Avoient l'air plus pofé, plus fage, moins frivole. Il ne reffemble en rien au monde de mon tems. HOMMES, Voilà vos jugemens. *FABLE XI. LES BOUTEILLES DE SAVON ET LA PHIOLE. CERTAIN ERTAIN Enfant, Phyficien nouveau, Un globe compofé de favon, d'air & d'eau, Au bout d'un foible chalumeau. Il fouffle encore: autre globe auffi beau, Jeu bien plus périlleux, mais tout auffi frivole. Et fe bleffe avec fes éclats. Son Précepteur arrive; il lui conte le cas, Sa bleffure étoit très-légère. Sans bruit, fans en laiffer l'ombre la plus légère. X FABLE XII. 119 U LE PAPILLON ET L'ŒILLET. N jeune Papillon, (a) après s'être gorgé La vapeur d'un Eillet par le tems outragé. Et le favorable Zéphir En vain par fes douces haleines Le long âge est un mal dont on ne peut guérir. (a) Papillon, petit infecte volant, qui vient d'une Chenille ou d'un Ver. On croit que chaque plante a fa Chenille & fon Papillon particulier. Swammerdam a décrit 114. espèces de Papillons de nuit, & Aldrovande 118. Il y en a dont les ailes font d'une beauté fingulière. En proye aux friands appétits De notre Papillon à la tête légère : Ne mets pas, lui dit-il, le comble à ma misère, Affez & trop fouvent recueillir fur mon fein Ce précieux nectar principe de ma vie. Sur tant d'autres tu peux te repaître à loifir. Il te faut une fleur plus jeune & plus aimable. Il acheva de le flétrir. AMOUR, amour! tu n'es pas plus traitable. *FABLE XIII. L'AUTOUR ET LES MOINEAUX. QUAND UAND l'aquatique Gent (a) voulut avoir un Maître, Elle ne favoit trop ce qu'elle demandoit. Elle en eut un qui la grugeoit. Il fe feroit raffafié peut-être : Mais Dieu préferve tout État, Ceux de l'onde & des airs, auffi-bien que les nôtres, D'avoir jamais un Potentat Qui le donne à gruger aux autres! Où le Sire en fon tems fit la chaffe aux Moineaux; Il les grugeoit tout vivans jufqu'aux os. Laiffer jouir fa majesté. Le Monarque d'ailleurs, malgré fa large panfe, (a) L'aquatique Gent, les Grenouilles qui demandèrent un Roi, & à qui Jupiter envoya une Gruë, qui les goboir à fon plaisir, suivant Pexpreflion de la Fontaine. (b) Autour, oiseau de proie, qui; au rapport de M. de Buffon, plume les oifeaux fort proprement, & enfuite les dépece avant de les manger. Il eft d'un naturel très fanguinaire, D'être fon pourvoyeur lui-même, Par un acte émané de fon pouvoir suprême, De ce cruel devoir trop bien ils s'acquittèrent, (c) Le Milan, l'Épervier, & jusqu'aux Hobereaux, Autres oifeaux de proie, dont le¦» payfans, & plus particulièrement PRES RES d'un chêne entouré d'une fource féconde, Avoient & la ville & les champs. Ce gîte leur fembloit toute la terre ronde; L'autre rive eût fans doute été le nouveau monde, 11 fe fùt trouvé-là quelqu'infecte favant. |