C · L'Aigle & le Hiboa L'Aigle & Aigle & le Chat-huant leurs querelles cefferent; L'un jura foi de Roi, l'autre foi de Hibou, C'eft hazard fi je les conferve. Comme vous étes Roi, vous ne confiderez Adicu mes nourriçons fi vous les rencontrez. Peignez-les-moi, dit l'Aigle, ou bien me les montrez Je n'y toucherai de ma vie. Le Hibou repartit: Mes petits font mignons, Que chez moi la maudite Parque Il avint qu'au Hibou Dieu donna geniture. De façon qu'un beau foir qu'il étoit en pâture, Nôtre Aigle apperceut d'avanture,.. Dans les coins d'une roche dure, C. De De petits monftres fort hideux,/»?*]] Rechignez, un air trifte, une voix de Megere... 7 Ces enfans ne font pas, diplAigle, à notre amit Croquons-les. Le galand n'en fit pas à demi. Ses repas ne font point repas à la legere. Al of I Le Hibou de retour ne trouve que les pieds De fes chers nourriçons, helas! pour toute chofel Il fe plaint, & les Dieux font par lui fupplicz De punir le brigand qui de fon deuil eft caufe. Quelqu'un lui dit alors: N'en accufe que toi,' I Ou plutôt la commune loi Qui veut qu'on trouve fon femblable. Beau, bien fait & fur tous aimable, Tu fis de tes enfans, à l'Aigle ce portrait En avoient-ils le moindre trait? Le Lion s'en allant en guerre. E Lion dans fa téte avoit une entreprife. Lil tint confeil de guerre, enyoia fes Prévots's Fit avertir les animaux : Tous furent du deffein, chacun felon fa guife. Et combatre à fon ordinairees on Le Renard ménager de fecrettes pratiques Et les Lievres fujets à des terreurs paniques. Point du tout: dit le Roi, je les veux emploier, Notre troupe fans eux ne feroit pas complete. L'Ane effraira les gens nous fervant de trompete; Et le Lievre pourra nous fervir de courrier, a Le Monarque prudent & fage De fes moindres fujets fçait tirer quelque ufage, Et connoît leurs divers talens :. Il n'eft rien d'inutile aux perfonnes de fens. CIL L'Ours & les deux Compagnons. Eux compagnons preffez d'argent, La peau d'un Qurs encor vivant; rent. C'étoit le Roi des Ours au compte de ces gens. Leur, à leur compte, & non à celui de la béte. D'in D'interéts contre l'Ours, on n'en dit pas un mot. L'un des deux Compagnons grimpe au faiste d'un arbre: L'autre plus froid que n'eft un marbre, Que l'Ours s'acharne peu fouvent Sur un corps qui ne vit, ne meut, of ne refpire. Le tourne, le retourne, approche fon mufeau, C'eft, dit-il, A ces mots 125. Oftons-nous, car il fent, va dans la forcft prochaine. L'an de nos deux Marchands de fon arbre defcend; Court à fon compagnon; lui dit que c'eft merveille, Qu'il n'ait eu feulement que la peur pour tout mal, Et bien, ajouta-t-il, la peau de l'animal? Mais que t'a-t-il dit à l'oreille? Car il s'approcholt de bien prés, Te retournant avec fa ferre. Il m'a dit qu'il ne faut jamais Vendre la peau de l'Ours qu'on ne l'ait mis par terre. CIII, L'Ane E la peau du Lion l'Ane s'étant vétu Et bien qu'animal fans vertu, Il faifoit tout le monde. Un petit bout d'oreille échappé par mal-heur Ceux qui ne favoient pas la rufe & la malice, Chaffaft les Lions au moulin. Fait les trois quarts de leur vaillance. |