une question indifférente, et indigne des docteurs protestans, que de savoir la forme que Jésus-Christ a donnée à son Eglise? S'il a donné la disposition du ministère au peuple, il n'en faut pas davantage à la prétendue Réforme; elle est victorieuse pour la principale question, et l'Eglise catholique ne doit plus alléguer son autorité. Mais si au contraire Jésus-Christ a rendu le ministère essentiellement successif, et indépendant du peuple, c'en est fait de cette Réforme; l'édifice est en ruine de toutes parts. Vous voulez toujours, me répondra quelque Protestant, nous attirer dans cette question, pour éluder l'examen de la doctrine que nous faisons par l'Ecriture. Hé! ne savent-ils pas en leur consciencé que chaque jour nous allons au-devant d'eux pour examiner, l'Ecriture en main, tout le détail des controverses? C'est nous qui les cherchons. Ils refusent de nous écouter. Diront-ils encore que nous craignons l'éclaircissement? Mais au moins mettons cet article du ministère avec les autres il n'est pas moins important. Qui est-ce qui fuit le jugement de l'Ecriture, ou ceux qui n'ont pour eux qu'un raisonnement de philosophie sur une prétention de droit naturel pour toute société humaine, ou ceux qui offrent de montrer par l'Ecriture l'institution formelle de Jésus-Christ? On nous accuse d'aimer mieux traiter cette question que les autres. Mais outre qu'on a encore plus écrit parmi nous sur les autres que sur celle-là, d'où vient que les Protestans se sentent si fatigués de cette question? Nous invitons avec empressement nos frères à examiner une question qui suffit seule pour décider sur les deux églises, et qui par conséquent abrège des discussions infinies pour ceux qui ne peuvent passer leur vie dans l'étude. Cette méthode est naturelle. Voilà l'effet d'une sincère charité. Bien loin de fuir, c'est aller au but par le chemin le plus court et le plus praticable. C'est ainsi qu'il faut soulager les esprits, et chercher des moyens, pour éclaircir la vérité, qui soient proportionnés à tous les simples. Mais nos frères eux-mêmes, d'où vient qu'ils craignent et supportent impatiemment cette question si courte et si décisive? Appréhendent-ils de trouver que Dieu, par une seule question claire et sensible, répande sur toutes les autres une lumière qui ouvre trop tôt leurs yeux? appréhendent-ils de voir si clair dans cette question, qu'il sera nécessaire de croire sans voir, et de se soumettre humblement sur toutes les autres? Qu'ils sachent que la crainte de reconnoître qu'on s'est trompé, est la plus incurable et la plus funeste de toutes les erreurs. Le ministère des pasteurs n'est en rien dépendant du droit naturel des peuples. Il faut faire justice aux auteurs Protestans. Quoiqu'ils prétendent que le ministère soit à la disposition du peuple fidèle, ils ne veulent pourtant pas qu'il soit une simple commission humaine, que le peuple donne. Ils conviennent que le ministère est divin, et que c'est la volonté de Dieu qui le communique. une question indifférente, et indigne des docteurs protestans, que de savoir la forme que Jésus-Christ a donnée à son Eglise? S'il a donné la disposition du ministère au peuple, il n'en faut pas davantage à la prétendue Réforme; elle est victorieuse pour la principale question, et l'Eglise catholique ne doit plus alléguer son autorité. Mais si au contraire Jésus-Christ a rendu le ministère essentiellement successif, et indépendant du peuple, c'en est fait de cette Réforme; l'édifice est en ruine de toutes parts. Vous voulez toujours, me répondra quelque Protestant, nous attirer dans cette question, pour éluder l'examen de la doctrine que nous faisons par l'Ecriture. Hé! ne savent-ils pas en leur consciencé que chaque jour nous allons au-devant d'eux pour examiner, l'Ecriture en main, tout le détail des controverses? C'est nous qui les cherchons. Ils refusent de nous écouter. Diront-ils encore que nous craignons l'éclaircissement? Mais au moins mettons cet article du ministère avec les autres il n'est pas moins important. Qui est-ce qui fuit le jugement de l'Ecriture, ou ceux qui n'ont pour eux qu'un raisonnement de philosophie sur une prétention de droit naturel pour toute société humaine, ou ceux qui offrent de montrer par l'Ecriture l'institution formelle de Jésus-Christ? On nous accuse d'aimer mieux traiter cette question que les autres. Mais outre qu'on a encore plus écrit parmi nous sur les autres que sur celle-là, d'où vient que les Protestans se sentent si fatigués de cette question? Nous invitons avec empressement nos frères à examiner une question qui suffit seule pour décider sur les deux églises, et qui par conséquent abrège des discussions infinies pour ceux qui ne peuvent passer leur vie dans l'étude. Cette méthode est naturelle. Voilà l'effet d'une sincère charité. Bien loin de fuir, c'est aller au but par le chemin le plus court et le plus praticable. C'est ainsi qu'il faut soulager les esprits, et chercher des moyens, pour éclaircir la vérité, qui soient proportionnés à tous les simples. Mais nos frères eux-mêmes, d'où vient qu'ils craignent et supportent impatiemment cette question si courte et si décisive? Appréhendent-ils de trouver que Dieu, par une seule question claire et sensible, répande sur toutes les autres une lumière qui ouvre trop tôt leurs yeux? appréhendent-ils de voir si clair dans cette question, qu'il sera nécessaire de croire sans voir, et de se soumettre humblement sur toutes les autres? Qu'ils sachent que la crainte de reconnoître qu'on s'est trompé, est la plus incurable et la plus funeste de toutes les erreurs. CHAPITRE II. Le ministère des pasteurs n'est en rien dépendant du droit naturel des peuples. Il faut faire justice aux auteurs Protestans. Quoiqu'ils prétendent que le ministère soit à la disposition du peuple fidèle, ils ne veulent pourtant pas qu'il soit une simple commission humaine, que le peuple donne. Ils conviennent que le ministère est divin, et que c'est la volonté de Dieu qui le communique. Ainsi, au lieu que nous soutenons que la mission divine est attachée à l'imposition des mains des pasteurs, ils prétendent qu'elle est attachée à l'élection populaire. C'est ce que M. Claude a développé nettement en répondant aux Préjugés. « Dieu a mis sa » volonté, dit-il sur ce sujet, en dépôt entre les » mains des hommes ; et cela même qu'il a institué » le ministère ordinaire dans l'Eglise, contient une >> promesse d'autoriser les vocations légitimes qu'on >> feroit des personnes à cette charge. Nous sommes » d'accord sur ce point. Il ne s'agit que point. Il ne s'agit que de savoir qui » est le dépositaire de cette volonté, ou les seuls » pasteurs, ou tout le corps de l'Eglise. Ceux de la >> communion Romaine prétendent le premier, et » nous prétendons le second (1). » Il est certain qu'on ne peut bien proposer l'état de la question qu'en l'expliquant ainsi. Mais cette explication suffit pour renverser tout ce que ce ministre a dit sur le droit naturel des peuples. Le ministère est une commission divine; les ministres de Jésus-Christ sont ses envoyés. Il faut que chacun d'eux puisse dire personnellement : C'est Jésus-Christ qui m'envoie ; c'est Jésus-Christ qui me fait parler. Si les Protestans soutiennent que Jésus-Christ confie son ministère à ceux que le peuple choisit, c'est à eux à montrer qu'il l'a voulu et qu'il l'a promis. Où est donc cette promesse, dont parle M. Claude, pour les pasteurs qui n'ont jamais eu l'imposition des mains? Il n'est plus question d'un droit naturel pour lequel le peuple n'ait pas besoin d'un titre formel et positif; il est question d'une promesse du Sauveur. (1) Réponse aux Prejuges, pag. 437. |