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tout réduict à la volonté de trois personnes sur un suject où il semble qu'elles sont également bien intentionnées toutes trois. Je m'estois borné (je l'avoue) à espérer de voir jetter des fondemens solides, sur lesquels la postérité pourroit bastir ce grand ouvrage; mais à présent j'ose porter mes espérances plus loin, le Roy seul pouvant avancer le bonheur général et transporter les fruicts de l'avenir dans le présent. En effect, c'est encore en d'autres matières qui regardent le bien des hommes, telles que sont la vertu, la santé et les sciences ou arts utiles, que je croy qu'une sagesse et une puissance comme la sienne nous peuvent faire obtenir en dix ans plus qu'autrement on ne pourroit espérer par un progrès lent et tardif d'autant de siècles. Mais, pour ne me point escarter, Monseigneur, du suject dont il s'agit, j'accepte de tout mon cœur l'honneur de la continuation de vostre commerce sur une matière si salutaire. Je n'ay point voulu différer de marquer combien je suis sensible au bonheur que j'auray de sçavoir que ce qu'on vous pourra communiquer par mon ministère passera sous yeux du Roy par l'entremise de M. le marquis de Torcy; quoyque j'avoue que cette joye est meslée d'une respectueuse crainte, que la grandeur de ce monarque et le sentiment que j'ay de mon insuffisance ne peut pas manquer de faire naistre. Cependant, estant au service d'Hannover, j'ay besoin de l'agrément de l'Électeur mon maistre pour rentrer en matière, comme vous sçavez que ce fut avec celuy de feu son père qu'on vous donna information de la négotiation du feu évesque de Tina, commencée autres fois à la cour d'Hannover, ce qui nous donna l'avantage de pou

les

voir jouir de vos lumières. Je ne manqueray pas de demander cet agrément aussi tost que je seray de retour chez moy, et je n'obmettray rien de ce qui pourra dépendre de ma bonne volonté, estant avec respect, Monseigneur, vostre très humble et très obéissant serviteur,

LEIBNIZ.

XCVIII

Anton Ulrich an den Leibniz.

Original-Manuscript der königl. Bibliothek zu Hannover.

Wolfenbüttel, den 25. Januar 1699.

Monsieur,

Des Bischofs von Meaur sein Cartel kommt sub sigillo volante hiebeŋ. Mr du Héron verlanget, daß seine Antwort ebenfalls möge unversiegelet bleiben, weil der König die allemahl erft lesen will. Was wehre dieses für ein großes Glück und Ihnen eine fürtrefliche Ehre, wenn

LE DUC ANTOINE ULRICH A LEIBNIZ.

Monsieur,

Traduction de la pièce en allemand ci-dessus.

Wolfenbuttel, le 25 janvier 1699.

Le cartel de l'évêque de Meaux vient ici joint sub sigillo volante. M. du Héron désire que de même sa réponse reste non cachetée, parce que le roi veut chaque fois les lire d'abord. Quel grand bonheur ce serait, et pour vous

aus dieser Correspondeng eine Religions Vereinigung fönnte werden! Die Wittemberger und Helmstedter wollen den anfang zu dieser Vereinigung machen, und gegen die Liebisten in eine offensive alliance treten. Wie offen Madeburg beim Curfürsten von Brand war, schiehn denn auch viel von Vereinigung der Religionen, da aber die armen Lupisten nicht mit unter begriffen sein solten, ihn in der Maße zu sprechen, und Schold den Fürsten von Lodum auch. Verbleibe lebenslang

sein wolaffectionirter
Anton Ulrich.

quel excellent honneur, si par cette correspondance la réunion pouvait se faire! Ceux de Wittemberg et de Helmstadt veulent faire le commencement de cette réunion et entrer dans une alliance offensive contre les Liebistes. Comme Magdeburg était ouvert à l'électeur de Brandebourg, il y avait dès lors grande apparence d'une réunion des religions; mais comme les pauvres Lupistes ne devaient pas y être compris, il faudrait lui parler dans ce sens, et Schold parlerait de même au prince de Lockum. Je suis pour la vie son très-affectionné,

A. ULRICH.

XCIX

M. DU HÉRON A LEIBNIZ.

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre.

A Brunswick, le 29 janvier 1699.

Monsieur,

J'ay receu une lettre de M. l'évesque de Meaux, où il me dit d'avoir veu entre les mains de M. !e

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marquis de Torcy une de vos lettres à un de vos amis, où dans le compte que vous luy rendez du commerce que luy et feu M. Pellisson ont eu sur la religion avec vous et M. l'abbé de Lockum, vous semblez insinuer que ce commerce a cessé de son costé tout à coup, sans que vous en sçachiez la véritable raison. Il me prie de vous asseurer, Monsieur, qu'il n'en faut point chercher d'autre que la guerre survenue, pendant laquelle il n'a pas cru qu'il fust aisé de traicter de la réunion des esprits sur la religion. Maintenant que Dieu nous a rendu la paix, il loue sa bonté infinie du désir qu'elle vous a mis dans le cœur de reprendre cette affaire. Il approuve, Monsieur, le dessein d'y faire entrer quelque magistrat important, et il croit qu'il ne sera pas malaisé d'en trouver quelqu'un aussi propre à cette saincte négotiation que feu M. Pellisson, quand vous en serez convenu, ce qui sera très facile, avec M. le marquis de Torcy, qui prendra là-dessus les ordres du Roy. Il faudra que vous trouviez bon qu'il luy donne communication de tout ce que luy et Monsieur l'abbé de Lockum ont escrit sur cette matière: et si vous voulez bien marquer en quoy vous voyez que M. de Meaux n'ait pas respondu à vostre désir, il vous asseure qu'il y satisfera pleinement, sans aucune veue ny à droite ny à gauche, mais avec toute la droicture de bonne intention que vous pouvez désirer d'un homme qui ne peut jamais avoir de plus grande joye que celle de travailler avec de si habilles et de si honnestes gens à refermer, s'il se peut, les playes de l'Église encore toutes sanglantes par un schisme si déplorable. En vostre particulier, Monsieur,

il me marque qu'il conserve tousjours pour vous et pour vos travaux, dont il vous a plû luy faire part autresfois, toute l'estime possible (1).

Voilà les propres paroles de M. l'évesque de Meaux.. Jugez, Monsieur, si ce n'est avec joye que j'accepte la commission de cet illustre prélat, pour vous faire part de ses sentimens.

J'ay l'honneur d'estre très parfaitement, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,

C

DU HÉRON.

LEIBNIZ A MADAME L'ÉLECTRICE DE BRUNSWICK (2).

Original autographe inédit de la bibliothèque de Hanovre.

Hanover, 20 février 1699.

Madame,

J'apprends que l'Académie royale des sciences aura deux sortes de membres : les uns seront assidus et gagés, et auront chacun cinq cents escus; les autres seront libres et honoraires. Ainsi je ne doute point que je ne doive estre compris sous les derniers, ne pouvant pas estre sur les lieux. Il est vray qu'autre

(1) Voir, no LXXXIX, la lettre de Bossuet. N. E.

(2) Leibniz avait commencé, à la date du 8 février 1699, une autre lettre à la même princesse, dont nous avons le début : « Madame, les bontés de V. A. E. attirent encore celles de Madame, à qui je suis ravi que ce que j'avois escrit sur le commencement du siècle n'ait point desplu, et que je me sois rencontré avec la Sorbonne et l'Académie françoise. » On trouve aussi un début de lettre à la même, du 11 février: « Je ne demande rien à V. A. E. de ce qui se passe icy. » N. E.

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