O DIEU, qui par la directien d'une étoile, manifestas ton fils unique aux Gentils, daigne accorder par ta miséricorde que nous, qui maintenant te connaissons par la Foi, puissions, après cette vie, jouir de ta Divinité glorieuse, par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen! {La Collecte pour le jour de l'ÉPIPHANIE.) SERMON I. VOCATION DES GENTILS. PRÊCHÉ LA VEILLE DE L'ÉPIPHANIE, DIMANCHE 5 JANVIER 1840. (SAINT PAUL, Ép. aux Éphésiens, ch. III, v. 1.) C'est pour cela que moi Paul, je suis prisonnier de Jésus-Christ pour vous Gentils. Si toutefois vous avez entendu quel est le ministère de la grâce de Dieu qui m'a été donnée pour vous; comment par la révélation le mystère m'a été manifesté ( ainsi que je l'ai écrit ci-dessus en peu de mots; d'où vous pouvez voir en le lisant, quelle est l'intelligence que j'ai du mystère de CHRIST), lequel n'a point été manifesté aux enfants des hommes dans les autres âges, comme il a été maintenant révélé par l'Esprit à ses saints Apôtres, et à ses Prophètes; SAVOIR, que les gentils sont COHÉRITIERS, et d'un même corps, et qu'ils paRTICIPENT ENSEMBLE A SA PROMESSE EN CHRIST PAR L'É VANGILE, duquel j'ai été fait le ministre, selon le don de la grâce de Dieu, qui m'a été donnée suivant l'efficace de sa puissance. Cette grâce, dis-je, m'a été donnée à moi qui suis le moindre de tous les saints, afin que la pour annoncer parmi les Gentils les richesses incompréhensibles de Christ; et pour mettre en évidence devant tous les hommes, quelle est la dispensation du mystère qui a été caché de tous temps en Dieu, qui a créé toutes choses par Jésus-Christ; afin sagesse de Dieu, qui est infiniment diverse, soit maintenant manifestée par l'Église aux principautés et aux puissances dans les lieux célestes, selon le dessein qu'il avait forme de tout temps, et qu'il a exécuté par JésusChrist notre Seigneur, en qui nous avons la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance, par la foi que nous avons en lui. » (L'Épître pour la Fête de l'Épiphanie.) C'EST à la libre faveur de Dieu que nous devons de savoir quelque chose de Lui-même ou de la vie à venir. C'est de sa pure gratuité que nous avons reçu une Révélation et qu'elle a été conservée jusqu'à ce jour. Et le passage des Saintes Écritures qui renferme le texte que nous allons méditer, expose le don de quelque chose de la part de Dieu aux hommes. C'est sa Grâce; cette puissance qui agit en nous pour nous détacher des choses du monde et nous fixer en rapport avec les choses spirituelles, qui nous en donne le goût, et qui nous élève et nous établit en communion avec le Ciel, nous préparant dès ici-bas, par le renouvellement de notre être et la sanctification, pour une existence future et éternelle de bonheur. Et tout ceci se fait dans une dispensation, un ordre spirituel, que Dieu lui-même dans sa souveraine bonté a établi à cette fin; savoir, en CHRIST: afin que l'homme ne restât pas dans l'état où il est par nature d'éloignement de son Créateur et Père céleste, sous le poids de sa colère, et de sa condamnation à cause du péché, ignorant sa destinée et ne pouvant y atteindre. Naturellement l'homme ne connaît point ces choses; sa vie est même en hostilité avec les lois qui sont faites pour son bonheur mais Dieu en sa miséricorde a daigné lui en faire la révélation: il a fait connaître ses voies; et a aussi dicté l'Écriture-Sainte dans ce dessein. Et c'est ce haut sujet, ce mystère, cette chose cachée, imparfaitement connue jusque là parmi les nations, que l'Apôtre proclame dans ces paroles du texte; savoir que Jehovah se communiquerait avec tous ses dons aux autres peuples, aux Gentils, de la même manière qu'il l'avait fait à la postérité d'Abraham, laquelle il s'était attachée par une alliance et des institutions particulières pour conserver la connaissance de son nom. C'est donc l'alliance que Dieu avait faite avec Abraham qui va s'étendre, par suite de la venue du Christ, jusqu'aux extrémités de la terre; ce dessein caché dans ses décrets éternels va être mis au jour. Et demain, l'Église doit commémorer la manifestation du Sauveur aux Gentils en la personne des Sages venus d'Orient, fait qui était le présage que plus tard les Rois et les peuples les plus éloignés, croiraient au Sauveur et auraient la vie éternelle en son nom. C'est de l'Épître fixée pour cette célébration que nous avons choisi les paroles de notre texte : « Le mystère qui est que les Gentils sont cohéritiers, qu'ils font un même corps, et qu'ils participent à la promesse que Dieu a faite en Christ par l'Évangile. n Nous allons donc, sur ces paroles, rechercher: 1. Quel était ce mystère dont il est ici parlé? HI. Quel était l'instrument dont Dieu se servait? |