SEIGNEUR, nous te supplions de recevoir, par ta clémence, les prières de ton peuple qui t'invoque; lui accordant, avec la connaissance et le sentiment de ses devoirs, la grâce et le pouvoir de les accomplir fidèlement, par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen! (La Collecte pour le Premier Dimanche après l'Epiphanie.) NÉHÉMIE. « Alors je priai le Dieu des Cieux, et je dis au Roi. » NÉHÉM. II, 4, 5. Nous nous sommes occupés Dimanche dernier de la Lumière qui est venue dans le monde, et qui a brillé aux yeux des Gentils; puisque nousmêmes, descendus des peuples alors Gentils, sommes réunis aujourd'hui en ce lieu de prière devant Dieu. Nous avons contemplé ce fait, comme réalisant non-seulement les promesses que Jéhovah avait faites à son peuple d'Israël, mais encore comme accomplissant le Dessein Eternel, caché avec Dieu depuis les siècles, mais rendu manifeste par la venue du CHRIST, savoir « que les Gentils sont cohéritiers, membres d'un même corps et participant ensemble avec l'Église de l'Ancienne Alliance aux promesses de Dieu en Christ par l'Évangile. Et à la vue de cette multitude de personnes. qui de nos jours encore, après plus de dix-huit siècles, ne participent pas à cette bonne nouvelle de pardon et paix ; aux yeux desquels cette lumière n'a jamais resplendi, aux cœurs desquels l'alliance de Dieu n'a point encore porté des fruits de consolation; nous en avons ressenti un profond sentiment de douleur : nos cœurs en sont navrés et en ont gémi. Et plus ce sentiment de peine de voir tant de personnes rester éloignées de Dieu, sera profond et habituel, plus nous nous trouverons portés à recourir par la prière, à cet Être ToutPuissant qui dispose les cœurs de tous les hommes selon sa volonté aussi je n'ai pas trouvé d'exemple plus propre à nous présenter le puissant sentiment de l'amour de nos frères s'épanchant par la prière, que celui de Néhémie, auquel les paroles du texte se rapportent.... NÉHÉMIE était échanson du roi de Perse, Artaxerxès; et nous trouvons en lui un homme remplissant des fonctions honorables à la cour d'un monarque puissant, et qui néanmoins conserve la simplicité de son caractère et la ferveur de sa foi. Enfant de la captivité, quoique éloigné du pays de ses pères et entouré de toutes les séductions d'un palais; il n'avait point oublié le Dieu d'Abraham, d'Isaac, et de Jacob, mais il le servait avec fidélité et avec zèle. Il était à Suze, avec le roi de Perse, lorsqu'il eut l'occasion d'apprendre l'état de dégradation et de misère dans lequel se trouvait à Jérusalem le restant des Juifs rentrés de la captivité. Néhémie en fut vivement affecté : il eut recours à Dieu; il pleura, il jeûna : ensuite il s'adressa au Roi qui le fit partir pour la Judée avec les pouvoirs de gouverneur, l'autorisant à rebâtir les murs de Jérusalem, et retirer ce peuple de l'état d'opprobre et d'humiliation dans lequel il était plongé. Les paroles de notre texte ont rapport au moment où Néhémie, paraissant devant Artaxerxès, présenta sa requête : « Alors, je priai le Dieu des Cieux........ et je dis au roi. -- En considérant aujourd'hui ces paroles, nous appellerons votre attention : I. Sur l'opportunité de la prière de Néhémie; II. Sur le mode de cette prière ; III. Nous en remarquerons la cause déterminante. |