En auray-je? reprit le Rat. Avec toy, repartit le Chat. Avec l'époux de la Chouette. Ils t'en veulent tous deux. Le Rat dit: Idiot! Le Rat grimpe plus haut; il y void le Hibou: Les nouveaux alliez prennent tous deux la fuite. Comme ennemy ton allié. Penfes-tu que j'aye oublié Qu'aprés Dieu je te dois la vie? Et moy, reprit le Rat, penfes-tu que j'oublie Peut-il forcer un Chat à la reconnoiffance; Qu'a faite la neceffité ? CLXIV. Les A CLXIV. Le Torrent & la Riviere. Vec grand bruit & grand fracas Un Torrent tomboit des montagnes: Tout fuyoit devant luy; l'horreur fuivoit fes pas; Il faifoit trembler les campagnes. Nul voyageur n'ofoit paffer Une barriere fi puiffante: Un feul vit des voleurs, & fe fentant preffer, Ce fuccés luy donnant courage, Et les mêmes voleurs le pourfuivant toûjours, Une Riviere dont le cours Image d'un fommeil doux, paifible & tranquille A couvert des voleurs, mais non de l'onde noire: CLXV. L'E CLXV. L'Education. Aridon & Cefar, freres dont l'origine A deux maîtres divers échûs au temps jadis Fortifiant en l'un cette heureuse nature. Son frere ayant couru mainte haute avanture, Il peupla tout de fon engeance: Tourne-broches par luy rendus communs en France On ne fuit pas toûjours fes ayeux ni fon pere: O combien de Cefars deviendront Laridons! CLXVI. Les CLXVI. 11) Les deux Chiens l'Ane mort, Es vertus devroient étre fours, Dés que l'un de ceux-ci s'empare de nos cœurs, A l'égard des vertus, rarement on les voit Parmi les animaux le Chien fe pique d'étre Témoin ces deux mâtins qui dans l'éloignement Hé qu'importe quel animal? Dit l'un de ces mâtins; voilà toujours curée. En En viendra bien à bout: ce corps demeurera Voilà mes Chiens à boire; ils perdirent l'haleine, Qu'on les vit crever à l'inftant. L'homme eft ainfi bâti: Quand un fujet l'enflame L'impoffibilité difparoit à fon ame. Combien fait-il de voeux, combien perd-il de pas? Si je pouvois remplir mes coffres de ducats! Mais rien à l'homme ne fuffit: Pour fournir aux projets que forme un feul efprit, Q CLXVII. Democrite & les Abderitains. Ue j'ay toujours hay les penfers du vulgaire! Qu'il me femble profane, injufte, & temeraire, Mettant de faux milieux entre la chofe & luy, Et mefurant par foy ce qu'il voit en autruy! Le maître d'Epicure en fit l'apprentissage. Son |