. Il gagna au bout d'un certain temps, par cette voie injuste, la somme de cent livres. Ayant mis cet argent dans un sac de cuir, il alla hors de la ville avec un de ses amis, dans l'intention de faire chez quelque vigneron provision de vin, pour continuer le trafic injuste qui lui avoit bien réussi ; mais comme il étoit près d'une rivière, il tira du sac de cuir une pièce de vingt sols pour acheter quelque chose qui lui étoit nécessaire dans une auberge qui étoit proche. Lorsqu'il avoit dans une main le sac, et dans l'autre la pièce, un oiseau de proie fondit sur lui, et lui enleva le sac qu'il avoit à la main. L'ayant porté assez haut, il le laissa

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