La fotte vanité de ce jargon frivole. Le Pâtre dit: Amis, vous parlez bien; mais quoi, Le mois a trente jours, jufqu'à cette écheance Jeûnerons-nous par votre foi? Vous me donnez une efperance. Dont il s'agit: vôtre science Dans un bois; il y fit des fagots dont la vente, Qu'il ne faut pas tant d'art pour conferver fes jours; La main eft le plus feur & le plus prompt fecours. CCV. Le Ultan Leopard autrefois Eut, ce dit-on, par mainte aubeine, Force bœufs dans fes prez, force Cerfs dans fes bois, Force moutons parmi la plaine. Il nâquit un Lion dans la forest prochaine. Aprés les complimens & d'une & d'autre part, Comme entre grands il fe pratique, Le Sultan fit venir fon Vifir le Renard, Ta crains, ce lui dit-il, Lionceau mon voifin: Il a chez lui plus d'une affaire; Et devra beaucoup au destin S'il garde ce qu'il a fans tenter de conquête. Tels orphelins, Seigneur, ne me font point pitié; Ou s'efforcer de le détruire, Lui foit crue, & qu'il foit en état de nous nuire: J'ai fait fon horofcope: il croitra par la guerre, Ce fera le meilleur Lion Pour les amis qui foit fur terre, Tâchez donc d'en être, finon Tâchez de l'affoiblir. La harangue fut vaine. Pourquoi l'irritez-vous? la chofe eft fans remede- CCVI. Pour Monfeigneur le Duc du Maine. J Upiter eut un fils qui fe fentant du lieu Avoit l'ame toute divine. L'enfance n'aime rien: celle du jeune Dieu Des doux foins d'aimer & de plaire. Devancerent le temps, dont les ailes legeres Il fembloit qu'il n'agît que par réminiscence, Jupiter cependant voulut le faire inftruire. Sur Sur cet enfant cheri j'ay donc jetté la veuë. Il faut qu'il fçache tout. Le maître du Tonnerre Lui montrer moi-même cet art Dit le blond & docte Apollon. Et moi, reprit Hercule à la peau de Lion, A domter les transports, monftres empoifonneurs, Il apprendra de moi les fentiers peu battus Il dit qu'il lui montreroit tout. L'amour avoit raifon: de quoi ne vient à bout L'efprit joint au defir de plaire? CCVII. Le |