mées qui demandent en vain que quelqu'un leur rompe le pain de votre parole, trouvent dans ce livre la nourriture salutaire qu'elles desirent! Seigneur, vous le pouvez; daignez accompagner la lecture qu'on en fera de l'onction de votre Grâce.

DU

CATÉCHISME

A L'USAGE

DE TOUTES LES EGLISES

DE L'EMPIRE FRANÇAIS,

Précédée du Catéchisme selon le sens et les expressions, et suivie de Traits historiques relatifs aux Leçons..

N

Ox moissonne presque toujours comme on a semé, et on mène ordinairement, une vie conforme à l'instruction qu'on a reçue. Pasteurs des ames, pères et mères, vous tous qui êtes chargés de l'instruction de la jeunesse, 'acquittez-vous fidèlement de l'obligation étroite où vous êtes de prendre des moyens efficaces de graver dans l'ame de ceux qui

sont confiés à vos soins les élémens de la doctrine de Jésus-Christ. Si vous n'aviez pas soin de ceux qui doivent vous être si chers, en manquant à ce devóir essentiel, vous seriez pires que des infidèles ;

et quel compte vous auriez à rendre un jour, lorsque vous paroîtrez aut redoutable tribunal du souverain Juge!

Qu'il ne vous suffise pas de leur présenter le pain de la divine parole, en leur mettant entre les mains ce qu'on appelle un Catéchisme; il faut encore leur rompre ce pain, en leur expliquant, dans des instructions qui soient en même temps solides et à leur portée, les vérités salutaires que ce livre renferme. Rien ne sera plus utile pour les leur faire goûter et retenir, que de les assaisonner de traits édifians.

O miséricordieux Jésus! s'écrioit le pieux et savant. Gerson; Sagesse éternelle du Père en qui tous les trésors de la sagesse de Dieu sont cachés, vous êtes descendu du ciel en terre pour être notre maître; vous vous êtes fait comme un de nous pour nous instruire; vous avez pris soin de nous comme une mère tendre prend soin de ses enfans qu'elle nourrit; quel est celui qui regardera comme une fonction indigne de lui de se faire le maître des enfans, quelque grande que soit sa science? Quel est celui qui rougira de dissiper les ténèbres de l'ignorance dans laquelle sont tant de personnes grossières, s'il pense que vous avez dit : « Laissez venir à moi les petits enfans;» que vous leur avez tendu les bras et les avez accueillis avec tendresse?

Ce grand homme adressoit aux enfans les paroles 'suivantes, d'un ton qui montroit qu'il les chérissort tous : « Chers enfans, jusqu'à quand vous con

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>> duirez-vous en enfans, et ne vous occuperez-vous » que de bagatelles! Venez à nous, nous ne vous » avons tendu aucun piége: venez à nous avec confiance; venez vous instruire de ce qu'il vous im>> porte beaucoup de savoir;venez apprendre de nous » à connoître et à servir Dieu. Nous vous commu»> niquerons des biens spirituels, sans rien exiger » autre chose de vous que l'attention et la docilité. > Nous vous donnerons la doctrine, et vous prierez » pour nous, ou plutôt nous prierons tous en» semble, afin que vous et nous soyons sauvés. »

La reine Blanche, mère de Saint-Louis, roi de France, n'eut-elle pas à se féliciter d'avoir donné à son fils l'éducation la plus chrétienne, de l'avoir instruit parfaitement dans la religion, de lui avoir répété très-souvent : « Mon fils, quelle que soit » tendresse pour vous, je préférerois d'apprendre » votre mort, plutôt que d'apprendre que vous » êtes tombé dans un de ces péchés griefs qui don» nent la mort à l'ame. »

ma

Vous tous qui êtes chargés de remplir les devoirs de pasteurs et de pères, faites-vous un plaisir de bien cultiver ces jeunes plantes qui doivent vous être si chères; ne cessez point de les arroser, de veiller sur elles, de les diriger comme elles doivent l'être. La chose vous sera facile si vous ajoutez à l'instruction qui éclaire, le bon exemple qui en

traîne.

Les enfans oublient souvent ce qu'on leur dit ; mais ils n'oublient presque jamais ce qu'ils voient

faire. Ils sont plus observateurs et imitateurs qu'on

ne pense.

On demandoit au bienheureux Jean d'Avila quel étoit le moyen de prêcher et de catéchiser de la manière la plus utile; il répondit : C'est d'aimer beaucoup Jésus-Christ. Plus vous l'aimerez, mieux vous réussirez à le faire connoître et aimer.

Les paroles de ceux qui instruisent, lorsque c'est un zèle venant de la charité qui les anime, sont, disoit Saint-Thomas de Villeneuve, comme des flèches enflammées qui percent et enflamment les cœurs de ceux qui les écoutent. Saint-François de Sales a écrit: que la langue parloit aux oreilles mais que le cœur parloit aux cœurs.

Il sera très-utile de répéter dans la plupart des instructions, une des vérités de la Foi qu'on ne sauroit graver trop profondément dans l'ame des enfans, telles que celles-ci : « Le péché est le plus grand de tous les maux; c'est un outrage fait à Dieu. « Il est absolument nécessaire 'de nous » sauver; ceux qui ne seront pas sauvés seront dam»nés. Si nous ne sommes pas éternellement heu›› reux, nous serons éternellement malheureux. » Formez Penfant à l'entrée de sa voie, il ne s'en éloignera point, même dans sa vieillesse. Prov. 22, 6.