seçte dont il ne soit le créateur, et aucun n'est indigne de lui; sa sagesse et sa puissance reluisent autant dans ce vil vermisseau que nous foulons aux pieds, que dans celle de ses créatures que nous admirons le plus.

Quoique Dieu soit le créateur des pécheurs comme des justes, il n'est pas l'auteur du péché. Le péché, qui est une désobéissance faite à Dieu, une violation de sa loi, n'est pas une créature; c'est une omission de ce qu'il faut éviter ou faire. Non seulement Dieu ne fait pas le péché, ne l'ordonne pas et n'y concourt pas, mais encore il le défend, il le condamne et le punit. S'il permet le péché, en ce sens qu'il souffre que l'on s'en rende coupable, c'est par une suite de la liberté dont il a gratifié l'homme ; c'est pour la gloire qu'il trouve à être servi par des créatures libres ; le péché lui fournit l'occasion d'exercer sa justice et sa miséricorde. En croyant fermement que Dieu est notre créateur, portons-nous vers lui avec toute l'affection dont nous sommes capables. Il est bien digne de tous nos hommages; lui seul en est digne ; il est, par sa nature, le souverain bien et notre souverain bien.

TRAITS HISTORIQUES.

SAINT-PIERRE, de l'ordre de Saint-Dominique, qui fut martyr, n'avoit que sept ans lorsque son oncle qui étoit Manichéen, lui ayant demandé ce qu'il avoit appris à l'école, il répondit : le Symbole, et il le récita. Son oncle voulut lui expliquer cet

les

article selon le sens des Manichéens, qui prétendoient que Diet n'étoit pas le créateur des choses corporelles; le jeune con fes eur de la Foi ne put être détourné de sa croyance, ni par promesses ni par les menaces qu'on lui fit. Il disoit : je crois ce que l'Eglise catholique croit, et je le croirai toujours ; je croís en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Ce fut souvent pendant sa vie qu'il combattit victorieusement les hérétiques. Ils le persécutèrent et l'assassinèrent en haine de sa Foi. Ses dernières paroles furent: je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.

Comment servez - vous Dieu, ne sachant point ce qu'est Dieu ? disoit-on à un bon Chrétien. Il répondit: je sais ce qu'est Dieu, il a dit ce qu'il étoit. Il a dit: je suis celui qui suis. Il a dit: je suis l'Alpha et l'Omega, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Il a dit par Jérémie, qu'il étoit l'incompréhensible. Dieu est incompréhensible, parce qu'il est infini. Est-il étonnant que l'esprit de l'homme, qui est fini, ne puisse pas embrasser entièrement l'être des êtres qui est infini? Pourriez-vous renfermer le soleil entier dans une chambre?

Plusieurs personnes se rendirent chez un Philosophe, et lui dirent nous sommes envoyés vers vous pour vous prier de nous dire bien clairement ce que c'est que Dieu. Le Philosophe leur dit: j'y penserai, revenez dans huit jours. Les huit jours étant écoulés, les députés revinrent, et il leur dit : revenez dans huit jours. Huit jours après, ils reçurent la même réponse. Les députés s'ennuyèrent enfin de n'entendre jamais sortir de la bouche du Philosophe que les mêmes paroles ; ils lui demandérent jusqu'à quel temps il leur diroit de revenir dans huit jours. Il leur répondit alors: je vous ferai la même réponse aussi souvent que vous me ferez la même question. Je sais bien que Dieu est, je sais qu'il existe ; mais je ne puis et je ne pourrai jamais dire ce qu'il est.

Epictète, à qui on fit la même question, répondit: si je pouvois vous dire ce qu'est Dieu, Dieu ne seroit pas ce qu'il est, et je serois Dieu. Dieu seul peut dire ce qu'il est, et il ne peut le dire qu'à lui-même.

Un libertin pressoit vivement une personne qui avoit la crainte de Dieu, de consentir à ses desirs infàmes. Elle lui répondit :

Le Père, le Fils et le Saint Esprit.

Allez auparavant chercher un lieu sur la terre, où Dieu, qui est tout-puissant, saint et juste, ne soit pas et ne nous voie pas. Cette personne avoit peut-être lu ce qu'a dit SaintAugustin: « Cherchez un endroit où Dieu ne vous voie point >> et là faites tout ce que vous voulez. »

Des Philosophes qui visitèrent Saint-Antoine dans son désert, étoient étonnés de sa sagesse et de la solidité de tout ce qu'il leur disoit. Ils lui demandèrent dans quels livres il avoit puisé une si belle doctrine, une science si éminente. Le Saint leur montra d'une main le ciel, et de l'autre la terre. Voilà mon livre, leur dit-il, je n'en ai point d'autre : tous les hommes devroient l'étudier. Que de traits de la sagesse, de la puissance et de la bonté de Dieu ils y verroient! ils en seroient frappés. En considérant ce qu'il y a de beau dans tout ce qui est créé, ils seroient bientôt dans l'admiration des perfections du Créateur. (Saint-Athanase.)

LEÇON III,

Du Mystère de la Très-Sainte-Trinité.

(CATÉCHISME. )

Il n'y a qu'un seul Dieu.

Il y a trois personnes en Dieu.

Ces trois personnes sont le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, et c'est ce que nous appelons la Sainte-Trinité.

Le Père est Dieu.

Le Fils est Dieu.

Le Saint-Esprit est Dieu.

Ce sont trois personnes distinctes qui ne sont pourtant qu'un seul Dieu.

Elles ne sont qu'un seul Dieu, parce qu'elles n'ont qu'une seule et même nature, une seule et même divinité.

Ces trois personnes divines ont toutes la même grandeur, la même sagesse et la même puissance.

Le Père n'est pas plus ancien que le Fils et le Saint-Esprit. Ils sont tous trois d'une même éternité. Enfin, ils sont égaux en toutes choses, parce qu'ils ne sont qu'un seul Dieu.