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cinq chapitres, dont chacun se compose d'un nombre souvent considérable de paragraphes (halakhoth) traitant respectivement tous les cas particuliers.

Eh bien ! prencz telle partie qu'il vous plaira parmi les quatre-vingt-trois dont se compose l'ouvrage ; je m'engage à vous en donner la traduction française avec notes explicatives. Comparez alors ces lois talmudiques avec celles de n'importe quelle nation européenne sur la même matière, et vous verrez si nos lois juives ne soutiennent pas la comparaison, et vous serez stupéfaits de ce qu'ont su produire il y a deux mille ans, par la seule force de leur intelligence, ces docteurs si malmenés par vous!

Donc, et je le répète à regret, juifs et chrétiens sont également mal fondés dans leurs attaques contre moi. «Eh! que suis-je, après tout, pour mériter vos murmures? Ce n'est pas moi qu'ils atteignent » (Exod. XVI, 8), c'est la vérité et la paix, qui sont mes seuls objectifs ! David s'écrie dans un de ses psaumes: ANI SCHALOM, VEKHI ADABBER HEMMAH LAMMILCHAMAH, ce que j'explique ainsi : « Tous mes vœux tendent à la paix, et lors même que je fais la guerre aux hommes » c'est uniquement pour obtenir la paix. Eh bien ! moi aussi, si je suis venu livrer bataille aux anciens commentateurs du Nouveau Testament, c'est pour ramener la paix, la bonne intelligence entre les hommes, que leurs fausses doctrines ont trop longtemps divisés.

Puissé-jeréussir dans cette sainte entreprise! Puisse la faveur de l'Eternel descendre sur mon œuvre, afin qu'elle produise dans le cœur de ceux qui me

liront des fruits abondants et salutaires, que d'un esprit unanime ils embrassent le culte du Dieu un, et que s'accomplisse, par mon humble entremise, la parole du prophète (Soph., III, 9): « Un jour, je transformerai la langue des peuples en une langue épurée, de sorte que tous invoqueront le nom de l'Eternel et l'adoreront avec une foi égale. >> Amen.

ÉVANGILE SELON MARC

AVEC COMMENTAIRE

CHAPITRE IT.

1 Le commencement de l'Évangile de Jésus-Christ, fils de Dieu.

D'après le sens apparent de ce début, il semble que l'auteur entreprenne de raconter l'évangile prêché par Jésus, la bonne nouvelle » dont il s'est fait le messager. Mais les versets suivants démentent aussitôt cette explication, puisqu'il y est question de Jean-Baptiste et non de Jésus. Dironsnous qu'il s'agit, non pas de la « bonne nouvelle » apportée par Jésus, mais de celle qui le concerne, c'est-à-dire du témoignage que lui a rendu Jean, ce Jean si grand par sa vertu et qui vint proclamer Jésus plus grand encore? La suite du chapitre s'y prêterait bien, mais le premier verset resterait toujours impropre, puisqu'il annoncerait la proclamation de Jésus comme Christ ou Messie, tandis que Jean se borne à le proclamer son supérieur.

Pour résoudre cette difficulté, citons d'abord un passage du Talmud relatif à cette question même du Messie. Nous y lisons (tr. Sanhéd., 94 a) : « Isaïe a dit (IX, 6) : Je lui promets un empire immense et une paix sans limite... Pourquoi, demande Bar-Kappara, le mot LEMARBÉ (immense) est-il écrit par un mem fermé (c.-à-d. final), au lieu d'avoir un mem ouvert, selon la règle? Voici pourquoi : Dieu voulait faire d'Ezéchias le Messie, et de Sennacherib le prince de Magog (l'Antechrist). Eh quoi! lui objecta sa Justice, tu n'as pas accordé cet honneur à David, roi d'Israël, qui t'a célé

bré par tant de psaumes et de cantiques; et tu l'accorderais à Ezéchias, qui ne t'a pas chanté un seul hymne pour les insignes miracles que tu as faits en sa faveur! Aussitôt le mem de la promesse se ferma (c.-à-d. que Dieu renonça à son dessein). »

Or, il y a lieu de se demander comment Bar-Kappara a pu se permettre de préciser ainsi, fût-ce par hypothèse, l'époque et la personnalité du Messie, chose inconnue et impénétrable entre toutes? Le Talmud lui-même ne dit-il pas (ibid.): « Une voix céleste se fit entendre, disant : « Je garde mon secret!» (Is., XXIV, 16). Ne nous apprend-il pas ailleurs (ibid. 99 a, d'après Is., LXIII, 4) que « Dieu a révélé ce secret à son cœur, mais ne l'a pas révélé aux anges euxmêmes »? C'est-à-dire que personne au monde, si ce n'est Dieu, ne connaît l'époque fixée pour la venue du Messie. Et une déclaration toute pareille se retrouve dans l'Evangile (Math., XXIV, 36; Marc, XIII, 32) : « Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, non pas même les anges du ciel (1), mais mon Père seul. » Comment donc notre docteur pouvait-il savoir que Dieu avait désigné Ezéchias pour être le Messie? Est-il entré dans le conseil de Dieu, et a-t-il regula confidence de sa pensée intime?

Ceci, chers lecteurs, se rattache à un système talmudique que je vais vous exposer. — Quand les Talmudistes veulent louer un homme de grand mérite, un homme chez qui ils observent une parfaite obéissance à la loi de Dieu, un zèle constant à pratiquer toutes les vertus religieuses et sociales, ils se plaisent alors à amplifier l'éloge, en ajoutant aux qualités connues d'autres qui ne le sont pas, aux mérites notoires des mérites cachés; ils vont même jusqu'à louer ses intentions et ses pensées. Veulent-ils dire par là qu'ils soient initiés à la vie privée de cet homme, ou qu'ils aient lu dans le secret de son cœur? Chacun sait que ni l'un ni l'autre ne sont donnés au mortel, et la Bible le dit bien : « Les choses cachées appartiennent au Seigneur » (Deut., XXIX, 28); « Toi seul connais le cœur de tous les fils de l'homme » (I Rois, VIII, 39). Non, le Talmud n'a pas cette prétention, mais sa

(1) Ni même le Fils, ajoute Marc. Ces mots sont significatifs.

pensée est celle-ci : Puisque toute la conduite extérieure de cet homme est louable, puisque nous le voyons s'efforcer, en tout et partout, de complaire à Dieu et aux hommes, nous pouvons en conclure que sa vie privée est pareille et meilleure encore, que sa pensée même est bonne et agréable à Dieu, car la pensée se décèle dans les œuvres. Et c'est dans un sens analogue qu'il est dit (tr. Yôma, 39 a) : « Si vous vous sanctifiez un peu, on vous sanctifiera beaucoup, car Dieu aide à qui veut bien faire. »

Lorsque, au contraire, les Talmudistes ont à juger un homme notoirement méchant, ils exagèrent en quelque sorte le blâme et ils disent: Sa vie secrète est pire encore que sa vie extérieure; bien plus, ses pensées même sont mauvaises. Qu'en savent-ils? De quel droit jugent-ils — et jugent-ils en mal - non-seulement sa vie privée qu'ils ignorent, mais sa pensée intime qu'ils connaissent encore moins? - Tout simplement parce que, ici encore, ils concluent du connu à l'inconnu, et des actes aux intentions. Citons encore deux passages talmudiques qui montreront tour à tour, l'un en bien, l'autre en mal, l'application du même système.

Le premier passage roule sur la reine Esther. « Dans quelle vue, se demande le Talmud (tr. Meghill., 15 b), invita-t-elle Aman à dîner avec elle chez Assuérus? --Pour lui tendre un piége, répond un docteur, selon le mot des Psaumes (LXIX, 23): Que leur table recè le pour eux des piéges!-Non, dit un autre, c'était pour mettre en pratique le conseil entendu dans son enfance (Prov., xxv, 21): Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger;... ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête! — D'après un troisième docteur, c'était pour empêcher Aman de lever l'étendard de la révolte; d'après un quatrième, pour qu'on ne reconnût pas qu'elle était juive; un cinquième explique: de peur que les Juifs, sachant qu'ils avaient une sœur dans la maison du roi, ne négligeassent d'implorer la miséricorde divine; un sixième: afin d'avoir Aman à sa disposition, pour le faire tomber en quelque faute devant le roi; un septième: elle voulait lui faire bon visage pour exciter sa passion, par suite la colère du roi, qui les aurait tués tous deux, et elle espérait que sa propre mort désarmerait la colère divine... » Suivent encore d'autres conjectures, après quoi nous lisons que Rabbah bar Abahou ayant de

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