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leur apprendre tout ce qu'on doit y obferver, en leur recommandant toutefois de ne baptifer de la forte que dans le befoin preffant, & toujours, s'il fe peut, en préfence de deux ou trois perfonnes qui puiffent rendre té moignage au Curé de la manière dont le Baptême aura été adminiftré.

Les Curés avertiront les Sages-Femmes, & ceux qui ne fçavent pas la

langue Latine, de baptifer toujours en langue vulgaire, de crainte que l'igno rance de la langue n'expofe l'enfant au danger de fon falut. De peur auffi qu'en allant à l'Eglife, l'enfant, furpris par quelque accident, ne meure fans Baptême, ceux qui portent l'enfant auront toujours de l'eau dans un vafe, afin de pouvoir le baptifer en cas de danger.

Du Temps & du Lieu convenables du Baptême.

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UOIQU'ON puiffe baptifer tous les jours de l'année, même dans le temps d'un interdit général, les Veilles de Pâques & de la Pentecôte ont toujours été particulièrement deftinées à cette Cérémonie, à caufe des grands Mystères qui s'y célebrent. C'eft pourquoi, pour fe conformer à l'ancien ufage de l'Eglife, on fera enforte de baptifer alors les adultes, s'il s'en trouvoit qui demandaffent le Baptême; on différera même les enfans nés de la veille, pour les baptifer après la bénédiction des Fonts, pourvu qu'on le puiffe commodément, & qu'il

pour l'Adminiftration

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"De ce qui concerne la Perfonne qui reçoit le Baptême. TOUS

ous les hommes qui n'ont pas été baptifés, de tout fexe & de toute condition, font fujets propres à recevoir le faint Baptême. Les enfans en font capables auffi-bien que les adultes, & l'ufage de l'Eglife, depuis les Apôtres, a toujours été de les baptifer.

Si-tôt donc qu'un enfant fera né, le Père, ou quelqu'un de fa part, en

avertira le Curé, & prendra heure pour lui faire recevoir le Baptême. Ceux qui l'apporteront à l'Eglife auront foin, fur-tout s'il y a loin, d'avoir avec eux de l'eau dans un vafe, afin que fi, dans le chemin, il fe trouvoit en péril de mort, on pût le baptifer fur le champ.

Il eft bon auffi d'avertir les Pères &

Mères de faire préfenter leurs enfans au Baptême avec toute la modeftie qui convient à un Sacrement où ils doivent renoncer aux pompes de Satan, & d'éviter toute dépenfe fuperflue, foit avant, foit après la Cérémonie. On ne doit pas ordinairement baptifer un enfant, qu'il ne foit forti entièrement du fein de fa mère. Si néanmoins l'enfant étant en danger de mort, on voyoit paroître au-dehors un membre qui donnât, par fon mouvement, quelque figne de vie, il faudroit le baptifer fur cette partie, S'il fortoit après cela tout entier & vivant, on le rebaptiferoit fous condition, à moins que la tête étant fortie du fein de la mère, il n'eût été baptifé fur cette partie, comme il a été dit ci-deffus.

fans morts fans Baptême. S'il reftoit dans le fein de fa mère, fans en avoir été tiré, il faudroit l'inhumer avec elle, fans crainte que le lieu faint en fût pollu, parce qu'en cet état il fait comme partie de la mère.

S'il arrive qu'une femme accouche d'un monftre, on le baptifera fous condition, en difant: Si tu es homo ego te baptizo, in nomine Patris, &c.

Quand dans la production monftrueufe le doute eft fi c'est une ou plufieurs perfonnes que la mère a mifes au monde, on doit hardiment juger qu'il y en a deux, & deux ames, quand on voit deux têtes ou deux poitrines bien diftinctes; & par conféquent les baptifer féparément, en difant fur chaque perfonne, Ego te baptizo, &c. ou, fi le danger de mort étoit preffant, verfer l'eau fur chacune, & dire en même-temps au pluriel: Ego vos baptizo, &c. ce qui ne feroit pas permis hors le cas de néceffité.

Il n'eft pas permis d'ouvrir une femme avant fa mort, pour fauver fon fruit & lui donner le Baptême; fi elle meurt avant que d'être délivrée, il faut à l'inftant avoir recours à un Chirurgien ou autre, pour ouvrir le fein de la mère, & en tirer l'enfant le plus Quand les têtes & les poitrines ne promptement qu'il eft poffible; & s'il font pas bien diftinguées, & qu'ainfi fe trouve vivant, on le baptifera, s'il on ne peut s'affurer qu'il y ait dans le Y a lieu de douter qu'il le foit, on le monftre plufieurs perfonnes, il faut baptifera fous condition: que fi on le alors en baptifer fi on le alors en baptifer une abfolument & tire mort, fans qu'il ait pu être bapêtre bap- fans condition; puis verfer de l'eau tifé, on ne doit pas l'inhumer en terre l'inhumer en terre fur l'autre que l'on douteroit être fainte, non pas même conjointement diftincte, & la baptifer fous condiavec la mère, mais dans un lieu non tion en difant; Si non es baptizatus, béni, & destiné pour enterrer les en- ego ego te baptizo, &c.es

L'USAGE

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Des Parrains & Marraines,

J'USAGE des Parrains & Marraines eft très-ancien dans l'Eglife. Leur fonction, qui n'a lieu pour le Baptême que lorfqu'on l'adminiftre folennellement, eft de préfenter à l'Eglife ceux qui doivent le recevoir, de répondre pour eux, & de les tenir fur

les Fonts facrés. Ils font donc, en quelque forte, leurs parens fpirituels, puifqu'ils contribuent à leur régéné ration. Auffi contractent-ils une ef pèce d'alliance avec eux, & avec leurs père & mère, qui fait que le Parrain ne peut, fans difpenfe, épouser fa

filleule, ni la mère de fa filleule; & que la Marraine ne peut pareillement époufer fon filleul, ni le père de fon filleul. Celui ou celle qui adminiftre le Baptême, contracte la même affinité avec la perfonne baptifée, & avec fon père & fa mère.

Tout autre que les perfonnes fufdites, qui mettroit la main fur l'enfant pendant qu'on le baptife, ne contracteroit point cette alliance fpirituelle, non plus que ceux qui tiennent un enfant fur les Fonts de Baptême, comme ayant procuration des Parrains ou Marraines. Il faut dire la même chofe de ceux qui tiennent un enfant à qui on ne fait que fuppléer les Cérémonies du Baptême, ou qui, par ignorance des règles, auroient pris la qualité de Parrains & de Marraines dans un Baptême donné hors de l'Eglise sans folennité.

A l'égard de ceux qui font Miniftres, Parrains ou Marraines, dans le Baptême donné fous condition, com me on ne peut affurer que ce Baptême foit un vrai Sacrement, puifqu'on ne le confère que dans le doute s'il a déja été donné, ou fi celui qui a été reçu eft valide il n'eft pas certain qu'ils contractent cette alliance fpirituelle qui les empêche d'époufer l'en fant, fon père ou fa mère; & ils doivent, à raison de ce doute, pour prendre le parti le plus für, obtenir une difpenfe. Lors donc qu'un enfant n'a été baptifé que fous condition, ou qu'on s'eft contenté de lui fuppléer les Cérémonies, on ne doit pas manquer de l'exprimer fur les Regiftres, puifque les Actes des Baptêmes font les feuls monumens authentiques aux quels on puiffe recourir pour s'affurer d'une alliance qu'il eft fi important de

conftater.

Pour ne point multiplier cette alliance, on n'admettra, pour chaque Baptême, qu'un Parrain & une Mar

raine, conformément au Décret du Goncile de Trente. Comme ils font obligés de répondre pour le Baptifé, & de l'inftruire au défaut de fes parens, ils doivent avoir l'âge de puberté, être de bonnes mœurs, & fçavoir la Doctrine chrétienne. On obfervera qu'ils aient été confirmés, & qu'ils aient fait leur première Communion.

C'eft à quoi les Curés feront at tention, lorfqu'on viendra les prévenir pour un Baptême. Ils s'informeront des perfonnes qu'on aura choifies pour tenir l'enfant, les interrogeront, s'ils doutent de leur capacité, & refuferont abfolument ceux qui n'en font pas dignes, comme les infidèles, les hérétiques, les excommuniés dénoncés, les pécheurs publics & fcandaleux, les Comédiens, ceux qui n'auroient pas fait leur devoir Pafchal, ceux qui ignoreroient les principaux Myftères de la Foi, l'Oraifon Dominicale, les Commandemens de Dieu & de l'Eglife. Il leur eft encore défendu d'y admettre les infenfés & les perfonnes inconnues.

Il eft défendu

Il eft défendu par les faints Canons, aux Religieux & aux Religieufes, d'être Parrains & Marraines, & de faire tenir en leur nom des enfans fur les Fonts de Baptême. Le Concile de Bordeaux, en 1624, défend à tous les Curés de tenir fur les Fonts de Bap tême les enfans de leurs Paroiffiens, & exhorte tous les Eccléfiaftiques à ne jamais en tenir d'autres que ceux de leurs parens. Le père & la mère de l'enfant ne peuvent auffi fervir de Parrain & de Marraine, parce qu'ils contracteroient entre eux une alliance qui les priveroit de l'ufage du mariage.

Les Curés ne fouffriront point qu'on impofe des noms profanes, non plus que ceux qui, étant joints au furnom, auroient une fignification ridicule &

contre la bienféance, mais feulement des noms de Saints & de Saintes reconnus & révérés par l'Eglife. Ces Saints feront pour les Baptifés, des modèles de vertu qu'ils auront à imiter, & des interceffeurs qu'ils auront à fe ménager auprès de Dieu. Ils empêcheront auffi que pour l'ordinaire on impofe plus d'un feul nom de Saint ou de Sainte, felon le fexe de la perfonne qu'on leur préfente à baptifer.

On fera enforte que les Parrains & Marraines fe préfentent pour cette

fonction, & que tous les affiftans fe comportent, durant la Cérémonie, avec tout le refpect & la modeftie convenables. A la fin, on aura foin d'expliquer en peu de mots les devoirs des Parrains & des Marraines envers leurs filleuls & filleules, qui font de prierpour eux, de les aimer comme leurs enfans fpirituels, de veiller à leur: éducation chrétienne, & même de s'en charger au défaut de leurs parens; de leur expliquer les promeffes qu'ils ont faites pour eux au Baptême, & de veiller à les leur faire garder,

Des Effets du Baptême,& des Obligations qu'on y contracte,

LES PASTEURS auront foin d'expo

fer aux peuples les Effets du Baptême, pour leur donner une haute idée de la grace qu'ils ont reçue, & les porter à vivre d'une manière conforme à la fainteté de leur profeffion.

Le Baptême efface non-feulement le péché originel, mais encore tous les autres péchés qu'on auroit commis avant de le recevoir. Il remet auffi toutes les peines dûes au péché, foit en ce monde, foit en l'autre, en Rom. 8. 1. forte que, comme parle l'Apôtre, «il » n'y a plus de condamnation pour » ceux qui font en Jesus-Chrift, par ce Sacrement. L'ignorance néanmoins, la concupifcence, les infirmités du corps & de l'ame, la néceffité de mou, rir, qui font les fuites du péché d'Adam, ne font pas détruites par le Baple Bap

tême,

donne une nouvelle vie en Jefus

Christ, par la grace fanctifiante, & les vertus infufes qu'il nous communique: il nous rend, en quelque forte, participans de la nature divine, en nous faifant enfans de Dieu par adoption: il nous donne le Saint-Efprit qui répand la charité dans nos cœurs, & qui nous unit à Jefus-Chrift; il le fait vivre en nous, & nous fait vivre de fa vie, comme les membres vivent de la vie de leur Chef.

Če Sacrement nous donne droit d'appeler Dieu notre Père, & de regarder le Ciel comme notre héritage, parce qu'étant fes enfans, nous fommes auffi fes héritiers, & les cohéritiers de Jesus-Christ.

Il nous rend auffi enfans de l'Eglife, parce qu'il parce qu'il nous met au nombre des Fidèles, qu'il nous donne droit aux autres Sacremens, & qu'il nous fait participer à tous les biens communs de l'Eglife notre Mère.

, parce que Dieu a voulu que dans ce lieu d'exil, l'homme, en les confervant, se ressouvînt de fa chûte, vécût dans la crainte, & que toutes ces misères ferviffent d'exercice contiEnfin le Baptême imprime dans nuel à fa vertu. l'ame un caractère ineffaçable, qui Le Baptême nous régénère & nous fait qu'on ne peut le réitérer. Ce ca

ractère

ractère marque un Baptifé au fceau de Dieu, & le lui confacre fi abfolument, qu'il ne peut, fans une espèce de facrilège, être employé à d'autres ufages: & c'eft ce qui rend les péchés commis après le Baptême, beaucoup plus griefs, parce qu'ils profanent un cœur & un temple, que Dieu s'eft dédiés d'une façon toute particulière.

A de fi grandes grâces répondent auffi de notre part de grandes obligations; car, en recevant le Baptême, nous avons fait profeffion de la Loi de Jefus-Chrift, & contracté l'obligation de l'imiter, & de vivre conformément aux règles & aux maximes de fon Evangile. Nous avons auffi, comme enfans de l'Eglife, voué une obéiffance filiale à cette Mère commune, & promis de nous foumettre à fes ordonnances, & à la conduite des Pafteurs que Jefus-Chrift a établis pour la gouverner.

Nous avons folennellement renoncé au démon, à fes maximes, à fes malheureuses fuggeftions. Nous avons promis de n'avoir jamais aucun commerce avec lui, & de faire tous nos efforts pour lui réfifter & le combattre, foit en lui-même, foit en fes fuppôts, qui font les méchans, & tous ceux qui travaillent à établir fon empire, au préjudice de celui de Jefus-Chrift.

Nous avons renoncé à toutes les œuvres du démon, c'eft-à-dire, aux

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» touche point

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Nous avons renoncé aux pompes du démon, qui font les vanités du monde, les plaifirs défendus par la loi de Dieu, le faux brillant des honneurs & des richesses, neurs & des richeffes, pour fuivre un Dieu crucifié, & nous attacher uniquement à lui.

Les Pasteurs auront foin de repréfenter fouvent toutes ces obligations aux fidèles, & de les exhorter à renouveler de temps en temps les promesses de leur Baptême, à les garder inviolablement jufqu'à la mort, à fe faire chaque année une grande Fête du jour auquel ils l'ont reçu. C'eft proprement ce jour que nous fommes fortis de la fervitude de l'Egypte ; & la reconnoiffance que nous devons avoir pour une fi grande miféricorde de notre Dieu, nous invite à en cé lébrer religieufement la mémoire : Habebitis hanc diem in monumentum, Exod, 12. & celebrabitis eam folennem cultu fem- 14. piterno,

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