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Quand on penfe fortir d'une mauvaise affaire,
On s'enfonce encor plus avant:
Témoin ce Couple & fon falaire.

La Vieille au lieu du Coq les fit tomber par-là
De Caribde en Sylla.

LXXXIX.

Le Satyre & le Passant.

U fond d'un antre fauvage,

A Un Satyre & fes enfans,

Alloient manger leur potage
Et prendre l'écuelle aux' dents.

On les cut vûs fur la mouffe
Lui, fa femme, & maint petit;
Ils n'avoient tapis ni houffe,
Mais tous fort bon appetit.

Pour fe fauver de la pluye
Entre un Paffant morfondu.
Au broüet on le convie.
Il n'étoit pas attendu.

Son hôte n'eut pas la peine
De le femondre deux fois.
D'abord avec fon haleine
Il fe réchauffe les doits.

Puis fur le mets qu'on lui donne

De

Delicat il fouffle auffi,
Le Satyre s'en étonne,

Nôtre hôte, à quoy bon ceci?

L'un refroidit mon potage; L'autre réchauffe ma main. Vous pouvez, dit le Sauvage, Reprendre vôtre chemin.

Ne plaife aux Dieux que je couche.
Avec vous fous même toit.
Arriere ceux dont la bouche
Souffle le chaud & le froid.

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UN certain Loup, dans la faifon,

Que les tiedes Zephirs ont l'herbe rajeunie
Et que les animaux quitrent tous la maison,
Pour s'en aller chercher leur vie.

Un Loup, dis-je, au fortir des rigueurs de l'hyver,
Apperceut un Cheval qu'on avoit mis au vert.
Je laiffe à penfer quelle joye.

Bonne chaffe, dit-il, qui l'auroit à fon croc.
Eh! que n'es tu Mouton? car tu me ferois hoc:
Au lieu qu'il faut rufer pour avoir cette proye.
Rufons donc. Ainfi dit, il vient à pas comptez;

Se

Se dit écolier d'Hippocrate:

Qu'il connoît les vertus & les proprietcz
De tous les fimples de ces prez:
Qu'il fçait guerir, fans qu'il fe flåte,
Toutes fortes de maux. Si Dom Courfier vouloit
Ne point celer fa maladie';
Lui Loup gratis le gueriroit.
Car le voir en cette prairie
Paiftre ainfi fans étre lié,

Témoignoit quelque mal felon la Medecine,

J'ay, dit-la, Beste chevaline,
Une apoftume fous le pied

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Mon fils, dit le Docteur, il n'eft point de partie

Sufceptible de tant de maux.

J'ay l'honneur de fervir Noffeigneurs les Chevaux; Et fais auffi la Chirurgie.

Mon galant ne fongeoit qu'a bien prendre fon temps,
Afin de haper fon malade.

L'autre qui s'en doutoit luy lafche une ruade,
Qui vous lui met en marmelade

Les mandibules & les dents.

C'est bien fait (dit le Loup en foy-même fort trifte)
Chacun à fon metier doit toûjours s'attacher

Tu veux faire icy l'Arborifte,at 500
Et ne fus jamais que Boucher a cup

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XCI.

Le Laboureur & fes Enfans.

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Ravaillez, prenez de la peine. C'eft le fonds qui manque le moins, moins Un riche Laboureur fentant fa mort prochaine Fit venir fes enfans, leur parla fans témoins. Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'heritage, Que nous ont laiffé nos parens.

Un trefor eft caché dedans. ant

Je ne fçais pas l'endroits mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dés qu'on aura fait l'Ouft.
Creufez, fouillez, béchez, ne laiffez nulle place
Où la main ne paffe & repaffe. I colano
Le pere mort, les fils vous retournent le champ,
Deçà, delà, par tout; fi bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.

D'argent point de caché. Mais le Pere fut fage
De leur montrer avant la mort,
Que le travail eft un trefor.

Asfalt sanoj al Carreta i

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XCII.

La Montagne qui accouche.

UNe Montagne en mal d'enfant

Jettoit une clameur fi haute,

Que chacun au bruit accourant.
Crût qu'elle accoucheroit, fans faute,
D'une Cité plus groffe qué Paris; vest
Elle accoucha d'une Souris.

Quand je fonge à cette Fable,
Dont le recit est menteur
Et le fens eft veritable,

Je me figure un auteur,

Qui dit Je chanteray la guerre Que firent les Titans au Maître du tonnerre. C'eft promettre beaucoup;mais qu'en fort-il fouvent? Du vent.

XCIII.

La Fortune & le jeune Enfant.

Ur le bord d'un puits tres-profond,
Dormoit étendu de fon long

Un Enfant alors dans fes claffes.

Tout eft aux écoliers couchette & matelas.

Un

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