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Plate la teneur de l'extraict tel qu'il s'est trouvé mot à mot avec mes remarques, car je trouve qu'il y doit avoir des fautes à l'esgard de l'année et autres particularités. Il m'a dict de le vouloir envoyer à Vostre Excellence. Cependant, comme l'extraict que j'ay veu estoit escrit de la main de feu M. Hofmann, il faut qu'il l'ait tiré des archives et apparemment de celles de Zelle. S'il en a veu l'original ou seulement une copie, et si la confraternité porte la succession mutuelle en termes clairs et exprès, c'est ce que je ne sçaurois dire; mais il faut que la source d'où M. Hofmann a puisé se trouve quelque part dans nos archives. Peut-estre aussi qu'il y a quelque chose dans les archives du duc de Saxe-Lauenbourg.

Au reste, je trouve qu'il nous manque beaucoup de papiers de feu M. Hofmann, car j'ay veu une désignation de sa main; et je sçay de M. Vete, nostre archiviste, qu'il a veu luy-mesme un volume de la Chronique de Buntinus avec du papier blanc partout, où M. Hofmann avoit faict quantité de remarques chronologiques tirées des archives et qui seroient bien utiles. Or nous n'en avons rien trouvé en faisant l'inventaire des papiers, et il y a de l'apparence que quantité de pièces de cette nature se trouvent chez les héritiers, dont le frère de la veuve qui est au service de Zelle pourra rendre bon compte, s'il est interrogé suivant les obligations de la foy qu'il doit à son sérénissime maistre, et je m'en remets à ce que V. E. pourra juger à propos.

Je suis, avec tout le zèle que je vous dois, Monsieur, de Vostre Excellence, etc.

LEIBNIZ.

XCII

LEIBNIZ A *** (1)

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre.

Monsieur,

Sans date.

J'ay receu vostre billet, et je suis bien aise que vous ayez trouvé les diplômes dont il estoit question; mais je souhaicterois encore bien plus que celuy de l'union fut assez expressif sur le poinct capital, dont je doute encore. Néanmoins, pourveu que les paroles puissent recevoir une interprétation favorable, ce que je vous prie de m'esclaircir en me communiquant les propres termes, elles serviront à fortifier d'autres raisons dont je vous ay parlé. Quant à l'année, il est constant que les autheurs font mourir Guillaume, dernier de la ligne, l'an 1368, et M. Hofmann luy-mesme en quelque endroict marquoit pour plus d'asseurance le 23 de novembre. Mais, puisque le diplôme est positif, il servira, j'en conviens, pour corriger les historiens. Les différens avis me paroissent encore assez brouillés par les généalogistes. On trouve peu de choses touchant les comtes d'Ossenbourg. J'ay remarqué seulement depuis peu que Theodoricus et Henricus.. de Ostorborch nomi

nantur inter sacramentatos Alberti marchionis de Brandeburg in diplomate fœderis inter Ottonem Wingi et marchionem 1212. Je souhaicterois aussi avoir par vostre faveur la copie du ban impérial Quia Moguntiacum Torquatum, puisqu'il sert à un supplément de nostre histoire. LEIBNIZ.

(1) Sans doute Hertel, bibliothécaire à Wolfenbuttel. N. E.

1699

Négociation Antoine Ulrich.

Rôle officieux du ministre français à Wolfenbuttel, M. du Héron, qui sert d'intermédiaire entre le duc et la cour de France, et communique les lettres de Bossuet à Leibniz.

- Politique de

ce dernier, qui veut annuler M. de Meaux, ou du moins lui faire adjoindre un magistrat gallican. Réponse de Bossuet.

de Leibniz.

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Exposés et narration Récapitulation de ce qui s'est passé entre eux : ce qui

est de foi et ce qui ne l'est pas.

XCIII

MADAME L'ÉLECTRICE DE BRUNSWICK A MADAME DE BRINON.

Autographe inédit à Hanovre, copie Gargan à Londres, fonds Egerton (1).

A Hanovre, le 23 décembre 1698, 2 janvier 1699.

Vous m'avez obligée infiniment, ma chère madame, de mesler si agréablement vostre joye parmy la nostre au suject du mariage avantageux que ma nièce, la princesse de Brunswick, va faire avec le roy des Romains. Vous faites un portraict si agréable de cette princesse que, si j'estois aussi familière avec le roy des Romains que je le suis avec vous, je luy enverrois vostre lettre pour le confirmer dans la bonne

(1) Cette lettre a été corrigée par Leibniz, dont on retrouve la main aux mots : comme il met, rendre, entière, et autres expressions soulignées. N. E.

opinion qu'il a desjà conceuë de sa future espouse. On dit qu'il a esté fort resjoui qu'elle eust une main tout comme la sienne, et jugez par là de la sympathie qu'ils auront ensemble. C'est à quoy les vœux de ma chère sœur et de tout son couvent ont beaucoup contribué, surtout les vostres, qui ont le don mesme de pouvoir mieux persuader Dieu que les autres, à ce que je m'imagine; car je ne doute pas que vostre ferveur ne lui soit fort agréable et la bonne volonté que vous avez de mettre ses créatures dans le bon chemin du salut. Mais, ma chère madame, quelle raison y a-t-il que je doive plus tost suivre vostre opinion que vous ne devez suivre la mienne? Puisqu'il s'agit de foy, la raison n'y a point de part : ce que vous croyez, vous ne le sçavez pas, et ce que vous ne sçavez pas, comment le pouvez-vous persuader à un autre? Ce que vous alléguez que sainct Paul dit, après toutes ses bonnes œuvres, qu'il ne sçait pas s'il est digne d'amour ou de haine, n'est pas un passage qui nous doive fort consoler, et fait voir qu'il a creu tout à faict la prédestination, comme quand il met aussi l'exemple du potier, qui a pensé rendre les gens fous à force de méditer sur cet article. Dieu mercy, je me fie à la bonté de Dieu; il ne m'est jamais venu dans l'esprit qu'il m'a créée pour me faire du mal: pourquoy l'appeler le bon Dieu, s'il nous avoit faicts pour nous damner éternellement ? Vous me parlerez de libre arbitre ne dépendoit-il pas de luy de nous faire de manière que nous n'en eussions pas? Pour moy, j'ay une entière confiance en luy, et après avoir tasché de faire de mon mieux, je croy que, s'il eust voulu m'avoir autrement, il m'auroit faicte d'une autre manière.

Ce ne sont pas les quiétistes qui me scandalisent je n'ay pas trop pris la peine de les examiner. Mais ce qui me donne une très meschante opinion des catholiques, c'est ce qui se practique à présent en France contre les gens de nostre religion, ce qui n'a rien du christianisme et fait voir que c'est une très meschante religion qui authorise tant de meschantes actions, la Sainct-Barthélémy, le massacre en Irlande et en Piedmont, la trahison des poudres en Angleterre pour faire sauter en l'air le roy Jacques, mon ayeul, avec tout son parlement, l'assassinat de Henry III et de Henry IV. Peut-on dire que ce sont là de bonnes œuvres qui procèdent d'une bonne foy, où il est dict que la foy n'est qu'une foy morte sans les bonnes œuvres? Toute l'Angleterre, la Hollande et l'Allemagne sont tesmoins de cette belle religion, qui sont remplies de réfugiés, dont les uns ont esté dans les prisons, aux autres on a enlevé les enfans, et les biens à tous en général. Voilà qui est bien chrestien! Combien en a-t-on faict mourir pour avoir prié Dieu et pour avoir chanté des pseaumes! Vous direz apparemment, ma chère, que ce n'est pas vous qui estes cause de tout cela; j'en suis bien persuadée, et que dans les bonnes mœurs nous sommes de mesme opinion. Ce n'est donc pas le nom de catholique ou de réformé qui nous sauvera, mais de manifester nostre .foy par de bonnes œuvres; tous ceux qui font cecy et croyent aux articles de la foy seront agréables à Dieu. Tout ce qui me vient de vous me l'est aussi, et j'en suis la plus reconnoissante du monde.

SOPHIE,

Électrice de Bronswic.

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