Les qualifie impertinentes Et femblables discours qui ne nous coûtent rien. De tout ce que deffus j'argumente tres bien. Mieux fçu des ignorans, que des gens de favoir. Deux Anes qui prenant tour à tour l'encenfoir Quiconque eft ignorant, d'efprit lourd, idiot: Et traite nôtre rire, & nos difcours de braire. Voilà les vrays braillards; mais laiffons-là ces gens; Vous m'entendez, je vous entends: Il fuffit, & quant aux merveilles, Dont vôtre divin chant vient frapper les oreilles, Philomele èft au prix novice dans cét Art: Vous furpaffez Lambert. L'autre baudet repart: Seigneur, j'admire en vous des qualitez pareilles. Ces Anes non contens de s'étre ainfi gratez, S'en allerent dans les Citez L'un l'autre fe proner. Chacun d'eux croioit faire En prifant fes pareils une fort bonne affaire, Pre Pretendant que l'honneur en reviendroit fur luy. L'amour propre, donnant du ridicule aux gens. M CCX.. ઉત્ત Le Loup, & le Renard. T Ais d'où vient qu'au Renard Efope accorde un C'eft d'exceller en tours pleins de matoiferie. N'en fait-il pas autant que lui? Je crois qu'il en fait plus, & j'oferois peut-étre, Avec quelque raifon contredire mon maitre. Voici pourtant ui cas où tout l'honneur échûten Deux fceaux alternativement Voilà l'animal décendu, Tiré d'erreur; mais fort en peine, Et voyant fa perte prochaine. Car comment remonter, fi quelque autre affamé De la même image charmé,.. Et fuccedant à fa mifere* Par le même chemin ne le tiroit d'affaire? Echancré felon l'ordinaire, De l'aftre au front d'argent la face circulaire. Compere Loup, le gofier alteré, Paffe par là: l'autre dit; Camarade, Je vous veux régaler, voyez-vous cet objet? Jupiter, s'il étoit malade, Reprendroit l'appetit en tâtant d'un tel mets. J'en ay mangé cette échancrure, Le refte vous fera fuffifante pâture. Defcendez dans un fceau que j'ay là mis exprés. Bien qu'au moins mal qu'il pût il ajuftât l'hiftoire, Le Le Loup fut un fot de le croire: Il defcend, & fon poids emportant l'autre part, Ne nous en mocquons point! nous nous laissons féduire Sur auffi peu de fondement; CCXI. Le Paifan du Danube. L ne faut point juger des gens fur l'apparance. Me fervit à prouver le difcours que j'avance. Le bon Socrate, Efope, & certain Païfan On connoit les premiers; quant à l'autre, voici Son menton nourriffoit une barbe touffuë, Reprefentoit un Ours, mais un Ours mal leché. Et ceinture de joncs marins. Cét homme ainfi bâti fut deputé des Villes Où Où l'avarice des Romains Ne penetrât alors, & ne portât les mains. Le deputé vint donc, & fit cette harangue. Romains, & vous Senat affis pour m'écouter, Je fupplie avant tout les Dieux de m'afsister: Veüillent les Immortels conducteurs de ma langue Que je ne dife rien qui doive étre repris. Sans leur aide il ne peut entrer dans les esprits, Que tout mal & toute injuftice: Faute d'y recourir on viole leurs loix. Témoin nous que punit la Romaine avarice: Craignez Romains, craignez,que le Ciel quelque jour Nos efclaves à vôtre tour. Et pourquoi fommes nous les vôtres ? qu'on me die Etoient propres aux Arts, ainfi qu'au labourage: Ils ont l'adreffe & le courage: S'ils avoient eu l'avidité, Comme vous, & la violence, Peut-être en vôtre place ils auroient la puiffance, Et fçauroient en ufer fans inhumanité. no Celle que vos Preteurs ont fur nous exercée... N'cn |