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» Humbert, cherchoit tous les moyens qu'il pouvoit pour » l'avoir en mariage. Un jour comme il s'esbattoit à la chasse, »>il advint que la beste qu'il suivoit s'en alla rendre les » abbois jusques sur les terres de ce comte de Venice, et » près du lieu où résidoit pour lors ledit Comte: lequel ayant » ouï le cri des veneurs, les hurlemens et bruit de la meute » des chiens, et le son des trompes, monta hastivement à » cheval, et vint rencontrer le Comte Humbert et toute sa >> troupe; et lui fit le plus grand accueil et bien venue » qu'il fust possible, le festoyant en sa maison plusieurs jours, » durant lesquels fust fait le mariage du Comte Humbert » et de la demoiselte de Venice nommée Laurence; et fust » célébrée cette geniale feste en la ville de Carpentras, en » grand estat et solennelle feste et inagnificence, et au grand » contentement de ce jeune Comte. Lequel joyeux d'avoir » prins la proye qu'il chassoit s'en retourna avec elle

>> ses terres et pays. »

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Les enfans d'Humbert II et de Gisle de Bourgogne, ont été: 1.o Amé III, dont rous parlerons dans l'article suivant; 2.o Guillaume de Savoie, Evêque de Liége, mort en 1130; 3.o Humbert de Savoie, mort sans enfans, en 1131; 4.° Guy de Savoie, Abbé de Namur et Chanoine de Liége; 5.o Renaud de Savoie, Prévôt de l'Eglise de Saint-Maurice en Chablais, mort en 1140; 6.° Adelays, ou Alix de Savoie, mariée, en 1115, à Louis VI, dit le Gros, Roi de France, et mariée en secondes noces, à Mathieu I, Seigneur de Montmorenci; 7. Agnès de Savoie, qui épousa Archambaud VI, Seigneur de Bourbon.

Après la mort d'Humbert, la Comtesse Gisle épousa Reynier, fils de Guillaume III, Marquis de Montferrat.

Le surnom de Renforcé fut donné à Humbert II à cause de sa haute stature et de son embonpoint extraordinaire (3).

(3) Lors du séjour de la Famille royale à Chambéry, en 1816, M. le Marquis de la Serraz, premier Syndic de la ville, eut l'honneur d'offrir à S. M. deux pièces de monnaie en argent, frappées sous le règne d'Humbert II, dont le type est donné par Guichenon (Livre I, Ch. IV); sur quoi cet historien remarque avec raison que le mot Secusia qui s'y trouve ne peut nullement se rapporter à Humbert I, qui n'avait aucun droit sur le Marquisat de Suse, et que le pretendu mariage de ce Prince avec Adélaïde de Suse est inadmissible, comme on l'a vu. S. M. daigna accepter ces pièces avec satisfaction, en observant qu'elles manquaient dans la collection royale de Turin.

HYGIENE PUBLIQUE.

APERÇU

SUR la constitution médicale observée à Chambery, pendant le second semestre de l'année 1817 (1).

DANS l'état d'inquiétude où sont les esprits au sujet de la fièvre dite vulgairement putride, maligne, qui règue depuis près de trois mois et demi parmi les habitans de Chambéry, aiusi que dans quelques parties de la Province et du Duché, le sentiment se joint au devoir dant le soin de leur conservation. Et si la plus honorable comme la plus importante des attributions attachées au titre qui vient de m'être conféré, est de veiller à la salubrité publique, l'intérêt et l'affection que je porte à mes concitoyens me rend cette nouvelle tâche plus douce à remplir, s'ils voient dans mes intentions le désir de leur être utile et de mériter ainsi davantage leur estime.

La réflexion, la lecture des onvrages des historiens et de ceux des Médecins de tous les âges, nous apprennent qu'à la suite d'événemens extraordinaires chez les nations guerrières et aux époques et dans les pays où des armées nombreuses ont été réunies, celles-ci ont presque toujours laissé sur leur passage des traces funestes de l'insalubrité inhérente à ces gros corps ambulans et marquée par des maladies épidémiques graves et meurtrières. On voit dans les ouvrages des médecins anciens et modernes que cette espèce de fièvre, dite putride, sous différentes dénominations, a été observée dans divers pays, diverses époques.

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En 1556 il se déclara en Hongrie, dans une armée autrichienne qui marchait contre les Turcs, une fièvre putride qu'on nomma fièvre de Hongrie, febris Hungarica.

(1) Une notice sur la constitution médicale du premier semestre de la même année se trouve insérée dans le 51. volume du Journal général de médecine de France.

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Charles-Frédéric Loew, médecin allemand au rapport de Sydenham, parle d'une fièvre pétéchiale de mauvais caractère, qui parut à Presbourg en 1683, et qui était une fièvre putride ou adynamique,

En 1772, il régna épidémiquement à Chambéry une fièvre patride qui donna lieu à un Mémoire fait par M. le Docteur Daquin, et imprimé en 1774, sur la recherche des causes des fièvres putrides à Chambéry. On trouve dans le Mémoire de ce savant et estimable praticien, des détails sur la salubrité publique propres à intéresser aujourd hui et à consulter, quoique la ville ne soit plus entouree des remparts qui s'opposaient à la libre circulation de l'air.

Mais c'est surtout dans le cours de la guerre de la révolution française qu'on a vu se développer dans différentes contrées une fièvre de cette même espèce.

Dans ces derniers tems, à peine loin de nous, en 1813 et 1814, on se sonvient des épidémies d'une fièvre semblable, qui désolèrent Mayence et d'autres villes situées aux bords du Rhin。 Ou se rappelle encore les ravages causés en 1799 et 1800 à Aix, près de nous, son principal foyer et daus les lieux environnans, par une fièvre de cette nature.

Est-il donc étonnant que dans ce pays resserré, les habitans, après avoir été exposés aux calamités de deux invasious étran❤ gères, ensuite aux privations de tout genre pendant plus d'une année d'une disette sans exemple et d'un usage forcé d'alimens et de boissons de inauvaise qualité, après avoir été soumis à l'influence des intempéries soutenues humides et froides des années et des saisons précédentes, auxquelles a succédé toutà-coup un été sec et très-chaud, sous le souffle des vents de nord et de nord-ouest surtout qui a quelquefois fait place à ceux d'est et de sud-est; est-il étonnant, dis-je, que parini les habitans de ce pays et ceux de la ville surtout où l'encombrement des détenus dans les prisons, l'affluence plus particulière des mendians, ont dû faire naître et semer des germes d'infection, l'effet de ces diverses causes jointes à celles des peines et contentions d'esprit, au milieu d'ailleurs de changemens de situation politique, ait produit une maladie d'un genre particulier, qui a éclaté lorsque les esprits ont été un peu plus tranquilles, comme il arrive d'ordinaire?

Ainsi les maladies épidémiques, désignées d'âge en âge sous les

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noms de fièvre maligue, putride, nerveuse, pétéchiale, etc., étaient des épidémies de TYPHUS, d'après le jugement des auteurs modernes. Et la maladie épidémique qui règne actuellement dans la ville et dans quelques parties environnantes et même au loin, est le TYPHUS d'HYPPOCRATE ou la fièvre Typhode des Médecins des Ecoles d'Edimbourg et de Vienne, suivant l'expression pyrétologique la plus moderne. On voit par-là que le mot TYPHUS, tout nouveau qu'il est dans le public, ne doit alarmer personne; il n'offre que la dénomination scientifique employée par Hyppocrate, et renouvelée par les modernes, de la maladie que le vulgaire a toujours connue sous le nom de fièvre putride, etc.

L'espèce de fièvre Typhode qui règne dans ce pays, caractérisée par une pyrexie continue avec une céphalalgie trés-vive, un état de stupeur et pour l'ordinaire un exanthême pétéchial ou pourpre, et compliquée le plus généralement avec l'état adynamique et des vers, reconnaît les mêmes causes générales ou particulières aujourd'hui que dans d'autres tems, et n'est point une espèce inconnue, comme plusieurs personnes me l'ont souvent demandé.

En 1795 et 1796, j'ai vu, suivi et observé dans les hôpitaux de Montpellier, parmi un très-grand nombre de prisonniers allemands dirigés des armées françaises d'Italie sur le midi de la France, une fièvre épidémique et contagieuse de la même nature que celle qui se montre parmi nous. Il me souvient même et j'observai en 1796 que sur six cents de ces prisonniers atteints du Typhus, douze seulement périrent. Ce fait, consigné dans mon journal-pratique de ce tems, est inséré dans le traité de médecine clinique de M. le Docteur Roucher dont je suivais alors la pratique particulière.

L'emploi des mêmes moyens curatifs dans la fièvre typhode qui nous afflige actuellement, étant suivi à peu près des mêmes résultats obtenus par ce célèbre praticien, l'application heureuse d'un semblable traitement est infiniment flatteuse, puisque le public fait la remarque qu'à l'hôpital i périt très - peu de malades. En effet, sur soixante et onze personnes atteintes du typhus régnant, du sexe féminin particulièrement, et entrées depuis le 1er juillet au 20 octobre courant, trois y out succombé, un soldat de justice et deux femmes.

L'ignorance et la crainte ont propagé des bruits exagérés et

faux au sujet de la mortalité produite par cette maladie épidémique il est important de les détruire pour rassurer les habitans et les voyageurs.

Depuis le 1er juillet jusqu'au 18 octobre courant, il y a eu dans la ville de Chambéry et sa banlieue, deux cent quatrevingts et quatre personnes atteintes de l'épidémie régnante. De ce nombre vingt-six en sont mortes, savoir: seize femmes et dix hommes, tous de l'âge de 25 à 80 ans, et surtout plus près de cette dernière époque de la vie.

Mais ce qui a beaucoup contribué à répandre des bruits alar, mans qui se sont grossis en circulant, c'est que le TYPHUS (1) qui règue dans les prisons de cette ville, dès le commencement du mois de mai dernier, y a enlevé quatorze détenus et la femme du châtelaiu-concierge.

Il résulte, d'après ces détails, que le nombre total jusqu'à ce jour des personnes moissonnées par le TYPHUS, sur cinq cent, de tout âge et de tout sexe, qui en ont été atteintes, s'élève :

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Pour faire sentir d'autre part combien les alarmes ont été exagérées, on fera observer ici que la population de Chambéry, qui s'élève à environ 12,000 âmes, n'a fourni du ner juillet au 10 octobre courant, qu'une masse de 145 morts, qui n'excède que de 43 le de 43 le nombre des décès de tout âge et de différentes maladies, pendant la même époque, relevés sur les registres de l'ancienne mairie, pour la dernière année ou ils y ont été tenus.

Après cet exposé fidèle, propre à dissiper toutes les craintes, et nécessaire pour fixer les idées au milieu d'un fléau qui, en s'étendant et se propageant, perd de sa violence et de ses effets meurtriers; quoique le nombre des malades diminue chaque jour, je crois très-utile néanmoins d'indiquer les principaux préservatifs contre cette maladie, qui sont les suivans :

(1) J'en ai donné l'histoire médicale dans le rapport que j'ai fait et présenté à M. l'Avocat-Général, en date du 1er septembre dernier.

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