Obrazy na stronie
PDF
ePub

Souverain Bien. Ce qui conservera en eux une vie souverainement heureuse qui sera éternelle, c'est

que Dieu leur accordera de le voir clairement, de le louer sans interruption, constamment ; de l'aimer parfaitement, d'en jouir pleinement, et d'être assurés que leur bonheur ineffable ne finira point, ne s'affoiblira point.

Il n'en sera pas ainsi des pécheurs ; ils ont recouvré la vie pour ne plus la perdre, et, en ce sens, ils auront la vie éternelle; mais ce sera une vie éternellement malheureuse, qui peut être appelée une mort éternelle; leur corps sera toujours vivant, mais leur ame sera toujours dans les horreurs de la mort; Dien n'habitera jamais dans l'ame des réprouvés. En les jugeant, il leur a dit : Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel. Ces ames privées de Dieu, éloignées de ce Dieu qui devoit être leur vie, auront pour tombeau, pendant l'éternité, un feu qui ne s'éteindra jamais, un feu dont le feu d'une fournaise ardente n'est que l'ombre.

Fuyons le péché et les occasions du péché, pour nous préserver de la mort éternelle; méprisons souverainement toutes les choses de ce monde, et appliquons-nous à sanctifier jusqu'à nos moindres actions, pour mériter la vie éternelle.

TRAITS HISTORIQUES.

LORSQUE Job couvert d'ulcères, étoit abandonné de ses proches, il s'animoit à souffrir avec patience,par l'espérance de la Résur

rection. Il disoit : « Je sais que mon Rédempteur est vivant, >> et que je ressusciterai de la terre au dernier jour; que je serai » encore revêtu de cette peau; que je verrai mon Dieu dans ma » chair... J'ai cette espérance, et elle reposera toujours dans mon » cœur.» (Job. 19.)

Eutychius, célèbre patriarche de Constantinople, qui présida au second Concile de Constantinople, et qui s'opposa dans la suite aux erreurs de Justinien, tomba lui-même dans l'erreur: Il composa un Traité de la Résurrection, dans lequel il soutenoit que le corps des hommes ressuscités seroit si subtil, qu'il ne pourroit plus être palpable; ce qui étoit une erreur d'Origène. Saint-Grégoire, que le Pape Gélase II avoit envoyé à Constantinople en qualité de nonce apostolique, représenta au patriarche qu'il étoit dans l'erreur; il lui rappela ces paroles de Jésus-Christ dans l'Evangile : Touchez, et voyez qu'un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai. Eutychius ne se rendit pas dès-lors aux raisons qu'on lui donna,

ce qui fit que Grégoire rompit tout commerce avec lui. Mais ce patriarche fut parfaitement détrompé dans une conférence que l'empereur Tibère voulut qu'ils eussent en sa présence, et le Traité de la Résurrection fut jeté au feu. Au sortir de cette conférence, Grégoire et Eutychius tombèrent tous deux malades. La maladie du patriarche fut mortelle. Lorsqu'il se vit près de mourir, il voulut donner une marque de la sincérité de sa conversion; il prit, à ce dessein, la peau d'une de ses mains avec l'autre, et en présence de tous les assistans il répéta plusieurs fois ces paroles: Je crois et je confesse que nous ressuscitérons tous en chair. Je me suis trompé quand j'ai dit et soutenu le contraire. Après avoir fait cette profession de la foi catholique, il recommanda son ame et son corps à Dieu, et mourut en paix. (Baronius, tom. 7. )

Les sept frères Machabées témoignérent bien par leurs paroles à Antiochus, et par le courage avec lequel ils moururent plutôt que de transgresser la loi qui leur défendoit de manger de la chair de pourceau. Le second dit au Roi, étant près de rendre l'esprit : « Vous nous faites perdre la vie présente; mais le Ro » du monde nous ressuscitera un jour pour la vie éternelle. » Le troisième dit avec confiance: « J'ai reçu ces membres du

> Ciel, mais je les méprise maintenant pour la défense des lois » de Dieu, parce que j'espère qu'il me les rendra un jour. » Le quatrième dit : « Il nous est plus avantageux d'être tués en obéissant » à Dieu, que de conserver notre vie en lui désobéissant ; nous » espérons qu'en nous ressuscitant Dieu nous rendra la vie. » Le plus jeune parla ainsi en s'adressant à ce Roi impie : « Vous » n'éviterez point le jugement de Dieu, qui peut tout et qui voit tout. Quant à ce qui regarde mes frères, ils sont entrés mainte>> nant dans l'alliance de la vie éternelle. » Leur admirable mère avoit exhorté ses pieux enfans à souffrir avec courage la mort, en leur disant que le Créateur du monde leur rendroit l'esprit et la vie par sa miséricorde. Recevez avec jôie la mort, disoit-elle au plus jeune, afin que je vous reçoive avec vos frères dans cette miséricorde que nous attendons. (2. Mach. 7.)

Un libertin adonné à tous les vices, avoit eu, dans sa tendre jeunesse, des principes religieux; une mèré vertueuse n'avoit rien négligé pour les enraciner dans son cœur. Grâce à l'éducation très-chrétienne qu'il avoit reçue, quoiqu'il eût perdu les mœurs, il n'avoit pas encore perdu la foi. Une nuit qui suivit un jour où il avoit donné dans de grands excès, il eut un songe. Pendant son sommeil, il se vit transporté au tribunal de Dieu. On ne peut concevoir quelle fut sa confusion, sa crainte, l'amertume de son ame. A son réveil, il avoit une fièvre ardente; il étoit tout en sueur et hors de lui-même; ses cheveux étoient devenus tout blancs. Laissez-moi seul, disoit-il, fondant en larmes, à ceux qui eurent les premiers occasion de le voir en cet état; laissez-moi seul. J'ai vu mon juge : pardon, ô mon Dieu! Ses compagnons de débauche apprirent que leur ami étoit malade, qu'il se désoloit; ils vinrent le voir pour le consoler. Retirez-vous, leur dit-il, vous n'êtes plus mes amis, je ne vous verrai plus; j'ai vu mon juge. Quelle majesté et quelle sévérité éclatoient sur son visage! Oh! que d'accusations, que d'interrogations auxquelles je n'ai pu rien répondre! Tous mes péchés sont écrits, je les ai lus. Ah! quel nombre ! j'en connois l'énormité. Que de démons n'attendoien't que le signal pour m'enlever! Je frémis et je frémirai long-temps. Faux amis, retirez-vous pour toujours. Que je m'estimerai

heureux si je puis appaiser par la plus rigoureuse pénitence mon terrible juge! je m'y dévoue. Hélas! je paroîtrai bientôt réellement à son redoutable Tribunal. Ce sera peut-être aujourd'hui. Pardon, ô mon Dieu! je ne cesserai point de vous dire: Pardonnez-moi, faites-moi miséricorde, ne me perdez pas, ayez pitié de moi.

LEÇON XVII. Sommaire de tout le Symbole et de l'Incompréhensibilité des Mystères. (CATÉCHISME. )

Ce qu'on propose à notre Foi dans tout le Symbole, ce sont les 'trois personnes Divines, et l'ouvrage qui est attribué à chacune d'elles.

La Création est attribuée au Père.

L'ouvrage de la Rédemption est attribué au Fils.

La justification ou la sanctification est attribuée au SaintEsprit.

Le Fils procède du Père seul.

Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.

Le Saint-Esprit n'a pas été fait ou créé.

Il n'a pas été engendré. L'Écriture dit seulement qu'il procède ; il n'en faut pas chercher davantage. C'est un Mystère. Le Mystère de la Sainte-Trinité est impénétrable.

Le Mystère de l'Incarnation est pareillement impénétrable. Nous croyons toutes ces choses, parce que Dieu nous les a révélées.

Dieu nous a obligés à croire des choses incompréhensibles, parce qu'il lui a plu d'exercer ainsi notre Foi.

En nous obligeant à croire des choses qui sont au-dessus de nous, Dieu ne nous fait pas tort; au contraire, il nous fait honneur.

Il nous fait honneur, parce que par-là il nous élève au-dessus de nous-mêmes.

La foi de tant de choses incompréhensibles doit produire en nous le desir de les voir un jour.

Nous les verrons dans le Ciel, lorsque Dieu se découvrira clairement à nous.

Ceux qui s'imaginent entendre les secrets de Dieu sont des insensés.

Ils sont des insensés de prétendre connoître Dieu, l'Etre infini qui est, par sa nature, incompréhensible, puisqu'ils ne se connoissent pas eux-mêmes. Ils ne savent comment sont faites les plus petites choses, une mouche, une fourmi, un épi de blé, et ils veulent pénétrer les secrets de Dieu!

N

EXPLICATION.

Ex récitant le Symbole, nous faisons profession de croire ce que la Foi nous enseigne sur un Dieu Créateur, un Dieu Rédempteur, un Dieu Sanctificateur, un Dieu Rémunérateur.

La Foi nous enseigne qu'il y a un Dieu ; qu'il n'y a qu'un Dieu; qu'il y a trois personnes en Dieu; que ces personnes, qui-sont le Père, le Fils et le Saint-Esprit, sont égalemènt Dieu ; mais qu'elles ne font qu'un seul Dieu, parce que ces trois personnes ont une même nature: elle nous enseigne que Dieu est tout-puissant ; que c'est lui qui a créé tout ce qui a existé et tout ce qui existe ; qu'on attribue la création à Dieu le Père, quoique cette œuvre soit commune au Fils et au SaintEsprit.

La Foi nous enseigne sur un Dieu Rédempteur

« PoprzedniaDalej »