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la Foi chrétienne en France (1). Nous l'apprenons par un passage de l'historien ecclésiastique, Eusèbe.

(1) Il semble convenu que l'Église de Lyon fut fondée par des Missionnaires venus de l'Asie. L'évêque qui succomba dans la persécution dont il est ici question, fut succédé par Irénée, qui était disciple de Policarpe, évêque de Smyrne. C'est ce qui explique pourquoi ce Rapport des Souffrances des églises de Lyon et de Vienne, fut adressé aux églises de l'Asie et de Phrygie, et non à tout autre.

Ceci peut aussi fournir une raison pourquoi l'ancien rit gallican différait de ceux de Rome et de Milan. — Ce rit était répandu sur toute la France; et il demeura en usage jusqu'à ce que Charlemagne (qui comme Pépin, son père, avait de grandes obligations politiques à l'Evêque de Rome) par un édit substitua la Liturgie de Rome à l'ancienne Liturgie gallicane. — Voyez Mabillon « de Liturgiâ Gallicana. » (Ed. Paris, 1685.)

D'après tout ceci, il paraît très probable que la Liturgie gallicane dérivait primitivement de l'Apôtre Jean. —Pour d'autres preuves, voyez le savant Spelman, Concilia, tom. 1, p. 176.

NOTE

SUR

LES MARTYRS DE LYON ET DE VIENNE,

TIRÉE DE L'HISTOIRE ECCLÉSIATIQUE D'EUSÈBE.

En la dix-septième année du règne d'AntoninusVérus, la persécution éclata avec une nouvelle force contre nous en divers pays, par suite de l'inimitié des habitants de plusieurs villes. Nous pouvons juger, par ce qui arriva dans un seul pays, du nombre incalculable de ceux qui ont péri par le martyre dans le monde entier. L'histoire en est digne d'un perpétuel souvenir, et elle se trouve avoir été conservée et transmise par écrit. La narration toute entière et très circonstanciée, occupe une place dans ma collection des martyrs: et cette narration n'est pas instructive seulement, mais encore fort édifiante. Ce qui peut toutefois appartenir à mon

sujet actuel, je vais le transcrire et le consigner

ici.

D'autres historiens n'ont décrit que des victoires obtenues par des batailles; des trophées érigés sur la défaite d'ennemis; les exploits de généraux, et la bravoure de soldats qui se sont abreuvés de sang et de carnage pour la conservation de leur patrie, de leurs jeunes enfants et de leurs fortunes. Mais, moi qui écris les Actes d'un Règne céleste et divin, je suis appelé à consigner, en un monument perpétuel, ces luttes sans bruit, qui concernent la paix de l'âme; ainsi que les héros qui ont pris part pour la cause de la Vérité, sinon pour les intérêts de leur pays; et pour la Religion, sinon pour les objets de leurs plus chères affections. J'aurai à inscrire, pour mémoire éternelle, la persévérance, le courage à toute épreuve de ces combattants pour la piété, qui ont érigé des trophées contre les démons, qui ont remporté des victoires sur les ennemis invisibles; j'aurai à dire les couronnes qu'ils ont obtenues.

LA GAULE fut la lice où se donnèrent les combats dont nous parlons. Il y a là deux villes célèbres, et remarquables par-dessus les autres, Lyon et Vienne, à travers desquelles passe le Rhône, dont les eaux rapides parcourent toute cette région. L'histoire de leurs martyrs, qui fut enyoyée par ces principales Églises aux Églises d'Asie et de

Phrygie, rend compte de la manière suivante, des choses qui s'y passèrent; je ne peux mieux faire que de rapporter leurs propres paroles.

Lettre écrite par les Églises de Lyon et de Vienne en France, aux Églises d'Asie et de Phrygie.

de

Les Serviteurs de CHRIST qui demeurent à Vienne et à Lyon, villes des Gaules, aux frères d'Asie et de Phrygie, qui ont une même foi avec nous, et une même espérance de Rédemption, que la grâce, la paix et la gloire vous soient données de la part DIEU le PÈRE et de JÉSUS-CHRIST notre SEIGNEUR.' Quant à l'intensité de la persécution dans ce pays, la fureur inouïe des Païens contre les Fidèles, et tout ce que les bienheureux martyrs ont eu à souffrir, nous ne saurions l'exprimer, et ne pensons pas qu'on puisse le dire en écrivant. Car l'adversaire a fondu sur nous avec toute sa puissance, comme par anticipation de ce qu'il fera au jour où il sera déchaîné (1). Tellement qu'il s'y est pris de toutes les manières pour préparer les siens et les exciter contre les serviteurs de Dieu: Ainsi, non-seulement il ne nous fut pas permis de fréquenter les comices, ni les bains, ni les marchés, mais encore, il fut défendu qu'aucun de nous se montrât en quelque lieu que ce fût.

(1) Apocalypse, chap. II, 20.

Mais la grâce de Dieu se mit en mouvement pour le combattre; et; entourant de protection les faibles, suscita pour lui résister des hommes immuables comme des colonnes, dont la force attira sur eux les premiers, toute la rage du malin; des hommes qui allèrent à sa rencontre, méprisant toutes sortes d'affronts et de supplices; et, regardant comme peu ce qu'il pouvait leur faire de plus terrible, ils se hâtaient d'être avec Christ: faisant voir, véritablement, « qu'il n'y a point de proportion entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui doit être manifestée en nous (1).»

Et d'abord, ils ont noblement souffert toute l'ignominie que pouvait faire tomber sur eux un peuple ameuté, qui les a livré, battu, traîné, pillé, lapidé et enfermé; et a pratiqué envers eux toutes les choses qu'une populace effrénée fait souffrir à ceux qu'elle hait et qu'elle regarde comme ses ennemis. Lorsqu'enfin, ils ont été traduits sur la place publique par le Tribun des gens de guerre, et par les autorités de la ville, interrogés publiquement, ils ont confessé qu'ils étaient Chrétiens, et ils ont été enfermés dans la prison jusqu'à ce que le Gouverneur fût arrivé.

Quand ils furent ensuite amenés devant lui, et qu'il usa d'une extrême cruauté à notre égard, l'un

(1) Ép. aux Rom., chap. VIII, v. 18.

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