XXI. Les Frélons, & les Mouches à miel. l'œuvre on connoit l'Artifan. Quelques rayons de miel fans maître fe trouve. rent. Des Frêlons les reclamerent. Devant certaine Guefpe on traduifit la caufe. Les témoins dépofoient qu'autour de ces rayons Des animaux aîlez, bourdonnans, un peu longs, De couleur fort tannée; & tels que les Abeilles Avoient long-tems paru. Mais quoi, dans les Frêlons Ces enfeignes étoient pareilles. La Guefpe ne fçachant que dire à ces raifons, Le point n'en pût étre éclairci. De grace, à quoi bon tout ceci? Dit une Abeille fort prudente. Depuis tantôt fix mois que la caufe eft pendante, Nous voici comme aux premiers jours. Pendant cela le miel fe gâte. Il eft tems deformais que le Juge fe håte: Sans tant de contredits & d'interlocutoires, 'On verra qui fçait faire avec un fuc fi doux Des cellules fi bien bâties. Le refus des Frêlons fit voir Que cét art paffoit leur fçavoir: Et la Guefpe adjugea le miel à leurs parties. Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge, On fait tant à la fin que l'huitre eft pour le Juge, XXII. Le Chene & le Rozeau. E Chene un jour dit au Rozeau: Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baiffer la tête: Cependant que mon front au Caucafe pareil, Tout vous cft Aquilon; tout me femble Zephir. Dont je couvre le voisinage; Vous n'auriez pas tant à fouffrir; Je Je vous défendrois de l'orage. Sur les humides bords des Royaumes du vent. La Nature envers vous me femble bien injufte. Vôtre compaffion, lui répondit l'Arbufte, Part d'un bon naturel; mais quittez ce fouci. Les vents me font moins qu'à vous redoutables. Je plie, & ne romps pas. Vous avez jufqu'ici Contre leurs coups épouvantables Refifté fans courber le dos: Mais attendons la fin. Comme il difoit ces mots: Du bout de l'Orizon accourt avec furie Le plus terrible des enfans Que le Nort eut porté jufques-là dans fes flancs.. L'arbre tient bon, le Rofeau plic: Le vent redouble fes efforts, Et fait fi bien qu'il déracine Celui de qui la téte au Ciel étoit voifine, XXIII. Contre ceux qui ont le gout difficile. Q Uand j'aurois en naiffant receu de Calliope Les dons qu'à fes amans cette Mufe a promis, Je les confacrerois aux Menfonges d'Efope: Le Menfonge & les Vers de tout tems font amis. E 2 Mais Mais je ne me crois pas fi cheri du Parnaffe : Vous parlez magnifiquement De cinq ou fix contes d'enfant. Cenfeurs,en voulez-vous qui foient plus authentiques, Dans fes énormes flancs receut le fage Uliffe, Que ce Coloffe monstrueux Avec leurs efcadrons devoit porter dans Troye, Paya la conftance & la peine. C'eft affez, me dira quelqu'un de nos Auteurs: La periode eft longue, il faut reprendre haleine. Et puis votre Cheval de bois, Vos Heros avec leurs Phalanges, on n'en en avo qu'il e Qu'un Renard qui cajole un Corbeau fur la voix. oir à De Salard p De plus il vous fied mal d'écrire en fi haut ftile. Remettez pour le mieux ces deux vers à la fonte. នា XXIV. Confeil tenu par les Rats. N Chat nommé Rodilardus, Le peu qu'il en reftoit n'ofant quitter fon trou, E 3 Non |