A Meffieurs les gens de Finance De méchans livres bien paiez. Ces mots remplis d'impertinence Eurent le fort qu'ils méritoient. L'homme lettré fe teut, il avoit trop à dire. La guerre le vengca, bien mieux qu'une fatyre. Mars détruifit le lieu que nos gens habitoient. L'un & l'autre quita fa Ville. L'ignorant refta fans azile;
Il receut par tout des mépris; L'autre receut par tout quelque faveur nouvelle. Cela décida leur querelle.
Laiffez dire les fots; le favoir a fon prix.
Jupiter & les Tonnerres.
Upiter voiant nos fautes,
Rempliffons de nouveaux hôtes Les cantons de l'Univers, Habitez par cette race
Qui m'importune & me laffe. Va-t-en, Mercure, aux Enfers; Ameine-moi la Furie
La plus cruelle des trois. Race que j'ai trop cherie, Tu periras cette fois. Jupiter ne tarda guere A moderer fon transport,
O vous Rois qu'il voulut faire Arbitres de notre fort, Laiffez entre la colere Et l'orage qui la fuit L'intervalle d'une nuit.
Le Dieu dont l'aifle eft legere, Et la langue a des douceurs, Alla voir les noires Sœurs, A Tifiphone & Mégere; Il préfera, ce dit-on, L'impitoyable Alecton. Ce choix la rendit fi fiere, Qu'elle jura par Pluton Que toute l'engeance humaine Seroit bien-tôt du domaine Des Deïteż de là bas. Jupiter n'approuva pas Le ferment de l'Eumenide. Il la renvoie, & pourtant Il lance un foudre à l'inftant Sur certain peuple perfide. Le tonnérre ayant pour guide Le pere méme de ceux Qu'il menaçoit de fes feux, Se contenta de leur crainte, Il n'embraza que l'enceinte D'un defert inhabité. Tout pere frape à costé. Qu'arriva-t-il? nôtre engeance Prit pied fur cette indulgence. Tout l'Olympe s'en plaignit: Et l'affembleur de nuages Jura le Stix, & promit
De former d'autres orages: Ils feroient feurs. On föurit: On lui dit qu'il étoit pere, Et qu'il laiffaft pour le mieux A quelqu'un des autres Dieux D'autres tonnerres à faire. Vulcan entreprit l'affaire, Ce Dieu remplit fes fourneaux De deux fortes de carreaux. L'un jamais ne fe fourvoye, Et c'eft celuy que toûjours L'Olympe en corps nous envoye. L'autre s'écarte en fon cours; Ce n'eft qu'aux monts qu'il en coute: Bien fouvent méme il fe perd, Et ce dernier en fa route, Nous vient du feul Jupiter,
Le Faucon & le Chapon.
UNe traitreffe voix bien fouvent vous appelle; Ne vous preffez donc nullement: Ce n'étoit pas un fot, non, non,& croyez m'en, Que le Chien de Jean de Nivelle. -
Un citoien du Mans Chapon de fon métier Etoit fommé de comparaitre
Par devant les lares du maître,
Au pied d'un tribunal que nous nommons foyer. Tous les gens luy crioient pour déguiser la chose,
Petit, petit, petit: mais loin de s'y fier, Le Normand & demi laifloit les gens crier; Serviteur, difoit-il, votre appat cft groffier; On ne m'y tient pas; & pour caufe. Cependant un Faucon fur fa perche voyait Nôtre Manceau qui s'enfuyoitusot donar Les Chapons ont en nous fort peu de confiance, Soit inftinct, foit experiencelariist Celui-ci qui ne fût qu'avec peine attrapé, Devoit le lendemain étre d'un grand foupé, Fort à l'aife, en un plat, honneur dont la volaille Se feroit paffée aifément. 199
L'Oifeau chaffeur luy dit: Ton peu d'entendement Me rend tout étonné: Vous n'étes que racaille, Gens groffiers, fans efprit, à qui l'on n'apprend rien. Pour moy, je fçais chaffer & revenir au maître.
Le vois-tu pas à la feneftre..
Il t'attend, es-tu fourd? Je n'entends que trop bien, Repartit le Chapon; Mais que me veut-il dire, Et ce beau Cuifinier armé d'un grand couteau? 'Reviendrois-tu pour cet appeau; Laiffe-moy fuir, ceffe de rire
De l'indocilité qui me fait envoler
Lors que d'un ton fi doux on s'en vient m'appeller. -Si tu voyois mettre à la brochen Tous les jours autant de Faucons.
Que j'y vois mettre de Chapons, 20
Tu ne me ferois pas un femblable reproche
Le Chat & le Rat.
Uatre animaux divers, le Chat grippe-fromage, Trifte-oifeau le Hibou, Ronge-maille le. Rat Dame Bellette au long corfage,
Toutes gens d'efprit fcelerat,
Hantoient le tronc pourry d'un pin vieux & fauvage. Tant y furent qu'un foir à l'entour de ce pin L'homme tendit fes rets. Le Chat de grand matin Sort pour aller chercher fa proye.
Les derniers traits de l'ombre empefchent qu'il ne voye
Le filet; il y tombe, en danger de motrir; Et mon Chat de crier, & le Rat d'accourir, L'un plein de defefpoir, & l'autre plein de joye. il voyoit dans les laqs fon mortel ennemy. Le pauvre Chat dit: Cher amy,
Les marques de ta bienveillance
Sont communes en mon endroit. Vien m'aider à fortir du piege où l'ignorance M'a fait tomber; C'est à bon droit
Que feul entre les tiens par amour finguliere Je t'ay toujours choyé, t'aimant comme mes yeux. Je n'en ay point regret &, j'en rends grace aux Dieux. J'allois leur faire ma priere;
Comme tout devot Chat en ufe les matins. Ce rezeau me retient; ma vie eft en tes mains. Vien diffoudre ces noeuds. Et quelle recompenfe AI VIZIO R 5
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