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l'excès dans lequel il venoit de tomber, il ne différa pas d'aller confesser son péché à Saint-Antoine de Padoue; le Saint se contenta de lui dire : Un coup de pied au ventre de celle qui vous a porté dans son sein, et vous a donné le jour, quel péché! Ne mériteriez-vous pas que Dieu vous privât de l'usage de ce pied qui a été l'instrument d'un si grand crime? Ce malheureux fils fut si frappé de la morale que lui fit le Saint, qu'aussitôt après l'avoir quitté, il se coupa presque le pied avec une hache qui tomba sous sa main; Antoine, qui fut appelé, consola celui la vivacité de son repentir avoit porté à se punir de son péché d'une manière si étrange, et il le guérit aussitôt miraculeu

que

sement.

Le jeune Tobie est un modèle que ceux qui ont leurs père et mère devroient bien imiter. Un jour que son père, qui se croyoit près de mourir, lui eut donné plusieurs avis salutaires, ce fils, qui les avoit écoutés avec beaucoup de respect, lui répondit « Mon père, je ferai tout ce que vous m'avez. >> commandé. » Son père lui avoit dit d'aller chercher un homme fidèle qui le conduisît au pays des Mèdes pour être remboursé d'un argent qu'il avoit prêté à Gabelus. Le jeune Tobie obéit aussitôt ; et il trouva au lieu d'un homme, un Ange, l'Ange Raphaël, qu'il ne connoissoit point pour ce qu'il étoit, et qui assura le père qu'il meneroit et rameneroit son fils en santé. Après que Tobie, d'après le conseil de l'Ange, eut épousé la fille de Raguel, sa parente, assuré que ses parens approuveroient ce mariage, Raguel le pressa de ne point le quitter sitôt ; il pria alors son guide d'aller recevoir l'argent de Gabelus à Ragès. Il disoit à Raguel: « Vous savez bien que mon père compte » maintenant les jours, et que si je tarde un jour de plus, >> son ame sera accablée d'ennui. >> Au retour de l'Ange, Raguel faisant des instances pour retenir encore son gendre, Tobie ne voulut point différer son départ; il lui dit : « Je »sais que maintenant mon père et ma mère comptent les » jours et qu'ils sont dans l'inquiétude et le chagrin. >> Avec quelle affection il embrassa son père et sa mère, qui pleurèrent de joie lorsqu'il fut auprès d'eux! Il s'empressa de frotter les yeux de son père, qui étoit aveugle, avec le fiel du poisson qu'il avoit rencontré en chemin, et qu'il avoit

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apporté. Raphaël lui avoit dit que ce seroit un moyen de rendre la vue à son père, dont le Seigneur avoit permis qu'il fùt privé pour éprouver sa vertu. Après sa mort, le jeune Tobie servit le Seigneur, et travailla à faire ce qui lui étoit agréable, jusqu'à l'âge de cent deux ans, où il mourut en paix.

LEÇON V I.

Suite du quatrième Commandement.

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(CATÉCHISME. )

quatrième Commandement regarde non seulement les devoirs des enfans envers leurs père et mère, mais encore les devoirs des inférieurs envers leurs supérieurs.

On entend par les Supérieurs, tous ceux que Dieu a établis au dessus de nous, comme sont dans l'Église, le Pape, les Évêques et tous les Pasteurs; dans l'Etat, le Monarque, les Princes et tous les Magistrats.

Nos devoirs, à l'égard de nos Pasteurs, sont de les honorer, d'écouter avec respect et docilité leurs avis, et de les assister dans leurs besoins.

Nous devons honorer nos Pasteurs, parce qu'ils sont les Ministres, les Envoyés de Dieu, et qu'ils nous gouvernent dans l'ordre de la Religion et du Salut éternel.

Nous devons écouter avec respect et docilité leurs avis, parce que c'est à eux, dans la personne des Apôtres, que Jésus-Christ a dit : Celui qui vous écoute, m'écoute ; celui qui vous méprise, me méprise.

Nous devons les assister dans leurs besoins, parce qu'il est juste que nous donnions des secours temporels à ceux par qui nous recevons les biens de la grâce et les autres biens spirituels.

EXPLICATION.

L'AUTORITÉ des Supérieurs ecclésiastiques est trèsrespectable dans son principe; elle émane immédiatement de Jésus-Christ lui-même ; c'est lui qui a établi. cette autorité sacrée. Il a dit à ses Apôtres : Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie. (St.Jean. 20. 21.) Je vous envoie pour parler aux peuples de ma part, pour agir en mon nom : Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous méprise me méprise. (Luc. 10. 16.)

Jésus-Christ ne les a pas envoyés seulement euxmêmes, mais en eux, par eux, et aussi bien qu'eux, il a envoyé ceux qu'ils enverroient, et ceux qu'à leur tour ils enverront, et que ces autres enverront sans interruption jusqu'à la fin du monde ; puisqu'il ajoute: Et je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles. (Math. 28. 20.)

Admirez combien cette autorité est digne de vénération dans son objet, dans ses fonctions et dans son exercice. Jésus-Christ a confié aux Supérieurs ecclésiastiques cette autorité, pour faire rentrer en grâce avec Dieu, par le Baptême, tous les hommes qui sont conçus et naissent dans le péché ; pour fixer avec infaillibilité, par l'enseignement et les décisions de l'Eglise, la Foi sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu et d'être sauvé; pour remettre aux Fidèles qui sont devenus prévaricateurs après leur Baptême, les péchés dont ils se sont ren

dus coupables, s'ils s'en repentent sincèrement ; pour perpétuer la Médiation du Sauveur, et appliquer aux Chrétiens les mérites du Sang qu'il a répandu sur la Croix, en renouvelant et en continuant au saint Autel cet ineffable Sacrifice; pour nourrir leur ame du Pain du Ciel en leur donnant à manger la Chair adorable d'un Homme-Dieu qui s'est fait victime; enfin pour travailler continuellement au salut de tous, en instruisant, exhortant, consolant, fortifiant et priant.

N'aurons-nous donc pas du respect, de la soumission et de la reconnoissance pour ceux qui sont les Ambassadeurs de Jésus-Christ, ses Représentans, ses Ministres, et que ce. Dieu Sauveur a revêtus de son autorité? Ayons ces sentimens pour le souverain Pontife, centre d'union de l'Eglise Catholique, Vicaire de Jésus-Christ sur la terre, Successeur de Saint-Pierre, à qui Jésus-Christ a dit : « Tu es >> Pierre, et sur cette pierre j'édifierai mon Eglise, » et les portes de l'Enfer ne prévaudront jamais » contre elle; » pour les Evêques, successeurs des autres Apôtres, qu'il a chargés de gouverner leurs Eglises particulières en union avec l'Eglise de Rome qui est l'Eglise-mère, à cause de la primauté d'honneur et de juridiction que Jésus-Christ a donnée à Pierre, en lui disant de paître non seulement ses agneaux, mais encore ses brebis; pour tous les Ministres du Seigneur qui sont dépositaires de l'autorité de Jésus-Christ afin de nous conduire dans le chemin du Ciel.

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Montrons notre vénération pour les Supérieurs Ecclésiastiques en obéissant aux lois que portent sur le Dogme, la Morale et la Discipline, les Chefs de cette autorité spirituelle; en faisant fructifier par une conduite chrétienne et exemplaire, le zèle de nos Pasteurs, et celui de notre Confesseur, que nous devons regarder comme notre Ange-Gardien visible que Dieu nous a envoyé pour nous diriger dans les voies du Salut.

Il y avoit, avant que l'impiété renversât les Autels, un grand nombre de Ministres de JésusChrist qui pouvoient venir au secours des indigens; mais maintenant il en est beaucoup, sur-tout dans les campagnes, qui ont besoin du secours des Fidèles pour ne pas avilir leur Ministère. Est-ce que la piété des Chrétiens de nos jours ne les portera pas à faire ce que faisoient les Fidèles des premiers siècles, pour faire subsister les hommes apostoliques qui se sacrifioient afin d'augmenter le nombre des Chrétiens, et faire fleurir le Christianisme en prêchant le saint Evangile ?

TRAITS HISTORIQUES.

Heli, Grand-Prêtre de l'ancienne Loi, avoit deux enfans, Ophni et Phinées, qui étoient indignes du Sacerdoce auquel ils avoient été élevés. La Sainte Écriture les appelle les enfans de Bélial, parce qu'ils détournoient les Israélites du sacrifice du Seigneur par leurs vexations et des dérèglemens honteux, et qu'ils n'écoutoient pas le Grand-Prêtre, leur père, lorsqu'il leur reprochoit leurs désordres. Héli fut coupable, parce qu'il n'employa pas toute l'autorité que Dieu lui avoit donnée

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