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les écrivains des premiers siècles relativement à la première prédication de l'Évangile dans ces contrées. JÉRÔME, au quatrième siècle, dit: (de Scriptor. Eccles.) << Saint Paul, lorsqu'il fut mis en liberté après son jugement devant Néron, prêcha l'Évangile aussi en diverses parties de l'occident.-Crescens prêcha l'Évangile dans la Gaule.—

Et nous lisons dans EUSÈBE (Hist. Ecclés., L. III, c. 4), << Crescens étant envoyé en Gaule par lui (Saint Paul), souffrit la mort pour la foi. »>

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Si donc, Paul n'est pas venu en Gaule, il portait un vif intérêt aux habitants de ce pays. Mais nous lisons dans THEODORET, historien exact du cinquième siècle (ad 2 Jim. IV, 17): «Lorsque, par suite de son appel à César, il fut envoyé à Rome par Festus, et fut acquitté sur sa défense, il alla en Espagne, et porta la lumière de l'Évangile à d'autres nations. » —

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Il y a bien ici des témoignages suffisants pour faire présumer que notre Christianisme en France est d'origine apostolique. Cependant nous pouvons remonter encore plus haut et trouver dans ceux qui vécurent même plus près du temps des Apôtres, des preuves combien ce fut de bonne heure que Dieu fit la grâce aux habitants de ces contrées de recevoir la lumière du Christ.

TERTULLIEN, qui vivait vers l'an 200, dit : (adversus Judeos, $7) « Tous les confins de l'Espagne, ainsi que les diverses nations de la Gaule, et les parties de la GrandeBretagne inaccessibles aux Romains, mais soumises au Christ..... >>

CLÉMENT de Rome, dit (ad. Cor. § 5) «Saint Paul prêcha dans l'Orient et dans l'Occident, laissant derrière lui un témoignage illustre de sa foi ayant enseigné au monde en

tier la Justice, et ayant voyagé jusqu'aux dernières limites de l'Occident. »

EUSÈBE, l'historien ecclésiastique, que nous avons déjà cité plus haut, dit (Démonstr. Évan., t. III, c. 5) que les Apôtres établirent notre sainte religion partout dans ces pays d'Occident : « Ils allèrent aux extrémités de la terre; les uns aux Indes, et les autres passant l'Océan, aux îles Britanniques. »

De tous ces témoignages, sans doute celui qui est le plus intéressant et qui doit peut-être avoir le plus de poids, après les Saintes-Écritures, est celui de Clement de Rome, l'un des «< compagnons des travaux » de Saint Paul son collègue et son ami, qu'il compte parmi d'autres desquels, dit-il, « les noms sont écrits dans le livre de vie.» (Ep. aux Philipp., IV, 3.) Le manuscrit original qui renferme ce précieux témoignage, existe aujourd'hui dans le Muséum britannique, à Londres. Il est probablement du quatrième ou du cinquième siècle, formant partie du vol. M. S. qui renferme le fameux Codex Alexandrinus.

Dans le midi de la France, sur le littoral de la Méditerranée, plusieurs villes et siéges ecclésiastiques conservent les noms et les souvenirs des Disciples de Jésus, ou des compagnons des Apôtres qui, en fuyant les persécutions, vinrent y habiter.

Sans entrer ici dans la discussion s'il a existé dans la Gaule un siége épiscopal avant celui de Lyon, ou si c'était le seul qui existât au deuxième siècle (voyez Tillemont, Hist. Ecclés., tome III, part. 1); nous trouverons peut-être plus profitable de chercher à tirer quelque édification du Récit de ce qu'eurent à souffrir les premiers confesseurs de

la Foi chrétienne en France (1). Nous l'apprenons par un passage de l'historien ecclésiastique, Eusèbe.

(1) Il semble convenu que l'Église de Lyon fut fondée par des Missionnaires venus de l'Asie. L'évêque qui succomba dans la persécution dont il est ici question, fut succédé par Irénée, qui était disciple de Policarpe, évêque de Smyrne. C'est ce qui explique pourquoi ce Rapport des Souffrances des églises de Lyon et de Vienne, fut adressé aux églises de l'Asie et de Phrygie, et non à tout autre.

Ceci peut aussi fournir une raison pourquoi l'ancien rit gallican différait de ceux de Rome et de Milan. — Ce rit était répandu sur toute la France; et il demeura en usage jusqu'à ce que Charlemagne (qui comme Pépin, son père, avait de grandes obligations politiques à l'Evêque de Rome) par un édit substitua la Liturgie de Rome à l'ancienne Liturgie gallicane. Voyez Mabillon « de Liturgiâ Gallicana.» (Ed. Paris, 1685.)

D'après tout ceci, il paraît très probable que la Liturgie gallicane dérivait primitivement de l'Apôtre Jean. Pour d'autres preuves, voyez le savant Spelman, Concilia, tom. 1, p. 176.

NOTE

SUR

LES MARTYRS DE LYON ET DE VIENNE,

TIRÉE DE L'HISTOIRE ECCLÉSIATIQUE D'EUSÈBE.

En la dix-septième année du règne d'AntoninusVérus, la persécution éclata avec une nouvelle force contre nous en divers pays, par suite de l'inimitié des habitants de plusieurs villes. Nous pouvons juger, par ce qui arriva dans un seul pays, du nombre incalculable de ceux qui ont péri par le martyre dans le monde entier. L'histoire en est digne d'un perpétuel souvenir, et elle se trouve avoir été conservée et transmise par écrit. La narration toute entière et très circonstanciée, occupe une place dans ma collection des martyrs : et cette narration n'est pas instructive seulement, mais encore fort édifiante. Ce qui peut toutefois appartenir à mon

sujet actuel, je vais le transcrire et le consigner

ici.

D'autres historiens n'ont décrit que des victoires obtenues par des batailles; des trophées érigés sur la défaite d'ennemis; les exploits de généraux, et la bravoure de soldats qui se sont abreuvés de sang et de carnage pour la conservation de leur patrie, de leurs jeunes enfants et de leurs fortunes. Mais, moi qui écris les Actes d'un Règne céleste et divin, je suis appelé à consigner, en un monument perpétuel, ces luttes sans bruit, qui concernent la paix de l'âme; ainsi que les héros qui ont pris part pour la cause de la Vérité, sinon pour les intérêts de leur pays; et pour la Religion, sinon pour les objets de leurs plus chères affections. J'aurai à inscrire, pour mémoire éternelle, la persévérance, le courage à toute épreuve de ces combattants pour la piété, qui ont érigé des trophées contre les démons, qui ont remporté des victoires sur les ennemis invisibles; j'aurai à dire les couronnes qu'ils ont obtenues.

LA GAULE fut la lice où se donnèrent les combats dont nous parlons. Il y a là deux villes célèbres, et remarquables par-dessus les autres, Lyon et Vienne, à travers desquelles passe le Rhône, dont les eaux rapides parcourent toute cette région. L'histoire de leurs martyrs, qui fut enyoyée par ces principales Églises aux Églises d'Asie et de

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