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un ouvrage attribué au roi, ayant pour titre | gien de bonne foi, discutant avec soi-même et Funiculus triplex et Cuniculus triplex. Jean❘ n'écrivant que d'après l'inspiration d'une raison Barclay publiait avec une ardeur infatigable sévère. On persécutait les quakers Barclay les ouvrages de son père et les siens, pour- écrivit leur apologie, et la cour suspendit, pour suivait Charles III de ses sarcasmes, combattait quelque temps, les mesures injustes auxquelles ·les catholiques, et laissait courir sa plume avec l'entraînait le fanatisme religieux de l'époque. d'autant plus de liberté qu'il était sûr de la pro- Mais cette mansuétude fut de courte durée : tection du trône. Cependant le duc de Lorraine Barclay revenant d'un voyage en Hollande et en se plaignit des attaques inconvenantes de son | Allemagne, où il avait accompagné le célèbre ancien sujet, et Jacques l'envoya à Nancy, en Penn, fut jeté, avec son père et beaucoup de perqualité d'ambassadeur, afin qu'il y fit des excu- sonnes de sa secte, dans les prisons d'Aberdeen. ses à Charles III. De retour en Angleterre, il Il en sortit cependant bientôt après, par l'entretrouva une cabale imposante formée contre lui. mise d'Élisabeth, princesse palatine du Rhin, et Barclay redoutait les censures de la cour de jouit même de quelque faveur à la cour de JacRome, et, pour les éviter, il alla trouver le sou- ques II, jusqu'au moment de sa mort arrivée verain pontife. Paul V, le cardinal Barberini et en 1690. Les principaux ouvrages de Barclay les autres dignitaires de l'État de l'Église le re- sont les suivants : Catéchisme et confession de çurent parfaitement : il publia une Apologie, foi, etc. Rotterdam, 1675; Apologie de la vraie combattit avec vigueur toutes les sectes protes- | théologie chrétienne, etc. Amsterdam, 1676, tantes, et mourut à Rome, en 1621. Ses produc-in-40; Theses théologicæ; Traité sur l'amour tions, traduites dans presque toutes les langues | universel, 1677. ENCYCL. DES GENS DU MONDE. de l'Europe, témoignent en faveur de son savoir et de la loyauté de ses principes. De la multitude d'ouvrages de Jean Barclay nous indiquerons les principaux, avec la date de leur apparition : Notæ in Papinii Statii Thebaiden, Mussiponte, 1601, in-8°; Euphormionis Lusinini satyricon, ire partie, Londini, 1602; 2e partie, Parisiis, 1603; in-8°. Conspiratio anglicana, 1605, in-12. Apologia Euphormionis, Londini, 1610, in-12. Poematum libri duo, Londini, 1615, in-4°. Argenis, Parisiis, 1621, in-8°. L'Argenis de Barclay, son ouvrage le plus connu, est un roman allégorique, offrant le tableau du gouvernement de la France à cette époque. Il a eu plusieurs éditions et a été traduit en français en 1732 et en 1776.

BARCLAY DE TOLLY (PRINCE), feld-maréchal général au service de la Russie et ministre de la guerre de 1810 à 1813.

Ce célèbre homme de guerre, né en Livonie en 1759, appartenait à la noble famille écossaise | dont il est question dans l'article précédent. En Écosse, les Barclay possédaient le château de Tolly, dont le nom fut ajouté au leur. Celui des ancêtres du feld-maréchal, qui, en 1689, était arrivé en Livonie où il reçut le droit de noble naturalisé, servit dans les armées de Pierre le Grand et eut pour descendants directs plusieurs autres militaires.

Dès l'âge de dix ans le jeune Barclay fut reçu dans l'armée comme cadet, et il prit part successivement aux campagnes contre les Turcs, conROBERT BARCLAY, célèbre quaker, de la même tre les Suédois et contre les Polonais. En 1806, il famille que les précédents, naquit en 1648, à Gor- était arrivé au grade de général-major, et dans donstown, comté de Murray. Envoyé au collège la campagne de Pologne de cette année, il comdes Écossais de Paris dont un de ses oncles était manda l'avant-garde de Bennigsen. Les combats principal, il allait être converti au catholicisme de Poultousk et d'Allenstein commencèrent sa lorsque son père lui insinua les doctrines des réputation. Il la soutint ensuite à la bataille quakers. Robert apprit le grec, l'hébreu; se jeta, d'Eylau, où il fut dangereusement blessé au bras à 18 ans, dans l'étude sérieuse de la théologie, droit. Dans cette campagne il fut promu au grade et devint, en peu d'années, l'un des plus fermes de lieutenant général, et l'empereur de Russie appuis de son parti. Imbu de l'idée d'un com- et le roi de Prusse le décorèrent de plusieurs ormerce immédiat avec la divinité, cette opinion dres. Lorsque sa blessure fut guérie, il fit la camprédomina dans ses œuvres; mais son esprit pagne de Finlande et se distingua encore par sa avait trop de maturité, son jugement trop de résolution et par ses talents. Vers la fin de 1808 il rectitude, pour qu'il partageât les niaises con- fut obligé de rentrer en non-activité; mais déjà templations et les pratiques superstitieuses des en mars 1809 il reprit son commandement et sectaires qui l'entouraient. Il ne ménagea pas surprit les Suédois à Umeo, en Vestrobothnie, plus les enthousiastes de son parti que ceux des par une marche de deux jours sur les glaces qui partis opposés, et présenta l'image d'un théolo-couvraient le golfe Bothnique. Les ennemis ren

Mais l'empereur Alexandre ne s'en tint pas là : il nomma Barclay de Tolly gouverneur général de la Finlande nouvellement conquise, lui conféra l'ordre de Saint-Alexandre-Newski, et le fit en 1810 ministre de la guerre. Alors il introduisit dans l'armée russe de notables améliorations; il publia un règlement, propagea les études parmi les officiers, porta au double le nombre des troupes, et prit des mesures énergiques pour soutenir la lutte contre Napoléon à laquelle Alexandre était décidé, mais dont il cherchait à reculer les premiers effets.

dirent justice à l'exacte discipline qu'il avait [ mois de repos et rendit, le 3 janvier 1815, sa famaintenue dans son armée; et à son retour le meuse proclamation aux troupes allemandes grade de général (en chef) de l'infanterie devint comprises dans l'armée des Français. Après avoir sa récompense. pris Thorn, il s'avança sur Posen et entra en Lusace. A la bataille de Bautzen il signala sa brillante valeur par une longue et noble résistance. Ensuite, le 26 mai, il fut chargé du commandement en chef de l'armée prusso-russe; sous lui, Wittgenstein commandait les Russes, Blucher les Prussiens, et le grand-prince Constantin la garde impériale; et il conserva ce commandement général après que le prince de Schwartzemberg eut été placé à la tête de toutes les forces de la coalition. Ce fut Barclay qui se rendit maître, à Culm, de Vandamme et de tout son corps d'armée; et à la bataille de Leipzig il fit d'honorables efforts pour se maintenir dans sa position. Alexandre lui conféra à Leipzig le titre de comte de l'empire. Nous ne le suivrons pas dans la campagne qui le conduisit jusqu'aux barrières de Paris; là il présida au dernier combat qui eut lieu le 30 mars 1814, et le lendemain, jour de l'entrée des alliés à Paris, il fut nommé feld-maréchal général.

Barclay de Tolly fut l'auteur du plan d'opéra- | tions que suivit d'abord l'armée russe dans la campagne de 1812. Ce plan, sagement combiné, et auquel les hommes du métier ont rendu justice, échoua contre les défiances de la nation russe, impatiente d'en venir aux mains avec l'ennemi, et qui ne pouvait voir que la défense de Moscou et de ses sanctuaires fût confiée à un guerrier qui n'était ni russe ni orthodoxe. Pour mieux en assurer la réussite, le ministre de la guerre se chargea lui-même de l'accomplir et prit le commandement de la première armée de l'Ouest. La seconde, placée à une distance un peu trop grande vers le nord, avait pour chef le prince Bagration.

Le but de Barclay était d'attirer l'ennemi dans l'intérieur du pays, de lui couper les vivres, de l'affaiblir par de longues marches à travers des déserts, pendant qu'il serait harcelé de tous côtés par la cavalerie légère. Détruisant donc les magasins à Vilna et à Vilkomir, il se retira sur la Duna, dans son camp retranché de Drissa, gouvernement de Vitebsk. Mais voyant Napoléon prêt à le tourner pour marcher sur Moscou et craignant d'être coupé de l'armée de Bagration, il se précipita vers Smolensk où il arriva le 28 juillet protégé par le général Wittgenstein (voy.) et après avoir lui-même repoussé l'ennemi. Là s'opéra la jonction des deux armées de l'Ouest; mais bientôt la mésintelligence se mit entre les deux chefs. L'empereur Alexandre dut retirer à Barclay le commandement pour le confier (le 29 août) à Kutusof que la faveur publique lui désignait. Aussitôt Barclay de Tolly se rangea sous les ordres du nouveau généralissime et le seconda de tous ses moyens. Il commandait l'aile droite de l'armée à la bataille de la Moskwa.

Mais le 22 septembre, sa santé altérée l'obligea de quitter l'armée; il y reparut après quelques

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Après avoir accompagné à Londres l'empereur Alexandre, le comte Barclay rejoignit son armée et prit son quartier général à Varsovie. Mais à la nouvelle du retour de Napoléon il reporta l'armée russe par marches forcées sur le Rhin, et adressa, le 23 juin 1815, d'Oppenheim, une proclamation aux Français empreinte de la modération qui caractérisait cet homme éminent. Le sort de la France était déjà décidé; néanmoins Barclay conduisit son armée forte de 150,000 hommes, à Châlons-sur-Marne, à Melun, et à Vertus. Là, Alexandre passa son armée en revue avec solennité, et conféra au feld-maréchal la dignité de prince. Et Louis XVIII lui accorda la croix de commandeur de l'ordre du Mérite militaire.

Sous les ordres de Barclay, la majeure partie de l'armée russe quitta la France pour retourner dans sa patrie, et le prince fixa son quartier général à Mohilef. De là il se rendit en 1817 à Saint-Pétersbourg, où Alexandre lui fit l'accueil le plus distingué et ordonna en son honneur une revue solennelle. L'année suivante, pour rétablir sa santé délabrée, le prince voulut faire un voyage à l'étranger; mais il mourut en route, à peu de distance d'Insterbourg, en Prusse, à l'âge de 59 ans. Il fut enterré à Riga où vivent encore plusieurs personnes de sa famille. Intègre et laborieux, il était brave dans le combat et habile dans le cabinet; en 1812, il avait porté le courage civique jusqu'à renvoyer de l'armée le grand-duc Constantin. SCHNITZLER.

BARDES. Ce mot est de même origine que | chants des bardes gallois qui encouragèrent cette bardale, et désigne les poëtes et rapsodes des longue résistance que les habitants de la princiCeltes ou Galles, appelés Gaulois par les Romains. pauté de Galles opposèrent aux rois d'Angleterre Ils chantaient les exploits des héros en s'accom- de la race normande. Quelques historiens ont pagnant d'une sorte de harpe; ils animaient les même rapporté qu'Édouard Ier, qui parvint encombattants et exaltaient leur courage, mar- fin à réduire ce pays à l'obéissance, craignant chaient à leur tête dans l'attaque et observaient | l'influence des bardes, les fit massacrer. Que ce les guerriers pendant la chaleur de l'action, pour monarque, pour assurer sa conquête, ait sévètransmettre dans des chants harmonieux leurs rement défendu les assemblées ou congrès des exploits aux souvenirs de la postérité. On avait | bardes, connus sous le nom celtique de Eisteddpour eux une telle vénération, qu'ils faisaient vod ou Eisteddfodd, c'est très-probable; mais cesser le combat le plus acharné en se plaçant qu'il ait attenté à la vie de ces rapsodes, et fait entre les deux partis. Les Celtes, qui, du temps détruire leurs poëmes, c'est un acte de cruauté de César, habitaient le pays entre le Rhône et gratuite qui n'est point constaté. Le chevalier la Garonne, les emmenèrent avec eux en An- David Dalrymple l'a complétement réfuté. Le gleterre, en Irlande, en Écosse et dans les îles recueil très-volumineux que M. Owen Jones a environnantes; ce fut surtout dans la pointe fait des poemes des bardes gallois, entre les rèoccidentale de l'Écosse que leur langue se con- gnes d'Édouard Ier et d'Élisabeth, contredit d'ailserva le plus longtemps; mais insensiblement le leurs cette assertion. La reine Élisabeth renouchristianisme, répandu dans le Nord, mit fin au vela le privilége des bardes de s'assembler tous chant des bardes. Ossian fut un de ces poëtes les trois ans en congrès poétique : il y eut un (voy. l'art.). On lui donne le titre de barde calé- | eisteddfodd solennel le 26 mai 1569, où le prix donien par excellence. D'après David Williams, d'une harpe d'argent fut adjugé au barde Simon dans ses Recherches sur les bardes de Galles et ap Williams ap Sion; mais ces assemblées étant de l'Angleterre (Ar barddoniath cimraey, Dol- depuis tombées en désuétude, plusieurs particugelly, 1828), ce fut Tydain, appelé le Père des liers éclairés, natifs de la principauté de Galles, Muses, qui fonda les priviléges dont jouissaient ont souvent tâché de les faire revivre. Ils y réusles bardes. Ces derniers étaient dans l'origine les sirent enfin en 1818; il y eut en conséquence dépositaires des événements publics et privés, un eisteddfodd à Wrexham, en 1820, où se préles conservateurs de la morale parmi le peuple, sentèrent dix concurrents; et pour donner plus les propagateurs de la métempsycose. Ils chan- de poids à ces congrès poétiques, George IV taient, dans les assemblées des bardes, les hym-lui-même se déclara le patron d'une société galnes qu'ils avaient composés, et après plusieurs examens publics on les adoptait comme chants populaires.

Les chantres des anciens Germains ne sont désignés dans aucun auteur grec ou latin de l'antiquité par le nom de bardes, et ce n'est que de nos jours qu'on a pris l'usage de nommer ainsi, en général, tous les chantres des anciens temps. CONV. LEX.

Il ne faut pas confondre les bardes avec les druides : ceux-là célébraient les exploits des guerriers par leurs chants, tandis que ceux-ci étaient les docteurs et prêtres qui instruisaient la nation et en dirigeaient en quelque sorte le gouvernement.

Dans le pays de Galles les bardes ont continué avec plus ou moins d'éclat jusqu'à nos jours. Thaliessin, le plus distingué de ces rapsodes, vivait dans le milieu du ve siècle. Il paraît cependant que les bardes gallois avaient dégénéré sous le règne de Cryffyth ap Conan, roi du pays de Galles, qui les réforma en 1078 et leur donna de nouveaux règlements. Ce furent en partie les

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loise établie à cet effet sous le nom de Cym-
moridian ou Metropolitan Cambrian institu-
tion.
D. BOILEAU.

BARDESANES, gnostique d'Édesse, favori d'Abgar, à la fin du 11e siècle de J. C. Il soutint une disputation contre le philosophe Apollonius, arrivé à Édesse l'an 165, à la suite de L. Antonius Verus, et resista à toute tentative de lui faire abjurer le christianisme. Il lutta en faveur de sa religion dans de nombreux écrits; aussi les Pères de l'Église honorent-ils ses talents, son éloquence et son érudition. SCHNITZLER.

BARDILI (CHRÉTIEN GEOFFROI), conseiller de cour et professeur de philosophie au gymnase supérieur de Stuttgard, mort en 1808, dans la 47° année de son âge, occupe une place honorable dans l'histoire de la philosophie moderne de l'Allemagne. Le mouvement philosophique qui avait commencé par Kant produisit une longue série de penseurs profonds, qui cherchèrent à développer et à compléter la doctrine de Kant, ou proposèrent de nouveaux systèmes plus ou moins éloignés de celui du philosophe de Kœ

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sophie de Kant, ne s'était pas laissé tromper pour
quelque temps par l'apparence, qui semblait lui
promettre la découverte d'un réalisme ration-
nel, qu'il croyait être le but de la philosophie
moderne. Reinhold recommanda donc à plusieurs
reprises, dans les années de 1801 à 1805, les tra-
vaux de Bardili; mais après, il revint de son er-
reur, et la théorie de Bardili tomba dans un oubli
complet. Ses écrits ont pourtant le mérite in-
contestable d'avoir contribué au perfectionne-
ment de la logique, en y signalent des fautes et
des lacunes importantes.
H. AHRENS.

nigsberg. Bardili croyait avoir trouvé la solution | dentité absolue de la pensée; la pensée, c'est l'udu problème de la philosophie par un nouveau | nité; or, pour que cette pensée puisse se maniprincipe de logique; mais ce principe et le sys- fester, puisse être appliquée, elle a besoin de la tème qu'il en formait étaient trop étroits et trop matière, de la nature extérieure, qui constitue insuffisants pour finir par prévaloir : de tous | l'idée du multiple. Mais l'harmonie entre la pencôtés une opposition très-prononcée se déclara sée et la matière, le lien entre l'esprit et la nacontre lui; le peu de partisans qu'il avait trou- | ture, est fondée sur une unité primitive, qui se vés l'abandonnèrent, et son système disparut | manifeste également dans la pensée comme dans bientôt, après n'avoir joué en philosophie qu'un les objets extérieurs. Cette unité primitive est rôle secondaire et de courte durée. Pourtant, la | essentiellement la vérité primitive, c'est-à-dire pensée qui dominait dans ce système n'en était Dieu, le principe de toute science et de toute pas moins remarquable comme témoignage de la réalité. L'étroitesse et l'incohérence de ce systendance générale de cette époque à chercher tème, qui voulait ainsi réduire toute la philosoun principe unique, absolu, d'où toutes les vé- | phie à un pur formalisme logique furent bientôt rités pussent être déduites. Kant avait établi la démontrées par les critiques de Fichte, de Schelnécessité d'un tel principe pour la philosophie, ling et d'autres penseurs. Ce système n'aurait mais il niait pour l'esprit humain la possibilité jamais acquis quelque importance, si Reinhold, de le découvrir; or, comme il est dans la nature philosophe distingué, qui, le premier, avait apde l'esprit humain de ne pas croire à l'impossi-précié et proclamé la haute portée de la philobilité d'une chose aussitôt qu'il en a senti la nécessité, et qu'il l'a déjà entrevue en quelque sorte par la position du problème, on ne s'arrêta | pas à la décision négative de Kant. Le premier système important qui prétendit donner la solution du problème que Kant avait proposé fut celui de Fichte. La grande difficulté que Kant avait précisément signalée dans la question, à | savoir, comment l'esprit humain peut dépasser le cercle du moi, et arriver à la connaissance des choses extérieures et de leur essence, fut moins résolue que laissée de côté par le système idéaliste de Fichte, qui nia l'existence réelle d'un monde extérieur, et chercha à expliquer tous les phénomènes par la supposition d'un moi universel, dont tous les individus spirituels n'étaient que des parties, et dont le prétendu monde extérieur ne formait qu'une limite intérieure, né- | cessaire, pour que le moi puisse parvenir par cette opposition à la conscience de soi-même. | Mais ce système, quoiqu'il ait exercé une grande influence sur le développement de la philosophie, renfermait évidemment l'absolu dans le moi au lieu de reconnaître le moi dans l'absolu ; il faisait ainsi sentir la nécessité d'un principe supérieur, embrassant le monde extérieur aussi bien que le moi de l'homme. On peut dire que la théorie de Bardili est en quelque sorte la transition du système idéaliste de Fichte à la philosophie absolue de Schelling, qui reconnaissait Dieu comme principe contenant en lui l'idéal et le réel, l'esprit et la nature. Mais la théorie même de Bardili était loin de satisfaire aux moindres exigences d'une science méthodique. Le principe de la philosophie qu'il proposa dans ses éléments de la première logique (1799) était pour lui l'i

BARDYLIS, né en Illyrie, 434 ans avant l'ère chrétienne, est cité comme un exemple fameux des jeux de la fortune. Élevé dans la classe obscure des charbonniers, il se dégoûta bientôt d'une profession aussi opposée à son caractère actif et entreprenant. Mais, peu susceptible sur le choix de sa vocation et de sa renommée, il se jeta parmi une bande de voleurs, qui l'élut pour son chef. A cette époque, des troubles sanglants divisaient la Grèce. Bardylis, en portant ses regards sur sa patrie, vit se présenter devant lui un théâtre plus digne de sa valeur et de son génie. Ce fut alors qu'à la tête d'une poignée d'hommes déterminés il conçut le hardi dessein d'affranchir l'Illyrie. Il sort de ses montagnes, parcourt les provinces, qu'il électrise par son courage et ses succès, et, avec le concours des Odryses, il se fait proclamer roi. Perdiccas Ier, qui régnait en Macédoine, tenta inutilement d'arrêter ses progrès. Il fut battu et tué dans cette guerre (560 ans avant Jésus-Christ), et plusieurs de ses provinces tombèrent au pouvoir du nouveau monarque illyrien. Ce dernier n'eut pas si bon marché de Philippe, frère et successeur de

Perdiccas. Quoiqu'il eût formé contre lui une triple alliance avec Cotys, roi de Thrace, et les Péoniens, il perdit, en 359, une grande bataille qui le rendit tributaire, ainsi que ses alliés, du roi de Macédoine. Pendant 15 ans, Bardylis épia | l'occasion de ressaisir ses avantages. Il avait 90 ans lorsque sa nation, les Thraces et les Péoniens, firent une nouvelle ligue pour recouvrer leur indépendance. Elle fut anéantie dans une bataille gagnée par Philippe (544), et dans laquelle le vieux Bardylis, monté sur un coursier, fit admirer son étonnante vigueur et son intrépidité. - A l'avènement d'Alexandre, Clitus, fils et successeur de Bardylis, essaya aussi de secouer le joug de la Macédoine, mais il fut détrôné et chassé chez Glaucias, roi des Taulantins. Cependant il revint dans son royaume pendant l'absence d'Alexandre, et laissa un fils nommé Bardylis II, roi d'Illyrie, lequel fut père de Bircenna, seconde femme de Pyrrhus, roi d'Épire. X. BARÉGES, ville de France, département des Hautes-Pyrénées, entre deux chaînes de montagnes, et formée d'une seule rue, est célèbre par ses eaux chaudes et sulfureuses; elles sont fournies par trois sources principales, et leur température varie de 30 à 45 centigrades (24 à 36 degrés Réaumur). Ces sources alimentent plusieurs bains; mais elles fournissent presque toujours des quantités d'eau insuffisantes pour le nombre des baigneurs qui se rend chaque année à Baréges et qui varie de 1,000 à 1,200; les mi- | litaires en forment presque la majorité, car c'est là qu'ils doivent se rendre quand ils obtiennent du ministre de la guerre d'aller prendre les eaux aux frais du gouvernement.

La composition des eaux de Barèges n'est point rigoureusement connue : leur analyse est sans doute rendue difficile par la présence d'une substance grasse, espèce de matière animale, qu'on a nommée barégine, quoiqu'elle se rencontre dans un grand nombre d'autres eaux minérales. Il n'est cependant pas douteux que ces eaux ne doivent leurs propriétés thérapeutiques à la présence de sels qui ont le soufre pour base (hydrosulfate et sulfate de soude); elles contiennent aussi de l'hydrochlorate et du carbonate de soude, peut-être de la soude à l'état caustique et de la silice (voy. ces mots). Elles sont parfaitement limpides: aussi sont-elles de celles qu'il est le moins désagréable de prendre à l'intérieur. Transportées à de grandes distances, elles conservent cette limpidité. On les emploie à l'intérieur, en bains et en douche. Dans le nombre immense d'eaux minérales que fournit la nature, les eaux de Baréges sont peut-être

celles dont les propriétés ont le plus de réalité. Cependant il ne faut point oublier qu'en même temps qu'on en fait usage sur les lieux mêmes, on est élevé de 4,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, et qu'on respire l'air pur et vif des montagnes. Il faut ajouter que Baréges n'offrant aucun des plaisirs des grandes villes, les malades y observent forcément un régime qui ne peut que leur être favorable. Les eaux thermales de Baréges sont conseillées pour combattre les maladies de la peau, et d'après l'opinion la plus générale c'est là leur triomphe; il arrive souvent qu'elles ne procurent que des guérisons peu solides. V. EAUX MINÉRALES. A. LEGRAND.

BAREZZI (ÉTIENNE). Peintre de Milan, connu pour avoir découvert la manière d'enlever des murs les peintures à fresque, au moyen d'une toile recouverte d'un certain enduit. Il fixait d'abord cette toile sur la muraille, en détachait les couleurs, et les appliquait ensuite, au moyen de cette même toile, sur une table de bois préparée à cet effet. On voit encore dans la salle d'exposition du palais Brera une de ces tables parfaitement bien conservée, sur laquelle est appliqué le tableau d'Aurelio Luino, représentant le martyre de saint Vincent. DICT. DE LA CONV.

BARGE, limosa, genre d'oiseaux formant déla seconde famille de l'ordre des gralles, membré du genre que Linné appelait scolopax. Les marais et les rives limoneuses forment l'unique habitation des barges; elles y séjournent aussi longtemps qu'une température trop froide ou trop élevée ne les force pas à chercher un climat plus approprié à leur existence, et c'est le motif pour lequel on les voit, dans beaucoup de pays, effectuer deux passages réguliers fondés sur le retour des saisons. Leur constitution physique commande ces migrations; car leur bec long et membraneux n'est aucunement propre ou à briser les glaces, ou à s'enfoncer sous une croûte desséchée pour aller chercher, dans une vase très-molle, les larves, les vers et les petits mollusques qui font la nourriture des barges, que celles-ci ramassent pour ainsi dire; car l'extrémité de leur bec étant presque toute musculaire, il est très-probable qu'elle est douée d'une sorte de tact. Ces oiseaux, qu'une timidité naturelle engage à vivre en société, se tiennent, pendant toute la journée, cachés dans les roseaux, d'où ils fuient au moindre bruit. Le matin et vers le soir, au moyen de leurs longues jambes, ils s'enfoncent dans la vase et y cherchent leurs petites proies; ils sont tristes et assez silencieux; la crainte, plus que toute autre sensation, leur arrache des sons glapissants et

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