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M. Etasse communique à la Société un travail fort curieux et qui a demandé de nombreuses recherches à son auteur, intitulé: 1re partie : Essai sur les réunions populaires et publiques d'Ille-et-Vilaine avant 1789. 2e partie Essai de calendrier avant 1789.

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M. le comte de Palys communique une chanson très curieuse, intitulée Chanson bretonne sans rime ni mesure sur la réception de Mme la duchesse de Duras dans la bonne ville de Saint-Malo, sur l'air : Chantez, dame Louison. Imprimée à Rennes, en 1789, chez P. Garnier.

M. l'abbé Duine lit une notice sur Robert Cupif, qui, en 1649, abandonna l'évêché de Léon pour prendre celui de Dol, mais il ne fut transféré canoniquement au siège de saint Sanson que le 13 novembre 1652'. Sa vie

1. Dans les analyses d'archives du Vatican rédigées par Garampi, on trouve 13 Nov. 1552: Robertus Cupif de Leonen. ad Dolen. translatus est per cessionem Anthimi Dionisii Cohon.

Cupif avait écrit plusieurs fois à Rome pour obtenir ses bulles, mais sa prose ne causait pas grand émoi aux Italiens. En effet, aux ARCHIVES VATICANES: Vescovi 25 (folio 269, recto), nous lisons une lettre du prélat, datée de Dol, 20 juillet 1650, lettre où il écrit: « Ecclesiæ Dolensi Regia designatus clementia, Sanctitati Vestræ 21 novembris 1649 tertiam (epistolam) rescripsi. pro gratiarum actione quod 13a septembris dicti anni 1649 ad tam insignem me consistorialiter dignata esset transferre Ecclesiam >>

Dans ses piquants articles publiés dans Le Progrès, courrier de Bretagne (no du 29 août 1854 et numéros suivants), TOUSSAINT GAUTIER a peint légèrement ce que l'on pourrait appeler avec pompe le siècle de Cupif à Dol. C'est l'envers du siècle de Louis XIV. Voir aussi dans mon Cohon, évêque de Nimes et de Dol (Paris, Gamber, 1902). les détails consignés à la page 2, note 1, et à la page 17.

L'inventaire imprimé des archives de Maine-et-Loire contient l'analyse des documents concernant la famille de Cupif conservés au dépôt d'Angers (E. 2180; et E Supplément commune de Saint-Denis-de-Doué).

La bibliothèque municipale de Dol possède un volume intitulé: Constitutions particulières et accordees par monseigneur l'evesque et comte de Dol, aux religieuses benedictines du monastère reforme de la trinité de Dol. leves arrêtées et signees par ledit seigneur Evesque, et par toutes les religieuses vocales de la communauté dudit monastère, assemblées à la grille du choeur : le Vendredi vingt-sixième Jour du mois d'Avril, mil six cens cinquante huit; ainsi qu'il est référé à la conclusion d'icelles. Dans ce livre, Robert Cupif exhorte les religieuses à comprendre l'importance de leurs règles.

se consuma en procès, ordinairement grotesques. Pour donner une idée du personnage, il suffit de rappeler ses démêlés avec le chapitre en 1658.

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Par haine des chanoines, Cupif en était venu à soutenir avec acharnement Robert Housson, « prêtre, chapelain et choriste » de la cathédrale, lequel, disait-on, servait fidèlement le dieu Bacchus. Les enfants de choeur se mirent de la partie. Sans doute, excités par les chanoines, ils houspillèrent, à n'en pas douter, le brave Robert Housson. Le prélat, furieux, menaça « d'excommunication» les enfants, dont quelques-uns n'avaient pas l'âge de sept ans '. » Et, pour couronner son œuvre, le 22 juillet 1658, il suspendit Messire Claude de Nantes, chanoine de la cathédrale. « Ce néanmoins, écrit le prélat lui-même, le 27ieme ensuivant, veille de saint Sanson, patron de notre dite église, qui est la fête la plus solennelle d'icelle, » Claude entra au choeur, à vêpres, «< revêtu d'une chappe, l'étole au col. » A trois reprises différentes, Cupif lui défendit en public de prendre part à la liturgie. Hélas! Claude eut l'« irrévérence inconcevable de continuer et faire hautement ledit office, assisté de plusieurs personnes pour lui tenir main forte, entre autres de vénérable maître Jacques Cousinot, prieur près Dol, lequel était à son côté assis aux hautes chaises. dudit chœur, en habit gris, pourpoint blanc et manteau rayé de gris et blanc à l'Egyptienne, avec ses longs cheveux pareillement à l'Egyptienne, et le reste de son habit si indécent que nous le méconnaissions, et, sinon que nous nous serions souvenu qu'il est conseiller de la

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1. Délibérations du chapitre de Dol en juin et juillet 1658 (Archiv. départ. de Rennes, G. 369).

2. J'apprends ce trait par l'ordonnance de Cupif en date du 28 juillet 1658. C'est à cette ordonnance que j'emprunte l'historiette de la résistance du chanoine (Archiv. départ. de Rennes, G. 281).

Cour nous étions sur le point de le faire se retirer desdites hautes chaises du choeur. » A la fin des vêpres, l'invincible prélat défendit une quatrième fois à messire Claude « d'entreprendre d'officier le lendemain, »> sinon que ledit chanoine serait «< irrégulier; » de quoi il se moqua! En effet, le lendemain, jour de Saint-Sanson, même scène Claude revient, Cupif se fâcha. Et, ce dernier rédige une ordonnance qui déclare le coupable «< irrégulier, indigne et privé selon les Saints Ordres de son canonicat et prébende; » de plus, si le rebelle entre au chœur, vêtu des « draps d'églises, » les chanoines devront cesser l'office « sur peine d'interdiction d'eux et de ladite église. » Cette merveilleuse ordonnance, qui fut « affixée à la grille du chœur et signifiée en chapitre, était signée de la main de Cupif, à traits nerveux.

ses procès,

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Le dimanche 21 septembre 1659, vers deux heures de l'après-midi, mourut à Rennes, où il était allé pour le bon Robert Cupif. Il fut inhumé dans l'église des Carmes de la capitale bretonne. Mais les chanoines de Dol, « par un pur et sincère mouvement de charité, »> c'est leur expression, votèrent à cet

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évêque, qui les avait si bien empêchés de dormir, un service solennel1. Comme dit Shakespeare All's well dhas ends well.

Le Secrétaire général,

L. DE VILLERS.

1. Délibérations du chapitre de Dol au 26 septembre et au 3 octobre 1659 (Archiv. depart. de Rennes, G. 369).

Séance du 14 novembre 1905.

Présidence de M. Pocquet du Haut-Jussé, président.

Présents MM. BANÉAT, trésorier; LE HIR, bibliothécaire: HAIZE, RENAUD-LOUBENS, abbé MILLON, ETASSE, STOT, PLIHON, AUBRÉE. abbé DUVER, REUZE, HARSCOUET DE KERAVEL, DESMAZIÈRES DE SÉCHELLES, RABILLON, COlonel DE CAQUERAY, abbé DUINE, DE TORQUAT, abbé DRUAIS, DES BOUILLONS, abbé MATHURIN.

Le procès-verbal de la dernière séance (10 juillet) est lu et adopté.

M. le Président procède ensuite au dépouillement de la correspondance et des publications déposées sur le bureau.

Il donne lecture d'une circulaire du Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts relative au Congrès des Sociétés savantes, qui doit s'ouvrir à la Sorbonne le 17 avril 1906. Les exemplaires du programme sont mis à la disposition des membres présents.

Parmi les publications, M. le Président signale deux hommages : l'un de M. l'abbé Millon, intitulé: Le culte de la pierre en Armorique; le second de MM. le marquis de Beauchesne et Lefèvre-Portalis Le château de Lassay (Mayenne). M. le Président remercie les auteurs.

La Revue Mabillon, archives de la France monastique, demande l'échange de ses publications. Cet échange est adopté.

Puis M. Pocquet du Haut-Jussé prend la parole en ces

termes :

Messieurs,

Vous connaissez tous la perte très sensible que nous avons faite pendant les vacances dans la personne de M. le chanoine Guillotin de Corson. Permettez-moi de vous rappeler en quelques mots son souvenir: c'est pour moi un devoir bien facile à remplir, mais qui ne laisse pas que de me causer une réelle tristesse, car je vois avec un vif regret disparaître, depuis que vous m'avez fait l'honneur de m'appeler à la présidence, ceux qui étaient pour ainsi dire les colonnes de notre Société : Paul Parfouru, l'abbé Paris-Jallobert, le chanoine Guillotin de Corson.

C'est au joli manoir gothique de la Noë-Saint-Yves, près de Bain, qui formait un cadre approprié à son amour de la retraite, à ses besoins de travail et à ses goûts archéologiques, que notre savant confrère est mort le 7 août dernier. La plupart des membres de notre Société, dispersés par les vacances, n'ont pu assister à ses obsèques fort éloigné de Rennes à ce moment, j'ai eu moi-même le regret de ne pouvoir m'y trouver.

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Je tiens d'autant plus à rendre à notre excellent collègue, lors de notre première réunion, l'hommage qu'il mérite. D'autres ont dit ses qualités, ses vertus, ses travaux. Dans cette salle où il est venu si souvent s'asseoir au milieu de nous, c'est au membre de la Société archéologique que doivent aller nos souvenirs et nos regrets.

Il appartenait à notre Société depuis plus de quarante ans; il en avait été élu président deux fois en 1886 et en 1887. Vous vous rappelez tous sa bonne figure. sa politesse exquise, son abord aimable, sa bonhomie et son urbanité.

La Société Archéologique était toujours assurée de recevoir la primeur de ses études rennaises. « Mais,

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