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faict à cause de l'interception du commerce précédent et de tant de pensées perdues, j'aurois besoin d'estre ménagé de bonne manière, et qu'ainsi V. A. S. conseille à M. du Héron de s'appliquer à m'y engager et à m'encourager.

Du reste, je croy que V. A. S. ne trouvera point convenable de luy dire la moindre chose de ce que nous avons faict à Helmstadt; car il faudra garder cela pour la bonne bouche, et ne l'employer que lorsque messieurs les romanistes auront faict aussi quelques démarches considérables. Et, d'ailleurs, elle n'aura point besoin d'entrer en détail, renvoyant M. du Héron à moy là-dessus.

J'espère que V. A. S. gardera encore les manuscrits que M. Calixtus luy avoit envoyés, et qu'Elle sera assez bonne de ne se point précipiter à les luy rendre.

Au reste, j'ay pris la liberté de dire icy mes avis avec toute l'ouverture et liberté d'une conversation, puisque V. A. S. me l'a ordonné. Mais je la supplie de me rendre celle-cy quand elle en aura employé le contenu avec M. du Héron, suivant ce qu'elle aura jugé à propos.

Je suis avec dévotion, Monseigneur, de Vostre Altesse Sérénissime le très humble et très obéissant serviteur,

LEIBNIZ.

LXXX

LE DUC ANTOINE ULRICH AU ROY LOUIS XIV.

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre.

Sans date.

Monseigneur,

Scachant combien le zèle, les lumières et la grandeur de Vostre Majesté vous donnent de la disposition et de la facilité à faire réussir les bons desseins, j'ay creu celuy dont je vay parler assez important pour en escrire ces lignes. C'est que j'ay appris qu'on avoit entamé autres fois dans ce pays-cy une négotiation de religion avec des personnes de vostre cour qui vous en faisoient rapport, et que Vostre Majesté en tesmoignoit quelque agrément; mais que le commerce en fut interrompu par les conjonctures qui survinrent. Maintenant, la paix estant faicte, j'ay creu que l'honneur de la correspondance de liaison que j'ay avec Vostre Majesté et l'intervention de son ministre qui est icy pourroient servir à remettre l'affaire en train. Ainsi, le sieur de Leibniz, conseiller d'État de Hanover, qui avoit esté employé en cette affaire, venant de temps en temps icy et ayant quelque dépendance encore de moy, tant pour les affaires qui touchent à la maison de Brunswick en commun que pour l'inspection de ma bibliothèque, je l'ay engagé à m'en faire un récit dans l'escrit que je joins

icy, où il a mis en outre son avis, à mon instance et pour moy, sur ce qui lui paroist convenable. Comme cet escrit me paroist assez sensé, je prends la liberté de le luy envoyer, sans que l'autheur y ait part, pour sousmettre le tout au jugement et aux lumières élevées de Vostre Majesté. J'adjousteray seulement que je ne cède à personne en zèle pour contribuer à tout ce qui pourroit paroistre favorable et propre à seconder les intentions justes et glorieuses de Vostre Majesté.

ANTOINE ULRICH.

LXXXI

LEIBNIZIUS SCHMIDIO S. D.

Ex autographis editis a Veesenmeyer et in publica auctione Dni Libri a Dno Philips emptis denuo inspexit Foucher de Careil.

Guelfebyti, 9 nov. 1698.

Vereor ut ante Domini Cancellarii reditum expediri possit introductio vestra; inquiram- tamen, et monebo.

Pro notis utilissimis in germanicum de absoluto decreto scriptum, vobis gratias ago: quas legam et expendam cum cura, et haud dubie cum profectu; nunc enim tabellarii discessus id non permittit. Præclare facies si in tuis irenicis laboribus perges, historiamque tentatarum conciliationum colliges. Primus inter tentatores Bucerus, novissimus fere Du

ræus (1) fuisse videtur (2). In negotio Electionis non jam videtur primaria difficultas in eo esse, an Deus decernat salvare quos fidem vivam finalem præscit habituros, sed præterea in ipso decreto conferendæ gratiæ, ex qua nascitur talis fides. Neque enim ad eam ex solis humanis viribus devenitur (3), cum sit donum Dei; sed opus est tum gratia interna, tum gratia, ut sic dicam, externa, id est, occasionibus et circumstantiis, quibus mentes hominum ad bona vel mala, salvo licet libero arbitrio, plurimum inclinantur. Duæ ergo hic, ni fallor, nascuntur quæstiones, una, an Deus æqualem omnibus det gratiam internam, quod Reformati et Jansenistæ atque etiam Thomista negant, alii vero passim affirmare videntur; altera, quoniam negari non potest gratias externas, id est, circumstantias favorabiles esse inæquales, quid Deum moveat ut hos præ illis (4) in circumstantiis externis (5) collocare decernat, ex quibus cum libero arbitrio et gratia interna conjunctis in uno fidem et salutem nascituram prævidebat (6), in alio (7) secus. Hic alii simpliciter dicunt rationem, quæ Deum hîc moveat, esse justissimam, quæcunque ea sit; alii, amplius procedentes, putant

(1) De Duræo ejusque laboribus irenicis cf. Coleri Hist. Jo. Duræi, Witteb, 1716, et Benzelii Diss. de Jo. Duræo, maxime de actis ejus Suecanis, Helmst., 1744. Mosh. K. Gesch., t. IV, p. 299-302.

(2) Quæ jam sequuntur, eadem Leibnizius eodem die et anno scripsit ad Jo. Fabricium, et legi possunt ap. Kortholt, c. 1, p. 32. Ep. XX. Varietates lectionis sequentibus numeris notavi.

(3) Pervenitur.

(4) Aliis.

(5) Talibus.

(6) Prævideat.

(7) Aliis.

Deum eos collocare in favorabilioribus circumstantiis, quos per scientiam mediam vel similem prævidet eis melius usuros. Hæ ergo duæ quæstiones, una de æqualitate vel inæqualitate (1) gratiæ internæ, altera inæqualitatis gratiæ (saltem externæ), motivo vel causa impulsiva revera, ni fallor, divortium faciunt inter partes, sed, ut mihi videtur, minime fundamentale, cum agatur de modo operandi occulto (2) Spiritus divini, deque arcanis Dei consiliis. Hæc fortasse merentur expendi curatius, libenterque de iis mentem vestram intelligam, quemadmodum et de cæteris in novissimo scripto meo (3) contentis. Quod superest, vale et fave. LEIBNIZIUS.

P. S. A Domino Mastrichtio nihil amplius accepi; ubi plura didicero, significabo. Litteræ meæ Hanovera nondum omnes ad me pervenere, unde nec quæ vos ad scriptum latinum. Moram introductionis non puto nocituram, neque facturam ut aliquid de salario vel dimenso deferatur.

LXXXII

LEIBNIZ A SON ALTESSE SÉRÉNISSIME LE DUC ANTOINE
ULRICH, DUC DE BRUNSWIC ET LUNEBOURG.

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre (1).

Wolfenbuttel, 7/17 novembre 1698.

Puisque Vostre Altesse Sérénissime, qui prend garde

à tout et sçait y faire des réflexions dignes de l'élé

(1) Vel inæquum, desunt.

(2) Occulto, deest.

(3) Meo, deest.

اه

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