Lorfqu'on tranfportera le corps d'un défunt pour l'enterrer hors de la Paroiffe où il eft décédé, Nous défendons expreffément que ce tranfport fe falle, fous quelque prétexte que ce foit, fans clergé, & fans les prières & cérémonies prefcrites. On obfervera très-exactement ce qui eft ci-après marqué fous le titre : Ordre pour les Sépultures qui fe font hors de la Paroiffe. C'eft le devoir & le droit des Curés, d'inhumer toutes les perfonnes qui décèdent fur l'étendue de leurs Paroiffes: c'est pourquoi Nous défendons, fous les peines de droit, à tous Religieux mendians & autres, d'entreprendre d'enterrer dans leurs Eglifes & Cimetières aucuns habitans de quelque Paroiffe que ce foit, qu'après que les corps des défunts auront été levés par le Curé de la Paroiffe où ils font décédés, & à eux préfentés & remis. L'ordre des prières & des cérémonies de l'inhumation, ci après prefcrit, fera exactement obfervé, fans y rien ajouter ni changer. Le Curé écrira fur les deux Regiftres des actes, fi tôt après l'inhumation, les nom, furnom, âge, qualités & domicile du défunt, le jour de fon décès, & celui de fon enterrement, y exprimant qu'il a été inhumé en préfence de deux témoins, dont il marquera les nom, furnom, qualités & domicile: il choifira à cet effet, autant qu'il fera poffible, les plus proches parens du défunt qui auront affifté à fes obsèques, & fignera avec eux fur les deux Regiftres, ou marquera qu'ils ont déclaré ne fçavoir figner. On obfervera les mêmes règles à l'égard des enfans de quelque âge que ce foit; on y ajoutera à leurs nom & furnom, ceux de leurs père & mère avec leurs qualités : ce qui fera même obfervé à l'égard des enfans majeurs qui n'auroient point de qualité diftinctive. Pour ce qui eft des petits enfans morts chez leur nourrice, hors du domicile de leurs père & mère, après avoir exprimé leurs nom & furnom, ceux de leurs père & mère, avec leurs qualités, on obfervera de faire mention de la nourrice: fi le nom du père & de la mère de l'enfant eft inconnu, il faudra infcrire son sexe, fon âge, le jour de fa mort, le temps auquel il a été confié à fa nourrice, & le nom des perfonnes defquelles elle l'a reçu. Lorfqu'un corps fera tranfporté d'une Eglife dans une autre, on écrira fur les deux Regiftres de la première les nom, furnom, &c. du défunt, le jour de la mort & celui du tranfport qui en a été fait en la feconde, en présence de deux témoins, comme il vient d'être dit: on écrira un fecond acte fur les deux Regiftres de la feconde, pour marquer qu'il y a été tranfporté de la première, & enterré en présence de, &c. Si le nom du défunt étoit inconnu, il faudroit le défigner fur les Regiftres par l'âge qu'il paroîtroit avoir, par fon fexe, la profellion, fa patrie, les habits qu'il portoit, ou par d'autres marques diftinctives. On trouvera à la fin de ce Rituel des Formules de ces différens actes, De e ceux auxquels on doit donner ou refufer la Sépulture Eccléfiaftique. ON doit généralement donner la Sépulture Eccléfiaftique à tous ceux 3. Les excommuniés dénoncés: fi néanmoins ils ont donné des fignes de pénitence avant leur mort, on pourra leur accorder la Sépulture Eccléfiaftique, après que leur cenfure aura été levée par notre ordre, felon la forme marquée ci-devant, pages 127 & 128. Quoique les interdits dénoncés ne foient pas féparés de la Communion des Fidèles, on doit néanmoins les priver, après leur mort, de la Sépulture Eccléfiaftique, lorfque cetre privation eft exprimée dans la fentence portée contre eux. Il faudroit ufer de la même rigueur à l'égard de ceux qui feroient dans un lieu interdit, tant que dureroit cet interdit. Ceux qui fe battront en duel & mourront fur le champ, feront pareillement privés de la Sépulture Eccléfiaftique, quand même ils auroient donné des marques de pénitence, & reçu, avant la mort, l'abfolution facramentelle: à l'égard de ceux qui auront vécu quelques jours après leurs bleffures, & qui, durant ce temps, par des témoignages d'une douleur extraordinaire, auroient été trouvés en difpofition de recevoir la fainte Euchariftie, on pourra les inhumer en terre fainte, mais fans pompe funèbre, fon de cloches, convoi, ou autres cérémonies. On doit refufer la Sépulture Eccléfiaftique à ceux qui fe font eux-mêmes donné la mort, non par frénéfie ou maladie, mais par colère ou défefpoir, s'ils n'ont donné, avant la mort, des marques de pénitence. On ufera de la même févérité envers ceux qu'on fçait notoirement n'avoir pas fatisfait à leur devoir Pafchal,ainfi qu'à l'égard des pécheurs publics, notoirement connus pour tels, fi, avant leur mort, ils n'ont auffi donné des marques de pénitence on la refufera enfin aux Comédiens, Farceurs, & Bateleurs, s'ils n'ont renoncé, avant la mort, à cette profeffion que l'Eglife a toujours réprouvée. Les Curés & Vicaires auront recours à Nous dans les cas & les difficultés qui pourroient leur furvenir fur cette matière. Les criminels qui, avant d'être exécutés par ordre de la Juftice, auront donné des fignes de pénitence, pour ront être inhumés en terre fainte avec la permiffion du Juge, mais fur le foir & fans cérémonie; les Curés pourront y affifter fans Surplis & fans Etole, & réciteront les prières à voix baffe. Les Soldats qui perdent la vie par ordonnance & exécution militaire, peuvent être inhumés comme les autres Fidèles. trouvés morts, avec des fignes ou indig ces de moct violente, ou autres circonftances qui donnent lieu de le foupçonner, ne pourront être inhumés qu'en conféquence d'une ordonnance du Juge du lieu; & il fera fait mention de ladite ordonnance & de fa date dans l'acte de fépulture, qui fera écrit fur les deux Regiftres de la Paroiffe, ainfi qu'il eft prefcrit ci-deffus, afin d'y Les corps de ceux qui auront été avoir recours, quand il en fera befoin. De la Sépulture des Petits Enfans. LES Enfans qui meurent fans être baptisés, n'ayant jamais participé à la Communion Eccléfiaftique, ne peuvent être inhumés en terre fainte. Leur fépulture ne pouvant être réputée une cérémonie religieufe, les Prêtres ne doivent point y affifter, & il ne convient pas d'y employer des prières dont on connoît l'inutilité pour leur falut. Il faut néanmoins, autant qu'il fera poffible, les inhumer dans un lieu décent & honnête, tant par refpect pour la nature humaine dont ils ont été revêtus, & pour l'ame raisonnable qui les a animés, que par confidération pour les parens fidèles dont ils font iffus. On doit tenir une conduite toute oppofée à l'égard de ceux qui, ayant été baptifés, meurent avant d'avoir atteint l'ufage de la raifon. Leurs corps ayant été jufqu'au dernier moment des temples vivans de l'Efprit faint, on ne fe contentera pas de les enterrer dans un lieu faint & béni; mais on les mettra dans un lieu du Cimetière destiné à cet ufage, & féparé de la fépulture des adultes. Ces enfans, dès le moment de leur mort, commençant à jouir d'un bonheur éternel, toute la cérémonie de leur inhumation doit exprimer une joie fainte & religieufe. Pour cet effet on bannira, tant de la fonnerie, que du chant & des ornemens, ce qui pourroit y annoncer du deuil & de la trifteffe: c'est pourquoi nous défendons très-expreffément de fonner pour eux, comme l'on fonne pour les adul tes, quelque ancien quelque ancien que fût l'ufage où l'on pourroit être de le faire, & qui eft abfolument contraire à l'efprit de l'Eglife. Les ornemens, le drap mortuaire & la tenture feront blancs: on mettra fur le cercueil, à l'endroit de la tête de l'enfant, une couronne de fleurs, pour fignifier la virginité qu'il a confervée, & la gloire à laquelle il est arrivé. Si l'on y célèbre le faint Sacrifice, on n'y dira pas la Meffe des défunts, mais celle qui eft dans le Miffel fous le titre : Missa in exequiis parvulorum. Les Curés inftruiront foigneufement leurs peuples de l'efprit de l'Eglife,. dans la fepulture de ces enfans. Ils leur apprendront à diftinguer les prières & cérémonies qu'elle y pratique, de de celles qui font en ufage dans les enterremens des adultes: que celles-ci font des fuftrages qu'elle offre à Dieu pour obtenir la rémiffion de leurs péchés, & de la peine qui leur eft due; mais que celles-là ne renferment que des actions de graces qu'elle lui rend pour la grande miféricorde dont il a ufé envers ces enfans, qu'il a fanctifiés par le Baptême, qu'il a ravis à la corruption du fiécle, & qu'il a introduits dans fon Royaume fans aucun mérite de leur part : ils s'attacheront à leur faire comprendre que ces corps ayant été les temples du SaintEfprit, qu'ils n'ont jamais contrifté par aucune fouillure, l'Eglife révère en eux de précieux reftes d'une innocence baptifmale inviolablement confervée, & profeffe extérieurement qu'elle attend, avec une ferme confiance, une réfurrection glorieufe qui les uniffe à eux dans l'éternité; que les prières qu'elle joint aux actions de graces dans ces cérémonies, n'ont d'autre objet que d'obtenir le même bonheur pour les vivans qui reftent après eux; & que fi quelquefois elle y offre le faint Sacrifice, c'eft toujours dans le même efprit, & fans fe départir de fa doctrine fur l'heureux état de ces enfans. I. Partie: Na n ORDRE DES SÉPULTURES. droit, aux DE LA SÉPULTURE SOLENNELLE LORSQU'IL eft temps de porter le corps du Défunt à l'Eglife, l'Officiant, revêtu d'un Surplis & d'une Etole Avant qu'on enlève le Corps, le Curé l'afperfe avec de l'eau bénite,& entonne le Répons Audi nunc Dómine, On trou- (page 63, de l'Office des Moris dans le Proceffional), que même en- le Clergé continue. Ce Répons étant fini, on peut le répéter, pages qui ainfi qu'il eft d'ufage dans l'Eglife Cathédrale, ou bien on feront indi- chantera l'Antienne Si iniquitátes, & le Pfeaume De proAntiennes, fundis (page 12); ou l'Antienne Secundùm, & le Pfeaume mes & les Miferére (page 67 & 68), obfervant de dire à la fin des Pfeaumes, Requiem æternam, &c. & de répéter l'Antienne. qués ci- A l'entrée de l'Eglife l'Officiant afperfe le corps. Si le Défunt eft un Prêtre, on place le cercueil dans le Chaur, de quées, les ks Pleau Répons qui feront mar apres. : |