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draient de semblables personnes; pareillement que si quelqu'un, étant avec ces prêtres au moment où sera publiée la présente proclamation, ne les dénonce pas, ils seront les uns et les autres considérés comme traîtres et rebelles, et, à cause de leur mépris de la loi, recevront telle punition que, d'après les lois du royaume et l'autorité souveraine de Sa Majesté, on jugera devoir leur infliger. » Peu satisfaite encore, la reine promet à celui qui arrêtera quelqu'un de ces jésuites, élèves des séminaires ou prêtres disant la messe, une somme d'argent « comme récompense d'honneur pour un si bon service, » et les sincères remerciments de Sa Majesté pour l'accomplissement de son devoir de fidèle sujet.

Servile comme il l'était depuis les jours de Henri VIII, le parlement ne pouvait manquer d'applaudir aux violences d'Élisabeth. Hormis la conscience des catholiques, tout dans la nation était aux pieds de cette femme orgueilleuse et vindicative. Aussi, dans la session qui suivit la proclamation, les chambres adoptèrent un bill, le plus rigoureux entre tous ceux qui avaient paru jusqu'à cette époque. L'intolérance hérétique surpassait par le fait tout ce que le fanatisme ou l'impiété avaient jamais tenté chez aucune nation païenne.

Après un court préambule qui rappelle l'acte précédent de la reine, le nouveau statut condamne à la peine de mort comme coupable de haute trahison: 1o quiconque prétendra absoudre quelqu'un des sujets de Sa Majesté ou le détourner de la nouvelle religion; 2° quiconque promettra obéissance à une autorité. État ou prince étranger; 3o quiconque aidera et portera secours à ceux qui prétendent réconcilier et absoudre, ou ne

les dénoncera pas à l'autorité pour qu'il en soit fait justice; 4o celui qui dira la messe sera condamné à une amende de deux cents marcs et conduit en prison pour un an et jusqu'à ce qu'il ait payé son amende; 5o celui qui aura assisté à une messe sera condamné à une amende de cent marcs et à un emprisonnement d'un an; 6o toute personne âgée de plus de seize ans sera tenue d'assister, le dimanche, au service nouveau établi d'après le statut de la première année du règne de Sa Majesté; 7o la peine pour celui qui s'absenterait du service établi par la loi sera de vingt livres par mois, et de deux cents livres, s'il n'y allait point pendant toute l'année; 8o tout maître d'école, qui exercera sa profession sans une permission de l'ordinaire, et toute personne qui employerait un précepteur sans cette même permission, seront condamnés à une amende de dix livres par mois. Il est ordonné aux juges de paix et autres officiers du gouvernement de rechercher avec soin tout ce qui pourrait se faire contre cet acte. Il est statué de plus que les confiscations faites sur les biens des catholiques seront également partagées entre la reine, les pauvres et les dénonciateurs ; que les personnes incapables de payer leur amende seront emprisonnées, et qu'enfin tout ce qui, depuis la session du présent parlement, aurait pu être fait ou accordé contrairement au présent statut, serait nul et sans effet.

L'ère des martyrs recommençait donc pour l'Angleterre. Le sang de ses nobles enfants, restés fidèles à l'antique foi de leurs pères ; le sang des prêtres surtout qui l'y conserveront en dépit des fureurs de l'hérésie, allait couler avec abondance pendant un siècle entier. «O grande et illustre Bretagne, s'écrie un vieil historien à la vue de ces violences, est-il possible que tu te plaises

toujours à combattre le Ciel à main armée pour t'opposer à ton salut et fermer la porte à ta félicité? Où est cette gloire de ton christianisme qui te faisait anciennement regarder comme une terre de bénédiction, laquelle ouvrait son sein pour donner tant de docteurs à l'Europe, tant de lumières à la doctrine de l'Église, tant d'exemples de piété à toute la chrétienté et tant de confesseurs au paradis? Tes rois forçaient le chemin du ciel d'une pieuse violence et les peuples les suivaient à la foule. On ne parlait chez toi que d'obéissance à l'Église romaine; on n'y parlait que de saints, de reliques, de piété, de combats, de vertu et de couronnes. Et depuis qu'un démon d'amour et de rébellion, poussé du plus noir des abîmes, s'empara de l'âme d'un misérable roi, tu as souillé ta sanctification, tu as détruit ton sanctuaire, dont les misérables restes sont encore épandus par tout le monde. Et les pierres sacrées de ce temple, gémissantes parmi les nations étrangères, attendent le jour de la justice de Dieu et la réunion des esprits au point de son service. Qu'as-tu fait de tant de pierres précieuses qui composaient ton diadème d'honneur, dont les rayons donnaient avec admiration dans les yeux de tous les peuples du monde ? Retourne, ô Sunamite, retourne, ô belle Ile, retourne à ton principe. La main de Dieu n'est point raccourcie et ses bras sont toujours tendus à ton obéissance (1). » Hélas! avant que l'Angleterre écoute cette voix qui la rappelle à l'unité de l'Église romaine, que de sang, que

de larmes couleront encore sur cette terre livrée à l'esprit de séduction et d'erreur!

1. Extrait d'une Vie très ancienne de Marie Stuart par un anonyme.

Gable des Oatières.as

Lettres d'approbation.

page 1.

Introduction: Coup-d'œil sur l'histoire religieuse de l'Angleterre avant Élisabeth: Le Catholicisme en Angle

terre.

Le Schisme.
L'Hérésie.

page XI. page XXVIII.

page XLI.

page LXXVI. Avènement

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Restauration du Culte catholique Chapitre Ir. Mort de Marie Tudor. d'Elisabeth au trône. Guillaume Cecil, secrétaire de la nouvelle reine. — Projet de rétablissement de la réforme. Premières négociations avec les cours étrangères et le SaintSiège. Calomnie contre le pape Paul IV. - Plan de réformation. Conduite d'Elisabeth. Caractère des ministres de son conseil tracé par Macaulay, - Guillaume Cecil et Nicolas Bacon. - Sacre de la reine Élisabeth.-Convocation du parlement

.

. . page 1.

Chapitre II.-Ouverture du parlement.- Divers statuts en faveur de la réformation. - Suprématie spirituelle conférée à la reine. Discours de l'archevêque d'York contre le bill de suprématie. Conférences entre les catholiques et les protestants dans l'église de Westminster. Déclaration de la convocation ecclésiastique réunie à Londres. Feckenham, abbé de Westminster; son discours au parlement contre l'adoption du livre de Commune- Prière. Vote du parlement qui consomme le schisme . . page 39.

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Chapitre III. — Élisabeth commence à exercer sa suprématic spirituelle.- Diverses injonctions. Commission chargée de la visite et de la réforme des diocèses. - Nomination des premiers évêques anglicans. - Abandon des deux universités d'Oxford et de Cambridge. - Opposition du peuple à la réforme.— Lettre du pape Pie IV à Élisabeth. — Diverses tentatives pour ramener la reine à l'unité. Nouveaux excès

État du nouveau clergé anglican.- État des

page 74.

des réformés. mœurs publiques . Chapitre IV. Instances de l'empereur d'Allemagne auprès d'Élisabeth en faveur des catholiques. Acte pour ex

pliquer la suprématie spirituelle de la reine. - Réflexions. — Nouveau bill contre ceux qui refusent de reconnaître la suprématie de la reine. - Discours d'Atkinson à la chambre des communes. Discours de lord Montague à la chambre des pairs. Divisions dans la nouvelle église. Synode réuni à Saint-Paul de Londres. Adoption des 39 articles. - Premières tentatives des puritains. Marie Stuart et Knox. Affaires de France et d'Écosse .

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page 108. Chapitre V. Exil des communautés religieuses.— Chartreux. Brigittines. Bénédictins. Catholiques conformistes. Commencement de Guillaume Allen. Ses premiers écrits contre le schisme et l'hérésie. Son voyage à Rome. Son appel aux jeunes Anglais qu'il réunit à Douai. -Fondation du collège anglais de Douai. - Le gouvernement d'Élisabeth cherche à le détruire.- Conversion extraordinaire d'un gentilhomme anglican. — Allen, après des troubles survenus à Douai, se transporte à Reims avec ses disciples. Collège anglais fondé à Rome. Troubles qu'y excitent les espions anglais

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page 141. Chapitre VI. La controverse. Feckenham, abbé de Westminster, et Horn, évêque anglican de Winchester. Appel de Jewell, évêque anglican de Salisbury, à la tradition. - Réponse des docteurs catholiques. - Question de la juridiction des évêques anglicans. - Acte d'Élisabeth pour confirmer leur autorité. Polémique entre Jewell de Salisbury et le docteur Harding. Reynolds. Martyn. -Falsifications du texte de la Bible. État des esprits en Angleterre touchant les questions religieuses. — Edmond Campian. — Ses premiers rapports avec Richard Cheney, évêque anglican de Glocester. Lettre à ce prélat pour l'engager à rentrer dans le sein de l'Église romaine. page 174.

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Chapitre VII. - Conspirations et complots sous le règne d'Élisabeth Position des catholiques devant la nouvelle

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