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plis de jeunes étudiants, ne suivissent le même exemple. Sa Majesté veut donc et commande expressément que nulle personne, chef ou membre de quelque église collégiale ou cathédrale dans ce royaume, ait ou puisse avoir, dans l'enceinte de quelque semblable collège, à partir de l'époque de la publication des présentes injonctions, son épouse ou autre femme pour habiter ou séjourner en quelque manière que ce soit, sous peine, à quiconque ferait le contraire, de ne pouvoir plus prétendre à aucune promotion ecclésiastique dans toutes les églises cathédrales et collégiales du royaume. Et pour l'observation perpétuelle de cet ordre, Sa Majesté veut que ces injonctions soient transcrites dans le livre des statuts desdits collèges et soient regardées comme faisant partie de ces mêmes statuts (1).» Cette pièce, écrite à Ipswich, porte la date du 9 août 1561.

Deux jours plus tard, Cecil recevait de sire Jean Mason une lettre de félicitations sur cette mesure, dont l'urgence, dit-il, était manifeste. « Par l'excellente injonction de la reine, on voit combien vous êtes plein de sollicitude pour le maintien de l'ordre dans l'église. Plût à Dieu que cette sollicitude se rencontrât partout où elle est à désirer. Vous avez touché à un mal qui avait besoin d'être guéri, quand même il n'y aurait à considérer que l'état spirituel de ces collèges. On trouve actuellement, dans plusieurs églises particulières, une conduite en apparence si charnelle, qu'en toutes choses elles diffèrent peu des maisons laïques. Le monde en prend une occasion de scandale, et Dieu, je le sens, n'en est pas satisfait. Quelques présidents de collège à Oxford (je passe les autres sous silence) ont pris des

1. Stryve's Parker, 107, cité par Tierney, t. II, CCCXVI.

épouses, et les ministres de ces collèges, voyant cet exemple, ne manquent pas de les imiter. De là naît un grand désordre, qui jette dans l'inquiétude les autres, lesquels désirent jouir de leur place selon l'intention des fondateurs. J'ai lutté contre ce mal aussi longtemps qu'il m'a semblé possible d'y remédier; à la fin, voyant que je n'obtenais rien, si ce n'est des désagréments et le mépris de ceux qui, sans s'inquiéter de moi, se riaient tranquillement de mes efforts, j'y ai renoncé. J'ai pareillement renoncé à plusieurs autres choses, concernant la science et les bonnes mœurs, qu'il serait très nécessaire de réformer. Sa Majesté la reine prêtant maintenant sa main secourable à cette œuvre dans laquelle je suis persuadé que vous êtes le seul agent, j'ai la confiance qu'elle fera disparaître cette difformité. Elle donnera en même temps, à ceux qui semblent disposés à fouler aux pieds toute remontrance salutaire, l'occasion de douter de leurs succès s'ils veulent introduire de semblables désordres. Je voudrais que Sa Majesté pût comprendre combien cette mesure est nécessaire; car il y a des pauvres gens qui, en voyageant, entendent sur ce sujet plus de choses que Sa Majesté elle-même. Et ainsi, priant Dieu de vous donner une longue prospérité, à vous, qui faites tant de bien, tam bene facientem, je vous recommande, vous et ma bonne souveraine, à la garde du Dieu tout-puissant (1).»

Le rusé secrétaire savait varier son langage selon les hommes et les circonstances. Satisfait d'avoir poussé sa maîtresse au schisme et attaché sa propre fortune à cette entreprise, il lui importait peu de voir ses désirs contredits sur quelques points accessoires, qui ne le

1. Original in the State-paper Office cité par Tierney, t. II, p. CCCXXVII.

touchaient pas personnellement. Même après avoir mérité les éloges du rigide et austère Mason, il saura encore donner à Parker une explication très accommodante de sa conduite dans cette affaire. Il lui fait savoir que la reine était tout-à-fait opposée au mariage des membres du clergé, et que si lui, Cecil, n'avait agi avec prudence et adresse, elle l'aurait absolument interdit aux hommes d'église; qu'il était très heureux d'avoir composé avec Sa Majesté et proposé cet expédient pour l'empêcher d'aller plus loin (1).

Ces explications de Guillaume Cecil ne suffirent point pour calmer le nouveau métropolitain de Cantorbéry, que mécontentait le règlement imposé au clergé. Dans sa réponse au secrétaire, il manifeste la crainte que la reine n'ait l'intention de les ramener au papisme. Il est persuadé que ces injonctions trouveront une grande opposition. Lui-même, pour les avoir communiquées, s'est déjà créé tant d'ennemis qu'il ne sait de quel côté se tourner; dans une pareille situation, la mort lui paraissait désirable. Malgré ces doléances, l'archevêque anglican continua de vivre et ne conserva pas moins sa femme dans son palais, où plus d'une fois Élisabeth daigna l'honorer de sa présence (2). A tous ces prétendus réformateurs et à leurs partisans

1. Stryve's Parker, p. 106-109.

2. Élisabeth ne dissimulait pas ses sentiments pour le clergé marié, comme il paraît par l'anecdote suivante que rapporte sir Jean Harrington, filleul de la reine. «Si l'archevêque (Parker), dit-il, ne cachait pas son mariage, la reine Élisabeth ne cachait pas non plus l'aversion qu'elle en éprouvait ; car comme elle se plaisait à venir souvent dans sa demeure en témoignage de sa bienveillance pour l'ancien chapelain de sa mère, et qu'un jour entr'autres elle y avait été grandement festoyée, à son départ, l'archevêque et son épouse étant ensemble, la reine adressa au prélat des remerciements particuliers avec des termes gracieux et honorables; puis, se tournant vers sa femme : « Vous, dit-elle, je ne puis vous appeler madame, et j'aurais honte de vous appeler maîtresse, et ainsi je ne sais quel nom vous donner......... cependant je vous remercie. »

Érasme pouvait encore lancer sa foudroyante apostrophe: Considérez ce peuple évangélique, et voyez s'ils sont moins livrés à la luxure, à la gloutonnerie ou à l'avarice que ceux que vous détestez. Présentez-m'en un, si vous pouvez, que cet évangile ait ramené de l'ivrognerie à la sobriété, de la colère et de l'emportement à la douceur, de l'avarice à la libéralité, de l'injure à la bienveillance, de la débauche à la pureté des mœurs. Peut-être est-ce une mauvaise fortune qui m'est particulière, mais jamais je ne me suis rencontré avec un de ces hommes qui ne me parût changé en pire (1). Ainsi l'hérésie continuait de produire dans ce royaume les fruits de mort qui naissent partout où disparaît la vérité catholique. De faux pasteurs étaient entrés dans le bercail: ils allaient égorger et perdre au lieu d'instruire, de guérir et de sauver.

1. Erasmi opera, tom. Ix, Epist. ad Vulturium Neocomium, anno 1529.

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o Chapitre IU.99

Instances de l'empereur d'Allemagne auprès d'Élisabeth |

en faveur des catholiques.

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Acte pour expliquer la supréRéflexions. — Nouveau bill matie spirituelle de la reine. contre ceux qui refusent de reconnaître la suprématie de la reine. Discours d'Atkinson à la chambre des comDiscours de lord Montague à la chambre des Division de la nouvelle église.

munes.

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Saint-Paul de Londres.

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pairs.

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- Synode réuni à
Adoption des 39 articles.

Premières tentatives des puritains.-Marie Stuart et Knox.
Affaires de France et d'Écosse.

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A

U milieu des variations de l'anglicanisme naissant et des violences qu'Élisabeth et son conseil, malgré leur habileté, ne pouvaient ni éviter ni dissimuler, un nouveau

parlement se réunissait au palais de Westminster. Comme si le joug imposé aux catholiques n'eût pas été assez pesant, on allait, sur la proposition des ministres, prendre des mesures plus rigoureuses encore que toutes celles qui les avaient précédées. Car, « ce fut le premier et principal soin d'Élisabeth, quand le parlement eut appuyé de son autorité la religion des protestants, de la protéger et défendre constamment contre toutes les machinations des ennemis qui l'environnaient et de ne pas souffrir qu'on y touchât en rien (1). » Dans la circonstance, c'était une sorte de défi jeté à la face des souverains, qui venaient d'adresser à la reine les représentations les plus justes et les plus modérées.

Sur le continent, en effet, on s'inquiétait de plus en

1. « Religione protestantium auctoritate parlementaria jam constabilita, Elisabethæ prima et præcipua cura fuit ut eamdem sartam tectam contra omnes omnium machinationes inter medios eo nomine hostes constantissime tueretur,nec tantillum quidem unquam innovari permisit. » (Camden, Elis. ann., p. 56.)

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