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Et Toi, ô mon Dieu! qui réparas alors la brèche d'Israël, aie pitié de nous, et nous envoie du secours de ton Saint-Lieu ! Ainsi soit-il.

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I. NÉHÉMIE avait sur le cœur un dessein trèsimportant et très considérable, pour lequel l'amour du pays ajoutait encore de la force au motif de sa piété. Il nous le fait connaître en ces termes au chap. 1: - « Hanani, l'un de mes frères, et quelques gens arrivèrent de Juda, et je m'enquis d'eux touchant les Juifs réchappés qui étaient de reste de la captivité, et touchant Jérusalem. Et ils me dirent: ceux qui sont restés de la captivité, sont là dans la province dans une grande misère et en opprobre; et la muraille de Jérusalem demeure détruite et ses portes ont été brûlées par le feu. » (V. 2, 3.)

Il s'afflige de l'état de dégradation de son peuple; il en est comme opprimé : « Je m'assis, dit-il, et je pleurai et je m'affligeai quelques jours. » Et il s'épanche devant Dieu par la prière ; et quelle prière ! La voici telle qu'elle est consignée :

(V. 5.) « Je te prie, Éternel, Dieu des Cieux! qui es le Fort, le Grand et le Terrible, qui gardes l'alliance et la miséricorde à ceux qui t'aiment

et qui observent tes commandements; je te prie que ton oreille soit attentiveet que tes yeux soient ouverts, pour entendre la prière que ton serviteur te présente en ce temps, jour et nuit, pour les enfants d'Israel tes serviteurs, en faisant confession des péchés des enfants d'Israël, que nous avons commis contre toi; moi-même et la maison de mon père nous avons péché. Certainement nous nous sommes corrompus devant toi, et nous n'avons pas gardé les commandements, ni les statuts ni les ordonnances que tu donnas à Moïse ton serviteur. Mais je te prie, souviens-toi de la parole que tu donnas charge à Moïse, ton serviteur, de dire: Vous commettrez des crimes et je vous disperserai parmi les peuples; puis vous retournerez à moi, et vous garderez mes commandements et vous les ferez. Alors quand il y en aura d'entre vous qui auraient été chassés jusqu'au bout des Cieux, je vous rassemblerai de là et vous ramènerai au lieu que j'aurai choisi pour y faire habiter mon nom. Or, ceux-ci sont tes serserviteurs et ton peuple que tu as rachetés par ta grande puissance et par ta main forte. Je te prie donc, Seigneur ! que ton oreille soit maintenant attentive à la prière de ton serviteur, et à la supplication de tes serviteurs qui veulent craindre ton nom. Fais, je te prie, prospérer aujourd'hui

ton serviteur, et fais qu'il trouve grâce envers cet homme. Car j'étais échanson du Roi. »

Vous voyez comment il expose ses désirs devant Dieu; comment il s'humilie; comment il semble porter le fardeau de son peuple la plaie de la fille de son peuple est la sienne; elle est ouverte dans son cœur. Et il prie nuit et jour; il se tient en instance auprès du Dieu Tout-Puissant qui ayant infligé la plaie, peut seul la guérir.

Nous voyons qu'il manifeste, avec la jalousie pour l'honneur de Jéhovah, et du peuple de son alliance, ce sentiment de patriotisme, cet amour du sol, que Dieu approuve, qui lui est agréable, et qui, quand il est bien réglé et dirigé, provient aussi de Lui. Qui peut contempler sans émotion Daniel alimentant ce sentiment dans son cœur lorsqu'il «< se mettait à genoux trois fois par jour,»« les fenêtres de sa chambre étant ouvertes du côté de Jérusalem » (Dan. VI, 10)? ou qui peut lire sans en être touché, les accents douloureux des enfants de la captivité contenus au ps. 137: « Nous nous sommes tenus auprès des fleuves de Babylone, et, même nous y avons pleuré, nous souvenant de Sion.-Si je t'oublie, ô Jérusalem, que ma droite s'oublie elle-mê

me... » Et remarquez que ce n'est pas ici un sentiment passager, une impression superficielle qu'éprouvait cet Homme de Dieu; chez Néhémie c'était une pensée profonde, un sentiment durable, qui subsiste jusqu'à ce qu'il ait été fait quelque chose pour le soulager. Nous ne voyons malheureusement que trop de personnes qui peuvent donner leur temps, des heures ou des journées entières à ces choses frivoles qui regardent le corps, aux affaires transitoires de la vie; tandis qu'ils semblent avoir de la peine à trouver quelques heures, ou un quart-d'heure de plus que de coutume, pour ce qui concerne les intérêts du règne de Dieu, et le bien de leurs âmes immortelles. Néhémie pleure sur la désolation de son pays comme un père gémit des souffrances et de l'égarement d'un fils, ou comme une mère éplorée auprès du lit de son enfant qu'elle craint de perdre.

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Mais tout en regardant à Dieu, comme nous l'avons vu, il ne néglige point les moyens mains il les considère comme étant mis à sa disposition par Dieu. Ses fonctions lui donnent accès auprès du roi : il en fait usage; il ne laisse passer ni le temps ni l'occasion (ch. II, v. 4) : « Et il arriva au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, que comme on lui apporta du vin, je pris le vin, et je le présentai au roi.

Or je n'avais jamais eu mauvais visage en me présentant devant lui. Et le roi me dit : « Pourquoi as-tu mauvais visage puisque tu n'es point malade? Cela ne vient que de quelque tristesse d'esprit. Alors je craignis fort; et je répondis au roi : Que le roi vive à jamais! Comment mon visage ne serait-il pas mauvais, puisque la ville, qui est le lieu des sépulchres de mes pères, demeure désolée, et que ses portes ont été consumées par le feu! » — Sa tristesse ne peut point se cacher, et le monarque qui n'avait jamais rien remarqué en lui de semblable, cherche à le soulager:

(V. 4.) « Et le roi dit : Que me demandes-tu?» La question, comme on le voit, était de la dernière importance : il y allait de l'objet que Néhémie avait le plus à cœur : il y allait de la destinée de tout son peuple...

Que fera donc Néhémie en cet instant critique? à quoi aura-t-il recours? quel parti va-t-il prendre?

. . . . . « Alors je priai le Dieu des Cieux... et je dis au roi. » C'est à la prière qu'il a recours en ce moment décisif. Il avait déjà prié : « Fais que ton serviteur trouve grâce envers cet

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