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seule digne du nom de sagesse ! Ils courent, dans une profonde nuit, après des fantômes. Ils sont comme ceux qui, dans un songe, pensent être éveillés, et qui s'imaginent que tous les objets du songe sont réels. Ainsi sont abusés tous les grands de la terre, tous les sages du siècle, tous les hommes enchantés par les faux plaisirs. Il n'y a que les enfans de Dieu qui marchent aux rayons de la pure vérité. Qu'est-ce qu'ont devant eux les hommes pleins de leurs pensées vaines et ambitieuses? Souvent la disgrâce; toujours la mort, le jugement de Dieu et l'éternité. Voilà les grands objets qui s'avancent el qui viennent au-devant de ces hommes profanes: cependant ils ne les voient pas. Leur politique prévoit tout, excepté la chute et l'anéantissement inévitable de tout ce qu'ils cherchent. O insensés! quand ouvrirez-vous les yeux à la lumière de Jésus-Christ, qui vous découvriroit le néant de toutes les grandeurs d'ici-bas?

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XXI. JOUR.

Sur la confiance en Dieu.

I. Il vaut mieux mettre sa confiance dans le Seigneur, que de la mettre dans l'homme (1). Vous vous confiez tous les jours à des amis foibles, à des hommes inconnus, à des domestiques infidèles; et vous craignez de vous fier à Dieu! La signature d'un homme public vous met en repos sur votre bien; et l'Evangile éternel ne vous rassure pas ! Le monde vous pro

(1) Ps. cxvII. 8.

met, et vous le croyez : Dieu vous jure, et vous avez de la peine à le croire. Quelle honte pour lui! quel malheur pour vous! Rétablissons tout dans l'ordre. Faisons avec modération ce qui dépend de nous. Attendons sans bornes ce qui dépend de Dieu. Réprimons tout empressement de passion, toute inquiétude déguisée sous le nom de raison ou de zèle. Celui qui en use ainsi s'établit en Dieu, et devient immobile comme la montagne de Sion.

II. La confiance pour le salut doit être encore plus élevée et plus ferme. Je puis tout en celui qui me fortifie (1). Quand je croyois tout pouvoir, je ne pouvois rien; et maintenant qu'il me semble que je ne puis rien, je commence à pouvoir tout. Heureuse impuissance, qui me fait trouver en vous, ô mon Dieu, tout ce qui me manquoit en moi-même ! Je me glorifie dans mon infirmité et dans les malheurs de ma vie, puisqu'ils me désabusent du monde entier et de moimême. Je dois m'estimer heureux d'être écrasé par une main si miséricordieuse, puisque c'est dans cet anéantissement que je serai revêtu de votre force, caché sous vos ailes, et environné de cette protection spéciale que vous étendez sur vos enfans humbles, qui n'attendent rien que de vous.

(1) Philip. 1v. 13.

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XXII. JOUR.

Sur la profondeur de la miséricorde de Dieu.

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I. QU'ELLE est grande la miséricorde du Seigneur! asile certain pour tous ceux qui se tournent vers elle (1). Que tardons-nous à nous jeter dans la profondeur de cet abîme? Plus nous nous y perdrons avec une confiance pleine d'amour, plus nous serons en état de nous sauver. Donnons-nous à Dieu sans réserve, et ne craignons rien. Il nous aimera, et nous l'aimerons. Son amour, croissant chaque jour, nous tiendra lieu de tout le reste. Il remplira lui seul tout notre cœur, que le monde avoit enivré, agité, troublé, sans le pouvoir jamais remplir: il ne nous ôtera que ce qui nous rend malheureux: il ne nous fera mépriser que le monde, que nous méprisons peutêtre déjà il ne nous fera faire que la plupart des choses que nous faisons, mais que nous faisons mal; au lieu que nous les ferons bien, en les rapportant à lui. Tout, jusqu'aux moindres actions d'une vie simple et commune, se tournera en consolation, en mérite et en récompense. Nous verrons en paix venir la mort; elle sera changée pour nous en un commencement de vie immortelle. Bien loin de nous dépouiller, elle nous revêtira de tout, comme dit saint Paul (2); et alors nous verrons la profondeur des miséricordes que Dieu a exercées sur notre ame. II. Pensez devant Dieu aux effets de cette miséri

() Eecli. xv11. 28. — (2) II Cor. v. 4.

corde infinie, à ceux dont vous avez déjà connoissance, aux lumières que Jésus-Christ vous a données, aux bons sentimens qu'il vous a inspirés, aux péchés qu'il vous a pardonnés, aux piéges du siècle dont il vous a garanti, aux secours extraordinaires qu'il vous a ménagés. Tâchez de vous attendrir par le souvenir de toutes ces marques précieuses de sa bonté. Ajoutez-y la pensée des croix dont il vous a chargé pour vous sanctifier; car ce sont encore des richesses qu'il a tirées de la profondeur de ses trésors, et vous les devez regarder comme des témoignages signalés de son amour. Que la reconnoissance du passé vous inspire de la confiance pour l'avenir. Soyez persuadée, ame timide, qu'il vous a trop aimée pour ne vous pas aimer encore. Ne vous défiez de lui, pas mais seulement de vous-même. Souvenez-vous qu'il est, comme dit l'Apôtre (1), le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation. Il sépare quelquefois ces deux choses; la consolation se retire, mais la miséricorde demeure toujours; il vous a ôté ce qu'il y avoit de doux et de sensible dans sa grâce, parce que vous aviez besoin d'être humiliée, et d'être punie d'avoir cherché ailleurs de vaines consolations. Ce châtiment est encore une nouvelle profondeur de sa divine miséricorde.

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(1) II Cor. 1. 3.

XXIII. JOUR.

Sur la douceur du joug de Jésus-Christ.

I. MON joug est doux et mon fardeau est léger (1). Que le nom de joug ne nous effraie point. Nous en portons le poids; mais Dieu le porte avec nous, et plus que nous, parce que c'est un joug qui doit être porté par deux, et que c'est le sien, et non pas le nôtre. Jésus-Christ fait aimer ce joug. Il l'adoucit par le charme intérieur de la justice et de la vérité. Il répand ses chastes délices sur les vertus, et dégoûte des faux plaisirs. Il soutient l'homme contre lui-même, l'arrache à sa corruption originelle, et le rend fort malgré sa foiblesse. O homme de peu de foi, que craignez-vous? Laissez faire Dieu; abandonnez-vous à lui. Vous souffrirez, mais vous souffrirez avec amour et avec paix. Vous combattrez; mais vous remporterez la victoire; et Dieu lui-même, après avoir combattu en votre faveur, vous couronnera de sa propre main. Vous pleurerez; mais vos larmes seront douces, et Dieu lui-même viendra avec complaisance les essuyer. Vous n'aurez plus la permission de vous abandonner à vos passions tyranniques; mais en sacrifiant librement votre liberté, vous en retrouverez une autre inconnue au monde, et plus précieuse que toute la puissance des rois.

II. Quel aveuglement de craindre de trop s'engager avec Dieu! Plongeons-nous dans son sein. Plus (1) Matth. x1. 30.

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