VARIETÉS. HISTOIRE LITTERAIRE DE SAVOIE. Dissertations et Notice, par M. TôcнON d'Annecy. Pour remplir, autant qu'il dépend de nous, une partie intéressante de l'histoire littéraire du pays, nous avons contracté l'engagement de recueillir dans le Journal de Savoie les jugemens portés par les critiques étrangers, sur les ouvrages et les diverses productions de nos compatriotes (1). Attenda l'impossibilité où nous sommes de lire tous les Journaux et tous les Recueils consacrés aux lettres et aux sciences, il peut se faire que, malgré des relations littéraires assez étendues, des faits utiles à connaitre nous échappent; nous prions nos lecteurs de vouloir bien faire parvenir à notre connaissance les détails qu'ils croiront de nature à être recueillis, et les N.us des Journaux étrangers qui contiendraient des Extraits, des Notices ou des critiques d'ouvrages publiés par quelque Savoisien. Nous commencerons par ce qui regarde divers Mémoires de M. Tôchon d'Annecy, Membre de l'Académie royale des Inscriptions et Belles Lettres de Paris, Ces Mémoires publiés en 1815 et 1816, ont pour titres: DISSERTATION sur l'inscription gre que JACONOC LYCION et sur les pierres antiques qui servaient de cachet aux médecins oculistes ; DISSERTATION sur la mort d'Antiochus VII Evergènes, Roi de Syrie, sur deux médailles de ce Prince, et sur un passage du II.e livre des Machabées ; NOTICE sur une médaille de Philippe - Marie Visconti Due de Milan. Le Journal des Savans (Cahier de Mars 1817) a donné à-lafois l'annonce de ces trois Mémoires de M. Tôchon. « Je réunis dans cet article, dit le savant Rédacteur de la Notice, l'extrait de trois Opuscules du même académicien; ils intéressent la paléographie, l'histoire ancienne, l'histoire des Arts, (1) Voyez le N.o 25 de ce Journal, II. Année. et nous donnent une idée des connaissances variées et de la critique de l'estimable auteur. Je commence par la Dissertation N.o 1, qui a paru la dernière, et dont le sujet est le plus étendu. >> Un petit vase de terre cuite, trouvé à Tarente, et sur lequel est empreinte l'inscription grecque JACONÓC LYCION, Lycium de Jason, a douné lieu à cet écrit. (Un académicien avait attribué ce vase à un Lycée). » M. Tôchon fait voir que le Lycium, qu'il ne faut pas altérer en Lyceum, était un médicament célèbre chez les anciens; que Jason était, nou un maître de pension, mais un apothicaire de Tarente.... L'auteur porte l'exactitude jusqu'à nous faire observer la supercherie pratiquée dans la fabrication de ce vase, qui, par sa forme extérieure, donae une fausse idée de sa capacité; la cavité intérieure ayant la figure d'un cône renversé, et se rétrécissant à mesure qu'elle s'éloigne de l'orifice. » (On voit que les apothicaires de Tarente en savaient déjà તે peu près autant que nos marchands de pommades, de parfums et autres substances renfermées dans des vases opaques ). » L'auteur, soit en proposant les explications des cachets que Saxius n'avait pas connus, soit en rectifiant celles qui se trouvent dans l'opuscule de ce savant, donne des preuves d'une excellente critique....... D'autres conjectures que l'auteur propose sont également ingénieuses et probables. » L'opuscule N.° II a pour objet l'époque de la mort d'Antiochus VII, Roi de Syrie. L'auteur a donné dans cet écrit un excellent essai de sa critique par rapport à l'histoire et à la science des médailles ..... M. Tôchon réunit les témoiguages de tous les auteurs qui ont parlé de la mort d'Antiochus VII, et il en conclut que cet événement eat lieu à la suite de la déroute qu'il éprouva dans ses quartiers d'hiver de la Mésopotamie, l'an 183 de l'ère des Séléucides; et il donne encore plus de force à cette conclusion par l'examen des circonstances et des faits qui précédèrent ou qui suivirent immédiatement cette défaite...... >> : » L'opuscule N.° III a pour objet un médaillon d'argent de Philippe-Marie Visconti, Duc de Milan ce médaillon était inédit..... M. Tôchon explique les noms et les titres de ce Prince; et il conclut du dernier que le médaillon a été exécuté entre 1421 et 1435, espace de tems ou Gênes fut sous la domination de Philippe-Marie Visconti....... Je regrette que M. Tôchon, qui a si bien éclairci tout ce qui a rapport au personnage gravé sur ce médaillon, n'ait pas profité des nouvelles lumières qu'ont répandues sur la vie de l'artiste, M. l'Abbé Morelli et feu l'Abbé Lanzy, etc. >> M. E. Q. Visconti, auteur de cet article du Journal des Savans, étend sa critique, avec une politesse soutenue, sur quelques points des explications de M. Tôchon mais partout il rend justice aux lumières de l'auteur. L'espace ne nous permet pas de rapporter les longues et savantes discussions dans esquelles il est entré au sujet des Mémoires qu'il examine. Passons à un autre juge non moins compétent. EXTRAIT du Magasin Encyclopédique, ( Année 1816, Tome II, page 427). 9 » La science numismatique, dit M. Millin a encore en France quelques amateurs; et, parmi ceux-ci, M. Tôchon, auteur de cet ouvrage (le Mémoire sur Antiochus Ever gèles), est un des principaux, et il est en même tems l'un des plus éclairés. Le cabinet d'antiquités qu'il a formé, à force de constance, de recherches et de dépenses, mérite d'être vu par tous ceux qui aiment ce genre de curiosités. Il ne se contente pas de recueillir des monumens; il veut en faire jouir le public; déjà il a fait graver une belle suite de vases peints qu'il possède, et un grand nombre de monnaies celti ques. » Cette dissertation sera également agréable à ceux qui aiment la Numismatique, l'Histoire et la Chronologie, et elle fait désirer que l'auteur puisse publier les ouvrages qu'il libéralement entrepris. »> LOGOGRIPHE Sur mes cinq pieds, lecteur je sors de la Bavière; Le mot de la Charade insérée dans le N.o précédent, est Bon-heur. CHAMBERY, de l'Imprimerie de P. CLEAZ, rue St. Antoiner Chambéry, 9 octobre. Nous pouvons fournir la preuve d'un fait bien precieux en agriculture et en économie rurale. Nous avons fait recueillir dans le tems quelques-uns des rejetons que poussent les pommes de terre au printemps, lorsqu'elles commencent à germer dans les celliers ou caveaux où elles sont restées déposées pendant l'hiver ; nous avons fait planter sous nos yeux, dans notre jardin, des morceaux de ces rejetons, en forme de boutures, c'est-à-dire, verticalement, une partie en terre et le reste au-dehors. Ces boutures n'ont pas tardé à pousser des feuilles, chacune d'elles a fourni une très-belle plante avec toutes ses parties; et enfin rien n'a manque au succès de l'expérience, puisqu'il en est résulté des pommes de terre aussi belles et d'aussi bonne qualité que si l'on avait planté les tubercules mêmes. Voilà une ressource de plus qui devient d'une grande importance, puisque les pommes de terre qui commencent à germer, peuvent encore se manger et être employées aux principaux usages ordinaires; cette ressource est surtout utile pour procurer des semences aux gens peu aisés qui, au sortir de la mauvaise saison, n'ont aucun moyen d'acheter des pommes de terre pour ensemencer leur terrain. Nous nous proposons de varier cette expérience qui nous semble présenter un grand interét, et qui atteste l'étonnante fécondité de ce tubercula auquel les peuples d'Europe ont déjà de si grandes obligations. Nous avons déjà annoncé dans ce Journal qu'on n'y insérait aucun article anonyme sur les affaires politiques ou administratives; nous sommes dans le cas de renouveller cet avis. Mais comme les personnes que ceci regarde et à qui, faute de les connaître, nous ne pouvons communiquer les observations particulières que nous nous serions empressés de leur soumettre, comme ces personnes nous paraissent animées d'un bon esprit, nous croyons qu'il suffit de les renvoyer à l'article Berlin de notre N.o 25, du 19 septembre dernier, page 7. Il continue à passer ici beaucoup dA'nglais, dont plusieurs se rendent en Provence. Nous avons vu M. Ellis et sa famille. ( Voyez l'article Londres). Nous venons d'éprouver ici ce qui déjà a eu lieu dans plusieurs contrées à la suite de la haute température qui a régné jusqu'à la fin de septembre, un vent de nord-ouest a occasionné subitement des fraîcheura très-incommodes, et lundi matin un peu de neige a paru sur les sommet de nos montagnes. Les vendanges de Montmélian commenceront dans les grands vignobles 1. 15 de ce mois. Le Docteur REY, Professeur de Chirurgie au Collége Royal de Chambéry, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de l'Hôpital des femmes en couches et des Prisous de la même ville commencera, le 2 décembre prochain T outre ses cours d'enseignement ordinaire, un cours d'accouchement pour les élèves sages-femmes de tout le Duché. Ces élèves, outre la théorie, seront exercées à la pratique dans l'Hôpital des femmes en couches: il serait utile qu'elles sussent au moins lire; néanmoins ce défaut de connaissance ne sera point un obstacle insurmontable à leur instruction. Les élèves devront se faire inscrire, avant le 1er. décembre, chez le Professeur, en présentant un certificat de bonne vie et de bonnes mœurs délivré par leurs Curés ou Syndics. PIEMONT. Turin, 2 octobre. La petite vérole des brebis s'étant manifestée dans r quelques provinces, et particulièrement dans celle de Suse, le Magistrat de santé, entr'autres dispositions, a ordonné de séquestrer les troupeaux infectés et en a défendu le transport; les foires de bétail sont prohibees dans les lieux où règne cette épizootie. Le Conseil de la sacrée Religion et de l'ordre militaire des SS. Maurice et Lazare, a notifié au public que dans le terme de deux mois, à dater du 28 septembre 1817, devaient être faites les consignes prescrites par les Patentes Royales Magistrales du 30 septembre 1814; à défaut de quoi les biens des Commanderies en défaut entreront dans le trésor de la Religion, et les Commandeurs ou leurs ayant-cause seront déchus de tout droit. M. le major-général Chevalier Ignace Porro, Gouverneur de Fenestrelles, est mort le 26 septembre dernier, à la suite d'une longue et douloureuse maladie. 4 Octobre. Le contrat de mariage entre S. A. S. le Prince de Carignan et S. A. R. l'Archiduchesse Marie Thérèse, a été signé le 29 de septembre dernier en présence du Conseil d'Etat et des Grands de la Cour. Les noces ont été célébrées le lendemain matin dans la Cathédrale de Florence, avec toute la pompe d'étiquette. S. A. S. était décorée de Grand' Croix de Saint Joseph. GÊNES. Génes, 4 octobre. Nous aurons encore sous peu un de nos conei |