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est encore au ciel favory de la reyne des anges, il soit en terre protecteur de Sa Majesté, du Roy, et de toute sa royale postérité, avec très humble supplication à sa dite Majesté d'avoir toujours les

N° 7.

successeurs de ce grand saint, sa famille et sa maison en singulière et particulière protection. Donné à Clairvaux, soubz le contre-seing de nostre secrétaire. Le 26 juillet 1643. Signé F. A. SAULnier.

Sancti lipsana sancti Bernardi et sancti Malachiæ.

Je réunis sous ce titre un certain nombre de notes qu'il m'a semblé utile de recueillir.

I

CULTE DE S. BERNARD ET DE S. MALACHIE. Voir dans le Thes. nov. anecd. tom IV, les statuts des chapitres généraux de l'Ordre de Citeaux relatifs à la fête de ces deux saints - 1220, n° 24. −1260, n° 4. 1238, n° 2. 1295, n° 1. 1321, n° 2. 1321, n° 3. n° 34. 1273, n° 17.

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1234, n5. 1323, n° 1. 1250, n° 2.

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1274,
1191, B

n° 21. MS. XV de M. l'abbé Matthieu, p. 391.- Paris, 1452, 20 Mai. Indulgences accordées à perpétuité par le Cardinal Guillaume d'Estouteville, Légat du Saint-Siége en France, à tous les fidèles vraiment repentants et confessés qui aideront à reparer l'église de Clairvaux, laquelle était in suis structuris, edificiis, paramentis, libriset aliis ornementis ecclesiasticis multum collapsa, ruinosa et defectuosa... et qui la visiteront le jour de la fête de l'Assomption, de S. Bernard, de S. Malachie, de S. Eutrope, de S. André apôtre et à la Toussaint. Ibid,, p, 260. 1512, 19 juin. L'abbé de Clairvaux accorde la participation des biens spirituels de son Abbaye et membres en dépendant, à tous les fidèles utriusque sexus, qui visiteront la chapelle nouvellement érigée en l'honneur de saint Bernard dans la Collégiale S. Etienne de Troyes par vénérable et discrète personne D. François Fenot.

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Ibid., p. 62, Copie de la lettre de D. Magloires, religieux de Bonnecombe, ligne de Clairvaux, Procureur Général à Rome pour l'O. de Citeaux 1669.

Mgr. Vostre Ordre a obtenu indulgence plénière à perpétuité pour le jour de nostre glorieux saint Bernard. Je vous en envoye le Bref original, comme

nempe B. Bernardus et Felix namque, et antiph. Benedictus Dominus Deus Pater................ Ad effectum indulgentiæ (ad decennium sæcularibus a SS. Clemente VIII concessæ, regularibus vero plenariæ) majore cum merito consequendum, omnes utriusque sexus Ordinis nostri personæ in vigilia prædictæ festivitatis BB. Patris nostri Bernardi jejunent, orationesque ei in Brevi commendatas faciant.

Histoire de la ville de Paris, liv. vi, 243, t. I, (Paris, 1725, in-fol.).

Eudes de Sully, évêque de Paris, institua dans sa cathédrale en aoùt 1207 la fête de S. Bernard. Pour cela il assigna un fonds sur lequel devait se prendre la rétribution des matines, qui était de 6 deniers pour chaque chanoine présent, et autant à chacun des 4 marguilliers prêtres.

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RELIQUES DE S. BERNARD ET DE S. MALACHIE. Voyage Littéraire, 1717, 1ere partie, p. 99, Clairvaux. - Nous eûmes l'honneur, disent les Bénédictins, de dire la sainte Messe sur les tombeaux de S. Bernard et de S. Malachie avec le calice de S. Bernard et avec celui de S. Malachie]. Ils sont tous deux si petits qu'ils n'ont pas un demipied de hauteur, mais la coupe en est fort large et peu profonde.»

Ibid., p. 104. « On montre dans le trésor un calice d'une façon tout extraordinaire, et on prétend qu'il a été à l'usage de saint Malachie. Il est à peu près de la grandeur et de la forme des calices dont nous nous servons aujourd'hui; mais

à son successeur, afin qu'il vous plaise le faire im- Dil y a quatre clochettes d'argent attachées à la

primer, et authentiquer les copies de quelques notaires......Il y a dix-sept ans et demy que je travaille à obtenir cette grâce. Les papes Innocent et Alexandre VII ne la vouloient pas donner perpétuellement. J'ay porté cette affaire à la Congrégation des Indulgences, dans laquelle ce grand saint a trouvé tant de serviteurs qu'elle y a été conclue, et le pape de sa main propre l'a signée, et, à ce qu'on m'a dit, c'est la première et l'unique de cette nature. Edmond de La Croix ne l'a pu obtenir de Grégoire XIV et de Clément VIII que pour 10 ans à l'égard des séculiers.

Ibid., p. 373.- Extract. e quad. Collect. definition. Cap. Gen. O. Cist.

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coupe. C'est l'unique que j'aye vu de cette manière; et il est tout différent du calice de S. Malachie qu'on montre à la sacristie, et avec lequel on permet de dire la messe aux étrangers qui en ont la dévotion. On nous y montra aussi plusieurs choses qu'on prétend avoir été à l'usage de S. Bernard, et entre autre une chasuble. Elle est assurément ancienne, mais si elle est de luy, il faut dire que les religieux de Clairvaux n'étoient point si ennemis de la soye et de l'argenterie dans leurs ornements, puisque la soye est d'un galon d'or. ]

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le nom de la fontaine de S. Bernard. On nous montra aussi son calice et tous ses habits sacerdotaux, et assurément on ne peut pas douter qu'ils ne soient de ce temps-là. Le calice est un peu plus grand que celui de S. Bernard qui est à Clairvaux, mais il est de la même forme, et la coupe, pour garder ses proportions, est aussi plus large. La patène est de même. L'amit est grand, et a une parure de broderie, comme sont celles dont on se sert encore aujourd'hui dans les églises cathédrales aux bonnes fètes. La ceinture est comme une pctite corde, dans laquelle il y a plusieurs nouds. La manipule et l'étole sont étroits; la chasuble est fort grande, et toute fermée par le bas, comme le sont les anciennes chasubles. Il est difficile de croire que S. Bernard qui faisoit profession d'une si grande simplicité et pauvreté, eut des ornemens parez de broderies; et il y a plus d'apparence que ce sont les ornemens ordinaires du monastère dont le saint se servoit comme les autres, lorsqu'il y venoit, et qu'on les a conservés en mémoire de lui, parce qu'ils lui avoient servi quelquefois. »>

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Courtépée écrivait en 1777, dans sa Descrip. hist. du Duché de Bourgogne: « Le trésor [ de S. Etienne de Dijon] renferme les ornemens sacerdotaux de S. Bernard qui étoient à Praslon, abbaye de Bénédictines, supprimée en 1748. » Voy. Littér., 1717, n° part., p. 150. Chartreuse du MontDieu. « On nous montra dans la sacristie une an- C cienne aube qu'on prétend avoir servi à S. Bernard lorsqu'il venait au Mont-Dieu. »

Ibid., p. 195.

Abbaye d'Afflighem en Brabant. « Il y a dans le côté de l'église une figure de la Vierge, où la tradition porte que S. Bernard étant en oraison, la Ste Vierge lui parla, et en mémoire de ce fait, on garde un perpétuel silence dans le cloître. On montre dans le trésor la crosse de ce saint, que l'on a fort mal à propos dorée et enfermée dans de l'argent.»

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Ibid., Paris, 1724, p. 46. - Cathédrale de Laon. - « Nous vîmes dans la nef la chaire dans laquelle S. Bernard a autrefois prêché. »

Ibid., p. 108. Abbaye de Cambron. - «La chasuble de S. Bernard qu'on montre... n'est ni de drap d'or, ni d'argent, ni de soye, mais de simple coton. Elle sert le jour de sa fête et à toutes les premières messes des religieux. » (Les Bénédictins (ibid., p. 40 et 199) ne reconnaissent pas l'authenticité de la coule de S. Bernard à Vauclair, ni celle de sa chasuble, dans le trésor d'Aix-la-Chapelle.)

Voir dans l'Iter Cisterc. de D. J. Méglinger, p. 145, 49 ce qu'il dit d'un vêtement de dessous ayant appartenu à S. Bernard, et qui était conservé dans l'abbaye de Longuay.

MS. XV de M. l'abbé Matthieu, p. 6. Le jeudy 15 nov. 1753, un religieux de l'O. de Prémontré, profès de l'abbaye de Jandeurre, aujourd'hui en commande, prieur curé de la paroisse de Coutrisson au diocèse de Toul, à 2 lieues de la ville de Bar-le-Duc, nous a dit dans Clairvaux que leur maison en la ville de Prague, en Hongrie, conserve la lettre originale que S. Bernard écrivoit à S. Norbert, sur la croyance du saint archevêque que l'Antechrist venoit, et que la fin du monde approchoit.

Ibid., p. 213. Le 14 Mars 1428 (more Gallicano computando), Dom Thibaud de Bergières, religieux de Clairvaux, dépose au nom de l'abbé du

dit monastère entre les mains de R. P. Dom Gilles, abbé de Fécamp (Fiscampnensis): Unum gobeletum argenteum coopertum, ponderis v onciarum et unius sterling, et quemdam scyphum argenteum, ad pedem cuius in fundo est ymago S. Bernardi cum duobus personariis. Qui quidem scyphus est ponderis septem onciarum et XIV sterling..Actum Rothomagi.

Hist. génér. des auteurs sacrés et ecclés., par D. R. Ceillier, t. XXIII, Par., 1763, p. 100.- Art. de Ste Hildegarde. - «XIV...Ste Hildegarde écrivit une lettre adressée aux moines gris, nom que l'on donnoit quelquefois aux Cisterciens, parce qu'en voyage ils portoient un manteau gris. On montre encore dans l'abbaye de S. Victor à Paris, celui de S. Bernard.»

Annales archéologiques, t. III, p, 286. ‹ A Châlons-sur-Marne, dans la cathédrale, on conserve une mitre de S. Malachie...Cette mitre porte dans son tissu des ornemens comme on en voit ici, (l'auteur parle d'un drap mortuaire gravé sur une tombe, semé de quatre feuilles et de médaillons où sont figurés alternativement des lions passants et des aigles au vol éployé.)»

Dom J. Méglinger, dit qu'à l'abbaye de Longuay, on lui montra «...Mitram S. Malachia archiepiscopi Hiberniæ, cui maximum facit pretium celeberrima viri sanctimonia, nam breves rubicundam bombycem ornantes ex auro lamella haud magni æstimantur.» (Iter Cist. p. 145. 49.)

La Chartreuse de Valbonne (dioc. de Nimes) possède un fragment assez considérable de la natte sur laquelle mourut S. Bernard, et une sandale de S. Malachie. Ces précieuses reliques lui ont été données par Monseigneur l'évêque actuel de Châlons.

Je transcris les renseignements que Sa Grandeur a bien vonlu me fournir sur leur histoire dans la lettre dont Elle m'a honoré le 24 Décembre 1854. Je La prie d'agréer ici l'hommage de ma reconnaissance.

« C'est de Clairvaux qui me sont venues [les reliques de S. Bernard et de S. Malachie que je possède], et c'à été par l'entremise de M. l'Abbé Becquey, vicaire général, qui les avoit obtenues du dernier Abbé... Celles dont M. Becquey fut dépositaire, et qu'il obtint sur la demande qu'il en fit, consistent en une partie assez considérable de la natte sur laquelle saint Bernard est mort, et en une mitre de S. Malachie, bien authentique et scellée du cachet de l'Abbé de Clairvaux. J'avois reçu par la même voie deux sandales (cuir doré) de S. Malachie. Je crus pouvoir en donner une à la Chartreuse de Valhonne: l'autre m'a été soustraite par je ne sais qui, et je l'ai fort regrettée.

« C'est, Monsieur, tout ce que je puis dire sur ces objets précieux, qui seront remis après moi entre les mains de notre Chapitre et qui sont destinés à notre église, quoiqu'en me les donnant, M. Becquey n'y ait mis aucune condition...

« †M. J. Evêque de Châlons. »>

J'ai lu avec un vif sentiment de plaisir, dans l'Univers, no du 20 Décembre 1854, la nouvelle sui

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Coupe de S. Ber

Dijon, 1842, p. 141, no 718. nard.

«... Il serait difficile de préciser le temps le plus reculé auquel (cette tasse de racine de buis) peut avoir été montée en forme de coupe sur un pied et dans des cercles d'argent doré, telle qu'elle est aujourd'hui... Si l'on devait s'en rapporter à l'époque marquée par la forme des caractères gothiques angulaires de l'inscription gravée sous le pied de la coupe, et desquels l'usage ne s'est établi que dans la première moitié du XIV siècle, ce vase n'aurait été garni d'argent doré qu'environ 150 ans après la canonisation de S. Bernard.

L'inscription est ainsi conçue :

CIATHUS SANCTI BERNARDI
ABBATIS CLAREVALLIS.

A

On lit dans l'histoire manuscrite de l'abbaye de Citeaux par dom Crestin, que l'on y conservait la coupe de S. Bernard dont il se serait servi pendant B son noviciat... Il paraît néanmoins que cette relique avait été transférée au trésor de l'église SaintEtienne de Dijon, d'après les documents suivants... On lit au Registre de S. Etienne, fo 75, vo, que le 21 février 1659, le sieur Pidard, orfèvre, demande 11' livres pour avoir raccommodé la tasse de S. Bernard.

On voit encore au mème registre, fo 125, que le 23 novembre 1663, deux gentilshommes demandent la tasse de saint Bernard pour porter à la campagne, en donnant bonne et suffisante caution.

Je crois devoir rappeler ici simplement, sans me prononcer sur son authenticité, que l'on montre dans la bibliothèque publique de Troyes une chaise en bois sculpté, avec cette inscription: «Fauteuil réputé de la B. Aleth, mère de S. Bernard, acheté en 1793 à la vente faite à Clairvaux par le vandalisme révolutionnaire, et offert en 1849 par F. E. Jourdain, à la ville de Troyes, sa patrie. »

Bible de saint Bernard.

On conserve parmi les manuscrits de la Bibliothèque publique de Troyes une bible latine, in-fo de 30 centimètres de hauteur sur 24 centimètres environ de largeur divisée en deux volumes, dont le premier comprend 261 feuillets et le second 234. L'écriture est une minuscule très-régulière, de la première moitié du XIIe siècle, sur deux colonnes, avec initiales peintes, souvent dorées et historiées, et titres à l'encre rouge et bleue.

Sur le recto de la garde, au commencement du premier volume, une main du XIIe siècle a inscrit en caractères gothiques assez gros ces mots:

PARS PRIMA BIBLE BEATI BERNARDI ABBATIS CLARE

VALLIS.

et au-dessous se trouve répétée cette inscription en minuscule tirant un peu sur la cursive, à peu près en même temps. Ces deux volumes ne sont plus dans leur couverture primitive.

Le dernier des inventaires de la maison de Clairvaux que fit dresser Pierre de Virey, lorsqu'en 1471 il prit, en qualité d'abbé, possession de Clairvaux, termine le numéro qui concerne cette bible, par ces mots : « C'est la bible de Mgr saint Bernard. »

Les feuillets qui contiennent le Cantique des cantiques sont particulièrement usés.

Ces curieux détails sont extraits d'une notice insérée dans les Mémoires de la Société Académique de l'Aube (Troyes, 1842, p. 246), par M. Harmand, bibliothécaire de la ville de Troyes. Je saisis l'occasion de témoigner ici à M. Harmand, ma reconnaissance pour la complaisance constante avec laquelle il à bien voulu favoriser mes recherches. L'antiphonier de saint Bernard.

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teaulx, ou diocèse de Liége, cognois et confesse avoir eu et receu de Monsieur l'ancien abbé de Clerevaulx la somme de 13 escus d'or au soleil, sur et tant moins de la somme de 52 semblables escus au soleil que je doy avoir pour l'escripture des quatre derniers antiphoniers, outre les autres huic volumes que j'ay déjà faict, escript, et noté audit Clerevaulx; et aussy pour escrire lesdits quattre restans volumes ay receu huit vingt six cayers de bon parchemin de Bruges, et le bel antiphonier entier de tout l'an, bien escript et notté, que on dit à Clerevaulx estre l'antiphonier sainct Bernard, à moy pour exemplaire presté, commençant ou second feuillet après 4 feuillets estans au commencement: De modo, ordine et correctione antiphonarii, et la lettre du IIII R Veniet in te, et finissant ou pénultième Ecce spon. ve. ; et est signé en l'inventaire de Clerevaulx Y, 17.

Lesquels quattre volumes d'antiphoniers je dessus dit frère Servais promets bien loyaulment escripre, noter et parfaire de ma main en la manière desdits autres huict volumes, pour le prix et somme desdits 52 escus d'or au soleil, qui est pour chacun volume 13 escus d'or au soleil, et le plus tost que je pourray les rendre faits et parfaits, jusqu'à l'enluminature et relieure, lesquels ledit ancien Abbé sera tenu de payer et contenter. Et de ladite somme de xш escus d'or au soleil, en déduction et tant moins des dessus dits LII Semblables escus, me tiens pour bien content et en quitte ledit ancien Abbé et la dicte église de Clerevaulx, et des vIII XX vi cayers de parchemin pour faire lesdits quattre antiphoniers; et aussi, en lui délivrant ou à autre dudit monastère de Clerevaulx ayant puissance de recevoir et de ce faire, rendre el restituer ledit bel Antiphonier sainct Bernard, appartenant à ladicte église et monastère de Clerevaulx: ou si, avant la perfection desdits quatre volumes j'estois prévenu de mort, promets faire rendre audit Clerevaulx ledit Antiphonier. Tesmoing mon seing manuel cy mis et apposé le x1o jour de Mars l'an mil cinq cens, en la présence de Dom Nicole de Paris, bachelier en théologie, Prieur dudit monastère, de Dom Jehan de Vepria, ancien Prieur dudit lieu, Dom Jacques de Sézanne, secrétaire, et Dom Estienne de Beaupré, religieux dudit Clerevaulx. Fr. Servais, religieux du Jardinet. — A la suite est écrit: « L'Antiphonier de S. Bernard ne se voit pas à Clairvaux (1744); apparemment qu'on aura négligé de le retirer du Jardinet. » (M. l'ancien abbé de Clairvaux, dont il est parlé dans cette pièce, est Dom Pierre de Virey, qui se démit de ses fonctions en 1496, et mourut en 1506.) Note sur un manuscrit de la Bibliothèque publique de Dijon, désigné vulgairement sous le nom de bréviaire de S. Bernard.

Parmi les manuscrits de la bibliothèque publique de Dijon, il en est un que sa petitesse et sa forme singulière rendent fort remarquable, et qui, cependant, serait probablement très-peu remarqué des étrangers et des visiteurs, si l'opinion vulgaire qui en fait le bréviaire de S. Bernard, ne lui avait donné une sorte de célébrité.

Les recherches que j'ai entreprises sur tout ce qui noua reste, soit du corps de S. Bernard, soit des objets qui ont appartenu à ce grand saint, m'ont amené, il y a quelque temps déjà, à examiner ce prétendu brèviaire.

Je ne crois pas que le manuscrit dont je m'occupe ait été regardé de bien près par des personnes quelque peu versées dans la connaissance des ancienues écritures: il leur eût paru si évident, à première vue, qu'il était postérieur de plusieurs siècles à saint Bernard, que depuis longtemps on se serait abstenu de le qualifier d'une manière in

exacte.

Mais si on avait eu la patience de l'étudier en

détail, on se serait aperçu bientôt que c'était un A livre liturgique à l'usage de l'Ordre de Citeaux : puis au 13 feuillet après le du Ile nocturne des matines du Samedi-Saint. - Caro mea requiescet in spe, etc., on aurait lu ce qui suit, écrit à l'encre rouge, de la même main que ce qui précède, et on aurait possédé tous les éclaircissements désirables sur la nature et l'origine de ce curieux petit volume: « Explicit libellus breviarii de tempore de << nocturna laude Creatoris mei Jhesu XPti, quem «sici deo scripsi, ne furetur mihi more alterius «breviarii: nec ille, oro, egre ferat quia in tantam

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brevitatem compilavi, quia carni exemplari pro<< lixiore; et benedictus sit ille in æternum qui ini«ciandi dedit presumptionem, et terminandi con<< tulit facultatem anno Domini millesimo quadrin<< gentesimo nonagesimo octavo. >>

Čette date est écrite à l'encre noire, ainsi que le << titre que je vais copier, et qui reprend à la ligne : « Absolucio a pena et a culpa in articulo mortis « concessa a providencia divina Domini Sixti, << Pape IVi, fratribus Ordinis Cysterciensis tempore « Reverendissimi Patris Abbatis Hymberti Cyster<< cii, » etc.

La formule de l'absolution occupe quinze lignes. On a effacé trois lignes écrites à l'encre rouge pour tracer en noir le millésime et l'absolutio a pena, etc.; dont l'écriture présente quelques différences avec les caractères qui précèdent.

Il suit de la note que je viens de transcrire:

1° Qu'on a ici un cahier (libellus) du bréviaire Cistercien, contenant pour le propre du temps (breviarii de tempore), l'office de la nuit (de nocturna laude);

B

2o Que le religieux, auquel il appartenait, l'avait écrit sous un très-petit format (ideo scripsi), afin qu'étant tout à fait portatif, il devint plus difficile de le voler; voulant ainsi lui faire éviter le sort C d'un autre bréviaire, que sa grosseur l'obligeait probablement de laisser au choeur, où on le lui aurait dérobé;

3o Que ce même religieux prie N. S. J.-C. de lui pardonner son œuvre si écourtée, parce qu'il manquait d'un exemplaire plus étendu. Evidemment il fait ici allusion à la brièveté de son livre, qui ne contient que l'office de la nuit, et encore seulement pendant le propre du temps; il ne peut entendre ces mots: in tantam brevitatem compilavi,

des nombreuses abbréviations qui hérissent son texte, car il lui était facile de rétablir les mots abrégés dans l'exemplaire qu'il avait sous les yeux; 4° Enfin, que la copie de ce cahier a été terminée l'an de N. S. mil quatre cent quatre-vingt-dix-huit. Voulant probablement plus tard remplir l'espace demeuré libre sur le treizième feuillet, après la note à l'encre rouge, par la transcription de l'ab-D solution in articulo mortis, accordée aux Cisterciens par le pape Sixte IV (1) du temps d'Hymbert, Révérendissime abbé de Citeaux (2), notre religieux, afin de gagner la place nécessaire, aura effacé les trois dernières lignes de la note; puis il aura récrit à l'encre noire le millésime, en ajoutant l'absolutio a pena, par laquelle se termine l'office de la nuit, depuis l'Avent jusqu'à Pâques inclu

sivement.

Je passe maintenant à la description du manuscrit.

Il se compose de 36 feuillets de parchemin de 135 millimètres environ de largeur, sur 155 environ de hauteur (pl. B, fig. 1), terminés aux points I et K par une languette haute de 30 millimètres (pl. A, fig. 1 et 2). Ces languettes, placées l'une contre l'autre, sont maintenues par une sorte de pince en fer à deux branches, se terminant en M (pl. A, fig. 2), en anneau de forme allongée. Les

(1) Mort le 13 août 1484.

deux branches s'évasent à partir de M, jusqu'en I et K (pl. A, fig. 1), où elles atteignent une largeur de 45 millimètres. Trois clous en fer, rivés de chaque côté, maintiennent solidement les branches de la pince et les languettes (pl. A, fig. 1).

En supposant le manuscrit suspendu par l'anneau qui termine la pince et les feuillets pliés, la fig. 1 (pl. A) le représente vu de côté, et la fig. 2 (même pl.) le fait voir par le milieu.

Mais si on veut le lire, on doit le retourner d'abord, de manière à tenir la pince entre les doigts (pl. A, fig. 3), puis on déplie et on replie successivement chaque feuille. Il est impossible de saisir le mécanisme de cette opération sans avoir la pl. B sous les yeux.

1° Fig. 1. Le feuillet est déplié entièrement; il est couvert d'écriture sur toute sa surface; les lettres E, F, G, H, I, K, indiquent les lignes des plis.

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